mardi 30 novembre 2010

Loi Nomé : nouvelle aberration du secteur énergétique

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Mardi 30 novembre 2010 :
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C'est une réforme historique, qui devrait libéraliser le marché de l’électricité hexagonale. C’est du moins de cette manière que le gouvernement tente de nous vendre cette réforme. La loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité) a enfin été adoptée en seconde lecture à l’Assemblée nationale le 24 novembre au soir. Le projet de loi qui porte sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité prévoit surtout qu’EDF vende jusqu’à 25% de sa production nucléaire à ses concurrents domestiques, à l’instar de GDF Suez, Poweo ou encore Direct Energie, pour un prix qui devrait être fixé par le gouvernement puis par la Commission de régulation de l’énergie.

Or, il s'agit là d'une aberration supplémentaire dans le secteur de l'énergie.
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On peut débattre de la rente supposée liée à la production d'électricité d'origine nucléaire dans notre pays mais il n'y à aucune raison d'en faire bénéficier les nouveaux entrants sans que ceux-ci soient concernés par les charges à venir. En procédant ainsi, on ne les incite pas à innover en investissant dans des unités nouvelles de production d'électricité. Et comment pourras-t-on vérifier que cette électricité achetée à un « prix discount » ne sera pas revendue plus cher à l'étranger par ces mêmes opérateurs ?
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Au final, c'est le consommateur qui sera pénalisé. Il y a quelques jours, on apprenait que Bercy autoriserait une nouvelle hausse de 3% des tarifs de l'électricité au début de l'année prochaine, après une augmentation identique le 15 août dernier destinée au financement des énergies nouvelles. La loi Nomé provoquera à nouveau une hausse importante des prix de la part d'EDF dans les années à venir qui répercutera à ses clients le manque à gagner du discount fait à ses concurrents sans aucune contrepartie positive, bien au contraire.
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Cette loi, censée améliorer la concurrence aboutira a organiser une hausse des prix ce qui est un comble. On le sait, contrairement aux attentes d’entreprises comme POWEO, les familles ne quittent pas facilement l’opérateur historique (96 pour cent sont restés fidèles à EDF). Leur bon sens et les expériences, tant étrangères que françaises dans d’autres domaines, les font craindre à juste titre une hausse des tarifs ou une dégradation de la qualité du service, une fois passés les premiers mois, ceux où tous les arguments sont avancés pour les séduire. Les consommateurs doivent désormais s’attendre à des hausses cumulées atteignant des niveaux records venant amputer le pouvoir d’achat déjà bien mis à mal pour l’immense majorité d’entre eux.
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lundi 29 novembre 2010

Oui, il y a de quoi rougir

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Lundi 29 novembre 2010 :
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En ce lundi matin, pour bien commencer la semaine, je voudrais revenir quelques instants sur le discours de politique générale prononcé par le Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale. Et je voudrais plus particulièrement revenir sur un bref passage de ce discours dont je ne peux résister au plaisir pervers de mettre sur ce blog :
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« Certains voudraient nous voir temporiser, rompre et nous renier. Renier ce que nous avons fait ?
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J’assume notre bilan parce que ceux qui esquivent leurs responsabilités ne méritent pas d’être aux responsabilités !
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Et d’ailleurs de quoi pourrions-nous rougir ? D’avoir réformé les universités ? D’avoir réformé les retraites ? D’avoir rééquilibré nos institutions ? D’avoir instauré le service minimum ? D’avoir stoppé la spirale de la délinquance ? D’avoir réussi le Grenelle de l’environnement ? D’avoir affronté avec succès la pire chaîne d’avanies qu’un système capitaliste puisse produire ? Faudrait-il maintenant marquer le pas pour nous faire pardonner d’avoir agi malgré les protestations ? »
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Et ce bref passage montre l’abime qui existe entre un gouvernement « droit dans ses bottes », droit dans ses convictions, et une opinion publique qui n’est plus dupe.
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Voilà donc un gouvernement qui pense, à juste titres, que la France a besoin de réformes mais, à mauvais titre, qu’elle est en train de réussir ces réformes.
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Comment peut-on imaginer cinq secondes que ces réformes sont réussis ? Comment peut-on imaginer que la spirale de la délinquance est stoppée ? Comment peut-on imaginer que le Grenelle de l’environnent a été une réussite ? Comment enfin pourvoir dire que le Service Minimum gomme les grèves ?
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En résumé, comment le Premier Ministre peut –il être fier d’un train de réforme dont la nécessité est évidente mais dont la manière et le fond ne correspondent en rien ni aux attentes ni aux besoins.
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Je ne vais pas reprendre ici tous les dysfonctionnements de toutes ces réformes mais je dirais simplement que les perçois comme autant d’effet d’annonce et non comme des réformes structurelles pouvant résoudre les problèmes inhérent à chacune d’entre elles.
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Triste que tout cela
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dimanche 28 novembre 2010

L’info du dimanche : Climat: l'Europe doit s'engager

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Dimanche 28 novembre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Mediapart a publié vendredi la tribune de Jean-Luc Bennahmias concenrant les décisions de l’’Europe vis-à-vis de la politique climatique/
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Suspendue à la négociation qui s'ouvre lundi 29 décembre à Cancun, l'UE ne doit pas attendre un accord global pour s'engager à «aller vers une réduction de 30% des gaz à effet de serre à l'horizon 2020», estime t’il.
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Je vous laisse découvrir par vous-même cette tribune.
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Bonne lecture
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Climat : l'Europe doit s'engager
26 Novembre 2010 Par Jean-Luc BENNAHMIAS
Edition : Les invités de Mediapart
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Il est nécessaire d'aborder le prochain sommet consacré à la lutte contre le changement climatique avec quelques données en tête: selon une récente étude du Global Carbone Project (organisme international de recherche sur la lutte contre le réchauffement climatique), la quantité des émissions de gaz à effet de serre a encore augmenté de 3% en 2010 après une légère baisse constatée lors de l'année 2009, principalement due aux délocalisations de notre industrie sur d'autres continents et à la crise économique et financière. Il est maintenant acquis qu'une hausse de 2 degrés des températures mondiales se profile. Notre environnement ne résisterait pas à une hausse encore plus rapide car elle engendrerait d'innombrables conséquences. L'Agence internationale de l'énergie prévoit de son côté une hausse de 3,5 degrés à moyen terme si les gouvernements n'agissent pas davantage qu'ils ne le font aujourd'hui.
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À ne rien faire, le réchauffement climatique pourrait même atteindre sept degrés d'ici 2100, selon l'Institut de recherche sur les impacts du climat de Potsdam.
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Le constat est implacable : en l'état actuel, nos engagements ne sont pas susceptibles de minimiser les dégâts du changement climatique.
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Bref, nos gouvernements doivent faire plus, et plus vite.
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L'Europe le sait mais elle suspend à la signature d'un accord global son ambition de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d'ici 2020... On connaît les réticences. On sait qu'une poignée d'industriels européens, guidée par des intérêts de très court terme et aveuglée par le cynisme, a financé des sénateurs climato-sceptiques aux Etats-Unis. Que le jeu de billard à deux bandes consistait à bloquer le Sénat américain pour venir mielleusement demander ensuite aux politiques européens de ne pas aller de l'avant, évoquant leur isolement supposé!
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Devant l'évidence des faits, peut-on encore douter de l'urgence de la situation? Comment ne pas croire que l'effort à fournir s'impose à tous, à l'échelle mondiale?
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S'il est vrai que la lutte contre le changement climatique s'est imposée depuis quelques années comme l'un des enjeux majeurs de l'agenda politique, toutes les tentatives de conciliations internationales censées enfin agir pour que nous ayons à l'échelle mondiale un mode de vie plus respectueux de notre environnement ont été des pétards mouillés! Une fatigue perceptible et compréhensible sur des déclarations aussi éloquentes que creuses s'installe désormais. Concentrons notre attention sur l'évaluation des résultats. Nous n'avons pour l'instant que de bien faibles seuils plancher concernant nos émissions de gaz à effet de serre. Qui plus est, concernant l'efficacité énergétique et le taux de 20% d'énergies renouvelables à atteindre en 2020, le compte n'y est absolument pas! Il en est d'ailleurs de même à propos des investissements dans le domaine de la recherche, pourtant si vitaux.
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La conférence de Copenhague, montée en épingle, a montré tout le ridicule des rivalités entre Etats membres au sein de l'Union européenne. Le pire serait que Cancun se résume à un Copenhague bis: «paroles et paroles» surmédiatisées dont on nous promet des avancées divines, et qui finalement n'accouchent que d'une souris, conséquence d'une discorde généralisée et de la confrontation entre intérêts privés et nationaux. Triste spectacle.
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Après la déception du sommet de Copenhague, une autre conférence s'est tenue à Nagoya au Japon sur un autre sujet: la biodiversité. Moins médiatique, peu suivie, sans grand show politique. Pour quel résultat? Et bien oui, des avancées «globalement positives»! L'inverse de Copenhague en somme. Tout n'est pas réglé bien évidemment mais plusieurs avancées en faveur de la biodiversité et des écosystèmes sont actées. Une petite respiration pour toutes les espèces vivantes qui nous entourent, une leçon de méthode bienvenue pour les prochaines étapes, à commencer par Cancun.
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L'enjeu de cette échéance est simple: les Etats qui ont jusqu'ici rechigné à prendre activement part à la lutte contre le réchauffement climatique (Chine et Etats-Unis en tête) doivent désormais prendre leurs responsabilités. Cela passe par l'adoption d'engagements ambitieux mais surtout juridiquement contraignants pour chaque Etat, en adéquation avec les possibilités de chacun.
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Si d'aventure Cancun se révélait être un échec de plus, alors l'Europe doit, sans plus attendre, mettre en œuvre de son côté des mesures ambitieuses, réalistes, efficaces et créatrices d'emplois non-délocalisables: aller vers une réduction de 30% des gaz à effet de serre à l'horizon 2020.
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Tel est le prochain défi européen en matière de lutte contre le changement climatique.
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samedi 27 novembre 2010

Arthur la polémique du plagiat

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Samedi 27 novembre 2010 :
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Pas de grand papier aujourd’hui si ce n’est revenir trente secondes sur un polémique qui secoue les Etats-Unis au point que même David Stewart en fait la une d'u
ne de ses émissions.
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Toutefois, ce n’est pas l’émission de mon animateur américain préféré
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Je rappelle qu’il est reproché à l’animateur d’avoir plagié «Late «Late Show », une émission américaine de Craig Ferguson. Ce dernier l’a évidemment fait savoir en se moquant ouvertement du français et des français en général.
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Affaibli par cette polémique, Arthur s’est exprimé à ce sujet dans le cadre de «Grand Direct des Médias», sur «Europe1».
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«Dans notre générique, on s’est inspiré de lui. On est fan de Craig Ferguson et c’est clairement volontaire. On voulait faire un truc à l’américaine et on s’est dit qu’on voulait faire pareil», explique-t-il, assurant que cette publicité outre-atlantique était la bienvenue.
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«Je suis l’homme le plus heureux du monde, je suis passé sur CBS. Personne ne parlait de moi aux États-Unis avant ça », a ajouté Arthur.
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Je ne pense pas qu’Arthur ait rééllement pris le temps de traduire les paroles de Craig Ferguson ni celle de David Stewart. En attendant, la France en prend encore « plein la gueule » sur les médias américains …
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vendredi 26 novembre 2010

Culture : sujet brulant pour notre ville

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Vendredi 26 novembre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme la culture. La culture à Vitrolles, à une certaine époque, on aurait dit que je faisais de la provocation. Mais il n’en est rien. Je vais tenter de donner quelques pistes de travail. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Petit avertissement liminaire : l’ampleur du sujet, le passé de Vitrolles, la situation locale, mes propres engagements, les rebondissements incessants du monde culturel me font penser qu’avant même que j’ai terminé mes « réflexions subjectives sur Vitrolles », j’aurais eu de nombreuses occasions d’intervenir de nouveau sur ce sujet brulant. Je pense donc qu’à la fin du projet, je rajouterais quelques réflexions spécifiques à la culture !
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Qu’est-ce que la culture ?

