jeudi 29 mars 2007

MEETING DU 12 AVRIL 2007

Jeudi 29 mars 2007
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Petit rappel pour tous ceux qui lisent ce blog : François Bayrou sera à Marseille en meeting.


Pour encourager et/ou entendre les propositions de François Bayrou, nous vous proposons un déplacement à Marseille où ce meeting est prévu. Enfin l’occasion de rencontrer celui qui symbolise désormais le changement en profondeur de nos politiques.



Voici quelques informations pratiques pour se rendre à ce meeting :

MEETING FRANCOIS BAYROU

Jeudi 12 avril 2007
Lieu : Palais des Congrès – Parc Chanot – Marseille
Heure : 18 h 30
Parking gratuit

Pour les militants et sympathisants habitant Vitrolles ou sa région, quelques précisions qui, vous allez le découvrir, sont importantes :

Un car gratuit au départ de Vitrolles est mis à notre disposition

Rendez-vous : 17 h 00’ devant la permanence de l’UDF -
Réservation préalable fortement conseillé auprès de :
William Carrula (06.15.72.35.80)
Joseph bruno (06.63.11.84.30)


François Bayrou a besoin de notre soutien. Nous serons bien sûr présent pour le soutenir afin d'amplifier le mouvement qui est en route vers une place au deuxième tour.

Mailing et militantisme

Mercredi 28 mars 2007
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Depuis quelques jours, j’essaie une nouvelle forme pour moi de militantisme. L’envoi à certaines personnes d’un mailing Internet reprenant les idées de François Bayrou.

Le premier mail que j’ai envoyé il y a une dizaine de jours comprenait une « profession de foi » pour expliquer comment j’en étais arrivé à rejoindre les rangs de l’U.D.F. accompagnée de la lettre de campagne provenant du QG de François Bayrou.. Je l’ai adressé à mon carnet d’adresse hors professionnel pour éviter tout télescopage de genre.

Je dois avouer que j’ai été un peu surpris par les réponses. Même si il comprend quelques membres des professions médicales ou des patrons de PME, mon carnet d’adresse n’est pas foncièrement centriste, loin de là. Et j’appréhendais un peu les réactions.

Hors, l’accueil n’a pas été négatif, loin de là, et à part une demande d’annulation à ma mail list, tous les autres ont accepté au moins de lire ces messages et je n’ai pas eu de réaction épidermique. Avec trois d’entre eux, un débat Internet très intéressants a même démarré, débat que je mettrais peut-être un jour en ligne.
En attendant, je commence à ratisser large et je dépose à mon tour ma petite pierre à l’édifice de la campagne.

Interview de François Bayrou


Dans un entretien au « Figaro » publié le 28 mars 2007, François Bayrou accuse ses rivaux UMP et PS de « jouer sur la peur » à propos de la nation. Voici in extenso cet interview


LE FIGARO. - Le thème de l'identité nationale s'impose dans la campagne. Quelle est votre position ?

François BAYROU. - Dans l'Histoire de France, on n'a jamais cédé à l'exaltation de la nation, y compris le général de Gaulle. Je ne participerai pas à cette course-poursuite dans laquelle sont lancés Le Pen, Royal et Sarkozy.

Êtes-vous d'accord avec Ségolène Royal qui veut que les Français mettent le drapeau tricolore à leur fenêtre le 14 Juillet ?

Jamais en France il n'y a eu cette obsession du drapeau. Cela, c'est la culture américaine. Ce n'est pas l'État qui doit régir le lien entre le citoyen et la nation. Quand l'État se mêle de la nation, il y a quelque chose de pernicieux. C'est comme si on voulait régir les liens que l'on doit avoir avec sa mère. Chacun honore ou aime sa mère comme il l'entend, chacun aime sa patrie comme il l'entend. Cela fait partie de la liberté.

Est-ce choquant de dire qu'il faut chanter La Marseillaise ?

Ce qui est étonnant, c'est d'en faire un événement ! Dans nos meetings, nous chantons La Marseillaise tous les soirs, avec affection, et sans affectation. Quand on en fait un argument de communication, il y a quelque chose qui ne va pas.

Pourquoi vous indigner quand Sarkozy propose un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale ?

Quand on met dans la même phrase immigration et identité nationale, on dit quelque chose de très précis pour exciter l'inquiétude d'une partie de la population sur le thème « mon identité est menacée ». Jouer sur cette peur, c'est rendre plus difficile l'intégration.

Les Français n'ont-ils pas le sentiment que quelque chose se défait qui touche à la nation ?

La France est plus forte que ces candidats ne le disent. Ce n'est pas la nation qui est le problème. Mais la nation a des problèmes, chômage, éducation, culture, exclusion. Traitons ces problèmes qui n'ont jamais été réglés parce que l'antagonisme UMP-PS perpétuel a empêché même qu'on les pose. La France, c'est un peuple heureux d'être Français. Même dans la plus lointaine banlieue, on est heureux d'être Français, on est républicain, on croit à la devise Liberté, Égalité, Fraternité et aux valeurs qu'elle porte.

Sur l'immigration, il y a tout de même des inquiétudes qui s'expriment...

Bien sûr, ces mouvements d'inquiétude et même de rejet existent. Faut-il pour autant les cultiver ? Se servir de ces sentiments dans la perspective de succès électoraux, c'est éthiquement critiquable et terriblement dangereux. Une partie de la population, 15 à 20 %, est en situation de tension forte sur ces sujets. Il y a désormais pléthore de candidats pour attiser les tensions. Moi je préfère être celui qui rassure et apaise les tensions pour que les Français avancent ensemble.

Sur ce sujet, que proposez-vous ?

Il faut une action de régulation et de protection des frontières, une action européenne parce que nous sommes dans le système Schengen. Mais attention : on ne maîtrisera jamais les déplacements de population si on ne résout pas les problèmes de pauvreté des pays d'origine. L'urgence de l'urgence, c'est le développement. Je suis pour la protection de l'économie africaine, pour une préférence communautaire africaine et pour un plan Marshall. L'Europe a les moyens d'y contribuer.

Et le regroupement familial...

Le regroupement familial a été restreint. Beaucoup. A-t-on obtenu les résultats promis ? Appliquons les lois avant de les changer. Évaluons-les, ne faisons pas de la communication à travers les lois. Sarkozy a fait trois lois sur l'immigration. N'aurait-il pas valu en faire une seule, juste et ferme, bien pensée. Qu'est-ce que ça a changé ? Y a-t-il beaucoup moins de sans-papiers en France ? Je n'en ai pas l'impression.

Faut-il régulariser les sans-papiers ?

Il ne faut pas de régularisation massive, automatique. Ce serait un appel d'air. Je suis pour une politique de régularisation au cas par cas, réaliste, sérieuse. Pour une politique ferme et compréhensive.

Êtes-vous d'accord avec Benoît XVI qui souhaite une référence aux racines chrétiennes de l'Europe dans les futurs traités ?

Le Pape prend ses responsabilités en tant que pape, et moi, modestement, en tant que citoyen. Il n'y a pas de référence aux racines chrétiennes dans la Constitution française, ça n'empêche pas la France d'être ce qu'elle est dans son histoire. Je pense qu'on ne mélange pas la religion et la loi. Dans l'ordre de la foi, je suis un catholique pratiquant et je l'assume. Par ailleurs, il y a l'ordre de la société, et dans la société, je suis un laïque. Je ne veux pas que la loi traite de la religion. Je ne mélange pas la foi et la loi. Comme le dit l'Évangile, il faut « rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Vous êtes pour l'adoption par les couples homosexuels et contre le mariage gay. N'est-ce pas paradoxal ?

Soyons compréhensifs et pas réactionnaires. Quand un enfant est élevé par un couple homosexuel, il n'a de lien juridique qu'avec un seul parent. Qu'arrive-t-il si ce parent meurt ? Je pense qu'il faut reconnaître un lien, non pas de filiation, mais d'éducation vis-à-vis de l'autre parent. C'est possible par le biais de « l'adoption simple » qu'il faudra peut-être adapter. Et je n'ai pas l'impression de secouer les piliers de la société en disant cela. Je ne suis pas favorable au mariage gay, mais plutôt à une union civile qui porte des droits équivalents, notamment de succession.

Certains économistes sont sceptiques sur l'efficacité de votre proposition de créer deux emplois sans charge pendant cinq ans.


Chaque fois que l'on propose une idée nouvelle, des experts disent que ça ne sert à rien. Leur logique, c'est de ne jamais rien changer. Osez dire aux artisans, aux commerçants, aux chefs d'entreprise que ça ne sert à rien... Vous entendrez leur réponse. C'est une mesure qui pour des centaines de milliers d'entreprises change tout, et qui s'adresse pas seulement aux emplois bas de gamme mais à tous les emplois. Cette mesure sera évaluée au bout de deux ans. On verra qui a raison, des experts ou de la réalité.

Le droit du travail est-il, selon vous, un frein à l'emploi ?

Le droit du travail, ce doit être l'affaire des partenaires sociaux, branche par branche. Il ne faut pas une chaussure à pointure unique, parce que les pieds ne sont pas à taille unique. Le contrat de travail classique, ce devrait être le CDI avec une période d'essai suffisante, de l'ordre de deux fois trois mois.

Votre proposition de « small business act » se heurte à l'opposition de la Commission européenne.

Le gouvernement français doit se battre pour ce dispositif, qui existe aux États-Unis depuis cinquante-quatre ans. L'Europe ne doit pas se résumer au culte de la concurrence.

Faut-il aller au bout de la fusion Suez-Gaz de France ?

Je ne suis pas pour la privatisation de Gaz de France. Quand on voit, en Espagne, l'immense combat autour de l'énergie, avec les risques qui existent dans le secteur du gaz, on voit bien que c'est un secteur où l'État n'a pas à replier son drapeau. À l'origine, j'étais favorable à un rapprochement avec EDF. Mais aujourd'hui, il y a beaucoup de réticences dans les deux entreprises. Est-ce encore possible ?

Êtes-vous favorable au projet EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération ?

Le débat n'a pas eu lieu comme il aurait dû. Cela mérite qu'on regarde si l'EPR est un vrai progrès ou pas. Il faudra conduire le débat à son terme sans tarder.

