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jeudi 23 décembre 2010

Quel rôle pour nos élus locaux ? .

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Jeudi 23 décembre 2010 :

La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme le rôle d’un élu local. Je tiens à préciser que je ne parle pas de Vitrolles en particuliers, même si certains exemples en seront tirés, mais du rôle de l’élu en France, en général. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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« Le mythe de Narcisse, dans ses différents versions, se conclut invariablement sur la découverte de son reflet et la fin tragique qui en découle. La vie politique et les rencontres qu’elle provoque, nous montre que dans la pratique, l’amour de sa propre image est souvent un début, rarement une fin. »
Un élu local
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Dans ce chapitre, je vais m’attaquer à tout ce qui concerne le rôle des élus, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, qu’il soit un élu de proximité ou un élu national.

Le dynamisme de nos communes, grandes ou petites, est due à l'imagination, au savoir faire, au bon sens et à la disponibilité des élus locaux. Maires, conseillers municipaux, généraux ou régionaux concentrent en effet leur énergie sur un objectif unique : répondre à l'attente de la population en donnant satisfaction à un maximum de souhaits particuliers, tout en préservant l'intérêt général.

Dur programme difficile à tenir qui ouvre la porte à toutes les rumeurs.
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Tous pourris : Rumeur ou vérité ?

Pas un jour où l’on ne parle de dépenses somptuaires d’élus pour la construction de « palais » régionaux ou départementaux, de frais de représentations hors normes, des indemnités que se votent et se versent des élus d’intercommunalités, de l’augmentation exponentielle du nombre de fonctionnaires territoriaux, le tout aboutissant à qualifier de « folie fiscale » les décisions prises par ces élus en matière d’impôts locaux.
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Pas un jour où l’on ne parle des dérives autocratiques d’élus qui confondent démocratie et hérédité, famille et clan, service rendu et service dû. En terme clair, les dérives sont d’autant plus connues et analysées comme telle qu’elles touchent nos élus de proximités et notre vie de tout les jours.

Pas un seul élu ne peut se vanter de ne jamais avoir été aux prises avec la moindre rumeur concernant une dérive supposée le concernant. Et pourtant, combien de nos élus locaux sont d’honnête personne simplement dévoué aux biens de leurs concitoyens ? L’âme noire de notre société se trouve face à un concept qu’elle a du mal à admettre : l’aide à son prochain. Mais loin de moi l’idée de dire que les élus locaux sont des saints. Chacun d’entre eux est au prise avec ses propres défauts, avec ses propres passions, avec ses propres démons, mais rien de comparable avec la dérives généralisée que leur prête l’opinion publique et la sentence si facile du « tous pourris ! »
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Et quand l’Etat lui-même lance la chasse aux sorcières, nous serions enclins bien sûr à penser que tout cela est vrai, si notre attention n’était pas attirée par le fait que tout cela émerge dans un contexte de réforme des collectivités territoriales dont le moins que l’on puisse dire est que le principal but poursuivi par cette réforme relève davantage de basses manœuvres politiques que d’une volonté réelle de simplification administrative.

Nous serions d’autant plus attentifs aux reproches et aux messages délivrés par le pouvoir sur la « folie » et les « dérives » des élus, si celui ci n’était pas l’organisateur des plus beaux cadeaux fiscaux faits depuis longtemps à certaines catégories sociales (bouclier fiscal, baisse de la TVA sur la restauration, suppression annoncée de la Taxe Professionnelle), sans compter l’augmentation constante de la dette et des déficits publics qu’ils faudra bien payer un jour.

Pourtant, une fois le nuage de fumée dissipé, nous serions enclin à continuer de penser cela, tout simplement parce que la dérive de certains élus entachent la réputation de tous.

La politique est ressentie par la majorité de nos concitoyens comme étant un vaste marigot où tous les élus ne sont que des pourris qui ne pensent qu’à l’argent et à leur propre intérêt. Le comportement de certains, et non des moindres, a conforté l’opinion publique dans cette idée.

Conséquence inattendue : les petits élus de proximité au contact journalier de la population doivent avoir encore plus d’engagements et de respect pour leurs fonctions, pour tenter de gommer cette idée négative si profondément ancrée dans l’inconscient collectif.

Georges Mandel, un exemple ?

Je dois vous avouer que je partage une passion avec Nicolas Sarkozy ! Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas Carla Bruni, ce n’est pas mon type de femme. Mais je partage avec lui la passion d’un homme qui non seulement a donné sa vie pour la France mais, de surcroit, a toujours été, à la fois, « droit dans ses bottes » et intransigeant sur son rôle d’élu de la République : Georges Mandel.
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Georges Mandel n’était ni un saint ni encore moins un « moine de la politique » comme Nicolas Sarkozy le dépeint. C’était un homme qui avait placé la France au dessus de tout et servir ses concitoyens au rayon de ses actions quotidiennes. Quel que soit ce que l’on pouvait penser de lui, ou ce que l’on pense encore, son objectif était la France et son crédo la citoyenneté.

Haï sous le Front Populaire car doublement à contre-courant en étant de droite tout en dénonçant la menace grandissante hitlérienne, il resta fidèle à ses idées, allant même jusqu’à affronter seul les manifestants communistes une après-midi de mai 1936.
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Un soir de juin 1940, Georges Mandel laissa ses intérêts personnels à la porte du bureau où il rencontra le général Spears venu lui proposer de former un gouvernement français en exil à Londres. Il ne pensa qu’à la sauvegarde de la France. Il conseilla à son visiteur d’aller trouver un certain général De Gaulle plutôt que d’insister auprès de lui car « personne en France ne suivra un juif et de Gaulle sonnera quand même mieux aux oreilles des français ! ». Quatre ans plus tard, Georges Mandel, prisonnier de la Milice, était abattu par elle dans la forêt de Rambouillet et de Gaulle connaissait le destin qui est le sien …
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Je vous laisse méditer ce que Mandel répétait souvent à ses pairs du Palais-Bourbon : « Ah messieurs! La plus basse, la plus abjecte des politiques est celle qui consiste à se défendre d'en vouloir faire. »
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Alors, mesdames et messieurs les élus, une pensée pour votre rôle, vos actions et l’image que vous donnez. Pensez à vos concitoyens, pensez à ceux que vous représentez, que vous défendez, et essayez de laisser à la porte des instances où vous siégez vos intérêts personnels.

Les élus locaux au sein des assemblées

Nos pauvres élus locaux vont donc siéger au sein des assemblées dirigeant les collectivités locales : au conseil municipal pour les conseillers municipaux, au conseil intercommunal pour les conseillers communautaires. Certains sont aussi conseillers généraux. Ils disposent alors d’une assemblée supplémentaire avec le conseil général.

Or, les différentes lois de décentralisation s’étant succédé depuis 1982 y compris la toute nouvelle réforme territoriale, semblent avoir oublié un élément moteur de la vie démocratique ou, pour être plus précis, semblent l’avoir systématiquement affaibli et combattu : l’idée même de démocratie représentative locale.

En premier lieu, la toute-puissance du patron de la collectivité locale sur « son » exécutif et « son » assemblée empêche les contrôles et nuit aux discussions au sein des collectivités. Celles-ci tournent en effet le dos aux impératifs de séparation des pouvoirs et de responsabilité politique au cœur de la définition de la démocratie depuis deux siècles. La confusion des pouvoirs y est systématiquement organisée au bénéfice d’un pouvoir « exécutif » tout puissant (maires, présidents de structures intercommunales, de conseils généraux et régionaux). Combien de fois n’a-t-on pas entendu l’explication de la « discipline de vote » ou de « l’appartenance à un groupe » pour expliquer des prises de positions surprenantes. Les assemblées délibérantes sont alors réduites à des fonctions de soutien de la majorité, sans droit d’initiative, sans possibilité d’engager la responsabilité de l’exécutif local, une simple chambre d’enregistrement.