« La culture n'est pas un luxe qui vient après le nécessaire » (François Bayrou)
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En sociologie, la culture est définie comme « ce qui est commun à un groupe d'individus » et comme ce qui le « soude ». Ainsi, pour une institution internationale comme l' UNESCO, la culture c’est : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vies, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Ce « réservoir commun » évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer.
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Par abus de langage, on utilise souvent le mot « culture » pour désigner presque exclusivement l'offre de pratiques et de services culturels dans les sociétés modernes, et en particulier dans le domaine des arts et des lettres. Et c’est de cet abus de langage dont je vais parler aujourd’hui.
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Réflexions générales sur la culture
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La culture est une des dimensions primordiales de l'épanouissement des êtres humains. C’est une dimension essentielle des sociétés, de leur identité, de leur projet collectif commun.
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A cause de cette dimension, la culture ne peut pas être un simple chapitre d'un programme politique. Elle peut être considérée comme la clef de voute d’un projet de société. Elle est l’élément le plus important. C’est un constat inébranlable. Dans cette optique, une constatation s’impose : il ne suffit pas que la culture touche uniquement les privilégies, il faut qu’elle atteigne aussi ceux qui n’ont pas eu la chance d’être initié. Pour être provocateur, elle ne doit pas seulement être réservée à un petit cercle de privilégiés dans une bastide excentrée et coupée de notre ville. Elle doit être au cœur de notre vie.
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Selon François Bayrou « La pire des fractures est la fracture culturelle ». Je partage entièrement cette vision. Il n'y a pire fracture que cette fracture qui amène la culture à se rendre aux contingences de la société marchande ou pire, aux contingences de l’élite. Elle est l'une des composantes les plus importantes d'un projet pour une ville, que cette ville s’appelle Paris ou … Vitrolles. Elle va favoriser la cohésion sociale et citoyenne par son action. De l'enfant à l'école au citoyen dans la cité, tout doit être mis en œuvre pour que la culture soit le lien et le bien commun.
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Le rôle d’une municipalité responsable est d’œuvrer avant tout à la transmission et au partage de la culture. C’est œuvrer aussi à sensibiliser et à accueillir toutes sortes de publics, de penser à des lieux qui ne soient pas tant figés dans des labels mais ouverts sur la cité et aux artistes, porteurs de projets innovants qui encouragent le croisement des disciplines et des genres, adaptés aux nouvelles technologies.
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La culture se doit être un des moteurs d'une municipalité responsable. La culture se doit d'être le reflet de tous les citoyens. La culture se doit d'être accessible à tous, y compris du profane. La culture se doit d'être créative et se doit d'être soutenue par les pouvoirs publics.
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Enfin, hip-hop comme musique classique, théâtre comme opéra, cinéma comme parade de rue, café philosophique comme librairie, sont les mêmes facettes d’une même philosophie que l’on nomme culture.
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Par contre, on peut tirer de cette première approche deux constatations qui ne sont pas des plus réjouissantes, loin s’en faut.
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Paradoxalement, alors que les collectivités territoriales et l’Etat, investissent dans la culture des sommes très importantes en regards des autres pays civilisés, la fréquentation de la culture au sens large du terme est inférieure à ces même pays. Il serait intéressant de réfléchir à cette disproportion mais ce n’est pas le sujet de la présente étude.
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Alors qu’en France le nombre de spectacles produits s’est fortement accru depuis une dizaine d’années, le public ne s’est pas renouvelé et élargi en conséquence. Vitrolles ne fait pas exception à cette règle : des spectacles certes, mais où l’on retrouve toujours les mêmes personnes. Une sorte de microcosme !
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Un passé culturel agité

Lorsque Vitrolles, au début des années 70, a quitté son statut de village pour se transformer en ville nouvelle, elle a eu le privilège d’être un territoire d’expérience culturelle ouvert sur l’extérieur avec des équipements neufs et performants. Chaque quartier disposait d’une offre importante, renforcée par une vie associative bouillonnante à une époque où la culture était forcement un moteur de la société.
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Fontblanche fut le phare de cette époque en accueillant le Centre méditerranéen du cinéma, en installant des ateliers d’artistes, en développant des partenariats avec des troupes théâtrales, en hébergeant la FRAC ou des studios d’enregistrements. Fontblanche vit aussi naitre Primavera (qui, depuis, est devenu la Fiesta des Sud à Marseille). Nous sommes donc en présence d’un haut lieu culturel départemental donc.
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En dehors de Fontblanche, au centre-urbain, le cinéma d’Art et d’essai avait pignon sur rue et le Sous-marin attirait comme un aimant tous les groupes musicaux existant dans la région.
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Une vie bouillonnante exceptionnelle qui se prolongea jusqu’à la fin des années 90 et l’arrivée du couple Mégret à la tête de notre ville.
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En quelques mois, la situation culturelle de la ville fut bouleversée. Le Sous-marin et le cinéma furent rapidement fermés sous des prétextes contestables et contestés.
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Le Stadium, joyaux de la ville, contesté du point de vue architectural, mais encensé du point de vue du spectacle, fut abandonné à la suite d’un attentat qui le priva d’énergie et de la non volonté de la municipalité de le relancer (non volonté, il faut l’avouer, aggravée par l’absence d’aides financières).
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Les bibliothèques de la ville furent soumises à la fois à une politique d’achat contestable et à une politique de présentation que l’on peut assimiler à de la censure. Seule persista, fut soutenue et développée à l’extrême, une culture identitaire provençale dont on peut légitiment se demander jusqu’à quel point elle ne servait pas de simple paravent culturel à une municipalité à la dérive.
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L’arrivée à la tête de la mairie de Guy Obino en 2002 changea radicalement la donne mais le constat fait à ce moment là est accablant : Non seulement la culture été laminée sur Vitrolles mais en plus la gestion de ce secteur a pris un retard difficilement rattrapable.
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Tout est à refaire désormais !
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Ma vision de la situation actuelle sur Vitrolles
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Depuis trente ans, Vitrolles a toujours eu un rapport conflictuel avec la culture. Que ce soit sous l’époque Anglade avec la construction du Stadium qui avait pour but d’être le « Temple » de la culture, l’accueil des premières Fiesta des Sud à Fontblanche, sous l’époque du couple Megret avec la disparition du « Sous-marin », les concerts de rock identitaires et l’appui plus que marqué aux organisations provençales ou sous Obino, grand amateur de musique de chambre, avec le saupoudrage culturel auquel il nous avait habitué pour satisfaire tout le monde lors de son premier mandat et la culture transformé en chantier de travaux publics pour son second mandat.
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L'analyse de la situation culturelle sur Vitrolles permet de tirer une première constatation : A trop vouloir satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne. Ou bien, pour être beaucoup plus précis, les éternels râleurs râleront mais ils auront raison sur quelques points.
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La municipalité a choisi l'option de satisfaire un plus grand nombre. Elle a multiplié les actions, les spectacles, les encouragements. C’est une option des plus louables que je soutiens, pleinement mais pour une raison sur laquelle je reviendrais plus loin, elle donne l’impression de le faire, sans unité ni réelle ambition pour notre ville. Cette impression est accentuée par le fait qu’elle a éparpillé ses actions et que l’on peut difficilement trouver, au premier abord, non seulement un fil conducteur à cette action mais aussi une visibilité adéquat, visibilité qui est totalement inexistante dans beaucoup de proposition. Son projet phare « exile » la culture en périphérie de la ville, dans un lieu excentré, alors qu’elle devrait être au cœur de notre cité. J’emploie un verbe fort comme « exiler » volontairement pour faire réagir et mieux appréhender l’un des problèmes de notre cité.
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Sans remettre nullement en cause la destination culturelle de Fontblanche, qui en plus doit être développée, une réappropriation de la ville par la culture doit être effectuée pour permettre à tous d’y avoir accès et d’y trouver sa place. Nous verrons les pistes préconisés pour y arriver mais, pour faire court, je dirais qu’encore une fois le problème de la communication est au cœur du combat.
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Les problèmes d’infrastructures vitrollais
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Je ne vais pas revenir sur une période noire de notre histoire. Je dirais simplement qu’à la suite de cet épisode, tout était à refaire. Pourtant, malgré le travail accompli qu’il est hors de question de nier ou d’occulter, un énorme chemin reste à accomplir.