Faut-il interdire les OGM ?

Je suis pour un moratoire. Ce qui est frappant, c'est l'absence de parole scientifique sur cette question qui mérite un grand débat. Il faut se tourner vers l'Académie des sciences, vers des experts pharmacologiques, pour que l'Assemblée puisse s'exprimer.

Réunion départementale

Mercredi 28 mars 2007
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Je change de catégorie. Après avoir participé aux réunions de section, j’ai assisté hier au soir à ma première réunion fédérale.C’est William Carrulla qui m’a demandé d’y participer et je suis heureux de cette demande. Cela correspond au sens de mon engagement.

Pour tous ceux de nos « concurrents » qui lisent ce blog pour y trouver des renseignements concernant notre propre campagne, et je sais qu’il y en a, je tiens à préciser que je ne parlerais pas de ce qui a été dit durant cette réunion. Je ne vais pas leur faciliter la tache, faut pas déc***

En arrivant rue de la République pour me rendre au 7, je suis en terrain connu. Mes parents habitent à moins de vingt mètres de là. Je ne vais pas dire que je n’avais jamais remarqué le siège fédéral de l’U.D.F., ce serait mentir, mais je n’avais jamais eu la curiosité d’y entrer.

Je découvre des locaux spacieux et « design ». Je suis par contre surpris par le monde et par la représentativité des personnes se trouvant là. Pour un parti que notre opposition tente de faire passer pour un parti en perte de vitesse et complètement dépassé, il y a du monde !

Il y a bien longtemps, un temps que les moins de vingt ans ne connaissent pas, j’ai participé lors d’une législative à ce type de réunion mais au sein du PS, version Pezet. A l’époque, beaucoup de jeunes, la plupart issus des quartiers sud de la ville. Cette fois-ci, une moyenne d’âge beaucoup plus élevé mais aussi des jeunes très motivés et plusieurs immigrés.

Tous le monde est sur des charbons ardents et surtout les jeunes. Le tour de table des différentes sections permet de se faire une idée très précise de la situation : non seulement l’accueil des militants U.D.F. est très bon mais en plus les gens nous cherchent pour demander des renseignements. Les sympathisants sortent de tous les coins possibles et inimaginables.

Il se passe quelque chose, cela ne fait plus de doute.

Je souris lorsque qu’un jeune, de Martigues ou Port Saint Louis, je ne sais plus, se lève et fait le topo de sa section. Il réussit à parler cinq minutes sans reprendre son souffle avec un phrasé et un accent qui me rappelle un acteur que j’adore, Lorant Deutsch. En plus , il en a un peu le physique, la taille en plus ! Et même en cette terre communiste dont il nous parle, les bayrouistes sont bien accueillis.

Puis Jacques Rocca-Serra prend la parole. Je ne connais que son côté officiel, lors des émissions télés, des interviews ou des discours. Là, nous sommes « entre amis » et « entre nous ». Il se lâche un peu et je découvre un homme maniant l’humour avec un certain bonheur et qui sait taper du point sur la table quand il faut. Je ne dis pas que je suis conquis mais le personnage me plait et je révise « in petto » le jugement assassin que j’avais sur lui depuis la grève de la R.T.M. et le projet du Tramway.

Le reste, il faudra poser des micros ou pirater mon portable pour le savoir …

mercredi 28 mars 2007

François Goulard


Mardi 27 mars 2007
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Lorsqu’il y a des ralliements à un parti politique, je me suis toujours demandé comment il fallait les analyser. En tant que militant U.D.F., je suis toujours heureux quand quelqu’un rejoint notre camp.

Ainsi, hier, quand François Goulard, ministre UMP, a apporté son soutien à François Bayrou, j’ai été heureux. Je n’ai pu m’empêcher de sourire quand j’ai découvert les raisons de ce ralliement de cet UMP bon teint.

Dans un entretien au quotidien régional Ouest France, le ministre explique que, le président de la République ayant annoncé son retrait, chacun était libre désormais de faire son propre choix. Il rappelle que ses « divergences avec le président de l'UMP ne sont pas nouvelles. J'ai toujours appelé à davantage d'ouverture, et aujourd'hui j'ai décidé de soutenir François Bayrou, l'homme et son projet. C'est un homme profondément moderne qui cultive ces vertus complémentaires que sont la modération et le caractère. »

Et de développer un peu plus tard sur RTL : « J'ai regardé les programmes (...). Le seul programme sérieux, qui échappe à la démagogie, qui n'ait pas ouvert la boutique aux cadeaux, promesses en libre-service, le seul qui ne désigne pas l'euro comme bouc émissaire (...), le seul qui prend les électeurs au sérieux, c'est François Bayrou.»

François Goulard, qui s'est toujours montré très critique à l'égard de Nicolas Sarkozy et a longtemps soutenu l'idée d'une candidature Villepin à la présidentielle, a estimé que « le score de François Bayrou dans les sondages est une indication très forte que beaucoup de Français ont envie de changement ». « Je reste de droite, j'ai des convictions que j'assume, mais je peux travailler avec des gens de gauche. Il ne s'agit pas de rassembler seulement des centristes mais d'engager comme nos voisins allemands, belges ou néerlandais, une autre approche de la politique avec plus de compromis. »

Mais cette prise de position de ce membre de Démocratie Libérale ressemble surtout à un assaut contre le candidat Sarkozy. Il accuse ainsi le candidat UMP de « chasser sur les terres de Le Pen et c'est pénalisant pour la suite. Brandir l'idée d'un ministère de l'identité nationale est un exemple de division. Il faut arrêter le théâtre électoral.». « Il a du talent. Mais, est-ce qu'un président de la République peut être viscéralement rejeté par une partie de la population. Je ne le pense vraiment pas », ajoute François Goulard. Et de renchérir lundi matin sur RTL, en jugeant le programme de Nicolas Sarkozy « pas sérieux ».

Quant à son avenir personnel, il déclaré, lundi matin sur RTL, qu’il avait l’intention de quitter l’UMP. « Je mesure le poids de ma décision. Je ne serai sans doute pas le seul. Nous vivons un moment de refondation de la scène politique française », affirme-t-il également dans Ouest France.

mardi 27 mars 2007

Nation et nationalisme

Lundi 26 mars 2007
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Sur ce point, je suis parfaitement en accord avec François Bayrou. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les idées « frontistes» sont en train d’envahier l’esprits de la candidate socialiste et du candidat de la droite.

« Honorer la nation, c'est bien. Mais il ne faut pas sombrer dans la névrose perpétuelle de l'identité. » (…) « Peut-être que je suis libertaire, mais cela ne ressemble pas à l'idée que je me fais de la démocratie. En tout cas, si je suis président de la République, je ne ferai pas de circulaires pour expliquer aux Français comment aimer la France »,
a déclaré le président de l'UDF. « Tout cela donne le sentiment que les idées de Le Pen envahissent l'esprit des deux candidats. J'ai vraiment l'impression que l'un et l'autre ont un problème avec la question de l'immigration », a ajouté Bayrou, assurant qu'il ferait son possible pour que la campagne électorale « ne dérape pas sur les thèmes de l'immigration et de l'identité nationale ».

Hier, de retour à Paris, il a renouvelé ses critiques contre ses deux rivaux, accusés de se livrer à « une course-poursuite » sur l'identité nationale, qui à ses yeux « n'est pas la question de la présidentielle ». « La nation a des problèmes, mais la nation n'est pas un problème », a-t-il dit au « Forum Radio J ». « Je ne participerai pas à cette course-poursuite dont on sait où elle commence et dont on devrait savoir aussi où elle peut aller », a-t-il ajouté.

Tout ce ramdam m’amène à me poser la question de ce qu’est la Nation et ce qu’est le nationalisme. J’ai la nette impression que beaucoup de monde confond les deux.

Parler enfin des nombreux problèmes liés à l’immigration, lancer un débat sur ce qu’est l’identité nationale sont deux excellentes initiatives mais lier ces deux thèmes est une idée à très courte vue. L’'ébranlement de l'identité nationale n'est pas lié seulement, loin de là, à l'immigration. Même s'il est vrai que l'immigration est concomitante à certains de ces problèmes et sert souvent de bouc émissaire

La crise de l’identité nationale est due à plusieurs facteurs dont certains sont convergents :
- réduction de la puissance de la France depuis la désagrégation de l’empire colonial
- réduction des paramètres traditionnels fondant la souveraineté (disparition des frontières, du service militaire, de la monnaie)
- insertion dans un espace politique européen ou les nations sont mises sur un ranfg d’égalité
- affaiblissement de l’Etat centralisateur au profit d’instance régionale
- affaiblissement des autres formes d’autorités comme la famille ou l’Eglise.
- Et dernier facteur, à mon avis primordial : l’absence de conflit réel.

Longtemps, l'identité française a été étroitement liée à l'idée de la guerre. L’absence de conflit réel depuis la fin de la guerre d’Algérie a ôté un socle liant à cette identité.

Le modèle classique français a longtemps été universaliste, providentialiste, messianique. Il s'est sédimenté au cours du temps. Ainsi, la France a connu au cours des siècles plusieurs identités nationales :
- identité royale féodale
- identité monarchique
- identité révolutionnaire
- identité républicaine
- identité démocratique
Cette dernière est la synthèse actuelle faite par la République

Or, cette synthèse s’est progressivement délitée sous les coups de l’Histoire, de ces deux victoires à la Pyrrhus (1918, 1945) et de cette défaite en 1962. Avec la guerre d’Algérie, les français ont pris conscience de leur dépossession du monde et de leur nouvelle place sur le globe terrestre : une nation parmi tant d’autre. C'est une crise très profonde qui n’est pas encore terminée.

A ce bouleversement des pensées a correspondu sur le plan politique à l’évanouissement d’un certain nationalisme développé dans la première moitié du XXème siècle, un nationalisme antagoniste, un nationalisme de gauche, révolutionnaire et patriotique et un nationalisme de droite, conservateur, réactionnaire, maurrassien dirais-je. Pourtant, les deux se rejoignaient lors des grandes crises. Le gaullisme et le communisme, cocktails nationaux et révolutionnaires, ont représenté l'apogée de ces deux modèles et probablement leur fin. Leur déclin a été vécu comme une crise grave.