Vous me direz que les discussions peuvent avoir lieu en commission. Certes, c’est vrai mais ces commissions ne regroupant que quelques membres, quelles sont la portée des discussions s’y déroulant ? Combien d’élus qui pourtant pourraient avoir un avis sur la question, ont l’impression d’être ignoré ?

En deuxième lieu, le cumul des mandats est responsable de l’inflation des niveaux de décision et du marchandage des compétences rendant aléatoire la mise en œuvre pratique de la notion de chef de file. Je suis d’accord avec une vraie réforme territoriale simplifiant les étages décisionnaires et adaptant à la réalité du terrain la notion d’élu local.

En troisième lieu, la responsabilité des structures intercommunales est gravement engagée. Ces structures, qui ne sont pas élues au suffrage universel direct, sont mal identifiées par les citoyens. Elles hypothèquent d’autant plus toute idée de participation qu’elles consolident largement les tendances locales à la complexité et au marchandage. La multiplication des structures et la complexité du système local favorisent une déconnexion entre prise de décision politique et institutions élues au suffrage universel direct.

Le simple exemple de la Communauté du Pays d’Aix, proche de nous, de ses maires vice-président, de ses délégations longuement marchandées, de ses délibérations qui ne sont que des enregistrements de décisions prises ailleurs, de ses dossiers incompréhensibles, suffit à illustrer mon propos.

Elu locaux et démocratie participative
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Paradoxalement, dans le discours des élus locaux, la valeur « démocratie participative » est omniprésente alors que dans la réalité, c’est loin d’être le cas.
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Il est triste de constater qu’au fil de la législation, chaque fois que des mesures sont prises sur le sujet, elles sont aussitôt neutralisées. Elles donnent l’impression qu’il s’agit pour le législateur de donner le change à défaut de créer une vraie démocratie participative. Le citoyen est volontairement maintenu dans une position de dominée, c'est-à-dire sous la tutelle des élus qui définissent les règles et changent même parfois la donne.
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Alors que le parlement, conscient de la crise de la démocratie représentative, tente de colmater les brèches en générant un droit à la « participation », de plus en plus présent dans toute une série de textes, il s’empresse dans le même temps de les limiter et de les encadrer, probablement par peur de perdre une once de pouvoir.
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De manière générale, les lois organisent la participation locale de trois manières. D’abord, elles édictent le principe d’une concertation obligatoire et, dans ce cas, laissent libres les élus d’en définir les modalités (droit de l’urbanisme). Ensuite, elles promeuvent des instances consultatives dont la composition et le rôle restent à l’appréciation des élus. Ces créations peuvent être obligatoires (conseils de développement, conseils de quartier dans les villes de plus de 80 000 habitants) ou facultatives (comités consultatifs). Enfin, elles définissent de manière très encadrée des procédures supposées relever de la démocratie directe, dont la mise en œuvre est facultative et dépend des seuls exécutifs (référendums locaux). Ces procédures laissent une place à l’initiative populaire de manière complètement subordonnée au bon vouloir des exécutifs (consultation, droit de pétition).
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Or, à l’usage, on s’aperçoit que ce bel engeancement est, dans le meilleur des cas, totalement inefficace, dans le pire des cas impossible à mettre en place.
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C’est ainsi que deux référendums « d’initiatives populaires » ayant tout deux disposés d’un fort taux de participation (La Poste avec trois millions de participants, Aubagne avec 44,5 % de participation à un scrutin non obligatoire et dénoncé par les autorités) ont été ignoré. Les ateliers « participatifs » de Vitrolles ont regroupé une soixantaine de personnes dont beaucoup issues du microcosme local. Les différents forums organisés par la SNCF avec ses usagers sont eux-aussi peu fréquentés.
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Les initiatives locales en matière de participation sont nombreuses, mais leur contenu reste flou. L’assemblage est relativement hétéroclite (forums, conseils de développement, carrefours citoyens, etc.) et à l’état d’expérimentation. Le manque de visibilité de ces pratiques, l’impression de n’être qu’un paravent décoratif à des décisions déjà prises, incitent peu les citoyens à y participer.
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Et c’est grandement dommageable pour notre démocratie locale.
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Elu local et monde associatif

Association et gestion de fait, association et délit d'ingérence, association et prise illégale d'intérêts, association et conseiller municipal intéressé, association et entrepreneur de services municipaux, association et inéligibilité! Que de mots rencontrés çà et là, dans la rubrique des faits divers et qui peuvent faire peur aux élus, lorsqu'ils sont en relation avec une association.

Disons le tout de suite : aucune loi n’interdit à un élu d’être membre d’une association. Adhérer, c'est faire preuve d'une volonté associative. Y prendre des responsabilités, c'est animer, dynamiser, motiver, rassurer, encourager toute une équipe de personnes qui partagent le même but. Manifester une telle volonté associative, c'est mobiliser les enthousiasmes, les générosités, le bénévolat, c'est s'investir personnellement dans le souci de développer des passions communes, de préserver des intérêts mutuels, de créer de nouveaux lieux de rencontre des citoyens.

A tort ou à raison, surtout depuis une certaine affaire ayant touchée le Conseil Régional, le citoyen lambda est persuadé que l’aide aux associations n’est que l’émanation d’un certain clientélisme politique. Au plus ont est aidé, au plus on est proche des collectivités locales, au plus l’action associative est sujette à caution.
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Le maire, un adjoint, un conseiller municipal ne peut-il pas se voir reprocher de participer à la décision d'octroi d'une subvention à une association dont il est par ailleurs le président ou plus simplement membre ? Ne s'agit-il pas là d'une prise illégale d'intérêt, punie par le nouveau code pénal ? Les questions sont là et la frontière déjà floue est complètement abolie dans l’imaginaire collectif.

Nous savons tous que globalement ces affirmations sont fausses mais nous connaissons aussi tous combien les rumeurs sont difficiles à combattre.
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Dans ce contexte, j’ai toujours milité à la fois pour plus de transparence, plus de moralité et moins de conflit d’intérêt dans le cadre associatif. J’ai toujours milité pour que les frais de fonctionnements des associations soient dissociés des demandes de subventions pour des actions spécifiques. J’ai toujours milité pour la séparation des rôles et des pouvoirs. Où l’on est élu, où l’on fait parti du monde associatif mais pas des deux à la fois.
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Un grand maire ne peut exister que grâce à une opposition forte !
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L’opposition locale a peu d’espace pour exprimer son opposition. C’est tellement de notoriété publique que l’on peut considérer que je viens d’enfonce une porte ouverte. Pour s’exprimer, outre l’espace qui lui est dévolu dans les bulletins des collectivités territoriales, il lui reste les réunions d’élus, que ce soit les conseils municipaux ou les assemblées plénières.
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Or, les règles de prises de paroles dans ces circonstances sont telles, que toute opposition doit faire des miracles pour faire entendre sa différence. Or, paradoxalement, que ce soit l’opposition ou la majorité, le constat est presque identique.
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En effet, ce qui est « frappant » lorsqu’on écoute avec attention les élus lors de ces représentations municipales, c’est l’apparente impréparation de ces mêmes élus sur les dossiers qui les touchent de près. Il est évident que les élus ne sont que les « porte-paroles » des techniciens qui gèrent réellement au jour le jour les dossiers mais une apparence de sérieux et de connaissance du sujet ne pourrait être que bénéfique à la crédibilité de ces mêmes élus.
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L’opposition est logée à la même enseigne. Imprécisions, questions hors de propos ou à côté du sujet semblent être son lot quotidien. A croire que ses interventions sont préparées dans les escaliers menant à la salle de l’Assemblée où ils siègent. Il faut dire qu’elle n’est pas dans les meilleurs conditions pour s’exprimer quand, en face, on la raille, coupe le micro intempestivement, répond à côté et que l’on dispose, tout simplement, de moins d’une semaine pour préparer un dossier sans pouvoir utiliser réellement toute la quintessence de la force de frappe administrative d’une collectivités territoriale.
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Mais, pour parler plus précisément de Vitrolles, notre opposition gagnerait en crédibilité et en force tout simplement en évitant les « hors-sujets » et les « amalgames » lorsqu’elle exprime ses idées. Très souvent, tentant de porter des attaques « aux endroits où cela fait mal », l’opposition se retrouve prise en défaut par rapport soit sur la lecture du dossier ayant alimenté l’attaque, soit sur l’analyse qui y est portée.