Après six années d’un long travail de fond et de reconstruction, une série noire a frappée notre ville mettant les infrastructures culturelles en péril. Pour mémoire, je rappelle que successivement nous avons eu :
La fermeture de la salle des fêtes
La fermeture du théâtre de Fontblanche à peine rouvert,
La fermeture de la salle Mandela,
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Dans le premier cas, la fermeture était prévue de longue date puisqu’il s’agit d’une volonté municipale de détruire la vieille salle des fêtes vétuste et obsolète pour la remplacer par une nouvelle salle à la pointe du high-tech.
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Dans le deuxième cas, la fermeture en urgence pour des raisons de sécurité a surpris tout le monde, d’autant plus surpris que la rénovation venait d’être terminée. Il s’est avéré que des malfaçons sur lesquelles je ne m’étendrais pas, ont entrainé cette fermeture d’urgence et le lancement d’un nouveau plan de rénovation. Mais, en attendant, le constat est là : le théâtre est encore fermé pour de longs mois.
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Dans le troisième cas, il s’agit de ruissèlements qui ont fait de gros dégâts. L’imbroglio juridique en découlant risque de nous priver de cet espace à vocation d’exposition pour encore de longs mois.
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Ces trois fermetures, non pas pour quelques jours, mais toutes pour de très longs mois pour ne pas dire des années ont fragilisé l’accueil et l’offre culturelle même si le chapiteau de Kiffa a été construit pour permettre un certain fonctionnement durant cette période. Mais ne nous leurrons pas : l’offre culturelle de Vitrolles est forcement réduite en l’absence de structure ad-hoc.
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Je rappelle que la réouverture du théâtre est prévue pour le premier trimestre 2012, la salle des spectacles devrait être livrée milieu 2013 et la médiathèque au premier semestre 2013. Quant à l’Espace Mandela, c’est une autre histoire.
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Parlons médiathèque
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A propos des équipements culturels, la ville a donc acté la construction d’une médiathèque sur un site jouxtant probablement le quartier des Pins nouvelle mouture pour pouvoir bénéficier des aides liées au CUCS. Je serais mal placé de dire quoique ce soit sur cette construction, la ville manquant dramatiquement de ce type d’équipement. Je ne m’étendrais pas non plus sur la polémique soulevée par l’opposition concernant le montant estimé des travaux, pour mémoire quatorze millions d’euros. On ne peut comparer que ce qui est comparable et la médiathèque de Martigues n’est pas comparable avec le projet vitrollais.
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Toutefois, je suis malgré tout un peu inquiet mais pas sur ce sujet là, plutôt sur ce qu’on appelle en général des victimes collatérales.
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En effet, au moment même où ouvrira la nouvelle médiathèque, les bibliothèques Georges Sand et Georges Brassens seront fermées. Même s’il est difficile de nier que ce regroupement sera plus fonctionnel, il me semble pour ma part peu judicieux dès le moment où aucune structure de remplacement n’existe. Car, il est aussi difficile de nier que ces deux équipements étaient nécessaires pour la vie des quartiers où elles sont implantées et plus particulièrement la bibliothèque Georges Brassens.
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La bibliothèque de La Frescoule est un lieu de vie important pour ce quartier et un point d’accès facile pour les scolaires qui viennent souvent y étudier. Il est à l’ordre du jour que des équipements soient toujours disponibles en ces lieux mais à l’heure actuelle personne ne sait de quel type. Ce qui est sûr, c’est que ce ne seront pas des équipements de type bibliothèque. Or, ces bibliothèques sont très souvent utilisées par les collégiens et les lycéens comme salle d’étude, ne disposant pas de lieu adéquat chez eux.
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Il me semble donc vital qu’un équipement de type médiathèque ou bibliothèque perdure dans ce quartier de la ville, ne serait-ce que pour permettre aux jeunes des quartiers sud de bénéficier d’un lieu calme pour étudier.
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Fontblanche, une vraie réhabilitation
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Il ne fait aucun doute que l’ensemble architectural composant le Domaine de Fontblanche, comprenant à la fois le parc s’y rattachant et la vieille maison de maître, fait parti du patrimoine vitrollais. Pour cette seule raison, il est de notre devoir de le conserver, certainement pas en l’état, mais pour le moins en le réhabilitant, et même pour certaines de ses parties en urgence.
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Je sais que cette réhabilitation est à l’ordre du jour. Lors de la présentation du budget prévisionnel pour 2010, le premier adjoint de Vitrolles, Jean-Claude Mondoloni, s’est amusé à parodier Prévert en nous énumérant les grands travaux prévus sur l’agenda de l’année en cours. Dans cette longue énumération, coincé entre la réfection du parvis de l’Hôtel de Ville et la mise en conformité des feux tricolores, le lancement de travaux de réhabilitation de Fontblanche était à l’ordre du jour. Pas de précision sur la nature exacte des travaux de réhabilitation mais une volonté évidente de lancer le chantier.
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Une bonne chose plus que nécessaire si l’on y pense sans parti pris, sans a priori politique, mais avec la seule ambition du bien des vitrollais.
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Oui, vraiment, il y a de quoi faire avec ce domaine dès le moment où on veut bien s’en occuper car cette réhabilitation a été rendue nécessaire par l’état de certains bâtiments (comme la maison du meunier), par les déboires survenus à certains de ses équipements (comme le théâtre) et par les objectifs avoués pour ce lieu (comme un centre culturel à vocation départementale).
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Maintenant, à y regarder de plus près, je pense que plutôt que d’envisager une réhabilitation au coup par coup et surtout sans plan global d’ensemble (par exemple d’abord le théâtre pour relancer les spectacles puis l’année prochaine les bâtiments annexes pour les destiner aux pécheurs et chasseurs (vraiment au hasard), puis l’esplanade (pour la transformer pourquoi pas en parking), il serait probablement plus judicieux de réfléchir dans un premier temps à la destination véritable de cet ensemble puis de lancer les travaux en adéquation avec l’objectif final.
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Après avoir été longtemps en désaccord avec lui sur le plan des objectifs culturels, je partage sur ce sujet entièrement l’avis de notre adjoint à la culture, Henri-Michel Porte qui défend l’idée de donner un objectif à la totalité du Domaine de Fontblanche puis de faire des travaux en adéquations avec ces objectifs plutôt que de tronçonner le domaine en plusieurs petits travaux avec un objectif différents pour chacun des tronçons.
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Il faut une vision globale pour ce lieu. Le centre des cultures méditerranéennes n’est pas forcement ce que je souhaitais personnellement mais ce projet à l’énorme avantage d’exister et surtout de se fondre dans d’autres projets à vocations internationaux comme Marseille Provence 2013.
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Donc, pour terminer, je n’ai qu’un seul souhait pour ce lieu : que la dimension culturelle du lieu soit prise réellement en compte en dédiant 100 % de son espace à cette vocation. Il est par exemple aberrant qu’une partie du matériel municipal soit stockée dans cet espace au détriment des activités culturelles s’y trouvant.
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Et surtout, encore une fois je le répète : pas de découpe dans le projet mais une vision d’ensemble !
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Je voudrais aussi revenir sur un aspect souvent ignoré du lieu mais que j’ai, pour une fois, entendu lors de la dernière commission culturelle à laquelle j’ai participé : je veux bien entendu parler des abords du Domaine de Fontblanche.
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Je trouve désolant l’aspect extérieur de ce domaine, ce vaste espace de terre battu s’étendant de la maison de maître à la maison de quartier de la Frescoule, transformé en champs de boue à la moindre pluie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que non seulement l’aspect est peu engageant mais en plus on ne se doute pas que l’on arrive sur le haut lieu de la culture vitrollais. A moins de disposer d’une bonne paire de lunette pour lire le petit panneau annonçant le lieu, rien, j’écris bien rien, ne laisse supposer la destination de ces bâtiments. Je suis intimement convaincu que la réhabilitation de Fontblanche passe aussi et surtout par la réhabilitation de cet espace.
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Comme pour Fontblanche, d’autres bâtiments à vocation culturelle manquent cruellement de signalétique. Un gros effort doit être fait en ce sens.
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Le cinéma « Les lumières »
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Petit à petit, à force de persévérance, notre cinéma, le glorieux cinéma « Les Lumières », est devenu un élément incontournable et moteur de la vie culturelle vitrollaise. Mieux, il en fait l’actualité !
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Rouvert le 6 octobre 2004 après les sombres années Mégret, il a acquiert peu à peu une notoriété et une reconnaissance non usurpée, non seulement du monde du septième art, mais aussi de tous ce qui compte dans le monde culturel local et buccho-rhodanien..
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Avant d’entrer dans le vif du sujet, je rappelle quelques faits concernant le cinéma « Les lumières »
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Nous sommes en présence d’une Régie municipale personnalisée qui gère un espace comprenant trois salles de cinémas d’une capacité totale de 395 places. En tant que telle, des conventions d’objectifs, de moyens et de personnels sont passées avec la municipalité.
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L’objectif fixé par la mairie est de maintenir un prix attractif, en l’occurrence quatre euros pour cinquante mille entrées annuelles. En contre partie, la mairie met la main à la poche en finançant le différentiel entre le prix imposé et le prix d’équilibre (estimé à huit euros la place), octroyant donc une subvention de deux cent mille euros à la structure (50.000 x 4 euros). En outre, elle détache à la régie quatre employés municipaux à plein temps pour une durée de trois ans renouvelable.
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Enfin, la municipalité a décidé de mettre au niveau les moyens de projections en équipant le complexe d’un projecteur numérique (qui permet entre autre de diffuser aussi des films en 3D). Pour cela, elle met la main à la poche à une hauteur de quatre vingt mille euros, trente mille en subventions, cinquante mille en avance de recettes.
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Alors, est-ce que tous ces investissements valent ils le coup ? Pour ma part, je pense que oui quand je constate le résultat :
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Un classement « Art et essai », trois labels « recherche et découverte », « Patrimoine et répertoire » et « Jeunes Publics », une dizaine de films diffusés par semaine et l’objectif chiffré atteint et même dépassé en 2009.
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En 2009, le cinéma a fait 51512 entrées dont 50400 payantes, ce qui sous entend une progression de 10.2 %, et mille cinq cents abonnées.
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Voilà pour les faits bruts.
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Alors, maintenant, la question se pose visiblement pour certain de savoir quoi faire de ce merveilleux outil qui, à mon humble avis, n’a nullement besoin d‘être remis en cause. Car, comment interpréter la question, pas si anodine de cela, de l’opposition lors d’un récent Conseil Municipal : « Combien faudrait-il d'entrées pour que les comptes du cinéma soient à l'équilibre ? »
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En posant cette question, l’opposition visiblement ne veut pas d’un cinéma « subventionnée mais un cinéma se suffisant à lui-même. Or, par cette simple hypothèse, c’est la remise en question totale de la culture sur notre ville, mais aussi d’une manière générale, la remise en question de la philosophie même de la culture et de l’exception française.
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En plaçant notre cinéma dans une logique libérale ou recettes et dépenses sont étroitement liées, l’opposition propose donc à la fois un désengagement municipal de cette structure et un accroissement des recettes (et donc du prix des places) de manière significative. Dans ce contexte, la direction des Lumières sera tentée de se tourner vers les blockbusters pour assoir ses comptes plutôt que vers les films plus intimistes qu’elle favorise actuellement.
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Au-delà de cela, plutôt que de se risquer dans des paris osés (mais au combien réussis) comme les soirées thématiques, le festival du polar, les rencontres théâtres-cinéma, n’auront-ils pas la tentation de faire du « profit », de faire « comme les autres » ? Avec tous les risques que cela comporte car je ne vois pas Les Lumières sortir vainqueur d’un affrontement avec les multiplex et surtout celui de Plan de campagne.
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Par cette question, l’opposition a démontré que seule une logique « libérale » peut être envisagée pour le cinéma et, par extension, pour la culture. Chose peu concevable à mon humble avis. Je me sens beaucoup plus proche de l’idée d’un cinéma d’art et d’essai se mettant à la disposition de tous les vitrollais que d’un cinéma usine qui déverse les séances au rythme stakhanoviste d’une usine en plein rendement. Sans oublier le pop-corn dont le prix est exponentiel avec la taille des salles.
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Il y a quelque chose d’inhumain et de déshumanisé dans les multiplex qui me laisse à chaque séance sur ma faim. Le coté humain aussi bien par la taille que par l’accueil et la compétence me convient beaucoup plus.
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Je suis intimement convaincu que notre cinéma possède, non seulement un avenir radieux, mais pourrait aussi faire encore mieux en terme d’affluence si son environnement était favorisé.
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Et à ce propos, je reviens pour la énième fois sur un sujet qui me tient vraiment à cœur. Je propose à la mairie de mettre à l’ordre du jour la rénovation de la Place Gaufreton, vous savez, celle que tous le monde appelle le parking de la Poste. Le coté sordide de cette place le soir est un « repoussoir » aussi bien pour le cinéma que pour les rares commerces s’y trouvant. Une petite réorganisation du parking, quelques bacs à fleurs, un espace un peu plus piétons devrait suffire à changer l’aspect de cette place et donner plus envie de venir s’y garer pour aller au cinéma ou, pourquoi pas, au « nouveau » pub musical s’y trouvant.
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Ce n’est pas une autre histoire, mais tout simplement … un spin off !
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Angoulême en exemple
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Dans mon optique, comme je l’ai indiqué par ailleurs, l’offre proposée par les associations et la municipalité à l’intention des habitants de Vitrolles est déjà suffisamment variés pour que je ne propose pas quelque chose de supplémentaire sur ce créneau là. Théâtre, lecture, cours de chant, poésie, ateliers d’écriture, club photo, peinture, j’en passe et des meilleures, l’offre est pléthorique.
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Par contre, je persiste à penser qu’il manque un élément vraiment fédérateur de portée au minimum régional dans ce paysage culturel, un élément qui transcende les genres, les délégations et les quartiers. Le plus difficile à obtenir en quelque sorte.
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Vous allez croire que je radote mais je vais reprendre l’exemple de la ville d’Angoulême et de son festival de la bande dessinée, ville et festival que j’ai été amené à trop connaitre dans une autre vie.
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Angoulême, ville d’environ 43000 habitants, ressemblant par bien des points à Vitrolles, s’est doté d’un festival de bandes dessinés de renommés internationale. Je ne veux pas prendre ce festival en lui-même, mais la manière de travailler et de raisonner. Quand je constate ce que des villes de moyennes importances comme Angoulême ont réussi à faire, je me dis : « pourquoi pas Vitrolles ! ».
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Je m’explique sur le cas d’Angoulême : voici une ville de même taille qui nous qui organise un événement culturel de renommé mondiale en s’appuyant sur toute une ville. Si je ne peux nier que les collectivités territoriales participent avec des moyens important à l’organisation de cette semaine de festivités, les sponsors privés ne se font pas prier et surtout, les initiatives locales ne sont pas en reste. La totalité de la population de la ville est tournée vers cet événement et y participe d’une manière ou d’une autre. Pas un magasin, pas un balcon qui ne soit pas décoré. Pas un seul restaurant sans sa petite exposition, pas un seul espace public sans une performance artistique.
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Ainsi, lors de la cuvée 2010, en une semaine, la ville a abrité, de manière officielle ou surtout de manière non officielle, pas moins d’une centaine d’expositions (j’ai bien écrit une centaine !), une cinquantaine de concerts en salle (La nef ou les salles de bar), une centaine de performances artistiques en live, la projection d’une douzaine de film dédiés, quatre vingt trois conférences, une douzaine de spectacles de rue et surtout près de 300000 visiteurs. De cet inventaire à la Prévert, l’organisateur du festival en revendique environ 10 % (la plupart des dédicaces, une dizaine d’exposition, dix conférences et un concert). La totalité des autres prestations ne sont que des initiatives locales portées par des citoyens de cette ville.
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Chaque angoumois a compris que participer ne peut lui être que bénéfique et se fait un point d’honneur à participer. La ville se contente, pour la plupart de ces manifestations, à fournir un label « festival d’Angoulême » et éventuellement une aide technique comme prêter des tréteaux ou des barrières.
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Et au final une magnifique réalisation aussi bien sur le plan culturel que sur le plan communication. Je suis intimement convaincu que ce que réalise Angoulême, Vitrolles peut le faire, non pas le transposer purement et simplement, mais l’adapter à notre réalité, avec nos moyens et nos objectifs.
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Vitrolles en grandeur