La prise de position de Nicolas Sarkozy sur l’identité nationale et les réactions violentes qu'elle a suscitées sont un aspect du drame français qui est de lier toujours la pensée de la nation au seul nationalisme alors qu’il s’agit de deux choses différentes.

Je ne peux que regretter que la gauche ait abandonné à la droite (et la droite à l'extrême droite) le thème de la nation. Comme le dit si bien Pierre Nora, « le projet national et plus largement la nation française reposent sur une continuité exceptionnelle, qui a été à la fois dynastique, territoriale, historique. Il y a eu la France révolutionnaire contre la France d'Ancien Régime, la France laïque contre la France religieuse, la France de gauche contre la France de droite. Il ne reste pas grand-chose de ces affrontements : de Gaulle a converti la droite à la République ; le conflit sur l'école a été le dernier accès de fièvre entre laïques et catholiques ; quant à la gauche et à la droite, en dépit de leurs oppositions, elles ont perdu leur désir d'extermination réciproque. »

Au cours des vingt dernières années, nous avons assisté à trois tentatives idéologiques pour redonner un sens collectif au peuple français :
- Le discours et la percée de Jean-Marie Le Pen mais qui est historiquement un retour en arrière, une forme de régression nationaliste et réactionnaire qui nie les leçons de l’Histoire et les réalités mondiales.
- L’apparition de l’idéologie écologique, idéologie ni de droite ni de gauche, porteur d’un grand projet mais qui ignore le volet social de notre civilisation.
- La montée en puissance des valeurs des droits de l’homme mais qui porte en elle, malgré que la République s’en veuille le chantre, la destruction de celle-ci car l'histoire de la nation française nous démontre qu’est criminelle au regard des droits de l'homme.

Depuis quelques années, le peuple français tente de reconstruire sa vision de la nation parce qu’il sent confusément qu’il à besoin de cette notion. Beaucoup on crut, à tort, que l’Europe pourrait se substituer à la nation. Le nationalisme, de droite ou de gauche, nous avait caché la vision de la nation. Cuisant échec.

Tous les intellectuels actuels ne cesse de citer Renan, le culte des ancêtres, la volonté de vivre ensemble, avoir fait de grandes choses ensemble et vouloir en faire encore... Mais, ne nous voilons pas la face : que veut dire le « culte des ancêtres » dans la France actuelle ? Quel lien avons nous avec les grandes actions passés ? Où est passé ce sentiment fort qui associait le passé et l’avenir dans une continuité permanente ?

« Lorsqu'il n'y a plus de continuité avec le passé, la nouvelle trilogie est : mémoire, identité, patrimoine. »

De tout temps, l’identité a pris en France une intensité particulière. Cette intensité provenait du caractère étatique et centralisateur de la France y compris dans son enseignement de l’Histoire. Ainsi, nous en sommes arrivés à avoir une histoire nationale et des mémoires de groupe.

Je m’explique : que vous soyez aristocrate descendant des guillotinés de 1792, ouvriers, petits fils des mineurs de Clémenceau, agriculteurs, fils des rapatriés d’Algérie, votre entrée à l’école faisait de vous un simple Français qui apprenait l’Histoire de France « de la Gaule à de Gaulle ». Cet enseignement offrait un terreau collectif à toutes les couches de la populations françaises par ailleurs très diversifiées.

L'insertion des minorités (religieuses, régionales, sexuelles) dans la collectivité nationale a renforcé la mémoire, faite de récupération d'un passé, vrai ou faux, au détriment de l’Histoire, ciment de la nation. « L'émancipation mémorielle est un puissant corrosif de l'histoire, qui était au centre de l'identité française. »

« Nous avons intérêt à ce que les politiques prennent conscience des nouvelles données. La succession des identités nous en donnera de nouvelles. La nation de Renan, funèbre et sacrificielle, ne reviendra plus. Les Français ne veulent plus mourir pour la patrie, mais ils en sont amoureux. C'est peut-être mieux.

Au fond, ce n'est pas la France qui est éternelle, c'est la francité. »
(Pierre Nora)

lundi 26 mars 2007

Fête familliale

Dimanche 25 mars 2007
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Aujourd’hui, j’échappe au marché de Vitrolles. Je reçois le ban et l’arrière ban de la famille pour les quatre vingt six ans de ma belle-mère. Un phénomène ma belle-mère : la vraie marseillaise, élevée dans l’arrière salle du bar de son père Place du Marché des Capucins

Mon beau-père, lui, c’est l’immigration réussi. Grec d’origine, il n’a jamais renié ses origines mais il proclame son attachement à la France, sauf peut-être lorsque la Grèce joue en coupe d’Europe ou du Monde !

Aujourd’hui, il est fier et trône au milieu de sa tribu. Trois de ses quatre enfants sont là, ses petits enfants et ses arrières petits enfants aussi. Sans compter quelques amis. Près de trente personnes réunis autour du buffet. On s’en doute, la plus ému, c’est ma belle-mère. Surtout que son fils est là. Lorsqu’il est là, tout le reste passe en retrait. Je lui demande ce qu’elle veut boire, elle me répond « rien ! » mais cinq secondes après demande à son fils de lui apporter à boire. Ma femme lui propose des toasts, elle décline mais quand son fils revient à la charge, elle accepte avec enthousiasme.

Il faut dire qu’Alexandre, c’est quelqu’un. Il s’est installé à Lunel il y a une vingtaine d’années pour se rapprocher de la famille de sa femme, des kabyles de la deuxième génération. Alexandre est fier de ce métissage et surtout de son fils ainé, parfaitement intégré lui aussi dans la culture provençale au point d’être « raseteur ». Alexandre, ce fut et c’est toujours le tout fou de la famille, celui qui n’hésite pas à dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Et, comme on s’en doute, pas franchement de droite. Pour parler franc, le PS s’est déjà la droite « quand on voit la politique qu’il pratique depuis vingt ans ! »

Comme j’ai promis à ma femme de ne parler ni de politique ni de religion, je me tiens tranquille, veillant à ne pas me laisser embarquer dans les grands débats d’idées. Il est au environ de quatorze heure lorsque, par hasard, je me retrouve avec Alexandre assis sur le banc au fond du jardin. Il est en grande discussion avec l’un de mes beaux-fils. Et là, je n’en crois pas mes oreilles. « Non, crois moi, la seule solution pour nous sortir du m**, c’est de voter Bayrou. Sans cela, on va avoir de nouveau droit à un 21 avril. ».

Ce n’est pas possible. Ce n’est pas mon beau frère qui a pu sortir une phrase pareille. Pourtant, je ne peux que constater que c’est bien lui. Pendant près de dix minutes, ce « dangereux » agitateur va faire le panégyrique de François Bayrou et de son programme.

Je le branche. On discute boutique durant une bonne demi heure. Deux de mes beaux-fils nous écoutent religieusement. Je constate avec satisfaction que sur ces trois là , deux au moins vont vôter pour François Bayrou. Quant au troisième, son indécision est telle que je pense sans problème arriver à faire pencher la balance vers nous.

Non, il n’y a pas à dire. Il se passe quelque chose dans cette campagne

samedi 24 mars 2007

Journée de tractage à la Frescoule

Samedi 24 mars 2007
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Aujourd’hui, c’était la journée de tractage organisée par l’UDF. Pour ma part, je vais faire mon devoir à La Frescoule en compagnie d’Alain Migliore. Celui-ci est nettement plus attiré par le défi du débat que moi. Il n’est pas représentant pharmaceutique pour rien. Je lui laisse donc le soin de convaincre tandis que je m’occupe des boites aux lettres

Après deux petites heures à arpenter le trottoir, nous nous séparons avec le sentiment du devoir accompli. Avant de rentrer à la maison, je m’arrête à ma boulangerie préférée pour acheter deux baguettes. Chaque fois que je suis dans ce magasin, je ne peux m’empêcher de penser au sketch de Fernand Reynaud sur « ces étrangers qui volent le pain des français ». Mon boulanger est d’origine magrébine et son pain est excellent ! Il sourit en voyant mon paquet de tract que j’ai encore en main mais ne fait aucun commentaire devant sa clientèle en prenant le papier appelant à voter pour Bayrou que je lui tends.

Je suis sur le trottoir, mes baguettes sous le bras, les tracts en équilibres instables sur mon genou, en train de chercher mes clefs de voiture, lorsque je suis abordé par une femme qui était juste derrière moi dans la boulangerie.

« Votre candidat, qu’est ce qu’il compte faire pour nous ? »

Je la regarde, un peu surpris, me demandant ce qu’elle sous entend pas le mot « nous ». Est ce une identification à la communauté magrébine, dont elle fait partie ? Est-ce sur le fait d’être une femme ? une musulmane ?

Je comprends dès qu’elle se met à expliciter sa question. Elle me parle des Pins où elle habite, de ses attentes, de ses problèmes. Un véritable monologue où il ressort qu’elle me réclame (où plutôt qu’elle réclame à « mon » candidat) de l’ordre, de la reconnaissance, des règles et … de l’autorité.

« Dans mon quartier, on laisse les enfants faire ce qu’ils veulent. Plus personne ne les reprends même pas les professeurs qui d’ailleurs, ont des instructions en ce sens. Dans ma jeunesse, j’ai reçu des fessées de mes voisins quand je faisais des conneries. Maintenant, qui s’y risque ? Même pas la police et encore moins les parents ! »

J’explique la position de l’UDF sur le sujet, je m’étends sur le fait qu’il faut réimplanter l’Etat dans ces zones difficiles. Je lui parle du projet sur le réaménagement des banlieues, sur l’intégration.

Elle décroche. « Vous n’avez pas compris ce problème d’intégration. Mon grand-père est arrivé en France en 1917 dans les camions des Tirailleurs Algériens. Il n’est jamais reparti ... Mon ainée qui est majeure est de la quatrième génération, mais pourtant, elle est toujours considérée comme « issue de l'immigration ». Et moi, qui ait suivi un cursus éducatif exemplaire, qui possède une licence en génie civil, je n’ai jamais trouvé de C.D.I. et j’habite toujours les Pins ! »

Je suis sonné debout. Elle enfonce le clou.