Ayant du « grain à moudre », très souvent l’opposition ne produit qu’un infâme brouet qui ne produit pas l’effet escompté, se retournant même souvent contre elle. Une lecture approfondie des articles de presse, des dossiers et même une rapide recherche sur « Google » permettraient d’éviter bien des déboires à notre opposition
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Un grand politique disait : « un grand maire ne peut exister que grâce à une grande opposition ! »
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Je vous laisse méditer cette phrase …
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Des élus avec des réflexes d’élus, finalement…

Hormis la gestion des affaires locales, tâche dont beaucoup d’élus s’acquittent avec sérieux et compétences, il ne faut pas oublier que la vocation de l’élu c’est de pouvoir être réélu la prochaine fois, surtout dans les grandes agglomérations, les Départements et les Régions. L’enjeu est de gagner des sièges pour le parti et donc de présenter le meilleur candidat aux élections, le cumul des mandats étant le corollaire du système.

Il est donc peu probable que les élus se mettent à dos aussi bien les entreprises qui travaillent pour eux, que les associations en remettant en question le système. Le clientélisme est l’un des piliers du système. L’exécutif local qui aurait des velléités dans ce domaine serait assuré de prendre une veste lors des élections suivantes car le système repose sur cet « équilibre de la terreur » dont les contribuables sont les seuls à faire les frais.

Ce contexte est de moins en moins contraignant au fur à mesure que l’on se rapproche du local mais change de nature avec l’abandon des pressions financières pour l’apparition du « service rendu » et de la « protection des proches ».

Je tiens à préciser tout de suite que ce système n’est pas l’apanage exclusif des collectivités de gauche ou des collectivités de droite. Les exécutifs nouveaux se fondent dans les pratiques des anciens et reconduisent des subventions au nom d’un pragmatisme politique qui fera gagner les prochaines élections mais certainement pas au nom de la bonne marche de la collectivité.

Un exemple est bien entendu Vitrolles ou un certain clientélisme extrême a été remplacé par un certain clientélisme de gauche et sera remplacé par un clientélisme de droite si celle-ci remporte les futures élections municipales.

Tout le défi est donc d’arriver à transcender cette problématique et de ne s’intéresser qu’à la bonne marche et la bonne gestion de la collectivité pour le bien des citoyens.

J’ai tendance à penser que l’on peut y arriver

Les indemnités des élus

Les indemnités des élus, vaste question, vaste polémique, sujettes à bien des rumeurs, à bien des fantasmes et bien loin de la réalité du terrain !

Tout d’abord, avant d’aller plus loin sur ce sujet, le montant des indemnités des élus est réglementairement plafonné. Le Trésor Public, gardien des espèces sonnantes et trébuchantes des communes et des collectivités territoriales, ayant des devoirs de surveillance et sa responsabilité pouvant être engagée, il est désormais rare que des abus ou des dérives existent sur ce sujet là.

Quelle que soit la collectivité, ces indemnités varient en fonction de la population. Il existe, par exemple, quatre strates de population pour les conseils régionaux et huit strates pour les maires et leurs adjoints (de «moins de 500 habitants» à «100 000 et plus»).

Le cas des communes est lui-même particulier. Car les indemnités brutes des maires, de leurs adjoints et de leurs conseillers correspondent à des «indemnités maximales». Certains maires peuvent se faire voter, par délibération de leur conseil municipal, une indemnité inférieure à ce montant. C'est le cas d'Alain Juppé à Bordeaux ou de Maurice Maillet à Frémainville, une commune de 477 habitants dans le Val d'Oise.

Au contraire, d'autres maires peuvent majorer ces mêmes indemnités. Si la commune est un chef lieu de canton, d'arrondissement ou de département, son conseil municipal a le droit d'augmenter ses indemnités de respectivement 25 %, 20 % et 15 %. D'autres majorations sont aussi possibles si la commune est classée en "station de tourisme", si elle a été attributaire de la dotation de solidarité urbaine au moins une fois au cours des trois dernières années, si elle est sinistrée, si sa population a augmenté «à la suite de la mise en route de travaux d'intérêt national comme l'électrification».

Mises bout à bout ces majorations autorisent par exemple les maires de Marseille, Lyon, Nice ou Toulouse d'augmenter leur indemnité de 50 % par rapport au montant pourtant «maximal» de leur strate de population. Ils touchent ainsi théoriquement 8 165 euros au lieu des 5 441 euros du barème correspondant à leur ville.

Je ferais simplement remarquer que Vitrolles est chef lieu de canton.

Pour continuer sur Vitrolles, un adjoint au maire vitrollais percevait en 2009 une indemnité mensuelle de 988 euros et comme il était aussi de facto conseiller communautaire, une indemnité de la C.P.A. de 202 euros. Pour éviter tout malentendu, je rappelle que ces chiffres ont été donnés sur le forum de la Provence par un des adjoints de Vitrolles le 18 avril 2009 et n’ont donc rien de secret.

Par contre, loin de moi l’idée dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, que nous sommes au pays des bisounours. Il est vrai que certaines collectivités ont tendance à exagérer, non pas sur le montant des indemnités, mais parfois sur le nombre de vice-présidents qui peuvent les percevoir, notamment dans certaines intercommunalités.

Là aussi, ces situations sont montrées du doigt et participent à décrédibiliser les élus dans leur totalité, alors même que la majorité des fonctions électives dans notre pays sont bénévoles, les conseillers municipaux ne percevant aucune indemnité.

Puisque nous parlons d’indemnités, je vais prendre un exemple d’une ville, hors Vitrolles, mais de taille équivalente où un de mes amis proches est conseiller municipal, délégué à l’enfance. Cet homme, non adjoint au maire, pour pouvoir pleinement s’occuper de sa délégation, a accepté de voir ses heures de travail dans le privé diminué (32 heures au lieu des 35 heures normales). Les adjoints de son village ont accepté de reverser à ces conseillers municipaux une partie de leurs indemnités ce qui lui permet de toucher chaque mois une indemnité de 197.14 euros.

Je vous prie de méditer très sérieusement ces deux derniers paragraphes !

Additif du 24 décembre 2010

Ou de la manière dont les conseillers municipaux vitrollais sont rémunérés :

Le maire : sans commentaire, c’est explique plus haut. Le montant de base était au 1er octobre 2009 pour une ville de notre strate de 3404 euros hors indemnités de représentation, bonus de canton, etc …

Les adjoints : Le montant de base au 1er octobre 2009 pour une ville de notre strate de 1248 euros. Pour la raison indiqué plus bas dans le paragraphe sur les conseillers municipaux, l’indemnité 2009 était pour un adjoint était donc de 987 euros

Les conseillers municipaux : Pour les communes de moins de 100 000 habitants, l'indemnité brute mensuelle du conseiller municipal est comprise dans le budget de celles du maire et de ses adjoints : s'il y a indemnité, celle-ci vient donc réduire le montant total destiné au maire et à ses adjoints (dans un maximum de 227 euros).