Donc, pour reprendre mon raisonnement, je trouve que ce qu’il manque à Vitrolles est un événement ou chacun puisse participer à sa manière, un événement qui se décline de toutes les manières possibles et qui soit le phare de notre ville.
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Transposons donc cet exemple charentais sur notre bonne commune de Vitrolles. Bien évidemment, je n’ai pas la prétention de me mesurer à Angoulême et ses plus de trente ans d’existence, mais étudions un peu en quoi elle peut nous servir d’exemple.
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Dans mon esprit, deux axes de travail existent actuellement avec deux possibilités bien distinctes sur un projet et une action déjà existante.
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On évoque l’idée d’un « festival de la Méditerranée ». Pourquoi ne pas envisager d’intégrer les communautés de Vitrolles dans ce festival et en multipliant les spectacles produits par ces communautés (ou par les associations vitrollaises les représentant) et en regroupant le tout sous le label « festival de la Méditerranée » ?
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Autre exemple plus en rapport avec mon propos avec le cinéma Les Lumières organise l’année prochaine son deuxième festival du polar. A son habitude, Matthieu Labrousse ne voit pas les choses uniquement confinés à son cinéma. Il élargit l’offre à une rencontre avec un auteur de polar, des concerts et un rencontre théâtrale. Une grosse machine mais une offre qui pourrait être encore plus améliorée.
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Or, cette offre est dans la directe ligne de ce que je préconise : des rencontres transversales centrées sur un événement culturel particuliers. Mais je pousserais encore plus loin le raisonnement. Le cinéma « Les Lumières » est localisé en plein cœur du centre urbain à proximité de restaurants et d’un bar musical. L’espace culturel Georges Sand (et sa bibliothèque) n’est pas loin, tout comme un vaste parc et une grande place piétonne.
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Pourquoi ne pas envisager des animations de types expositions à la mairie et dans le hall de Georges Sand, des rencontres avec des auteurs (mais pourquoi pas des acteurs du monde du polar comme des sociologues, des policiers, des juges, des éducateurs ou d’anciens détenus) ? Pourquoi ne pas envisager dans les restaurants des repas thématiques avec « murder party » à la clef ? Pourquoi ne pas envisager des concerts couplés avec le festival ? Pourquoi ne pas envisager la production de court-métrage policiers via Vatos-Locos ?
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Toutes ces actions pourraient être reprises sous le terme générique du « festival du polar » et multipliés sur tous le territoire de la commune pour plonger, au final, toute la ville dans cette activité.
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Mais il existe un gros point noir à ma proposition : c’est que dans mon esprit, ces animations doivent être initiées non par les porteurs du festival mais par les acteurs de la vie vitrollaise, le qualificatif « acteur » sans ce cas précis désignant tout porteur de projet pouvant s’intégrer dans cette animation. Toujours dans ce cas précis, la mairie ne serait que le partenaire d’une action culturelle de grande envergure qui ne pourrait qu’être bénéfique pour notre ville.
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Je dois avouer que j’ai dans mes nombreux cartons une idée de ce type mais le manque de temps m’a empêché jusqu’à présent de l’initier. Mais je ne suis pas contre l’idée de l’adapter à un autre sujet que le mien.
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Une plus grande coordination culturelle
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Pour avoir assisté à plusieurs conseils municipaux, pour participer à une commission sur la culture, pour m’être rendu à plusieurs « animations » proposées par la municipalité, j’ai été amené à constater un fait curieux : une partie des manifestations culturelles se déroulant sur le territoire de la commune ne sont pas portées par la délégation de la culture mais par d’autres délégations, comme celle de la politique de la ville par exemple, et pour ne citer que la délégation la plus emblématique.
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Sur le fond, la chose n’est pas choquante, loin de là. Elle démontre simplement que chacune des délégations composant la municipalité prend au sérieux la culture et l’intègre comme vecteur de travail dans son domaine de prédilection.
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J’ai aussi remarqué que, le plus souvent, cette « immixtion » se faisait dans le domaine très particuliers de l’événementiel. Pourquoi pas. Rien à redire pour les concerts organisés aux Pins dans le cadre du CUCS ou, durant l’été, pour les Festines organisées aux Marettes. Toutefois, ce qui est curieux c’est, alors que nous sommes sur ce que je qualifie personnellement d’action culturelle, cette même délégation ne soit concernée qu’en marge des événements. Pire, il arrive parfois que la délégation à la Culture ne soit au courant que tardivement, voire même après coup, des événements culturels initiés par les autres délégations.
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Dans le même ordre d’idée, même si le lien peut sembler tenu au demeurant, lors de l’attribution des subventions aux associations, combien d‘association à caractère culturel sont dans les dotations d’autres délégations ? Je le reconnais, certaines le sont volontairement pour pouvoir élargir l’enveloppe budgétaire. Par contre, d’autres ayant été « retoquées » par la culture, tentent leur chance sous d’autres délégations. Et parfois gagne le jackpot !
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Je connais ainsi le cas d’au moins une association présentant un projet à la délégation de la culture qui le refuse parce que mal monté ou pas assez étayé, qui le représente à une, deux ou trois délégations différentes, jusqu’à obtenir l’aval de l’une d’entre elle. C’est de bonne guerre mais est-ce raisonnable ?
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Remarque stupide concernant ma conception de la culture : les expositions concernant la biodiversité actuellement présentées sur notre territoire ne sont pas seulement des expositions ayant trait à l’environnement et au développement durable, ce sont aussi des expositions à caractère culturel et il est dommage qu’elles ne soient pas non plus reprises en tant que telles.
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Je pense qu’il est urgent qu’une transversalité soit créée au sein des équipes municipales. Elle permettrait de rendre plus efficace l’action de la municipalité tout en favorisant la crédibilité et la visibilité de la politique culturelle de la ville.
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Il me parait donc aussi important que la plaquette recensant les manifestions culturelles reprennent TOUTES les manifestations pouvant être rattachées à la culture, quelles que soient leur délégation d’origine. L’événementiel ne doit pas s’arrêter aux portes de chaque délégation, mais bel et bien transcender les clivages. C’est une nécessité !
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La création en ligne de mire
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La création artistique doit être soutenue. Il en va de notre essor culturel et de la force de notre société. Ce qui a permis ces dernières années à notre création d’être à la fois de premier plan et foisonnante, c’est que l’émancipation des contingences que tout créateur doit atteindre pour pouvoir pleinement se livrer à son art a été permis par notre système.
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Je suis intimement convaincu qu’il est faux de penser que l’appel au mécénat d’état est un abus. Ce qui l’est, c’est la manière actuelle d’y arriver, faite de faux semblants et de « fraude » connus mais non dénoncés car n’ayant pas de véritable système de remplacement répondant pleinement et uniquement aux objectifs assignés. Il est urgent de réformer tout le système d’aides, de subventions, de statuts (je pense plus particulièrement aux intermittents) pour rendre plus transparent ce secteur et lui donner enfin l’autonomie dont il a besoin.
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Il en va de notre culture !
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En quoi une collectivité territoriale comme une commune peut intervenir dans cette création ?
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Etant en contact direct avec les artistes , ayant une vision plus « perçante » que l’Etat qui lui est un véritable mastodonte, les municipalités se retrouvent donc à la charnière de la création et peuvent être à la fois le premier moteur de la reconnaissance culturelle et le premier soutien à des processus créatifs, que ce soit en soutenant des collectifs d’artistes ou en promouvant des artistes en devenir par le biais d’expositions. Ce premier est important pour la création et ne doit pas être laissé à l’abandon.
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La ville devra donc faire le juste milieu entre le soutien aux créateurs et la promotion d’artistes déjà confirmé.
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Enfin, pour terminer ce volet « création », le mécénat institutionnel est une chose mais il ne faut pas oublier non plus le mécénat privé. Et, à ce niveau là, une municipalité a un rôle important à jouer en présentant aux entreprises implantées sur son territoire les artistes et créateurs œuvrant sur la ville et en proposant de les soutenir. Ce rôle d’intermédiaire, important pour tout le monde, doit être une priorité.
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Pour rester dans le mécénat privé, pourquoi ne pas envisager la création d’un « club des mécènes » porté par la mairie en vue de regrouper les entreprises intéressés moyennant, bien sûr, une meilleure « visibilité » sur la ville par le biais de manifestations spécifiques portés, elles, par la municipalité et plus particulièrement la délégation à la culture ?
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Une piste à creuser !
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La culture et l’école
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Un autre aspect culturel ne doit pas être écarté. Celui de son rôle dans le processus éducatif et plus globalement le rôle de la culture à l’Ecole. Il est important et de notre devoir de favoriser cette rencontre entre l’école et la culture. C’est, à mes yeux, non seulement un choix de société mais de surcroit un impératif pour l’épanouissement de notre civilisation au sens large du terme.
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Je suis intimement convaincu que cette rencontre entre Culture et Ecole est le seul et unique moyen d’éveiller nos enfants à des pratiques que leur environnement sociologique ne favorise pas forcement. C’est le seul moyen de leur faire découvrir toutes, ou du moins la majorité, des pratiques culturelles. A un enfant qui ne connaît que les livres, la rencontre avec la musique peut être un moment intense. A une majorité de jeunes qui ne jurent que par la télévision, la vision d’une peinture, la découverte d’un spectacle de rue, la participation à une pièce de théâtre ne peut être qu’épanouissant. Et, à terme, c’est notre société, que dis-je, notre civilisation qui ne peut que profiter de cette rencontre.
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La découverte des pratiques culturelles par les plus jeunes est un vecteur d’équilibre, aussi bien pour l’enfant lui-même, que pour sa famille ou son entourage. Tout le monde connait le côté attractif qu’un enfant peut avoir. Songeons aux spectacles de fin d’années qui permettent à des familles entières de découvrir des pratiques insoupçonnées.
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Je me rappelle d’un reportage visionné récemment où la caméra suivait un enfant de la banlieue parisienne inscrit au primaire, qui avait découvert le plaisir d’être acteur lors d’un cours de théâtre donné dans l’enceinte de sa classe. Passionné, il s’est inscrit dans un atelier municipal de théâtre pour enfants du primaire qui a la particularité de monter un spectacle annuel en partenariat avec les élèves du prestigieux Cours Florent. Il fallait voir la réaction de la famille de cet enfant lorsque le spectacle fut produit dans la salle de théâtre de cette ville de banlieue. La mère, « technicienne de surface » comme on les nomme désormais, entrait pour la première fois dans un théâtre. Quant à ses frères, pourtant nettement plus âgés, ils ne soupçonnaient même pas que ce type de spectacle existait. Un an après, le gamin continuait son parcours quant à un de ses frères, sa soudaine passion pour cette discipline artistique survenue dans ce théâtre de banlieue, l’avait conduit à travailler au « Chatelet », lui le « chômeur involontairement professionnel » comme il se présentait.
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La vie d’une famille changée après un simple cours de théâtre dans une école primaire. Rien que pour ce constat là, la rencontre entre la culture et l’école doit être non seulement maintenue, mais en plus il doit être soutenu et développé.
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Et ce constat, je le fais sur Vitrolles. Par chance, la ville s’est engagée dans une politique culturelle qui n’ignore pas cet aspect. Je loue et soutien cette initiative. J’espère même qu’elle sera développée parce que je suis convaincu qu’il en va de l’avenir non seulement de « nos chères têtes blondes » mais aussi plus globalement de notre société.
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Les élus, les délégations concernées, les animateurs culturels, les associatifs, les citoyens mêmes, doivent tout mettre en œuvre pour que de tels échanges perdurent.
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En guise de conclusion
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Sans remettre en cause la destination culturelle de Fontblanche, une réappropriation de la ville par la culture doit être effectuée pour permettre à tous d’y avoir accès et d’y trouver sa place. Discuter de tout cela et des attentes réelles des citoyens me semble une priorité désormais.
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Je me permettrais une dernière remarque concernant la culture à Vitrolles. Il faut reconnaître que tout n’est pas parfait à Vitrolles mais il faut aussi reconnaître que le chemin parcourut en huit ans est exceptionnel même si nous ne sommes encore qu’au contrefort de la montagne qui permettra à notre ville de resplendir de nouveau.
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Énormément de travail en perspective donc !
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jeudi 25 novembre 2010