« Vous savez, je vais peut-être vous choquer mais Sarkozy, il a eu raison lorsqu’il a parlé du Karcher et que la France ne pouvait accueillir tous le monde. Les sans papiers, il faut les expulser justement parce qu’ils sont sans papier. »

Je lui parle de l’immigration contrôlée et de l’intégration. Elle est dubitative. Elle m’explique que son immeuble, peuplé « d’immigrés » au sens dévoyé du terme, vote Le Pen en grande majorité justement à cause de ce type de discours. « Ils sont beaucoup plus radicaux que vous le pensez ! »

L’heure tourne et je dois renter à la maison. Je m ‘échappe. Elle sourit. « Ne vous inquiétez pas, même si Le Pen est majoritaire dans mon immeuble, je ne voterais pas pour lui … Ni pour Sarkozy d’ailleurs. Mon père se retournerait dans sa tombe. »

Je souris en lui tendant le tract que j’ai en main. Elle le prend et le glisse dans sa poche avant de s’eloigner.
Qui sais, peut-être un nouvelle voix pour François Bayrou .

Une image pour rire ... ou pour pleurer

Samedi 24 mars 2007
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Je place cette image ici car elle me fait sourire. Espérons simplement qu'elle ne soit pas prémonitoire.

Siége de campagne de Nicolas Sarkozy le 15 février 2007 :



vendredi 23 mars 2007

Le facteur des "Mille vaches"

Vendredi 23 mars 2007
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Je vais faire dans le « postier » en cette fin de semaine. Après les boites aux lettres hier, je passe aux facteurs. Demain, ce sera peut-être les employés du centre de tri !

Lors de la réunion hebdomadaire au siège de la section, quelqu’un a demandé ce qu’était la fonction publique. Je n’ai pas de réponse « d’école » à ce vaste débat mais j’ai un exemple sur la manière dont je conçois la réponse. Cet exemple s’appelle Laurent Mallard et il est le facteur d’une commune rurale de 642 habitants, Royère-de-Vassivière, perdue au fin fond de la Creuse, ce département où la moyenne d’âge est la plus élevée de France.

Cet exemple me touche encore plus que je connais un endroit similaire où habite mon beau frêre et ma belle sœur, le style de ferme à l’écart de la « ville » de 300 âmes, le tout perdu sur les hauts plateaux du Velay par 1300 mètres d’altitude.

Pour revenir à Laurent Mallard, lors de ses tournées, il a pris pour habitude de rendre des menus services aux habitants, agriculteurs retraités, personnes âgées, souvent privées de moyen de locomotion et vivant dans un habitat dispersé.

Donc, en plus du courrier, il lui arrive de ramener des médicaments, du tabac, des journaux…

« Dans le village où je travaille, les habitants sont souvent âgés et isolés. En zone rurale, il n’y a plus de commerces de proximité et ils sont obligés d’aller faire leurs courses à plusieurs kilomètres de leur domicile, ce qui nécessite un moyen de locomotion. Et comment faire si, comme c’est souvent le cas, ils sont démunis ou impotents ? » explique t’il. Face à la détresse de ces personnes coupées du monde, « tous les facteurs rendent ce type de services »

Dernièrement, Laurent Mallard était accompagné dans sa tournée sur le plateau de Millevaches par un organisateur-analyste chargé « d'évaluer en temps la durée des tournées et de les optimiser. » Ce jour-là, le facteur ne trouva aucune raison pouchanger ses habitudes. Il remit donc à l'un deux paquets de tabac, à l'autre deux journaux. « Ce peut être une baguette de pain ou des médicaments ramenés de la pharmacie, mais je ne tonds pas encore la pelouse », dit-il avec humour.

Mal lui en a pris : ses audacieux gestes de soutien ont provoqué un rapport défavorable et il a été convoqué par la directrice du bureau de Bourganeuf.

Aujourd’hui, Laurent Mallard attend la décision de sa direction. Il ne sait pas encore s’il sera licencié quoique son emploi ne semble pas menacé mais il pourrait subir une sanction. Un procès-verbal pourrait être rédigé à son encontre.. Il ne sait pas non plus de quelle façon il exercera son métier s’il est maintenu à son poste.

La population du paisible bourg qui s'étend sur 7 500 hectares s'est émue et a lancé une pétition. « Le facteur est le seul lien avec l'extérieur dans nos campagnes. Je trouve scandaleux qu'un inspecteur vienne rompre cette tradition d'entraide », s'insurge Anne-Marie Reyre, maire. En Creuse, d'où était parti naguère un mouvement de défense du service public, l'affaire est prise, si l'on peut dire, au pied de la lettre.

Le président de l'office de tourisme de son côté juge « malvenu qu'on veuille sanctionner quelqu'un qui rend service, qui paie de sa personne et n'en tire aucun bénéfice... » Et de détailler : « Aujourd'hui, il y a 80 cm de neige. Pour des personnes de plus de 80 ans vivant autour du village, le facteur est le seul contact qu'elles ont avec l'extérieur. C'est le facteur qui nous informe en cas de problème. Si on sanctionne ça, alors La Poste marche sur la tête ».

Laurent Mallard essaye de garder la tête froide : « Ca me paraît difficile d’envisager ce travail sans aider les gens. Si La Poste interdisait aux facteurs de rendre des services à la personne, c’est un des fondements de mon métier qui s’écroulerait. Mais si la direction prend cette décision, des milliers de facteurs seront concerné »

Alors, quelle conclusion provisoire apporter à cette histoire ? Que le service public et la fonction publique sont probablement là. Tant qu’il y aura un facteur qui se rendra dans ces fermes et ces habitats reculés, qui fera le lien entre les différents foyers isolés, qui sera le digne représentant de la République, alors il faut une fonction publique.

Cet idéal désormais presque perdu se trouve dans ces endroits là, dans ces personnes là.

Les "Gracques" socialistes appellent à une alliance avec François Bayrou

Jeudi 22 mars 2007
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Dans un manifeste publié jeudi 22 mars par Le Point, un collectif de hauts fonctionnaires « sympathisants ou militants socialistes » qui ont travaillé dans les cabinets Rocard, Bérégovoy ou Jospin, appelle à une « alliance » du PS avec François Bayrou. Ces hauts fonctionnaires réclament une «coalition de progrès».

Les auteurs du texte se désignent sous le pseudonyme des « Gracques ». Les Gracques (Gracchus) sont le surnom d'une branche plébéienne de la gens Sempronia. Les deux plus connus Tiberius Selpronius Gracchus et Caius Sempronius Gracchus. C'est à ce dernier que font référence ce groupe de socialiste. Caius, en avance sur son temps a tenté de réformer Rome mais il fut tué par ses opposants après être devenu un tyran (au sens romain du terme)

Après les Spartacus et autres Hannibal, les références latines font décidément florès au PS.

Selon eux «Pendant des années, le Parti socialiste français a justifié son conservatisme de gauche par les contingences électorales», et « prétendait » que pour l'emporter, «il fallait qu'il refuse le marché même régulé, la mondialisation même domestiquée, la modernisation de l'Etat même négociée». « Merci à François Bayrou d'être brillamment en train de démontrer le contraire !».

«Beaucoup de hiérarques n'ont de cesse d'empêcher (Ségolène Royal) d'être elle-même», alors qu’elle «semblait en mesure de déplacer les lignes», regrettent-ils. Dès lors, « les sociaux-démocrates n'ont donc maintenant qu'une seule issue: appeler à l'alliance avec François Bayrou» pour une « coalition de la gauche, des écologistes et du centre ».

« Une alliance progressiste assumée conduira naturellement à l'avènement de deux grands pôles, prédisent-ils: l'un conservateur, dominé par Nicolas Sarkozy; l'autre social et européen avec les leaders de la gauche réformiste et François Bayrou ».

«Rompons avec nos préjugés !», exhortent ces hauts fonctionnaires

Selon le quotidien « Le Monde », parmi ces militants socialistes de longue date, de sensibilité delorienne et strauss-kahnienne, figurent notamment, selon nos informations, Jean-Pierre Jouyet, ancien directeur adjoint du cabinet de Lionel Jospin à Matignon ; Denis Olivennes, PDG de la FNAC ; Bernard Spitz, maître des requêtes au Conseil d'Etat ; Matthieu Pigasse, ancien directeur adjoint du cabinet de Laurent Fabius à Bercy, actuellement associé gérant à la banque Lazard ; Guillaume Hannezo, ancien membre du cabinet de Pierre Bérégovoy au ministère de l'économie et conseiller économique de François Mitterrand à l'Elysée, qui a été également directeur adjoint de Vivendi Universal ; et Ariane Obolensky, ancienne conseillère au cabinet de Michel Rocard à Matignon et membre du Comité des établissements de crédit et entreprises d'investissement (Cecei)

Solférino n’a pas encore réagi à ce nouvel appel, qui fait suite à celui de «Spartacus», 30 hauts fonctionnaires également socialistes qui avaient revendiqué fin février dans les colonnes de Libération leur «soutien à François Bayrou».

jeudi 22 mars 2007

Facteurs et boites aux lettres

Jeudi 22 mars 2007
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Je profite d’une R.T.T. pour me remettre au « tractage » que j’avais un peu délaissé depuis le début de la semaine. Je découvre deux zones que je ne connaissais points, l’une « ouvrière », l’autre « aisée ». Et, dans les deux cas, pas de rejets mais soit une approbation, soit un grand intérêt pour les propositions de François Bayrou.

Cela requinque mon moral gravement entamé par le vent voilent qui souffle qui rend cette opération de tractage peu commode.

Entre parenthèse, après plusieurs séances de « boites aux lettres », je ne peux que tirer mon chapeau aux facteurs. Quand on voit l’état des boites aux lettres et surtout l’endroit où le commun des mortels les place (en prenant un malin plaisir à trouver l’endroit le plus inaccessible, le moins pratique ou le plus éloigné), on ne peut qu’être impressionné par ces facteurs qui passent par ce parcours du combattant tous les jours, quelque soit le temps.