C’est l’option qu’a choisi le conseil municipal de Vitrolles. En conséquence, en 2010, l’indemnité pour un conseiller était « de 196 euros et quelques cents ».

Admettre que l’on peut perdre

La première chose à retenir de cet étude, c’est que nos élus locaux ne sont pas élus parce qu’ils sont beaux, talentueux, ou intéressant. Par contre, les idées, les projets que nos élus portent, peuvent l’être. Mais, il ne faut pas perdre de vue qu’elles seront encore plus belles, plus astucieuses ou plus fascinantes quand elles seront portés par l’élu victorieux car ce seront alors, par extension, les idées de tous !

J’ai la faiblesse de penser que les idées que l’on défend, sont des idées que l’on partage sincèrement, et non pas des artifices démagogiques, qui ne comptent que pour se faire élire.
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Il faut admettre que l’on peut « perdre », que les électeurs pensent différemment. L’oublier reviendrait à enfermer votre vie politique toute entière dans l’instant qui sépare la fin de Narcisse de la découverte de son reflet: vous n’aimeriez jamais que l'image de vous-même.
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vendredi 17 décembre 2010

Tourisme : Et si on y pensait !

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Vendredi 17 décembre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme le tourisme à Vitrolles. Paradoxalement, pour qui connait Vitrolles, accoler le mot « tourisme » à notre ville n’est pas si étrange que cela. Et je vais tenter de vous le démontrer. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Ce chapitre va traiter du tourisme, et plus particulièrement du tourisme à Vitrolles. Utopie me direz-vous. Et bien, peut-être pas. Je ne nierais pas que nous sommes face à un sujet ardue quant on connait notre ville et quand on lit le constat sans concession établit par les journalistes de La Provence, il y a quelques mois ! Si par malheur, on lit les commentaires des Provençaunautes qui y ont succédé, le constat est sans appel : le tourisme n’a strictement rien à faire à Vitrolles. Et pourtant …
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Avant toute chose, l’un des premiers défis à relever est de changer l’image que notre ville renvoie vers l’extérieur. C’est un travail de longue haleine qui doit s’appuyer sur tous les éléments disponibles mais l’option « tourisme » peut y jouer un des principaux rôles. J’ai déjà développé ce sujet dans le chapitre 2 sur « la mauvaise réputation ». Je n’y reviendrais pas dessus, sauf pour prendre une partie du constat que j’ai écris à l’époque.
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Il y a peu, lors d’un débat organisé par l’UPE13 sur le thème du Grand Marseille, un cadre haut placé d’une société d’ingénierie installée à Rousset déclarait : « Nous voulions une adresse aixoise, mais nous n’avons pas trouvé les locaux qui nous convenaient. On nous a proposé Vitrolles, mais nous n’avions pas envie que l’image de notre entreprise soit associée à cette ville.»
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Après une telle déclaration, la première réaction qui vient à l’esprit est de connaitre et comprendre les motifs qui poussent, en 2010, une société high-tech ultra-performante à refuser que son image soit associée à la ville de Vitrolles.
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Et ce questionnement rejoint le jugement sans appel fait en janvier 2009, par des automobilistes de passage s’étant arrêtés sur l’aire de repos de Vitrolles. Les journalistes locaux de la Provence avaient alors demandé à ces voyageurs ce qu’ils pensaient de la ville que l’on devine sans peine de cette aire de repos. « Il y a quoi là-bas ? Des quartiers ? Un cinéma ? Ça semble sans âme. On ne m'en a jamais parlé », « Finalement, j'assimile cette zone aux industries, à l'aéroport de Marignane. Au passé Front National, aussi. À quelque chose de gris », « Cette ville semble sans âme. Les alentours ne paraissent pas très jolis », peut on lire dans cet article, jugements lapidaires de gens de passage qui laissent peu de place à une quelconque rédemption !
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Heureusement pour nous, quelques compliments nous sont adressés : « Avec ces falaises, là-bas, on pourrait croire qu'on est dans un western. C'est magnifique » ou « Le site est magnifique, très vert. Je pensais qu'il n'y avait que du béton dans cette ville. Ça m'a donné envie de revenir, d'autant que j'ai eu ouï dire que ça bougeait au niveau rock. Et quand on y fait plus attention, ces immenses falaises roses en crachent vraiment et en sont une expression »
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Enfin, pour finir d’étayer mon propos, que pensez des gros titres de pesse qui ont fleuri au dessus des articles lorsque le Front National, l’année dernière, profitant d’élections municipales partielles, s’est lancé à l’abordage de la mairie de Hénin-Beaumont, cette ville de 27000 habitants située dans la région Nord-Pas de Calais ? « Hénin-Beaumont, la Vitrolles du Nord » a titré sur cinq colonnes à la une la presse nationale.
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Le Front National, une ville sans âme, une ville industrielle, une ville dortoir, une absence de communication … combien de clichés, combien de jugements à l’emporte pièce va-t-on devoir subir ? Et pour combien de temps encore ?
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Un patrimoine inexploité
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Ce qui permet à une ville de développer son tourisme, ce sont avant tout quelques éléments clefs comme une situation privilégiée (mer ou montagne), des atouts touristiques (une cathédrale, une histoire exceptionnelle), un lieu fédérateur (Pèlerinage), etc …
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Mais Vitrolles, quoique bien située, à la croisée de grands axes routiers, ferroviaires et aériens, ne dispose pas réellement de ces éléments clefs. Comme la plupart des villes, elle doit donc chercher ailleurs les atouts qu’elle va pouvoir mettre en avant. Ce qui va lui permettre d’exister sur le plan touristique seront plusieurs éléments, moins attrayants et moins attirants que ceux cités plus haut mais dont la conjonction va être déterminante. Dans ce registre, les deux éléments les plus importants pour Vitrolles sont sans conteste sa position géographique et son patrimoine.
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Le patrimoine fait appel à l'idée d'un héritage légué par les générations qui nous ont précédées, et que nous devons transmettre intact aux générations futures. Objectif ambitieux, j’en conviens.
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Or, Il ne fait aucun doute que le patrimoine historique vitrollais est actuellement sous employé. Des actions sont bien tentées vers le vieux-village ou Fontblanche mais d’une manière désordonnée et bien insuffisante. Pourtant, je suis intimement convaincu que le patrimoine est l’une des clefs de notre ville.
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Dans cette optique, le point d’orgue de notre patrimoine est sans conteste le « vieux village », ce quartier pittoresque et magnifique. Les vieilles maisons en pierre, les rues escarpées, les passages voûtés, les vestiges d’anciens remparts, la tour en ruine et la vieille chapelle lui donnent un cachet « ancien » non négligeable dans cette civilisation du tourisme vers laquelle nous tendons.
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L'Église « baroque » Saint Gérard ainsi que le théâtre de verdure sans oublier la « vieille tour », symbole de Vitrolles, sont des atouts qu’une municipalité digne de ce nom ne peut ignorer.
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Malheureusement, ce constat positif ne peut cacher des constatations négatives qui oblitèrent l’avenir de ce quartier, petit village au cœur de la ville.
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Quasiment aucun commerce de proximité, des rues sans vie, une population âgée qu’il nous faut aider (courses, transports), une mairie annexe « en sommeil », tel est le constat. On se trouve donc face à un quartier qui ressemble plus au château de « la belle au bois dormant » qu’au centre historique qu’il devrait être, quartier qui ne sort de sa torpeur que lors d’événements exceptionnels comme le Marché de Noël, la braderie de printemps ou les manifestations se déroulant au théâtre de verdure. Tout cela doit non seulement être maintenu mais aussi amplifié.
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A cela s’ajoute la vitesse excessive de certains véhicules, le sentiment d’abandon de certains riverains et les incivilités de certains citoyens.