Concertation démocratique

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Jeudi 25 novembre 2010 :
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Depuis le début du mois de novembre, la municipalité vitrollaise a lancé une vaste série de concertations avec les habitants par le biais de rencontre de quartiers auxquelles participent, outre le maire, les adjoints concernés par le quartier, le premier adjoint, le chef de la police municipale et la plupart des directeurs de services. Un début de démocratie participative qui, je l’espère, sera non seulement continué mais en plus développé.
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Pour avoir participé à trois d’entre elle, j’ai pu constater une certaine unité, et dans les questions et dans les doléances, symptomatique de notre société actuelle
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Ainsi, systématiquement, nous retrouvons la petite délinquance, la propreté générale de la ville et le tri sélectif. Pour les deux premières, nous sommes dans des doléances récurrentes. Pour le dernier, c’est une mise en place trop rapide (malgré les années d’attente) et le changement brutal des habitudes qui provoquent les plaintes en série et les récriminations de la population.
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Au-delà de ces doléances et questions, ces réunions permettent de prendre le pouls de la ville en pointant du doigt certains problèmes récurrents. Reste aux participants à trier le bon grain de l’ivraie, c'est-à-dire ce qui est du domaine du bien de tous au détriment du bien personnel. Car, il faut bien le reconnaitre, chaque réunion a apporté son lot de « questions personnelles ».
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Alors, je le reconnais, certains diront (et ils ne s’en priveront pas) que ces réunions sont des réunions politiques, le maire préparant sa campagne pour les cantonales 2011. Certes, je pense que même si ce n’est pas le but principal, notre maire y a aussi pensé. Toutefois, même dans cette optique là, ces réunions ont le mérite d’exister et de permettre aux riverains d’énoncer leurs problèmes d’une manière plus conviviale que prendre un rendez-vous avec un élu. Et puis, elles permettent aussi de prendre conscience que certains ont les mêmes problèmes, voire les mêmes inquiétudes.
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Concernant maintenant la participation, pour avoir suivi cela depuis de longues années, à Marseille d’abord, dans un village du Var ensuite et à Vitrolles maintenant, j’ai pu extraire une constante à ces réunions : toujours les mêmes personnes en grande majorité, généralement déjà investies dans la vie de la cité. Pour les autres, ce sont des personnes qui ont des doléances suffisamment importantes à leurs yeux pour se déplacer à la rencontre des édiles. Mais, dans les deux cas, il s’agit d’un faible pourcentage des habitants d’un quartier donné.
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Il serait intéressant d’étudier le « pourquoi » d’une telle attitude.
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Je m’y pencherais peut-être dessus à l’occasion d’un futur papier
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mercredi 24 novembre 2010

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 24 novembre 2010 :
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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !
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Mercredi 17 novembre : J’entends à la radio ce matin l’interview d’un homme politique dont je tairais le nom par charité chrétienne. Je dirais simplement qu’il s’agit d’un haut ponte socialiste, ni « un éléphant », ni « un jeune loup », mais un haut ponte quand même. Ce brave homme est donc interrogé sur l’affaire de Karachi. Jusque là, rien d’anormal. Sauf qu’il se laisse aller et qu’il avance un argument qui me laisse pantois. Je n’ai pas retenu le phrasé exact mais l’argumentaire était, grosso-modo, que les attentats avaient été causé par l’inconséquence d’un gouvernement qui avait stoppé des rétros commissions.

Je dois être hermétique à la justice. Des commissions illégales stoppées est donc un acte anti républicain. Il fallait continuer à les verser !

Il y a quelque chose des républiques bananières ou je rêve ?
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Jeudi 18 novembre : Dans la série « les grandes marques se foutent de notre g*** », aujourd’hui SFR ! Je reçois ce matin un courrier de la part de mon opérateur de mobile me signifiant un « offre exclusive », « réservée uniquement à la ligne en référence » (avec bien entendu mon numéro en référence. Je suis invité à téléphoner dans l’urgence avant le 27 du mois à un numéro particulier pour bénéficier de cette offre fantastique qui me permettra d’entrer dans le monde d’internet en illimité.
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Presque une offre alléchante sauf que déjà, au dos de cette lettre, il est précisé que l’offre est valable jusqu’au 12 décembre (au lieu du 27 novembre indiqué sur le recto) et, comble de l’absurde, sur le site internet de SFR, le même forfait est proposé au « pékin » moyen avec, en plus, un mobile à un euro !
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Vendredi 19 novembre : Réunion d’information à l’école primaire Conques ayant pour sujet la rénovation du Parc du Griffon. La municipalité, à la suite des occupations intempestives par les Gens du Voyage de ce parc magnifique a décidé de profiter de la sécurisation des lieux pour réorganiser et rénover cet espace vert de première importance.
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En sécurisant l’accès à ce lieu et en le rendant encore plus convivial que ce qu’il était il y a une dizaine d’années, la municipalité mise sur ces équipements pour empêcher toute nouvelle intrusion. La convivialité et l’occupation permanente de ce lieu aussi bien par les familles que par les sportifs devrait servir à éviter tout nouveau débordement.
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Je le dis tout de suite : c’est une option que j’approuve et que je soutiens. Par contre, je continue à dire que la meilleure protection juridique pour éviter toute nouvelle intrusion est bel et bien la création de l’aire d’accueil que nous attendons depuis si longtemps ne serait-ce que pour nous donner les armes légales pour éviter tout débordement.
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Une affaire à suivre de très près donc …
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Samedi 20 novembre : Réunion de la commission extramunicipale à la culture ce matin. Alors que je m’attendais au ronron habituel de ce genre de réunion, voila que deux interventions me font sortir de ma léthargie.
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La première est une brillante intervention d’un étudiant en « management culturel » (ou quelque chose comme cela) qui nous fait un rapide exposé sur la culture en France, exposé à la fois clair, précis, concis et passionnant. Je reviendrais sur ce blog de manière plus étudié sur cette intervention exceptionnelle.
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La deuxième par contre me hérisse à contrepoil et un Jean-Claude hérissé, ce n’est pas la meilleure chose à côtoyer ! Plus sérieusement, nous abordons au cours de cette commission le problème de Marseille-Provence 2013. Problème puisque non seulement le dossier n’a pas été présenté aux organismes idoines mais en plus il semblerait que certaines règles ont été changé en cours de route avec le retrait ou plutôt le désengagement financier de la C.P.A. qui ne veut pas servir (à tort ou à raison) de vache à lait de cette manifestation.
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Ce qui m’a complètement braqué dans cette deuxième intervention, c’est la présentation des buts de Marseille-Provence 2013, cette « grande métropole à laquelle il faut se rattacher si l’on veut être dans le train de l’histoire ». Pour parodier un humoriste que j’adore, quand j’entends « Grande métropole », je sors le flingue. Le reste de l’intervention a été du même acabit : il faut se rattacher à cette grande métropole qui doit englober l’étang de Berre et présenter un projet qui fasse la part belle à cette économie et à nos réalisations pour montrer que nous sommes dignes d’y entrer.
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On parle peut-être culture mais le discours entendu ce matin là m’a fait mauvaise impression pour notre avenir plus politique. Serions-nous en train d’assister à l’arrivée du Grand Marseille version Muselier sous couvert de culture ? Je n’aime pas cela.
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Dimanche 21 novembre : Les films catastrophe n’ont jamais été ma « tasse de thé ». Peut-être mon côté cartésien qui ressurgit à cette occasion là. Donc, la vision de « 2012 », le film de « la fin des temps » suivant les mayas n’était pas à mon programme ce soir. Sauf que j’avais omis un léger détail : mes filles et ma femme ! Et que comme je veux avoir ma tranquillité après un week-end un peu agité, va pour regarder « 2012 ».
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Ce n’est pas le genre de film dont je vais garder un souvenir impérissable même si j’aime bien les deux acteurs principaux (John Cusak et Amanda Peet) depuis qu’ils ont tourné tous les deux dans Identity, pour le coup un film que je classifierais presque dans mes films cultes.
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Par contre, un détail m’a interpellé au-delà du millier d’invraisemblances et de fausses sciences. Le sort donné aux religions. Il ne faisait pas bon dans ce film d’être catholique (le pape écrasé par le dôme de Saint Pierre ou le christ roi détruit par un tremblement de terre), moines tibétains avec Lhassa détruite par un tsunami, bouddhiste avec les temples indiens s’enfonçant dans le sol, mormons avec Salt Lake city au centre d’un volcan, etc …
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Par contre, rien sur La Mecque ou Jérusalem …
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Curieux, vraiment curieux !
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Lundi 22 novembre : Comme je l’ai peut-être déjà indiqué, je suis membre de la CARLE sur Vitrolles (Commission Administrative …) qui se réunit plusieurs fois par an pour apurer les fichiers électoraux de notre commune (vérification des nouveaux inscrits, ajustements des bureaux, invalidations de certains électeurs, etc, etc).

Ce soir, alors que jusqu’à présent nous nous réunissions dans une salle plutôt glaciale de la mairie, nous avons droit aux dorures (imagées puisqu’il n’y en a pas) de la salle principale de notre bâtiment municipal, ni plus ni moins que la salle du Conseil Municipal !

Comme cela, pendant une heure, j’ai pu « jouer » au conseiller municipal. Et je vous préviens tout de suite, je ne vous dirais pas, même sous la torture, quelle place j’ai occupé !
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Mardi 23 novembre : L’esclandre d’un provençaunaute sur le site de La Provence m’amène à me poser quelques questions sur la politique en général et la responsabilité d’un élu dans un processus collectif.
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Je m’explique : Un ancien élu majoritaire du conseil municipal Obino I (2002 – 2008) critique depuis deux ans la municipalité actuelle. Je ne m’intéresse pas à ses motivations, donc je n’en parle pas, par contre je me suis posé plusieurs fois la question de la validité de ces critiques. En effet, où commence le ressentiment, où s’arrête la mauvaise foi, où se trouve la remarque constructive ?
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Plusieurs fois, à la lecture des commentaires postés sur le site de la Provence, protégé par le paravent du pseudo (fictif mais les gens ne le savent pas en majorité), je me suis demandé si la mauvaise foi manifesté dans les commentaires étaient feinte ou réelle. J’en ai conclu que, comme en politique, il vaut mieux avoir la mémoire courte. Toutefois, je préférerais que certains posteurs se remémorent leurs écrits précédents avant de faire la critique systématique soit de la majorité municipale, soit de l’opposition.
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Et puis, dans chaque camp, il n’y a pas que des renards politiciens. Il y a aussi des gens de convictions et j’ai la faiblesse de croire qu’ils sont les plus nombreux !
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mardi 23 novembre 2010

Affaire Karachi : J’ai un problème !

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Mardi 23 novembre 2010 :
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Je vais vaguement évoquer « l’affaire Karachi » non pas pour me mêler à la curée actuelle des loups de la politique qui tente de planter leurs crocs dans les mollets de leurs proies mais plutôt pour poser une question.

Nous sommes en présence d’un attentat sur le sol pakistanais qui a tragiquement couté la vie à quatorze personnes dont onze français et fait douze blessés.