Et que dire de ce petit malin qui a placé sa boite à côté du trou dans le mur où son chien (pas le style caniche mais plutôt berger allemand) passe une gueule menaçante en essayent de happer le bras de l’aventurier qui veut atteindre la boite ?
Bravo donc aux facteurs !

mercredi 21 mars 2007

Sarkozy, Héritier de Chirac


Mercredi 21 mars 2007 :

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Verbatim de la déclaration de Jacques chirac concernant la démission de Nicolas Sarkozy


« Avec le premier ministre, j'ai reçu ce matin le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur. M. Nicolas Sarkozy nous a fait part de son souhait de quitter le gouvernement lundi prochain, et ceci pour se consacrer pleinement à la campagne électorale.

Je l'ai accepté. Et cet entretien a été pour nous, pour le premier ministre et pour moi, l'occasion de saluer son travail, son engagement, ses résultats au ministère de l'intérieur.
S'agissant de mes choix personnels, les choses sont simples. Il y a cinq ans, j'ai voulu la création de l'UMP, et ceci pour permettre à la France de conduire une politique rigoureuse de modernisation, dans la durée.

Dans sa diversité, cette formation politique a choisi de soutenir la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, et ceci en raison de ses qualités. C'est donc tout naturellement que je lui apporterai mon vote et mon soutien.»



Voilà, c’est chose faite. Jacques Chirac, à l'issue du conseil des ministres, mercredi 21 mars, Jacques Chirac a annoncé, que Nicolas Sarkozy quittera le gouvernement lundi 26 mars et lui a apporté son soutien pour la campagne présidentielle.

Le président n'avait pas caché qu'il indiquerait son choix très rapidement après la publication officielle de la liste des candidats, le 20 mars. Le soutien du chef de l'Etat, expédié en une phrase, n'est pas une surprise. A partir du moment où ses proches, parmi lesquels ses trois anciens premiers ministres (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et Dominique de Villepin) avaient annoncé l'un après l'autre leur soutien au candidat de l'UMP, il eût été curieux que M. Chirac fît un autre choix.

Je ne peux que remarquer deux ou trois choses dans cette déclaration sans chaleur
1 – S’il a salué le travail et l'engagement de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, il n’a soufflé mot de son programme et, de surcroit, n'a pas jugé utile de souhaiter publiquement sa victoire.
2 – Il n’a prononcé aucun mot concernant le stature de l’homme d’Etat
3 – Le soutien de Jacques Chirac, même du bout des lèvres, jette un sérieux trouble sur la « rupture » que Nicolas Sarkozy veut incarner.
4 – Elle met provisoirement un point final à 12 ans de relations houleuses entre le chef de l'Etat et Nicolas Sarkozy, qui avait soutenu en 1995 la candidature à l'Elysée du Premier ministre RPR de l'époque, Edouard Balladur, contre Jacques Chirac.
5 – Nicolas Sarkozy aura prolongé son bail au ministère de l'intérieur au-delà de ce qu'il avait prévu quand il y était revenu, en juin 2005. « Fin 2006, il faudra que je prenne l'air », avait-il confié au Monde, quand il avait été nommé place Beauvau par M. Chirac.

Cette liberté retrouvée peut cependant s'avérer à double tranchant, souligne un analyste proche du gouvernement : Nicolas Sarkozy coupera certes court aux accusations de confusion des genres mais ne sera plus qu'un candidat "comme les autres", sans la légitimité attachée à des fonctions ministérielles. Mais il n'aura pas pu rester aussi longtemps qu'il l'avait rêvé à la tête du ministère de l’Intérieur. Quand il s'était rendu compte que sa popularité dépendait étroitement de son image d'homme d'action, il était devenu soudain moins pressé de démissionner.

L'Elysée s'est interrogé, cependant, sur l'opportunité d'un soutien présidentiel, que M. Sarkozy réclamait à cor et à cri depuis des semaines, le chef de l'Etat étant supposé se placer au-dessus des partis. Il est apparu à M. Chirac qu'il ne pouvait répéter sous différentes formes son désir de peser dans la campagne et opter finalement pour la neutralité.

Il est vrai que Nicolas Sarkozy n'était pas le favori de Jacques Chirac, dont l'ancien Premier ministre Alain Juppé a longtemps été considéré comme le dauphin avant d'être rattrapé par les affaires judiciaires de la mairie de Paris et supplanté par Dominique de Villepin dans les plans du président. Sa fille Claude, elle-même, regrette en privé qu'Alain Juppé, «un véritable homme d'Etat», ne se soit pas présenté lors de cette élection. Mais le "clan" Chirac a décidé de s'accommoder de M. Sarkozy.

mardi 20 mars 2007

« Le plus grand danger c'est la négligence des citoyens ».

Mardi 20 mars 2007 :
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Dans une conférence de presse au siège de l'UDF, rue de l'Université, à Paris, François Bayrou a détaillé ses propositions de réforme du système des retraites et de meilleure prise en compte des personnes âgées dans la société française, menacée selon lui par un grave conflit de génération.

Le candidat de l'UDF à l'élection présidentielle propose notamment de permettre à chaque salarié de choisir l'âge de son départ à la retraite en fonction du niveau de pension dont il souhaite bénéficier. Il s'est aussi engagé, s'il est élu, à porter en cinq ans le minimum retraite à 90% du smic.

François Bayrou a plaidé pour une réforme des retraites « équitable, adaptable dans le temps, durable, soutenable pour tous les Français et par tous les Français ».

Il a prôné « une égalité de droits devant la retraite » en défendant l'idée d'une réforme prenant en compte les régimes spéciaux et la pénibilité du travail qui sera discutée et négociée avec les partenaires sociaux, « y compris les représentants des retraités », avant d’être votée par le Parlement et soumise à référendum.

« Ce n'est pas une affaire d'experts, c'est un affaire de citoyens », a insisté le député béarnais.

« J'ai choisi de préparer cette réforme (...) en donnant à chacun la garantie qu'il aura son mot à dire », a-t-il ajouté, faisant sienne une phrase de Pierre Mendès France : « Le plus grand danger c'est la négligence des citoyens ». (…) « Une fois la réforme votée, elle ne devra plus être l'affaire de l'Etat mais celle des partenaires sociaux »

François Bayrou a évoqué les risques d'une « fracture générationnelle » et de « l'impossibilité de prendre soin de nos aînés si nous ne changeons pas les règles du jeu ». Le candidat UDF veut inciter les entreprises à employer les seniors, à qui il souhaite redonner une place à part entière dans la société en les faisant encadrer des activités de loisirs ou culturelles. Son projet inclut une amélioration de l'offre de service à domicile, un accroissement du nombre d'infirmières et une professionnalisation des métiers de l'aide à la dépendance. La prise en compte des personnes âgées passe en outre selon lui par une réforme du logement.



Petits rappels utiles :

De 2000 à 2020, la population des plus de 65 ans en France va passer de 10 millions à 15 millions (+50%), celle des plus de 75 ans de quatre à six millions et celle des plus de 85 ans va doubler pour atteindre deux millions. Une personne sur deux arrive aujourd'hui à l'âge de la retraite en ayant déjà perdu son emploi.

Dans les « startings blocks »

Mardi 20 mars 2007
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Le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, entouré des huit autres sages, a annoncé la liste officielle des candidats à la Prsidence de la République. Il a cité les noms dans l'ordre résultant d'un tirage au sort effectué par le Conseil constitutionnel, qui détermine notamment le numéro des panneaux d'affichage officiels.

1 - Olivier Besancenot (Ligue communiste révolutionnaire),
2 - Marie-George Buffet (PCF)
3 - Gérard Schivardi ("candidat des maires", soutenu par le Parti des travailleurs)
4 - François Bayrou (UDF),
5 - José Bové (Altermondialiste),
6 - Dominique Voynet (Verts),
7 - Philippe de Villiers (Mouvement pour la France),
8 - Ségolène Royal (PS),
9 - Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature, traditions),
10 - Jean-Marie Le Pen (Front national),
11 - Arlette Laguiller (Lutte ouvrière)
12 - Nicolas Sarkozy (UMP).

Jean-Louis Debré a précisé que 16 900 formulaires avaient été reçus (contre 17 815 en 2002) et que 16 615 avaient été validés. Chaque candidat devait obtenir au moins 500 parrainages valides afin de pouvoir se présenter. Au total, au moins trente personnes ont obtenu au moins un parrainage valide, a indiqué Jean-Louis Debré.

Les candidats sont moins nombreux qu'en 2002, scrutin pour lequel un nombre record de 16 candidats avaient concouru. Quatre femmes se présentent, proportion jamais encore atteinte.

Avec l'annonce des candidatures officielles commence une nouvelle phase de la campagne : l'égalité des temps de parole est désormais de rigueur pour tous les candidats sur les médias audiovisuels.

lundi 19 mars 2007

Cesare Battisti

Lundi 19 mars 2007
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« Cesare Battisti a été arrêté au Brésil grâce à la coopération entre la police française et la police brésilienne. »

Dur a entendre.

Je connais Battisti, pas intimement, juste comme cela pour l’avoir croisé sur des salons du livre à l’époque où je m’occupais de la librairie BD de Jean-Félix. Bien évidemment, l’anarchiste qu’était encore au fond de son être Jean, n’avait pu l’empêcher de me présenter cet homme. J’en garde un souvenir mitigé, celle d’un homme torturé à la fois par son histoire intime et ses déchirures politiques, un homme au passé trouble et à la mémoire sélective, un homme recherché pour quatre meurtres et condamné par contumace à la peine de prison à vie.

A-t-il eu raison de faire ce qu’il a fait ou pas ? Je dois avouer que chercher une réponse à cette question là ne m’intéresse guère.

Je m’étais élevé à l’époque contre cette extradition pour cette simple raison : « Oui à l’extradition s’il est de nouveau jugé à son arrivée en Italie » Ce qui n’était pas envisagé par les autorités italiennes à ce moment là avançant l’argument « de ne point revenir sur la chose jugée. » La position est défendable si les procès avaient été fait dans les règles de l’art. Mais Cesare Battisti n’était point présent et certains de ses arguments de défense n’ont jamais été pris en compte. Le premier procès a été tenu à la fin des années de plomb, le second en plein sous la législature Berlusconi. Bilan : une peine de prison à vie par contumace.

Romano Prodi a applaudi l’arrestation, ce qui est normal, mais n’a pas pris position sur la tenue d’un éventuel nouveau procès. Je ne peux donc que de nouveau demander un procès équitable à l’Italie pour cet ancien terroriste.