Les autres éléments historiques sont aussi logés à la même enseigne. Fontblanche par exemple n’est pas indiqué et le manque général d’informations concernant ces lieux symboliques est flagrant.

En résumé, un gros travail pour favoriser le tourisme historique sur notre commune est donc à envisager et à fournir

Le tourisme industriel balbutiant

Sur le volet industriel, tout le monde connait le potentiel très important de Vitrolles en ce domaine. La ville est connue pour cela et c’est à la fois un point fort et un point noir de son image.

Il suffit de se rappeler qu’en terme de Taxe Professionnelle, lorsque celle-ci existait, Vitrolles était l’une des villes les plus contributrice à la Communauté du Pays D’Aix, pour prendre l’envergure de son importance en ce domaine.

En termes d’industrie, elle accueille sur son sol plusieurs entreprises de catégorie internationale (Eurocopter par exemple), plusieurs aménagements collectifs de première importance (ENSOSP, station d’épuration) sans oublier à proximité des installations publiques de pointe comme l’aéroport et la gare de l’Arbois.

A une époque où le tourisme industriel se développe et devient une manne d’appoint intéressante, ne point développer cet axe peut se transformer en erreur grave.

Or, à l’heure actuelle, cet axe ne semble pas être l’une des priorités de la municipalité voire même être une « galéjade » pour l’équipe municipale en place quand bien même il semble qu’une toute petite ouverture en ce sens soit en préparation.

Une promotion de tous les jours

Pour Vitrolles, l’image véhiculée est d’autant plus important que ne disposant pas d’une offre hôtelière de grande envergure tournée vers le tourisme, elle ne peut pour l’instant qu’être une « ville de passage touristique » et non une « ville étape ». Notre cité doit donc jouer sur tous les tableaux pour développer son tourisme et améliorer son image.

L’évidence est la : il y a un immense travail à faire pour notre ville en terme d’image. Car Vitrolles, ville au passé agité, est surtout une cité qui, depuis plus d’une décennie a été l’objet d’une lutte féroce qui l’a laissé sans réelle ambition ni projet, avec une image et une réputation qui sont dégradées : une reconquête s’impose.

Ce travail de remise en perspective et de correction de réputation est un travail de tous les jours pour tous les habitants et pour toutes les tendances politiques. Dans ce domaine, nous devons tous jouer la même partition et prendre exemple sur les « packs » du monde du rugby : au plus ils sont homogènes, au plus « la chance de gagne » est grande.

Pour cela, la municipalité, par le biais de l’office du tourisme, doit mettre en place des campagnes permettant dans un premier temps aux vitrollais de reprendre confiance dans leur ville puis dans un second temps de faire connaitre au monde extérieur la dynamique et l’attrait de notre ville.

Développer le tourisme industriel

De nos jours, le tourisme, devenu un enjeu majeur de notre économie, prend de nombreuses formes. Le tourisme industriel en est une. Et son succès grandissant démontre qu’il ne faut ni négliger ni prendre à la légère ce type de demande.

Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, Vitrolles dispose sur son territoire, ou a proximité immédiate, d’entreprises et de collectivités dont le savoir-faire et la spécificité peuvent intéresser les touristes spécialisés dans ce domaine. :

ENSOSP,
Eurocopter,
Aéroport,
Grand Vitrolles,
Station d’épuration,
Gare de l’Arbois,
Etc…
La liste n’est pas exhaustive, loin de là et ne demande qu’à être allongée.

Toutefois, si le vivier d’entreprises qui pourrait entrer dans le cadre de ces visites est important, il ne faut pas perdre de vue encore une fois « l’image ». Et là, nous nous trouvons devant un vrai problème pour les entreprises installées au sein de la zone des Estroublans. Les travaux de réaménagements qui ont duré durant des années ont renvoyés une image désastreuse à la fois de la ville et des entreprises qui y sont hébergées.

Même si ces travaux ne sont pas de la compétence de notre ville mais de la Communauté du Pays d’Aix, nos élus y siégeant auraient dû faire tout leur possible pour permettre une rapide résolution de ce dossier épineux au moment où les désagréments ont commencé.

A l’inverse de ce qui s’est passé fin 2005 début 2006 avec les projets entre notre ville jumelle et Vitropole qui ont été mis de côté à cause entre autre des atermoiements du côté français, il est primordial de s’appuyer pleinement sur cette structure pour pouvoir bénéficier pleinement des entreprises et connections avec les entreprises installées à Vitrolles.

La bataille du patrimoine

Comme nous l’avons vu, le patrimoine et sa mise en valeur sont une action primordiale pour toute municipalité responsable qui veut que son histoire et son savoir faire soit reconnu.

Le patrimoine historique de Vitrolles tourne avant tout autour du Vieux village qui, de surcroit, possède d’énormes atouts touristiques. Encore faut-il les exploiter correctement. Il faut pour cela créer les outils pour que ce quartier devienne lui aussi un atout pour notre ville.

Il est quand même curieux que cet atout, considéré par ailleurs par beaucoup de personnes de l’extérieur comme « le cœur de notre village », soit sous exploité et qu’il soit très difficile d’obtenir le moindre renseignement touristique.

Pour palier à ce manquement, la création d’une Maison du Patrimoine qui abriterait aussi une annexe de l’office du tourisme, couplée à une salle d’exposition, et une petite librairie pourrait être envisagée. Cet espace serait un pôle touristique d’autant plus important s’il est fusionné avec un pôle culturel.

Toutes les personnes intéressées par notre histoire et notre patrimoine, pourrait trouver en ce lieu toutes les réponses aux questions qu’ils se posent.

Le développement d’un réseau touristique et patrimonial doublé d’un réseau pédestre devrait être envisagé, renforcé, par exemple, par le prêt de guide audio touristique qui permettrait à chacun de visiter nos lieux touristiques à leur rythme sans la contrainte d’un guide assermenté.

Toutefois, le cadre de vie ne doit pas être sacrifié au profit du « Dieu tourisme ». Vivre dans un cadre agréable et serein doit être la priorité de ce quartier.

Le quartier ne se prêtant pas à une circulation automobile effrénée. Les travaux de requalification qui y ont été effectué depuis trois ans sont un bon début. Mais il serait préférable de le transformer définitivement en zone semi-piétonne, voire même piétonne, tandis qu’un nouveau plan de circulation pourrait être étudié (ralentisseurs/sens uniques/bornes d’accès/etc.).

Enfin, une attention toute particulière pourrait être portée aux tracas de la vie quotidienne comme le ramassage des ordures (circuit, horaires de passages), l'éclairage public et sa maintenance ainsi que la propreté des rues.

Et Fontblanche ?

Mais le patrimoine n’est pas seulement réservé au Vieux-village Il ne fait aucun doute que l’ensemble architectural composant le Domaine de Fontblanche, comprenant à la fois le parc s’y rattachant et la vieille maison de maître, entre aussi dans ce critère. C’est un lieu patrimonial que la ville ne peut ignorer et où de grandes choses doivent être faites. Pour cette seule raison, il est de notre devoir de le conserver, certainement pas en l’état, mais pour le moins en le réhabilitant, et même pour certaines de ses parties en urgence.
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Je sais que cette réhabilitation est à l’ordre du jour. Lors de la présentation du budget prévisionnel pour 2010, le premier adjoint de Vitrolles, Jean-Claude Mondoloni, s’est amusé à parodier Prévert en nous énumérant les grands travaux prévus sur l’agenda de l’année en cours. Dans cette longue énumération, coincé entre la réfection du parvis de l’Hôtel de Ville et la mise en conformité des feux tricolores, le lancement de travaux de réhabilitation de Fontblanche était à l’ordre du jour. Pas de précision sur la nature exacte des travaux de réhabilitation mais une volonté évidente de lancer le chantier.
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Une bonne chose plus que nécessaire si l’on y pense sans parti pris, sans a priori politique, mais avec la seule ambition du bien des vitrollais.