La recherche de la vérité et la punition des auteurs de cet attentat sont à mes yeux une priorité. Il est du devoir de la France que tout soit fait pour apporter la lumière sur ce qui a entrainé cette attaque meurtrière.
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Par contre, je dois avouer que je suis très surpris par le traitement médiatique de cette affaire. En effet, dans mon optique, le plus important est de trouver les auteurs de cet attentat et de les punir. Si ces auteurs sont manipulés par un quelconque état, alors les conséquences doivent en être tirées.

Maintenant, concernant le bouillon de culture en fusion actuellement dans lequel incube le « scandale » de Karachi, je me pose sincèrement la question d’arriver à comprendre pourquoi on reproche à X ou Y d’avoir cessé le versement de rétro commissions.

Otez-moi d’un doute : ces rétros commissions étaient bien illégales ? Elles allaient bien à l’encontre du bien public ? Donc il est tout à fait normal de stopper un montage financier douteux.

Maintenant, il reste deux affaires distinctes : qui a posé téléguidé les kamikazes de Karachi et qui a profité de cet argent sale. Deux affaires distinctes, l’une financière, l’autre terroriste dans lesquelles on ne doit pas faire d’amalgame.

Entendre, comme je l’ai entendu sur une grande chaine publique le week-end dernier, que les coupables de l’attentat sont ceux qui ont coupé la filière de l’argent sale est une aberration totalement anti républicaine.

Comme si, pour être un bon républicain, il aurait fallu fermer les yeux et approuver le détournement de sommes très importantes d’une manière illégale sous prétexte que cela aurait évité à des terroristes (d’état ou autre) de s’en prendre à nous !

J’ai vraiment un problème de compréhension dans ce qui se passe actuellement !
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lundi 22 novembre 2010

Réforme de la Politique Agricole Commune : un vrai pas en avant

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Lundi 22 novembre 2010 :
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La Commission européenne a pris en main le débat en vue de la future réforme de la politique agricole commune (PAC) et les premières propositions qu’elle a faites la semaine dernière sont un vrai pas en avant sur ce dossier des plus sensibles qui me tient aussi à cœur pour des raisons familiales sur lesquelles je ne reviendrais pas.
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Pour Sylvie Goulard, députée européenne du Grand Ouest et en charge des Affaires européennes au sein du shadow cabinet du MoDem: "La Commission part sur de bonnes bases. D'abord elle plaide pour le maintien d'un budget conséquent pour l'agriculture européenne après 2013. Ensuite elle invite les Etats membres à redistribuer de manière plus juste les subventions agricoles, en insistant sur le rôle positif que cette activité peut apporter à l'environnement. Enfin, le commissaire Ciolos s'est beaucoup inspiré de l'excellent rapport de mon collègue de groupe George Lyon, voté à une large majorité par le Parlement européen en juillet dernier, et cela facilitera les négociations avec le Parlement, désormais co-décisionnaire avec le Conseil des ministres de l'Agriculture en matière de législation agricole".
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Pour Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem, en charge de l'Agriculture au sein du Shadow-cabinet: "La Commission ouvre de nouvelles perspectives pour l'agriculture européenne et française et permet de tirer partie des perspectives offertes par les nouveaux débouchés alimentaires et non alimentaires.
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La refonte du système des primes agricoles est une évolution nécessaire pour tenir compte des disparités entre les systèmes et pour faire face aux défis environnementaux ; cette évolution doit se faire avec le souci de préserver intacts les secteurs de pointe et la compétitivité de l’agriculture.
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Le maintien d’une agriculture viable passe en outre par notre capacité à s’assurer dans les accords commerciaux d’une plus grande réciprocité notamment en termes de normes, pour assurer une concurrence loyale avec nos concurrents.
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Enfin, le maintien de mécanismes de régulation reste plus que nécessaire ainsi que la capacité à favoriser un meilleur équilibre entre amont et aval des filières. Les récentes crises agricoles viennent démontrer, si besoin en était, la nécessité de ces régulations.
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dimanche 21 novembre 2010

L’info du dimanche : Attention aux amis !

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Dimanche 21 novembre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Aujourd’hui, je vais vous faire partager une nouvelle concernant à la fois Facebook, le conseil des prud’hommes et ce que l’on peut écrire sur nos murs respectifs.

Trois employés de la firme Alten, spécialisée dans l’ingénierie et le conseil en technologie ont été licencié pour avoir dénigré leur entreprise sur leur page Facebook.
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A méditer et à étudier avant de se lâcher sur ce média social
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Bonne lecture
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Une entreprise dénigrée sur Facebook autorisée à licencier
19/11/10 | 17:45 | Claude Fouquet
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C'est une première qui pourrait faire jurisprudence. Le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt a donné raison à la société Alten qui avait licencié deux salariés pour « dénigrement de l'entreprise » sur le réseau social Facebook.
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Certains y verront l'oeil de « Big Brother » popularisé par George Orwell dans son roman « 1984 ». D'autre le simple rappel du fait qu'il faut toujours tourner sa langue sept fois avant de parler. Mais en tout état de cause, la décision vendredi du conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt va faire des vagues. Car cette décision, qui pourrait faire jurisprudence si elle était confirmée en appel, est une première en France. Les prud'hommes ont jugé « fondé » le licenciement des deux salariés de la société d'ingénierie Alten, à qui il était reproché d'avoir échangé des propos critiques à l'égard de leur hiérarchie et d'un responsable des ressources humaines de l'entreprise, sur le réseau social Facebook.
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Petit rappel des faits. En décembre 2008, lors d'échanges sur Facebook, l'un des salariés, s'estimant mal considéré par sa direction, avait ironisé un samedi soir sur sa page personnelle, en disant faire partie d'un « club des néfastes ». Deux autres employées avaient alors répondu : « Bienvenue au club ». L'échange était parvenu aux oreilles de la direction par le biais d'un quatrième salarié qui y avait accès. La société Alten avait alors décidé de licencier les trois personnes incriminées « pour faute grave » en estimant que les propos tenus était « un dénigrement de l'entreprise » et une « incitation à la rébellion ». L'un des salariés avait renoncé à des poursuites devant le conseil des prud'hommes préférant une transaction à l'amiable, alors que les deux autres avaient considéré que cet échange était strictement privé.
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« Les salariés doivent faire extrêmement attention »
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Une ligne de défense que n'a pas suivi le conseil des prud'hommes, qui a préféré retenir les arguments de la société. Cette dernière estime ne pas avoir violé la vie privée de ses employés puisque les échanges ont eu lieu « sur un site social ouvert ». Le tribunal a donc estimé que « la page mentionnant les propos incriminés constituent un moyen de preuve licite du caractère bien-fondé du licenciement ».
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« C'est la première fois que la justice reconnaît que le licenciement des salariés pour avoir tenu des propos privés sur Facebook est fondé », explique Grégory Saint-Michel, l'avocat des deux licenciés, qui a annoncé qu'ils feraient appel de cette décision : « Nous espérons obtenir satisfaction au second degré devant la chambre sociale de la cour d'appel de Paris ». L'avocat prévient néanmoins : « Les salariés doivent faire extrêmement attention à ce qu'ils disent de manière humoristique ou pas ». Les juristes estiment que ces décisions risquent de se multiplier, les entreprises cherchant de plus en plus à encadrer les réseaux sociaux, qui peuvent ternir leur image.
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Pour Anne-Christine Barateig, avocate de la société Alten, cela « ne veut pas dire que tout ce que l'on dit sur Facebook doit désormais l'être avec anxiété ». Les paramétrages existent pour limiter le nombre des personnes ayant accès aux informations du compte. Toutefois, ajoute-t-elle, « avec l'accessibilité autorisée aux amis des amis, la sphère privée ne peut plus être définie et explose de manière exponentielle. Elle devient donc publique ».
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CLAUDE FOUQUET
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samedi 20 novembre 2010

Sécurité sociale : le « non » du MoDem

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Samedi 20 novembre 2010 :
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Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2011 a été adopté par 176 vois contre 161. L'analyse du scrutin montre que sur les 29 membres du groupe Union Centriste, 20 ont voté pour, un s'est abstenu (Nathalie Goulet), un n'a pas pris part au vote (Jean-Léonce Dupont qui présidait la séance) et 7 ont voté contre, dont 5 MoDem (Denis Badré, Marcel Deneux, Jacqueline Gourault, Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe) et deux Alliance Centriste (Jean Arthuis, François Zochetto).

Jean-Jacques Jégou, sénateur du Val-de-Marne, membre du "shadow cabinet" responsable du budget, des comptes publics, et de la lutte contre les déficits, a formulé, au nom des sénateurs du Mouvement Démocrate, l'explication de leur vote contre le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour l'année 2011 :

« Ce PLFSS de l'aveu même du gouvernement est un PLFSS d'attente, il ne traite pas les déficits de la maladie, et ne résout en rien les déficits structurels des comptes sociaux.

Nous ne pouvons que regretter le refus systématique du gouvernement d'augmenter la CRDS qui aurait pu apporter des recettes plus certaines et plus pérennes que le jeu de bonneteau du gouvernement qui essaye de retrouver des taxes dont le montant n'est ni assuré ni pérenne.

La réduction des déficits des comptes sociaux est l’un des chantiers majeurs pour réduire durablement notre dette publique et le poids qui pèse sur les générations futures. En refusant d’entendre les propositions réalistes des sénateurs centristes, le gouvernement n’a pas démontré sa détermination à trouver des solutions pérennes et sérieuses contre la dette publique.

Face à la fermeture d’esprit, à l’absence de dialogue et au manque criant de solutions d’avenir pour les comptes sociaux les sénateurs du MoDem ont donc voté contre ce PLFSS pour marquer leur désapprobation ».
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vendredi 19 novembre 2010

Gens du voyage : un casse-tête sans solution immédiate

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Vendredi 19 novembre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme un casse-tête qui a troublé tout notre été, aussi bien au biveau national, qu’au niveau local, je veux bien entendu parler des « gens du voyage ». Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Disons le tout net, en écrivant ce papier, je me suis dit que je n’allais pas me faire que des amis mais, quand il faut y aller, il faut y aller !
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Tout d’abord, une précision s’impose : l'expression « gens du voyage » est une catégorie juridique du droit français mise en circulation par deux décrets en 1972, faisant référence à une loi de 1969 sur « l'exercice des activités économiques ambulantes et le régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe ».
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Dans la pratique administrative et dans le langage médiatique, cette appellation est souvent utilisée pour désigner aussi bien les Roms de France, (naguère appelés communément tsiganes), bien qu'ils ne soient itinérants que pour environ 15% d'entre eux, (et que parmi la population itinérante en France ils ne soient qu'une minorité), que les véritables gens du voyage. C'est dans un souci de ne pas désigner ethniquement une identité présente sur le sol français que le langage officiel a créé cette expression, la Constitution française ne reconnaissant pas l'existence de minorités ethniques ou nationales.
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Gens du voyage : les amalgames
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Les violences survenues l’été dernier à Saint-Aignan (Loir-et-Cher) consécutive à la mort d'un membre de la communauté des gens du voyage ont amené Nicolas Sarkozy à faire des annonces sur les « problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ». Parmi ces fameuses annonces qui ont tant défrayées les médias, la décision d’éradiquer tous les campements en situation irrégulière et plus généralement l’expulsion de tous les Roms en situation irrégulière sur notre territoire.
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Or les Roms ne peuvent en aucun cas être considérés comme des gens du voyage. Ces deux communautés n'ont ni la même histoire ni le même statut juridique, et n'entretiennent aucune relation. On a d'un côté les Roms, qui sont citoyens de l'Union européenne [principalement de Roumanie et de Bulgarie], et de l'autre les gens du voyage, qui sont des Français à part entière, et depuis plus longtemps que les derniers intégrés, les Bretons et les Savoyards.
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De nombreuses associations s'en sont aussitôt indignées, dénonçant à la fois l’amalgame fait et la stigmatisation des ethnies donnant l'impression que tous les gens du voyage et tous les Roms sont des criminels et des délinquants.
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Or, dès le départ, cette tempête, à la fois médiatique et gouvernementale, était basée sur une incompréhension : les violences survenues à Saint Aignan n’étaient ni plus ni moins qu’un problème de droit commun non lié aux gens du voyage. La famille de la victime appartenait certes à la communauté des gens du voyage, mais vivait sédentarisée dans des logements "en dur" depuis deux générations. Pouvait-on encore les classifier en « gens du voyage » ?
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Bonne question qui, comme par hasard, n’a pas encore reçue de réponse.
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Analyse de la loi Besson

A la fin des années 90, il a semblé nécessaire aux politiques de légiférer et encadrer les moyens d’accueil de ces populations itinérantes. Dans cette optique, Louis Besson, alors Ministre de l’Equipement, ancien député PS de Savoie, présenta un projet de loi qui fut promulgué le 5 juillet 2000 par le gouvernement Jospin. Dite également loi Besson n°2, elle a modifié le dispositif de la loi Besson n°1 du 31 mai 1990 qui obligeait les villes de plus de 5 000 habitants à prévoir des emplacements de séjour pour les nomades. De nouveau modifiée par des lois ultérieures, la loi Besson fournit le cadre des règles de droit concernant les « gens du voyage ». En mars 2003, la loi sur la sécurité intérieure a restreint les droits des gens du voyage concernant l'occupation de terrains.