En cela je rejoins complètement la position de François Bayrou qui a déclaré ce jour sur Canal + : « Ma position est simple, cet homme doit être jugé en Italie, il n'a jamais été jugé en sa présence (…) Cette cavale ne pouvait pas durer éternellement (…)le plus important, c'est le droit de tout homme, quand il est accusé, à avoir un procès en sa présence. (…) Quelle que soit l'horreur que m'inspire cette période, l'horreur que m'inspirent ces actes, dont je ne sais pas s'il est coupable ou pas, notre droit français, européen, occidental, c'est qu'un homme a droit à un procès en sa présence »

Enfin, un autre point me fait sourire cette fois-ci.

Cette arrestation survient en pleine campagne électorale, a un moment où Nicolas Sarkozy subit des turbulences à quelques jours de son départ du gouvernement et a besoin d’allumer des contre-feux pour faire oublier certains propos et un certain appartement …

Pure coïncidence me direz-vous !

Marché de Vitrolles

Dimanche 18 mars 2007
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Un dimanche sur deux, voire trois que quatre en ce mois de mars où les anniversaires succèdent aux anniversaires, la matinée est réservé à mes beaux parents qu’il faut aller chercher dans leur cité de Consolat pour les amener aux Pinchinades, chez nous. Lorsque je peux enfin m’échapper, il n’est pas loin de onze heure et demi.


Je retrouve sur le marché de Vitrolles la section locale de l’U.D.F. regroupée autour de William Carrulla qui a décidé d’occuper ce terrain favorable à l’échange d’idée. Il fait beau, la foule est présente et le peu de temps où je reste me permet de constater que le public réagit favorablement à notre opération.

Joseph Bruno, le correspondant cantonal, me remet un magnifique t-shirt orange, se demandant ma taille. Comme si l’on pouvait douter de ma taille quand on sait que je pèse cent quinze kilos pour un mètre quatre vingt.

« XXXL voyons, comme la victoire de Bayrou au présidentielle ! »

Joseph m’explique qu’ils ont passé de très nombreux tracts, que l‘accueil a été excellent et les questions nombreuses. William de son côté « fait le constat à travers les nombreuses prise de paroles et discussions à bâtons rompus que le projet porté par l'UDF est « rassembleur » (ni droite ni gauche) et que François Bayrou est perçu par la population comme un homme intègre, honnête et porteur des valeurs républicaines, laïques et universelles. »

Durant ce moment de rencontre avec la population vitrollaise, les militants de l’U.D.F. ont répondu à de nombreuses questions allant de la gestion de la dette publique au réchauffement climatique en passant, bien sûr, par l’immigration. On ne peut non plus éluder les questions sur les déclarations de Simone Veil où les phrases assassinent des autres candidats.

Comme le dit William dans son blog : « Tout cela s'est fait dans la bonne humeur, la courtoisie sous le beau soleil de Provence. Il n'y avait que les militants UMP et PS qui faisaient un peu la « gueule » ... Peut être que les nombreux sondages de ces jours derniers ne sont pas conformes à leurs attentes...Nous nous sommes ravis et heureux ! »

Roland Schacre, conseiller municipal de Rognac, est venu en voisin et nous discutons un petit moment sur l’avenir de la candidature de Bayrou et la fiabilité des sondages.

On aboutit à la conclusion qu’on peut y croire.

Et on y croit !

dimanche 18 mars 2007

Croze et le tractage

Samedi 17 mars 2007
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Les jours de campagne d’un militant de base comme moi se suivent et se ressemblent. Hier au soir, deux heures de « tractages » dans les boites aux lettres, ce matin, je remet cela. La « Ferme de Croze » a été couverte en totalité.

Ce matin, je passe derrière le tracteur du PS, un mauvais tracteur d’ailleurs puisque je récupère une trentaine de tracts de Ségolène avec une facilité déconcertante. C’est de bonne guerre …

Depuis deux jours, je suis assez surpris. Je rencontre en effet beaucoup plus de monde sur Croze que sur les Pinchinades. Et l’accueil est très bon, c’est le moins que l’on puisse dire. On n’hésite pas à me dire que François Bayrou intéresse, voire que l’on va voter pour lui. Même si parfois cette phrase n’est que pure politesse, je sens malgré tout un réel engouement.

Cela ne fait plus de doute. Il se passe quelque chose !

J’en ai la conviction ce samedi matin, vers midi.

Je suis en train de tracter en plein cœur de Croze, dans le secteur des petites villas quand je remarque trois personnes dans un jardin en train de discuter. Je m’approche, le tract de Bayrou en avant, mais la jeune femme coupe mon élan. « Je suis désolé mais cela ne nous intéresse pas ! »

« Pas de problème, vous en avez parfaitement le droit ! » Et je m’éloigne vers la boite aux lettres la plus proche. J’en ai fait deux ou trois quand j’entends une voix masculine dans mon dos : « Cela ne les intéresse pas mais moi si, vous pouvez me donner un tract »

J’obtempère, sort deux ou trois banalité sur Bayrou puis continue mon chemin. Une demi heure plus tard, mon cheminement m’amenant par là, je suis de retour devant le jardin en question, et là, surprise. Les trois personnes sont en grandes conversations et la jeune femme me lance, en me voyant : « Finalement, donnez nous en ! Il est en train de nous convaincre ! »
Et je m’installe pour un quart d’heure de débat très constructif où il ressort que les indécis envisagent de voter Bayrou non pas avec enthousiasme mais tout simplement parce qu’il promet des choses sérieuses.

Je vas partir lorsque je croise X.
X, c’est le mari de ma collègue de travail, fonctionnaire de son état et en tant que tel pas foncièrement pour Bayrou. Je le « charrie » en lui forçant la main avec un tract orange. A mon grand étonnement, il ne le rejette pas, bien au contraire, m’avouant soudain que voter pour la gauche cette fois-ci lui pose problème et que Bayrou, finalement, ne lui semble pas une si mauvaise option.

Je cache mal ma jubilation.

Je jubile encore plus quand la jeune femme me lance : « Si cela continue, on va ouvrir une section locale Bayrou à Croze ! ».

Lorsque je repasse devant le jardin en voiture dix minutes plus tard, ils sont encore en train de discuter tous les quatre, tracts de Bayrou ouverts en main.

François Bayrou rassemble et convainc. C’est très encourageant pour la suite.

meeting de Nice

Samedi 17 mars 2007
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J’ai eu les premiers échos de premières mains du meeting de François Bayrou à Nice. Ils sont très enthousiastes. Le choix du Nikaïa au dépend de celui d'Acropolis pour la venue de François Bayrou jeudi à Nice était déjà un signal. L'UDF azuréenne, à travers son candidat à l'élection présidentielle devenu le "phénomène Bayrou", voyait grand. Rudy Salles, le député UDF niçois qui avait lancé l'invitation, et toutes ses équipes ont eu raison.

A Nikaïa jeudi soir, ce sont plus de 4.500 personnes qui ont été comptabilisées. Un soutien de marque aussi pour cette réunion publique niçoise : Corinne Lepage qui venait de rallier la candidature UDF et qui s'est exprimée pour dire la confiance qu'elle place en François Bayrou pour changer le pays. En revanche, peu de notables azuréens dans l'assistance, hormis l'ancien maire de Nice Jean-Paul Barety.

Du discours politique, du « message de Nice », on retiendra un nouvel appel à « toutes les forces démocratiques » à participer au redressement de la France autour de lui, s'il est élu à l'Elysée. Pour François Bayrou, nous sommes au bout d'un cycle politique entamé en 1981. C'est la fin du cycle Mitterrand-Chirac et celui de leurs partis respectifs. Les Français ne souhaiteraient pas repartir pour un nouveau tour de manège PS-UMP. Se déclarant prêt à « faire bouger les montagnes », le candidat centriste s'est posé un peu plus à Nice en rassembleur de la république. La mission primordiale qu'il assigne au futur nouveau président.

samedi 17 mars 2007

Azouz Begag



Vendredi 16 mars 2007
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Azouz Begag, le fantasque ministre de la Promotion de l'égalité des chances, a officialisé son soutien à François Bayrou lors d’un entretien sur France 2.

Il s’est violemment élevé contre Nicolas Sarkozy, attaquant les propositions de ce dernier, en s’indignant que l’on prenne les immigrés pour des « boucs émissaires » lors de chaque élection. Il reproche au candidat U.M.P. de vouloir ratisser les votes extrêmes en proposant un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale.



Et de rajouter qu’il « n’était pas stupide, les Français non plus. C'est un hameçon qui vise à aller chercher les brebis égarées du Front national et de les ramener dans le bercail républicain (..) J'en ai marre qu'on prenne depuis 25 ans les immigrés pour des boucs émissaires à chaque élection majeure. Ce n'est pas de la chair à canon électorale ces immigrés (...) Les confronter avec le risque d'altérer l'identité française, ça ne me convient pas du tout et je le crie aujourd'hui . Parler de moutons égorgés dans les baignoires des appartements HLM pour aller chercher les brebis égarées du Front national? Faut pas prendre les Français pour des agneaux ! »,

Petit problème sur cette sortie contre Nicolas Sarkozy : Au même moment, le Figaro publiait un sondage « opinionway » sur cette campagne sans lequel on découvre que 65 % des sondés pensent que Nicolas Sarkozy a eu raison de proposer un tel ministère dont … 81 % des sympathisants U.D.F. et 52 % pensent qu’il en faut impérativement un dont 59 % des sympathisants U.D.F.

jeudi 15 mars 2007

Simone Veil

Jeudi 15 mars 2007
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Je n’ai pas encore abordé le ralliement des anciens U.D.F. mais le départ des vieux dinosaures vers l’U.M.P. me fait sourire. A Ségolène Royal les « éléphants », à Nicolas Sarkozy les « dinosaures ».

Le seule question qui restait en suspend est le ralliement de Simone Veil à Nicolas Sarkozy. Je me posais de nombreuses questions sur ce revirement surprise. Un soupçon d’explication m’est donné involontairement par mon père qui me donne une opinion publiée par le quotidien « Metro » par Richard Arzt qui, bien évidemment, critique François Bayrou en rappelant les liens entre Simone Veil et l’actuel candidat lors des élections européennes de 1989.