Oui, vraiment, il y a de quoi faire avec ce domaine dès le moment où on veut bien s’en occuper car cette réhabilitation a été rendue nécessaire par l’état de certains bâtiments (comme la maison du meunier), par les déboires survenus à certains de ses équipements (comme le théâtre) et par les objectifs avoués pour ce lieu (comme un centre culturel à vocation départementale).
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Maintenant, à y regarder de plus près, je pense que plutôt que d’envisager une réhabilitation au coup par coup et surtout sans plan global d’ensemble (par exemple d’abord le théâtre pour relancer les spectacles puis l’année prochaine les bâtiments annexes pour les destiner aux pécheurs et chasseurs (vraiment au hasard), puis l’esplanade (pour la transformer pourquoi pas en parking), il serait probablement plus judicieux de réfléchir dans un premier temps à la destination véritable de cet ensemble puis de lancer les travaux en adéquation avec l’objectif final.

En voulant le transformer en pôle culturel d’importance grâce au projet de Maison de la Méditerranée, la ville de Vitrolles permet à cet ensemble remarquable d’être … remarqué ! Et c’est le moins que l’on pouvait faire pour ce splendide endroit.

Je voudrais aussi revenir sur un aspect souvent ignoré du lieu mais que j’ai, pour une fois, entendu lors de la dernière commission culturelle à laquelle j’ai participé : je veux bien entendu parler des abords du Domaine de Fontblanche.
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Je trouve désolant l’aspect extérieur de ce domaine, ce vaste espace de terre battu s’étendant de la maison de maître à la maison de quartier de la Frescoule, transformé en champs de boue à la moindre pluie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que non seulement l’aspect est peu engageant mais en plus on ne se doute pas que l’on arrive sur le haut lieu de la culture vitrollais. A moins de disposer d’une bonne paire de lunette pour lire le petit panneau annonçant le lieu, rien, j’écris bien rien, ne laisse supposer la destination de ces bâtiments. Je suis intimement convaincu que la réhabilitation de Fontblanche passe aussi et surtout par la réhabilitation de cet espace.
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Avec la proximité des jardins et du lac de la Tuillière, la mise en place du « sentier vert », le domaine de Fontblanche ne peut être qu’un atout touristique à développer et à mettre en valeur.

La nécessité d’antennes touristiques
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Par curiosité, je me suis livré à une petite expérience toute simple : je suis entré à l’office du tourisme de la ville de Marseille, notre grande voisine, et je me suis renseigné sur Vitrolles. Outre le fait que l’hôtesse, charmante au demeurant, a mis quelques secondes à comprendre de quel Vitrolles je parlais, elle a commencé par me dire qu’elle ne disposait d’aucun renseignement sur cette ville provençale, me conseillant plutôt la côte bleue ou Aix-en Provence. Enfin, après quelques minutes, elle est allée chercher en « coulisse » un dépliant, « le seul en sa possession » sur notre ville. Ce dépliant était en fait les offres de restauration et d’hôtellerie disponible sur notre territoire, offre entre parenthèse faisant la part belle aux grandes chaines (Ibis, Bonzaï, Mercure, Campanile …) ou aux fast-foods !

A l’heure où le Port de Marseille se tourne vers les croisières, où l’aéroport ouvre de nouvelles liaisons tous les mois, où la gare de l’Arbois draine de plus en plus de clients, quelles actions sont-elles faites vers ces pôles vitaux pour notre tourisme qui, outre le fait de faire entrer des devises dans les caisses de la ville, permettrait de conforter l’image de changement que Vitrolles désire tant ?

Au moment même où « Grand Vitrolles », premier pôle commerçant de la région, bat des records de fréquentations, Vitrolles en tant que ville n’est même pas présente sous la forme du plus simple des dépliants touristiques.

Il est donc nécessaire que Vitrolles soit présente dans ces cinq endroits clefs de la région : le Terminal de Croisière, l'Aéroport, la Gare TGV, l’office du tourisme de Marseille et le Centre Commercial.

Que ce soit par une présence physique ou, en s’associant avec d’autres office du Tourisme ou plus simplement avec une collectivité territoriale comme la CPA ou le CG13.

Il est primordial que, pour son image, son tourisme, son dynamisme, Vitrolles soit présente sous quelque forme que ce soit dans ces endroits clefs sous peine de « disparaitre ».

Miser sur les nouvelles technologies

Les nouvelles technologies sont devenues un vecteur incontournable du tourisme.

Dans cette optique, la plupart des villes dites « touristiques » disposent de sites internet développés mettant en avant les atouts dont elles disposent.

Pour Vitrolles, l’image véhiculée est d’autant plus important que ne disposant pas d’une offre hôtelière de grande envergure tournée vers le tourisme, elle ne peut pour l’instant qu’être une « ville de passage touristique » et non une « ville étape ». Notre ville doit donc jouer sur tous les tableaux pour développer son tourisme et améliorer son image.

La première des choses est donc d’étoffer les pages « tourisme » du site municipal. Il est déjà primordial de constater que lorsque l’on tape « Vitrolles » sur Google, on obtienne le site officiel de la ville en première réponse et le lien « Découvrir Vitrolles » en deuxième. En troisième position, Wikipedia et en quatrième … le centre commercial.

Une meilleure présentation de ces pages nous semblent donc une priorité comme en étoffer le contenu. Il faut donner envie aux internautes de venir visiter Vitrolles et non simplement donner des informations, certes utiles mais qui « n’invitent pas ».

En complément ou en remplacement des « antennes touristiques », pourquoi ne pas envisager d’installer dans les lieux les plus fréquentés de notre territoire des « bornes touristiques » permettant d’avoir accès à la fois à l’office du tourisme ainsi qu’à tous ce que l’on peut trouver de touristique sur notre territoire.

Alors, tourisme à Vitrolles ?

En conclusion, le tourisme sur Vitrolles peut être développé à condition que chacun y mettent du sien, du citoyen vitrollais au chef d’entreprise en passant par les élus.

Ce développement passe avant tout par le changement de l’image de notre ville, par le développement de structures d’accueil et par la mise en valeur de nos propres atouts touristiques.

Mais il s’agit aussi et principalement de répondre à une question importante : Quelle place donner au tourisme à Vitrolles ?

De la réponse à cette question découlera les moyens et les actes à mettre en place pour favoriser le tourisme sur notre ville.
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vendredi 10 décembre 2010

Associations : transparence et équité !