Ainsi, dans le cadre de cette loi, quelques articles sont d’une importance cruciale pour comprendre les enjeux et les problèmes. Je suis donc dans l’obligation de les citer et de les commenter :

Article 1, alinéa I : Les communes participent à l'accueil des personnes dites gens du voyage et dont l'habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles.

Cet article indique donc que la gestion des aires d’accueil est de la compétence des communes. Un autre alinéa précise que cette compétence peut être déléguée à une communauté de commune, une EPCI ou tout autre organisme communautaire.

Article 1 – Alinéa II : […] Les communes de plus de 5 000 habitants figurent obligatoirement au schéma départemental. Il précise la destination des aires permanentes d'accueil et leur capacité. Il définit la nature des actions à caractère social destinées aux gens du voyage qui les fréquentent.

Cet alinéa met en avant le fait qu’une commune de plus de cinq mille habitants doit obligatoirement posséder son aire d’accueil.

Article 2 – Alinéa I : Les communes figurant au schéma départemental en application des dispositions des II et III de l'article 1er sont tenues, dans un délai de deux ans suivant la publication de ce schéma, de participer à sa mise en œuvre. Elles le font en mettant à la disposition des gens du voyage une ou plusieurs aires d'accueil, aménagées et entretenues. Elles peuvent également transférer cette compétence à un établissement public de coopération intercommunale chargé de mettre en œuvre les dispositions du schéma départemental ou contribuer financièrement à l'aménagement et à l'entretien de ces aires d'accueil dans le cadre de conventions intercommunales.

Cet alinéa donne deux ans aux communes pour se mettre en règle, les deux ans commençant à courir au moment de la publication du schéma départemental. Pour les Bouches-du-Rhône, le schéma a été publié le 1er mars 2002. D’après cet article, Vitrolles aurait donc du être en règle le 28 février 2004.
[http://www.bouches-du-rhone.equipement.gouv.fr/depart/construc/pdf/SDAGV1302.pdf]

Article 2 – Alinéa III : Le délai de deux ans prévu au I est prorogé de deux ans, à compter de sa date d'expiration, lorsque la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale a manifesté, dans ce délai, la volonté de se conformer à ses obligations.

En cas d’impondérable, les communes peuvent disposer de deux années supplémentaires pour se mettre en règle. Donc, avec cet article, la date buttoir est reportée au 28 février 2006/

Article 2 – Alinéa IV : Un délai supplémentaire est accordé, jusqu'au 31 décembre 2008 à compter de la date d'expiration du délai prévu au III, à la commune ou à l'établissement public de coopération intercommunale qui a manifesté, dans les conditions fixées au III, la volonté de se conformer à ses obligations et qui, au terme de ce délai, n'a pu néanmoins s'en acquitter.

Nouveau report du législateur au vu du nombre très important de communes n’étant pas en règle. Cette fois-ci, la date butoir est au 31 décembre 2008. Aucune autre prolongation n’ayant été accordé, Vitrolles n’ayant toujours pas d’Aire d’Accueil, la totalité des frais de constructions sera donc à la charge de l’autorité compétente, dans notre cas la C.P.A.

Article 3 – Alinéa I : Si, à l'expiration des délais prévus à l'article 2 et après mise en demeure par le préfet restée sans effet dans les trois mois suivants, une commune ou un établissement public de coopération intercommunale n'a pas rempli les obligations mises à sa charge par le schéma départemental, l'Etat peut acquérir les terrains nécessaires, réaliser les travaux d'aménagement et gérer les aires d'accueil au nom et pour le compte de la commune ou de l'établissement public défaillant.

Article stipulant que l’Etat se substitue aux communes ou EPCI en cas de carence. Dans notre cas, le préfet des Bouches-du-Rhône ne semble pas pressé de lancer ce type d’action.

Article 9 – Alinéa I : Dès lors qu'une commune remplit les obligations qui lui incombent en application de l'article 2, son maire […] peut, par arrêté, interdire en dehors des aires d'accueil aménagées le stationnement sur le territoire de la commune des résidences mobiles mentionnées à l'article 1er.

Article précisant que la commune ne peut interdire le stationnement sur son territoire que si elle remplit ses obligations. La C.P.A. ne les ayant pas remplies, Vitrolles ne peut promulguer un tel arrêté sans se mettre automatiquement dans l’illégalité.

Article 9 Alinéa II : En cas de stationnement effectué en violation de l'arrêté prévu au I, le maire, le propriétaire ou le titulaire du droit d'usage du terrain occupé peut demander au préfet de mettre en demeure les occupants de quitter les lieux. La mise en demeure ne peut intervenir que si le stationnement est de nature à porter atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique. La mise en demeure est assortie d'un délai d'exécution qui ne peut être inférieur à vingt-quatre heures. Elle est notifiée aux occupants et publiée sous forme d'affichage en mairie et sur les lieux. Le cas échéant, elle est notifiée au propriétaire ou titulaire du droit d'usage du terrain.

Même cause, même effet. Les demandes d’expulsion ne peuvent être faites que si la commune ou l’EPCI remplie ses obligations. La préfecture des Pyrénées-Orientales précise même sur son site, dans la rubrique concernant les Gens du Voyage : « Lorsqu’un EPCI doit réaliser des aires d’accueil sur son territoire, les communes membres ne peuvent mettre en œuvre les dispositions pénales et la procédure d’expulsion que lorsque l’ensemble des aires a été réalisé. Cette condition est indépendante de la situation de chaque commune au regard de son inscription ou non au schéma départemental. »

La situation dans les Bouches-du-Rhône

Après cette brève présentation à la fois de la législation et de ce que l’on entend par « Gens du Voyage », étudions maintenant la situation dans notre département.

La communauté française des gens du voyage est composée d’environ 300.000 personnes dont un tiers sont des sédentaires, un tiers semi-sédentaires et un tiers nomades. Quelques cinq à six milles caravanes transitent actuellement chaque année sur notre département et en période de pèlerinage, la préfecture évalue à plus de mille le nombre de caravanes présentes simultanément sur notre territoire.

Le passage des gens du voyage s’intensifie fortement durant la période estivale, phénomène accentué de surcroit par le fait que notre département est à la croisée de deux flux migratoires très empruntés par les gens du voyage, une axe nord/sud et un axe ouest/est.

Les observations sur ces flux migratoires faites durant les années passées permettent de dresser une liste des communes aux prises avec le phénomène « gens du voyage » ainsi que le volume de caravanes à traiter et sur quelle période
Aix-en-Provence : 200 à 300 caravanes principalement l’été
Cabriès : 50 caravanes toute l’année
Pertuis : 70 caravanes toute l’année
Vitrolles : Jusqu’à 400 caravanes en été et au mois de décembre,
Arles : 50 caravanes durant le pèlerinage aux Sainte-Marie
Miramas : jusqu’à cent caravanes durant la période estivale
Istres : jusqu’à cent caravanes durant la période estivale
Fos : jusqu’à cent caravanes durant la période estivale
Martigues : jusqu’à cent caravanes durant la période estivale
Port-de-Bouc : jusqu’à cent caravanes durant la période estivale
Marseille : 150 caravanes toutes l’année.

Comme on peut le constater, un volume important principalement pendant la période estivale. Or, le parc des places disponibles concernant les aires existantes est non seulement insuffisant mais en plus en déconnection totale avec la réalité du terrain.

Vingt ans après, pas une seule aire n’a été créée dans les Bouches-du-Rhône. Pire, en vertu du schéma départemental établi en 2002 sous l’autorité du préfet, trente aires d’accueil auraient dû voir le jour. Sur les 1 300 places prévues, il n’y en a que 214 réparties sur cinq villes. Alors que l’outil statistique permet à la Préfecture des Bouches du Rhône d’avoir une évaluation a peu près correct des flux migratoires des gens du voyage, force est de constater les lourds manquements des collectivités territoriales, toutes casquettes confondues. Or, les Bouches-du-Rhône sont bel et bien dans le « top ten » français de l’accueil de ce flux particulier.
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Prenons l’exemple des cinq aires existantes : Marseille (77 places pour un flot évalué à 150 caravanes sur l’année), Aubagne (25 places), Aix (40 places pour des pics de 300 caravanes l’été), Martigues (34 places pour des pics de 100 caravanes l’été), Miramas (38 places pour des pics de 100 caravanes l’été). Et n’oublions pas le terrain provisoire de Saint Martin de Crau et ses douze places. Deux cent quatorze places en fonctionnement contre mille trois cent prévues alors que les Bouches-du-Rhône accueillent chaque année entre cinq et six mille caravanes avec des pointes de mille caravanes à la fois.

Cet exemple est flagrant car il pointe du doigt le sous équipement de notre région. La situation perdure depuis 2002 et rien ne semble vouloir faire avancer les choses malgré toutes les déclarations lénifiantes faites depuis huit ans.

La problématique des communes

Connaissant de mieux en mieux la législation qui impose aux communes de plus de cinq mille habitants à disposer d’une aire d’accueil et fort de leur situation de droit face aux villes en infraction, les nomades s’imposent de plus en plus sur les territoires communaux.

Dans notre département à fort flux migratoire, toutes les villes de plus de cinq mille habitants en non-conformité avec la loi Besson sont aux prises avec le stationnement anarchique des caravanes. Si les équipements ne sont pas réalisés rapidement, ces stationnements vont se multiplier dans les villes hors-la-loi au détriment des communes en règle, sans que les pouvoir public locaux n’aient la moindre possibilité de les interdire.

Les stationnements sauvages se multiplient donc sur des terrains totalement inadaptés, dans des conditions très souvent de surpeuplement, générant de surcroit de multiples conflits et des difficultés de tout ordre : acte de violence, piratage d’eau et d’électricité, hygiène, dépôt illicite de déchets, etc …

De surcroit, certaines implantations sauvages datant de plusieurs années se sont transformés en véritable bidonville, rendant les procédures encore plus complexes. Une situation inextricable donc.

Le problème local

Prenons l’exemple de Vitrolles maintenant : la préfecture évalue le volume du passage à 400 caravanes en été et au mois de décembre. Or, notre ville ne possède point d’aire et, dans ce contexte, ne peut procéder à l’expulsion lors des « squats » sauvage puisqu’elle ne peut mettre à disposition les équipements nécessaires. Et que dire du projet d’aire « aux Bagnols », retoqué avant d’être abandonné, qui prévoyaient la construction d’un espace de … cinquante places !