J’avais oublié que François Bayrou était son directeur de campagne lors de ces élections. Apparemment, Simone Veil a une rancune tenace de dix huit ans, l’accusant à demi mot d’avoir fait du sabotage lors de cette campagne, de lui avoir communiqué des notes erronées ou volontairement flous. En toute sincérité, je pense plutôt que Simone Veil espérait faire ce que François Bayrou est en train de faire. En 1989, Simone Veil menait une liste centriste dissidente face au « mammouth » de Giscard qui se présentait sous l’étiquette RPR-UDF. Bilan de la claque que reçut ce soir là cette grande dame : Giscard, 28.87 % et 26 siège, Veil, 8.41 % et 7 sièges.

En fait, le problème venait-il réellement de François Bayrou où, plus certainement, du fait que l’entourage proche de Simone Veil lui avait fait croire qu'elle ferait un score beaucoup plus important que le score qu'elle était en mesure de réaliser.

Je réalise aussi que Nicolas Sarkozy est en train de reformer l’union sacrée de 1995 (Balladur, Sarkozy, Veil). Il ne manque que Giscard. Nicolas Sarkozy semble essayer d’aligner le plus d’élus, le plus de dinosaures, le plus de people, le plus de chanteurs, le plus de sportifs, le plus de mammifères, le plus de doryphores, le plus de … On est vraiment revenu en 1995 quand Edouard Balladur tentait de prouver que son nom faisait l’unanimité. On sait ce qu’il s’est passé avec la candidature Balladur.

La victoire annoncée des balladuriens douze ans après, voilà la vrai ironie de cette élection. Mais rien n’est encore joué, heureusement.

"Lettre ouverte à Simone Veil" par William Carrulla

Copie de la lettre ouverte publiée le 10 mars 2007 par William Carrulla

LETTRE OUVERTE A SIMONE VEIL
par William Carrulla


Madame,

Que vous a donc fait François BAYROU pour le traiter de cette manière dédaigneuse en annonçant, au sortir de votre ralliement à SARKOZY « il ne représente pas du tout le centre, il ne représente que lui-même ».

Avez-vous oublié votre campagne UDF de 1979 (presque trente ans !), pour les élections européennes et qui vous avez permis d’être la première présidente du Parlement européen ?

Avez-vous oublié toutes vos années de militante au sein de l’UDF ?

Est-ce que ce passé-là est si difficile à porter ?

Que faites vous de ces millions d’électeurs qui vous ont soutenu pendant toutes ces longues années ?

Que faites vous des 20% ou plus qui aujourd’hui s’apprêtent à voter pour François BAYROU ?

Peut être suivez vous, tous les ex-centres de l’UDF et les quelques barons qui s’accrochent à leur pouvoir et qui ne veulent absolument pas remettre en question l’ordre établi droite-gauche ?

Vous, qui avez fait toujours preuve de beaucoup de dignité et d’humanisme, comment pouvez-vous vous abaisser à ces attaques personnelles qui vont, je le pense ternir votre image ?

La décision prise de votre ralliement est respectable, mais la manière ne l’est pas !

Madame, vous décevez les électeurs qui ne comprennent pas, connaissant votre passé de figure centriste et consensuelle du combat contre l'extrême droite, la caution morale que vous apportez au futur Ministère de " l'immigration et de l'identité nationale".

Recevez Madame, l’expression d’un militant UDF.

Slimane Azzoug

Jeudi 15 mars 2007
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Ce matin, les traditionnels embouteillages de l’autoroute du littoral m’ont amené à prendre mon « itinéraire de délestage » habituel qui passe devant la "villa Angèle".

Là, l’effet de surprise est tel que je manque rater le léger virage se trouvant devant la villa. Une énorme banderole de couleur orange avec un immense logo de l’U.D.F. et barrée par l’inscription « Azzoug2007 » est accrochée sur le toit, le recouvrant entièrement. On ne peut pas la rater.

Je viens de réaliser que les élections législatives sont elles aussi lancée.

Je connais de réputation Slimane Azzoug. Je sais qu’on est à peu près du même âge, il doit être plus vieux d’un ou deux ans, qu’il est né à l’Estaque, que as famille était d’origine ouvrière et kabyle. Et qu’il a réussi son parcours professionnels en devenant l’un des principaux dirigeants d’entreprise du sud de la France dans le secteur de la viande. Je sais aussi qu’il est le président du Club92, une association d’entrepreneur qui tisse des liens entre la France et l’Algérie.

Pas de doute, l’U.D.F. s’ouvre à la société civile et cela me plait.

Toutefois, je ne peux m’empêcher de penser au pari que fait là le parti de François Bayrou. Slimane Azzoug se présente dans la quatrième circonscription des Bouches du Rhône, celle regroupant les 15ème et 16ème arrondissement, celle détenu par le PC et où le FN fait ses scores les plus importants. La présence de Slimane Azzoug peut elle faire changer la donne ?

Le challenge est osé. L’avenir dira si c’était une bonne idée.

Tractage et rencontre nocturne

Mercredi 14 mars 2007
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Nouvelle soirée de tractage et deux petites surprises.

La première, c’est de rencontrer Joseph Bruno, le correspondant cantonal UDF de Vitrolles. Nous sommes presque voisin et je ne le savais pas.

La seconde surprise démarre comme un mauvais polar. Alors que je découvre avec stupeur que les Pinchinades accueillent des logements sociaux, je me fais courser dans une rue mal éclairée par un homme d’une trentaine d’année, blouson de cuir, qui jaillit comme un diable de sa boite d’une Fiesta (ou assimilée) brinquebalante de couleurs sombres.

Lui, agressif : « Qu’est que vous distribuez dans le boites ? »
Moi, qui ne me laisse pas démonter, je fais pas 115 kgs pour rien : « Je tracte ! »
Lui, toujours aussi agressif : « Pas de publicité dans les boites. Donnez moi votre stocks ! »
Moi : « C’est pas de la pub, c’est des tracts pour Bayrou ! »
Dans la pénombre, je vois pas son visage mais je sens un certain relâchement.
Lui, soudain plus calme : « Excusez moi, je pensais que c’était de la pub. On a trop de pub depuis qu’un petit rigolo s’amuse à en distribuer des stocks la nuit. » Petit silence puis « Il est bien Bayrou. Vous pouvez tracter dans cette rue, pas de problème … Donnez m’en une dizaine, je vais les distribuer demain au travail ! »

Et c’est comme cela que j'arrive en retard au repas familial au grand dam de ma femme après avoir discuté dans une ruelle mal éclairée devant des portes de garages peu engageantes du programme économique et social de François Bayrou avec un « jeune » travailleur qui enchaine les CDD mal payés depuis huit ans.

mardi 13 mars 2007

Discussions de couloirs

Mardi 13 mars 2007
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Il y a des jours où il vaudrait mieux rester couché … du moins si on en a l’occasion. Car, après une nuit très mouvementé avec détour nocturne à l’hôpital , se retrouver devant la porte fermée de la société parce que celui qui a les clefs n’est pas encore arrivé n’est pas ce que je préfère le mieux le matin.

Quand en plus, cette grande gigue, dont on connaît les opinions tranchées souvent de très mauvais aloi, et qui attend avec vous sur la palier, se met soudain à parler politique alors que le café n’est pas encore bu, on peut dire que la journée est mal commencée.

Et puis soudain, tout s’anime. Pour lui, vu mes autres opinions et mes anciens engagements, je ne peux être qu’un dangereux gauchiste. On commence donc par faire des allusions à peine voilées à la politique sécuritaire avant de sortir l’habituel couplet sur le « tous pourris » et « bonnet blanc et blanc bonnet ». Je ne me sens pas l’âme d’un preux chevalier ce matin mais l’un de mes collègues qui attend lui aussi s’en charge.

« Oui mais n’oublie pas qu’il y a Bayrou ! Lui, au moins, il vient du terroir et il sait ce qu’il veut à l’inverse des autres rigolos gauche droite »

Je commence à participer à la discussion, en douceur, du style « tu as raison ! », « Bayrou offre des possibilité ». Et là, la grande gigue sent qu’il a le dessous et nos balance l’argument massue habituel « Oui, mais c’est le retour à la IV ème République. »

Chaque fois que j’entends cet argument, je ne peux m’empêcher de me demander comment on peut comparer l’incomparable ? Le clan des communicants de Nicolas Sarkozy a fait son œuvre mais ferait bien de réviser leur cours de sciences politiques de première année.

Tout d’abord, la IV ème république est une république exclusivement parlementaire.
1/ Le Président est élu par l’Assemblée et le Sénat, ce qui n’est pas le cas actuellement
2/ Cette république est une république mono camériste
3/ Coalition de partis gouvernementaux est en effet à sa tête mais force est de constater que la période la moins troublée de cette période correspond … aux quatre années de gouvernement du centre !
4/ Cette solution devrait bien plaire à certains de nos dirigeants puisque cette République était foncièrement atlantiste et européenne.

J’ai beau jeu, en douceur, d’expliquer que François Bayrou s'appuie sur les institutions de la Vème république et leurs pratiques avec l'élection présidentielle. Il ne s'agit donc pas du régime des partis de la IVème qui a vu sa perte justement parce que le parlement avait des majorités fluctuantes ! Ici c'est le gouvernement nommé par François Bayrou après les élection qui sera composé d'hommes et de femmes venus des anciennes gauche et droite.

Il m’est facile d’expliquer qu’il y a une différence entre le parlement et le gouvernement et que pour les législatives qui suivront, l'élection présidentielle aura provoqué un tel séisme qu'enfin, oui, la recomposition sera possible et les partis actuels auront volé en éclats! D'ailleurs, ceux qui aujourd'hui sont les premiers zelateurs de la bipolarisation seront les premiers à accourir pour le label Majorité Présidentielle...

On me regarde comme une bête curieuse. Je pense que j’ai marqué un point. A voir pour la suite des événements...

La déclaration de Jacques Chirac

Lundi 12 mars 2007 :
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Hier au soir, je n’ai pas écouté en direct Jacques Chirac mais je l’ai enregistré sur TF1, même si cette chaine n’est pas ma chaine de prédilection. Cela m’a permis de faire coup double. La déclaration de Chirac et la réaction de François Bayrou.