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Vendredi 10 décembre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme les associations. De nouveau, je vais m’attaquer à un sujet brulant, d’autant plus que j’ai une conception un peu particulière de cette mouvance. Je vais toutefois tenter de donner quelques pistes de travail. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Préambule
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Dés que l’on aborde le sujet au combien sensible des associations, un fait indéniable saute aux yeux : les associations, quel qu’elles soient forment le « tissu » économique, social et culturel d’une commune.
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Existant le plus souvent en plusieurs centaines d’entités, regroupant des milliers de passionnés, elles sont des acteurs majeurs de la vie de la « Cité ». Leur implication « citoyenne » dans la vie urbaine n’est plus à démontrer et se révèle être un atout indéniable pour n’importe quelle municipalité. Par ces actions, elles sont donc acteurs « politiques » majeurs de nos cités.
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Dans ce contexte, le plus grand respect doit être de mise avec n’importe quelle association, qu’elle compte dix membres ou quatre mille. Seule l’unité de traitement sera le garant de l’action municipale envers elles et donnera crédit à l’action de celle-ci au détriment des rumeurs qui, de manière quasi automatique, apparaissent dès que l’on aborde ce sujet brulant.
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Enfin il est évident et courant que les associations se substituent à la commune pour la mise en œuvre de projet que le « politique » ne peut pas faire. Dans cette optique, je pense qu’il est primordial que le politique s’occupe de donner les élans et impulsions dans les domaines qui ne sont pas de son ressort puis que les associations se substituent à lui pour la mise en œuvre et l’action.
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Les associations et l’Etat
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Le mouvement associatif est un acteur essentiel d'une société de l'autonomie, d'une démocratie vivante. Il doit être reconnu, représenté et entendu. En contrepartie, l’Etat doit trouver en face de lui une société civile organisée. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que s’il est incontestable que des énormes progrès ont été fait durant la décennie passée, tout n’est pas rose dans le monde associatif.
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L’impression dominante concernant ce mouvement, c’est que tout le monde attend de l’Etat (au sens très large du terme) qu’il soit le recours universel. Au moindre problème, à la moindre demande, lui ou ses leviers comme les collectivités territoriales, est appelé à la rescousse et le fait de recevoir un refus quelconque est ressenti comme la plus grande des injustices existantes.
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Je ne dirais qu’une phrase : l’Etat n’a pas la capacité d’être le recours universel.
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La question de la représentation des associations est très importante. Si l’on veut une France qui s’exprime non pas à partir du haut mais à partir du bas, à partir des attentes que, dans les quartiers, les villages, les gens expriment, il faut un dialogue organisé. Il est important que les associations aient non seulement la possibilité de rencontrer leurs élus, de montrer lors de forum leurs travails, mais aussi qu’elles aient la possibilité d’échanger leurs expériences par le biais de rencontres ou de conférence. Eludé par l’ensemble des pouvoirs politiques depuis des décennies, il faut restaurer ce dialogue dans sa légitimité et dans sa force.
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Il est aussi nécessaire que le fonctionnement et le rôle des associations soient repensés au plus au niveau pour que transparence, implication et surtout moralité soient injectés dans ce monde qui ne demande que la reconnaissance et l’équité. L’organisation de la concertation avant toute décision publique est capitale. C’est aux politiques d’assumer la responsabilité des décisions, mais il faut auparavant une réflexion partagée avec ceux qui seront les utilisateurs, qui assumeront les décisions prises. Il faut éviter à tout prix une réflexion de type « réforme des retraites » qui ne sert qu’à décrédibiliser le pouvoir et affaiblir l’Etat.
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L’Etat ne doit pas seulement être là pour verser des subventions ou aider des associations.
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Vaste chantier, vous en conviendrez
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Une idée particulière du fonctionnement et de l’aide aux associations
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Dans ma pensée, la définition de « subventions » et la formule « aider les associations » est assez particulière et n’engage que ma personne.
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J’ai toujours trouvé aberrant (et je continue de le trouver) de donner annuellement des subventions à des associations, subventions regroupant dans un melting-pot assez impressionnant, à la fois les frais de fonctionnements mais aussi des actions concrètes, des aides sociales, des projets à courts ou longs termes, des actions tellement variées.

J’ai toujours pensé (et je continue à le penser) que ces subventions devraient être attribuées systématiquement de deux manières, la première étant une subvention de fonctionnement, la seconde une subvention sur un projet/action clairement défini avec des objectifs intermédiaires quantifiables.

J’ai toujours cru (et je continue de croire) que les associations, peuplés de personnes passionnés et passionnantes, expertes dans leur domaine, doivent être traité avec des considérations où la politique ne doit nullement entrer en ligne de compte, bien au contraire.

Enfin, j’ai toujours milité (et je continue à militer) pour que la visibilité et la transparence soit totale aussi bien dans l’attribution que dans le suivi de ces subventions par le biais de critères stricts et d’une commission « au dessus de tout soupçon » pour le pilotage de ces attributions

Tout cela, je vais le développer dans les paragraphes suivants.

Petit bilan des aides associatives sur Vitrolles
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Après ma définition de ce que doit être une association et ma conception du travail avec les associations, passons à un bref examen des subventions qui ont été ou vont être versées aux associations vitrollaises dans le cadre de l’année 2010 par le biais de l’étude de la délibération de mars 2010 où les subventions aux associations ont été approuvées par le conseil municipal de Vitrolles..
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Première observation : Le montant global des subventions octroyé à 175 associations est de presque 1,7 M€, (1689837 euros pour être précis), en nette augmentation (+ 6,43 %) par rapport à l’année dernière qui avait vu une somme de 1587775 euros distribués à 217 associations. (- 19, 35 % d’associations mais 6,43 % de budget en plus)
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Deuxième observation : La répartition des subventions par grand groupe d’activités : Le premier poste est le sport avec 46,01 du budget associatif et 777500 euros. Le deuxième, assez loin derrière est le poste Santé/Action sociale avec 17,49 %, soit 295526 euros. Je veux bien concevoir que le sport est un élément moteur de notre société mais j’ai toujours trouvé cet écart assez symptomatique d’une société qui se cherche et cherche ses propres valeurs. Pour mieux appréhender la répartition des subventions par secteur, un graphique vaut mieux qu’un long discours.
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Troisième observation : comme l’année dernière, treize associations obtiennent au moins quarante mille euros de subventions et « pompent » 50 % de ces subventions (52,56 % de ce montant) Parmi ses treize associations, dix d’entre elles sont des associations sportives. Là encore, un petit tableau est plus instructif qu’un long discours.
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Quatrième observation : la ville s’est laissée une porte de sortie pour traiter les cas « oubliés » ou pouvoir plus simplement répondre à des actions non prévues et impromptus avec une somme rondelette de 152341 euros représentant malgré tout 9,2 % de ces subventions.
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Cinquième et dernière observation : Ces subventions représentent 2.23 % du budget prévisionnel de fonctionnement contre 2,18 % en 2009. Un montant global comparativement stable pour une action recentrée sur certaines associations bénéficiant ainsi de plus de moyens ou détriment d’un saupoudrage de l’aide. Une politique comme une autre qui s’explique peut-être pas l’absence de grandes échéances électorales à court terme (mais là, c’est mon esprit retors qui écrit).
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En guise de conclusion, je ne reviendrais pas sur certaines polémiques qui ont agité le microcosme vitrollais les années passées. On va essayer de tourner la page. Je me contenterais de dire que j’’espére que tout cet argent va entre les mains d’associations qui en ont réellement besoin et qui ont des actions significatives dans les domaines qui les concernent. Dans ce contexte, je me contente de souhaiter à toutes ces associations et aux bénévoles qui les font vivre de réussir dans toutes les actions qu’elles envisagent.
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Attribution des subventions
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S’agissant du financement des associations, il faut élaborer une définition législative de la subvention. Il faut pour les associations une visibilité de leur avenir, et cela ne peut se faire que dans le cadre de conventions pluriannuelles, évaluées, et que je propose glissantes. C’est-à-dire qu'au lieu d’avoir une période de trois ans, au bout de laquelle tombera un couperet, on aura une visibilité, avec l’expression d’exigences et une évaluation.

Cette pérennisation des crédits doit s’appliquer tout particulièrement dans le domaine de la formation, qu’il s’agisse des associations qui assurent une fonction de formation ou de celles qui ont besoin de former leurs bénévoles et leurs cadres.

Un certain nombre d’associations, qui sont en réalité les supports de politiques publiques et pas seulement le fruit de la vie associative spontanée, se plaignent du manque de dispositions juridiques qui leur permettent d’exercer pleinement leur action. La question se pose d'une évolution de leur statut et de la clarification de leur rôle. L’AVES, la MPE, Leo Lagrange, sont elles encore des associations alors qu’elles brassent des milliers d’euros et se substituent à une politique étatique déficiente.