Le problème vitrollais est donc l’aire des Bagnols en elle-même. Avant même d’être le terrain projeté pour l’aire d’accueil nouvelle version, elle était une aire d’accueil voulue et crée par Jean-Jacques Anglade. Elle fut fermée par la municipalité Mégret pour des raisons de sécurité après l’embrasement d’un transformateur électrique alimentant le site. Sous le premier mandat de Guy Obino, alors que la dynamique de la loi Besson était encore forte, la municipalité avait proposé ce site à la C.P.A. pour qu’il devienne le site officiel de Vitrolles. Malheureusement, la problématique d’un unique accès situé en zone inondable, la proximité de la voie ferrée, l’enclavement du terrain et surtout des désaccords entre les services de la C.P.A et ce qui était à l’époque la D.D.E. ont entrainé l’immobilisme de la Préfecture qui ne pouvait valider un dossier où les parties prenantes n’étaient pas d’accord.
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Kafka n’est pas loin dans notre dossier et, désormais les aides publiques mises en place lors des lois Besson ne sont plus de mises désormais car arrivées depuis longtemps à échéances. Qui donc va mettre la main à la poche pour entrer dans la légalité ? Est-ce que la Préfecture va user de son droit régalien pour se substituer aux collectivités pour aménager, à leurs frais, les terrains absents ?
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Je pense que nous n’avons pas encore fini de parler des « gens du voyage ». Or, je le répète, Vitrolles ne respecte pas ses engagements et il serait peut-être temps de faire de nouveau pression sur la CPA pour que les choses bougent de nouveau. Car il semble bien que le summum d’incompréhension entre la Communauté du pays d’Aix (dont les aires d’accueil sont de la compétence) et la municipalité de Vitrolles (sensée accueillir une de ces aires pour se mettre aux normes) soit à son comble.
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Maryse Joissains, avec sa casquette de président de la Communauté du Pays d’Aix, semble bien dans l’incapacité de construire des aires d’accueil légales pour les gens du voyage … qu’elle fait expulser d’endroit illégaux avec sa casquette de maire d’Aix en Provence de l’autre. Assez schizophrène comme attitude.
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En attendant, sur Vitrolles, nous sommes dans l’obligation de trouver des solutions pour gérer une situation qui n’est pas de notre ressort tout en souhaitant qu’aucun événement grave ne se déroule.

Et justement, puisque nous parlons d’événements graves, de nouveau nous sommes obligés d’évoquer de nouveau l’Aire des Bagnols. En effet, cette aire, sensée être abandonnée depuis plus de dix ans, depuis sa fermeture par l’équipe Mégret, héberge à temps plein, une dizaine de caravanes de gens du voyage sédentarisés sans compter quelques caravanes de passage. Or, les conditions d’hygiènes de cette zone délaissée et à l’abandon, sont désormais dramatique.
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A proximité de ce que l’on ne peut qu’appeler « bidonville », entourant une vieille bâtisse en béton, on découvre un véritable dépotoir avec des carcasses d’animaux, des excréments, des vieux jouets d’enfants, des anciens appareils ménagers … en fait un tas d’immondice favorisant la prolifération de rats.

Impossible donc de construire une aire en ce lieu à l’abandon. D’autant plus que le cahier des charges de la C.P.A. concernant les futures aires de stationnement n’est pas des plus faciles à mettre en place.
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Le projet d’aire d’accueil de Vitrolles

Les objectifs fixés par la C.P.A. aux concepteurs des aires devant êtes construites sur son territoire, sont supérieurs à ce que la loi impose. En effet, la loi fixe à 75 m2 la superficie de chaque emplacement familial, conçu pour accueillir deux voitures et deux caravanes. La C.P.A. elle, a décidé de fixer ce quota à 120 m2 pour les onze aires d’accueil, soit à réaliser (dix au total) ou à rénover (celle d’Aix-Réaltor).

L’aire prévue pour Vitrolles devant être élaborée pour accueillir cinquante familles, c’est donc 6000 m2 réservés aux caravanes plus une zone à la superficie identique pour les voiries. Sans oublier bien sur les espaces, c’est une superficie totale de 1,8 hectare qu’il faut dégager pour construire cette aire.

Le cahier des charges de la C.P.A. impose aussi un bloc sanitaire par famille (au lieu des cinq prévus par la loi) tandis que les bâtiments abritant les bureaux comprendront aussi une salle de réunion pour cinquante personnes, des blocs sanitaires complémentaires et une salle pour un médecin.

Enfin pour prévenir tout problème, la C.P.A. prévoit une gestion individuelle des fluides (eau et électricité) avec prépaiement obligatoire. Cela à pour but à la fois de responsabiliser les familles vis-à-vis de leurs consommations et de répondre à une norme qui touche désormais toutes les aires d’accueils.

Enfin, le côté « durable » des installations est prévu puisque chaque site sera équipé du chauffage solaire pour l’eau sanitaire.

Premier problème concernant ce beau projet : 1,8 hectares sur notre commune ne courent pas les rues et, conséquence directe, le lieu nous concernant n’est pas encore trouvé !

Deuxième problème : Alors que ce projet est dans les cartons depuis 2002, aucune aire n’a été construite depuis sur le territoire de la C.P.A. !

Donc, je pense que nous allons être encore longtemps dans l’illégalité.

L’avantage d’avoir une aire d’accueil

Pourtant, posséder une aire d’accueil n’est certes pas une sinécure pour une commune mais, reconnaissons le, elle en tire quelques avantages.
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Le premier, et non des moindres, est d’être en conformité avec une loi de la République. Il est quand même surprenant que les collectivités les plus proche du citoyen se retrouve en infraction avec une loi qu’elles sont non seulement sensées appliquer mais en plus promouvoir.
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Le deuxième, le plus important car touchant directement l’opinion publique locale et donc, par définition, les électeurs potentiels, est de permettre à la fois de promulguer des arrêtés d’interdiction de stationnement de caravanes et diligenter des actions d’expulsions en cas de campement en dehors des aires.
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Le troisième permet de faciliter la gestion du nombre de caravanes transitant tout au long de l’année sur la ville en limitant les situations susceptibles de générer des conflits liés au stationnement. Il permet aussi aux municipalités de récupérer des subsides par le paiement des consommations d’eau et d’électricité utilisés par les gens du voyage.
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Le quatrième avantage est dédié aux gens du voyage proprement dit car il permet de faciliter l’intégration de cette catégorie de la population au sein de la société en permettant un accompagnement socio-éducatif, une meilleure insertion, une scolarisation des enfants.
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Dernier avantage, et probablement le plus important pour la République, le fait de l’apparition d’un statut légal d’occupation de terrain, permet de mieux définir l’état de voyageurs, de semi-sédentaires et de sédentaires. Cette définition du statut permet aussi de réduire le cumul des avantages liés à chacune des situations.
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Quelques réflexions liées aux gens du voyage
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La création d’aire d’accueil dans des villes où la communauté de gens du voyage sédentarisée (ou semi sédentarisée) est importante est, paradoxalement, de la première importance. En effet, l’existence d’une telle aire permet aux nomades de venir visiter leurs familles sans pour autant se mettre en infraction et créer des troubles par l’occupation de terrains publics.

Nos politiques, suivant en cela une opinion publique de plus en plus sectaire, préfèrent jouer très souvent la carte de la stigmatisation et des amalgames, beaucoup plus facile que celle d’une parole sensée et républicaine, de laquelle ne ressortira in fine que toujours plus de discriminations et de malentendus. Ne tombons pas dans ce travers de bar du commerce, fond de commerce d’une politique que je récuse.

Il faut être ferme et juste. Que chacun connaisse et respecte parfaitement ses droits, ses devoirs, ses engagements et surtout ses limites.

Aux gens du voyage, il advient de faire confiance à la justice de notre pays. Sur ce point nous devons être fermes ! Aux politiques, incombe le devoir de faire respecter la loi. Après 10 longues années d’atermoiements calculés, la loi Besson,) doit être visible sur le terrain. Il en va de la crédibilité de leurs actes.

Sur ce point nous devons être justes ! Du respect de ces deux points jaillira une meilleure entente et, à terme, une meilleure vie sociétale. Tout bénéfice en quelque sorte
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Retour sur les expulsions de cet été
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Je n’ai jamais mystère de ma foi catholique et ce qui s’est passé cet été en France n’était vraiment pas fait pour me plaire. Dans ce contexte, les prises de position de l’Eglise elles, pour une fois, m’ont plu.
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Depuis une certaine loi de 1905, l’Eglise n’a plus à se mêler des affaires de la République. Nous sommes un état laïc où la frontière entre le spirituel et le temporel est bien marquée, quoique l’on en dise, quoique l’on pense.
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La République possède, défend et surtout s’est construite sur des valeurs morales tirées de l’humanisme dont les droits de l’Homme, la valeur du Droit, la justice pour tous, sont les fondements.
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Mais il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine, qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Alors, pour revenir à l’Eglise, quand celle-ci prend position sur les valeurs que doit défendre la France, ce n’est pas une prise de position politique mais un rappel des valeurs humanistes inscrites dans nitre République, des valeurs qu’il nous fait défendre.
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L’Eglise s’appuie sur la doctrine sociale de l’Église et sur l’Évangile, dans lequel il est écrit : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli. » L’Eglise est donc dans son rôle lorsqu’elle attire l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’accueillir et de protéger des gens qui sont souvent en situation très précaire ; d’autant que ce sont des citoyens européens, obéissant aux lois de la communauté européenne.
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De même, il ne faut pas généraliser les actes de certains à l’ensemble d’une population. Et il est normal que l’Église se tienne aux côtés de populations fragiles car c’est son rôle.
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Et inutile à certains chantre de cette droite sarkoziste de brandir soudain l’étendard de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il ne sert à rien car l’Église ne se substitue pas au pouvoir politique lorsqu’elle se fait l’écho de gens qui éprouvent des difficultés à être reconnus. Il n’y a pas de confusion des rôles ; elle se contente d’attirer l’attention du pouvoir sur les erreurs qu’il peut commettre.
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Et visiblement le pouvoir n’avait pas entendu la mise en garde que l’Eglise lui a adressé avec force le 28 juillet dernier : « Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits c'est à moi que vous l'aurez fait » (Evangile de Matthieu/ 25, 40), l'aumônerie catholique des Gitans et Gens du Voyage ne peut se résoudre à voir les Rom et Gens du Voyage victimes de préjugés et d'amalgames, boucs-émissaires désignés des difficultés de notre société, alors qu'ils en sont souvent les premières victimes. Nous sommes convaincus que le remède à la peur et à l'insécurité ne se trouve pas dans une surenchère sécuritaire mais passe par une action de longue haleine nourrie de respect et de connaissance réciproques. »
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Prendre pour cible, à grand spectacle, une communauté tout entière, ultra minoritaire, pour plaire à une partie de l’opinion, c’est grave et dangereux. Fonder ce ciblage sur l’origine, sans distinction de comportement individuel, c’est contraire aux principes inscrit sur les frontons de nos écoles. Tout cela est lourd de conséquences symboliques et rappelle certaines périodes de notre histoire que nous espérions tous oublier à jamais.
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Pour terminer, je me contenterais de citer une phrase célèbre tirée d’une vieille lettre pastorale. Je vous laisse en trouver la source !
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« Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de familles. Ils font partie du genre humain : ils sont nos frères comme tant d'autres. Un Chrétien ne peut l'oublier. »
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En guise de conclusion

Mon rappel estival concernait donc les gens du voyage. J’espére dans ce chapitre avoir cerné tous les enjeux qui entourent leur accueil
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Maintenant, pour pouvoir nous donner la légalité d’agir et pouvoir avoir des moyens de rétorsions légaux contre ces campements illégaux, il est plus que temps que nos élus, les élus des autres communes, mettent enfin la C.P.A au pied du mur. Il est plus que temps que nos élus tapent du poing sur la table pour que la loi soit enfin respectée et qu’une aire de stationnement soit enfin construite. Il est plus que temps que tous les élus de Vitrolles, de la majorité comme de l’opposition, fassent front commun pour le bien des vitrollais que pour celui des gens du voyage.
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Au fait, comme cela en passant, rien n’interdit en attendant que la CPA bouge enfin, de créer une zone d’accueil temporaire, suivant en cela l’exemple de Bayonne et de son aire provisoire de 180 places !
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Mesdames et messieurs, la balle est désormais dans votre camp !
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