Pour la déclaration de Jacques Chirac, pas de surprise : « Au terme du mandat que vous m'avez confié, le moment sera venu pour moi de vous servir autrement. Je ne solliciterai pas vos suffrages pour un nouveau mandat ». Cela faisait longtemps que cette hypothèse tenait la corde et seul les médias semblaient entretenir l’illusion d’un troisième mandat.

Par contre, le reste du discours me laisse perplexe pour deux raisons :

La première, c’est que le chef de l'Etat s'est abstenu de soutenir le moindre candidat déclaré à l'élection présidentielle : « S'agissant des échéances électorales, j'aurai l'occasion d'exprimer mes choix personnels ». Un début d’explication viendra de l’Elysée qui annoncera dans la journée d’aujourd’hui que l’annonce du soutien du Président sera faite après la publication officielle des candidats, soit après le 19 mars 2007. Toutefois ; je ne sais pourquoi, mais je pense que cette absence temporaire de prise de position est encore un moyen de tergiverser pour donner son soutien le plus tard possible à Nicolas Sarkozy

La deuxième, ce sont les « messages » aux allures de testament : le refus des « extrémismes », la recherche de la cohésion et de « l'égalité des chances », la nécessité de « prendre le nouveau monde à bras-le-corps » tout en défendant et modernisant « le modèle français », la nécessité de la construction européenne et de la lutte pour le développement, et enfin l'exigence de mener la « révolution écologique ». Là encore, cette énumération me laisse dans la bouche le gout de piques contre le candidat de l’UMP. Et je ne peux m’empêcher de penser que ces exigences collent beaucoup plus à notre candidat qu’au Ministre de l’Intérieur.

Après ce discours, je me demande sincèrement si Jacques Chirac ne va pas faire le 19 mars un « coup de Trafalgar », peut-être un « traitrise », pourquoi pas. Je ne pense pas qu’il aille jusqu’à soutenir François Bayrou mais je me dis que l’hypothèse d’un non engagement du Président, du style « que le meilleur gagne » est peut être la mieux placée pour être réalisé.

La réaction de François Bayrou ne peut qu’amener mon approbation. Je le reconnais, Jacques Chirac n’a jamais été ma tasse de thé, loin de là. Je l’ai combattu souvent mais, hier au soir, je rejoignais pleinement le commentaire du candidat de l’UDF : « J'ai trouvé que la manière dont il s'est exprimé était à la fois émue et qu'il rappelait des valeurs de fond, que notre pays ne ressemble pas en effet à beaucoup d'autres, que nous avons un projet de société ». François Bayrou a rappelé ses « confrontations » passées avec le chef de l'Etat. « Mais ce soir c'est plutôt un coup de chapeau. J'ai trouvé que ce discours était le fil conducteur de ce qu'il faudrait faire en France, même s'il y a parfois très loin de la parole aux actes. » « J'ai trouvé qu'il avait parlé bien, et à la dimension d'un chef d'Etat qui achève son mandat, que c'était au niveau de ce qu'on attendait », a conclu le candidat de l'UDF.

Car, quoi que l’on dise, quoi que l’on pense, force est de constater que Jacques Chirac a bien parlé ce dimanche soir.

dimanche 11 mars 2007

Soirée "Boites aux lettres"

Dimanche 11 mars 2007
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Ma première soirée de tractage « boites aux lettres » depuis des lustres.

Première constatation : J’ai perdu la main. Il est loin le temps où j’arrivais à déterminer à dix tracts près le nombre dont j’avais besoin. Cette fois-ci, j’ai à peine couvert le quart des Pinchinades alors que je me disais que j’avais assez de papiers en main au départ.

Deuxième constatation : Les boites aux lettres ne sont plus ce qu’elles étaient. Et de partout ce calicot : « non à la pub » ou quelque chose d’avoisinant. Après un bref débat avec ma conscience, l ‘évidence se fait jour : les tracts de Bayrou ne sont pas des publicités mais des notices d’explications. Donc, pas de problèmes.

Troisième constatation : tracter les boites aux lettres un dimanche soir quand la nuit tombe ne favorise pas les rencontres à trois exceptions près.

La vieille grand mère, toute petite, toute ridée, qui est sorti en entendant le bruit de la boite. Elle avait besoin de parler et moi de tester mon argumentaire. Dix minutes de conversation et une invitation à revenir à l’heure du thé un de ces jours prochains. Je prends date. Et puis, « François est un jeune homme bien, pas comme l’autre agité qui semble toujours vouloir mordre » Moi : « Marc Fogiel ? » Elle : « Non, l’autre, celui qui veut représenter le Général et qui ne représente que lui même». Je bois du petit lait.

Les trois hommes en grandes discussions sur un parking. Ils prennent le tract poliment, m’écoute en silence déballer un très court argumentaire du style « Votez Bayrou, c’est le meilleur ! » et je m’éloigne. Trois tracts données, un seul bruit de froissement de papier. Et cette remarque dans mon dos : « Toi le coco, tu mets ce tract dans ta poche ? Je ne te reconnais plus.»

Et le chien derrière ce portail qui me fait des fêtes à n’en plus finir quand je m’approche du portail. Bien évidemment, une jeune fille sort de la villa pour voir ce qui se passe. Et l’accueil est des plus chaleureux. Les jeunes aiment François Bayrou semble t’il

En attendant, il va falloir que je passe à la permanence pour récupérer de nouveaux tracts.

Corinne Lepage

Samedi 10 mars 2007 :
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Le mouvement qui me semble apparaître autour de la candidature de François Bayrou se confirme avec le ralliement de Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement et candidate du mouvement CAP 21 à l'élection présidentielle,

« J'ai décidé de rejoindre François Bayrou, malgré ma capacité à obtenir les 500 signatures », dit-elle dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. « En effet, il incarne aujourd'hui un véritable changement dans le pays, qui peut permettre à l'écologie politique d'occuper la place qui lui revient, c'est-à-dire au centre de l'échiquier », ajoute cette avocate de formation qui servit dans le gouvernement d'Alain Juppé au début du septennat de Jacques Chirac en 1995, au nombre de ce qu'on appela les "Juppettes".

Elle dit partager avec le candidat de l'UDF, qui prône la fin du clivage droite-gauche « de nombreuses idées, tant sur la moralisation de la vie publique que sur la nécessité de fonder une VIe République ».

Elle souligne que CAP 21, à l'origine un club de réflexion fondé en 1996, ne fusionnera pas avec l'UDF et qu'en tant que « femme libre » elle gardera sa liberté de parole.

Petit rappel : Corinne Lepage avait recueilli 1,88% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle en 2002. Les sondages d'opinion la créditaient cette fois d'à peine 1%.

Première réunion

Vendredi 9 mars 2007 :
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Ce soir, ma première réunion de campagne. Direction la Frescoule dans ce local que je croyais déserté depuis longtemps et qui se révèle en fait n’avoir jamais été abandonné.

Celui qui m’accueille en sortant de l’ascenseur, c’est William Carrulla, le Président de la section UDF de Vitrolles. Homme chaleureux, aux activités multiples apparemment, qui tout de suite me met à l’aise. Je sais qu’il a été candidat aux cantonales, qu’il s’occupe d’organiser la fête de l’Europe, et qu’il est membre influent d’une association « Vitrolles en chanson ».

Je savais que je devais le rencontrer ce soir là. Une courte enquête internet m’a aussi appris qu’il est membre du Cotaby, qu’il habite près de chez moi et que l’UDF est un peu perdue au cœur du système vitrollais avec un PS tout puissant et un FN qui bouge encore.

Première impression : Je suis revenu quelques années en arrière quand, avec Bernard, nous arpentions les salles de réunions des aumôneries catholiques. Même néon blanc, même chaise de classe, même bureau … Mais je sais aussi c’est aussi que c’est une constante des sections locales des partis politiques : peu de moyen et des bouts de ficelles pour faire tourner la baraque.

Deuxième impression : Je suis surpris. On ne me sonde pas. On part du principe que je suis un sympathisant et c’est vrai à ce moment là. Par contre, je passe sur le grill d’entrée. Moi qui m’étais mis au fond pour éviter de me faire remarquer me retrouve en première ligne dès l’ouverture de la réunion. William Carrulla me demande ce que je pense de tout cela vue de l’extérieur.

Comment expliquer mon évolution, comment expliquer comment je ressens l’UDF, comment je ressens son évolution et surtout comment je ressens le départ des dinosaures de l’UDF vers l’Ump comme une chance, comme un formidable tremplin. Le vieux parti sclérosé ne peut que devenir jeune. Et je le dis à cette assemblée, mal je le reconnais, mais c’est ce que je ressens. L’UDF a pris soudain un coup de jeune et l’UDF est une alternative viable, la seule alternative d’ailleurs.

Cela me fait penser à l’Histoire, ma marotte. Lors des défaites des 1918 et de 1945 pour l’Allemagne, de 1945 pour le Japon, ces deux pays ont eu d’énormes dommages de guerres à payer. Leurs industries respectives ont été pillées par les vainqueurs et les meilleures machines sont parties vers l’étranger. Bilan : En quinze ans, Japon et Allemagne sont devenus de très grandes puissances économiques avec une industrie neuve et compétitive tandis que les pays vainqueurs perdaient peu à peu du terrain, principalement puisqu’il n’avait plus besoin de renouveler leurs machineries se servant de celles des vaincus.

Là, c’est pareil. L’UDF a perdu ses machines (Giscard, Veil et bien d’autres) et les a remplacés par des machines neuves. Ces départs sont bels et bien une chance pour notre parti qui est obligé de chercher du sang neuf et de propulser aux manettes des gens qui, en temps normal, auraient été bloqué par ces dinosaures.

Je rejoins une réflexion entendue ce soir en réunion à propos des anciens centristes qui songent à rentrer au bercail : « Restez à l’UMP ! »

Ensuite, c’est la mise en ordre de bataille de la section : tractage, marché, bureau de vote. Je reste silencieux. J’ai oublié que pour les bureaux de votes il fallait sa carte d’identité. Et je n’ai toujours pas refait la mienne. Direction la mairie dès que je peux.

Je propose de tracter les Pinchinades. Pour un début, c’est mieux que rien. On verra pour la suite.
Et le petit apéritif qui suit cette petite réunion est des plus sympathiques.