Cette substitution se fait donc par le biais de l’attribution de ces fameuses subventions que tout en chacun attend comme le messie. Avant d’étayer mon propos, je précise tout de suite que je ne conteste pas du tout le bien fondé de l’attribution de ces subventions, bien au contraire, mais je récrimine sur la manière dont cela est fait.
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Comme nous l’avons vu, lors du conseil du 25 mars 2010, la ville de Vitrolles a voté des subventions aux associations d’un montant global, je le rappelle de 1 689 837 euros dont « 152 341 euros à prévoir ». Or, depuis le mois de septembre, tous les conseils municipaux ont été le théâtre d’octroi de subventions supplémentaires à des associations, octroi s’appuyant, dans tous les cas, sur des projets concrets que les associations ont présenté.
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Le fait que des subventions soient données sur la vue de projets concrets, construits et en passe d’être réalisé n’est pas fait pour me déplaire, bien au contraire. J’ai toujours clamé qu’ouvrir la tirelire aux associations sans poser des objectifs concrets ni instaurer une politique de résultats était tout simplement un moyen comme un autre de faire du clientélisme qui à terme ne pouvait nuire qu’aux associations attributaires et à la municipalité en son ensemble.
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Je suis intimement convaincu que la bonne marche des associations sur une ville ne peut se concevoir que un partenariat étroit basé sur des projets concrets. Une association se doit de présenter un ou des projets à la ville qui décidera de les soutenir ou pas, tout en explicitant clairement ses choix.
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Si une association veut monter un festival qu’elle chiffre à cinq mille euros, il me semble plus que judicieux que sa demande soit divisé en deux : une demande pour le fonctionnement de l’association (nous savons tous que sans subvention pour leur propre fonctionnement, la plupart des associations seraient voué à disparaître), une autre pour le festival, les deux demandes étant clairement dissociées.
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Ensuite, que ces premières subventions que je qualifie donc de « fonctionnement » soient versés aux associations est normal et que ce vote ait lieu en une seule délibération logique.
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Si j’en crois les trois dernières délibérations, Vitrolles semble se diriger vers l’attribution complémentaire de subventions par rapport à des projets présentés par ces mêmes associations, manière à la fois de vérifier la pérennité du projet et de responsabiliser l’association bénéficiaire.
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J’applaudis à deux mains cette décision que je réclamais depuis longtemps.
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Par contre, il est illogique que ces subventions passent en conseil dans le meilleur des cas quelques jours avant l’action, voire même après l’action. Ne serait-il pas préférable de concentrer l’associatif en une seule délibération, une fois pas an, votant à la fois les subventions de fonctionnement, les subventions de projets, les conventions ? Par cette manière de procéder, non seulement les élus auraient une vision d’ensemble des projets choisis pour la ville qu’ils gèrent mais aussi les associations ne seraient pas tributaire d’une délibération pouvant être remise aux calendes grecques suivant l’actualité.
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Alors que, d’après mes informations, les « subventions à projets » dont je parle dans ce papier; font l’objet des ces fameux 152.341 euros « à pourvoir », leurs attributions par petites touches sur plusieurs conseils donnent l’impression aux néophytes que le « trésor » municipal est un puits sans fin et qu’il suffit de demander pour obtenir.
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Enfin, question visibilité et traçabilité, cette multiplication, cet émiettement, ce délitement des actions associatives dans l’ordre du jour des conseils municipaux n’est pas la meilleure des options et des décisions prises pour rendre plus transparente cette mouvance si souvent mise au pilori.
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Pour terminer sur le volet associatif, je pense aussi qu’il est plus que nécessaire d’instaurer un « médiateur », « coordinateur », « comité d’arbitrage » … (quelque soit le nom qu’on lui donne) en charge d’harmoniser toutes les demandes, les projets, les litiges, les incompréhensions. Histoire d’éviter qu’une association quelconque dont la demande de subventions a été rejetée par les sports tente en catastrophe de se faire financer par la culture avant d’essayer en dernier recours de taper dans l’enveloppe du développement durable ! (Toute ressemblance serait pure coïncidence !)

Quelle aide matérielle ?

Quand on parle d’aider les associations, tout le monde pensent immédiatement au mot « subvention » avec tout ce que cela entraine. Or, dans ma réflexion personnelle, « aider les associations » n’est justement pas synonyme d’argent.

Même si je conçois et accepte très bien que le tissu associatif ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraiche, je pense qu’il est primordial qu’une aide à la fois technique et matérielle leur soit donnée.

Je m’explique : Nous savons tous que les municipalités ne sont pas au mieux question finance. Nous savons tous aussi que les associations, outre le besoin de subventions, ont aussi besoin de matériels pour leurs activités, matériel allant du prêt de locaux à la fourniture de barrières de protection en passant par les cimaises ou la fourniture de congélateur ! Très souvent aussi, faute de connaissance des possibilités techniques des municipalités, les associations se tournent vers des prestataires privés dans le meilleur des cas ou, le plus souvent, vers le bon vieux « système D » qui fait tant de chose pour elles.

Je suis intimement convaincu qu’il existe une solution médiane permettant aux deux structures (la municipalité et l’association partenaire) d’en tirer grand avantage, la première en limitant les subventions, la deuxième en trouvant un accès facile à du matériel pas toujours aisé à trouver.

Ainsi, toujours dans le cadre de la dissociation des moyens, je pense qu’il est important de mettre une structure (un agent territorial) ayant pour rôle de centraliser et répertorier les besoins matériels des associations pour les actions qu’elles génèrent et mettre, autant se faire ce peux, les moyens municipaux à leur dispositions.
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Quelques pistes à creuser
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Le rôle de la municipalité n’est pas seulement d’ouvrir le robinet des subventions. Elle doit aussi soutenir et initier leurs actions. Dans cette optique, je persiste à penser que trois axes doivent être privilégiés dans cette optique !
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Premier axe, soutenir les initiatives en créant un guichet unique aux associations, pour une véritable aide au montage des projets associatifs, que ce soit en les aidant à monter leurs dossiers où en optimisant les moyens matériels mis à leurs dispositions.
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Deuxième axe, favoriser et développer une politique de transparence et d’équité valorisant les réalisations. Ainsi la création d’une commission, d’un comité d’arbitrage associatif me semble une priorité pour une meilleure transparence des subventions. De même, toujours pour la transparence et l’équité, une sorte de grille de lecture, identique à toutes les associations, recensant à la fois les subventions, l’aide matérielle, les « coups de pouce », pourrait être mis en place de manière transversale dans les services municipaux pour une meilleure analyse et une meilleure optimisation des moyens.
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Enfin, troisième axe, il faut favoriser une Visibilité accrue grâce à une communication renforcée et homogène. Féru d’internet comme je le suis, je suis aussi intimement convaincu que cette communication passe obligatoirement par la création d’un portail Internet qui soit la vitrine du monde associatif vitrollais.
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Conclusion provisoire

A tort ou à raison, surtout depuis une certaine affaire ayant touchée le Conseil Régional, le citoyen lambda est persuadé que l’aide aux associations n’est que l’émanation d’un certain clientélisme politique. Au plus ont est aidé, au plus on est proche des collectivités locales, au plus l’action associative est sujette à caution.
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Nous savons tous que globalement ces affirmations sont fausses mais nous connaissons aussi tous combien les rumeurs sont difficiles à combattre.
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Dans ce contexte, j’ai toujours milité à la fois pour plus de transparence, plus de moralité et moins de conflit d’intérêt dans le cadre associatif. J’ai toujours milité pour que les frais de fonctionnements des associations soient dissociés des demandes de subventions pour des actions spécifiques. J’ai toujours milité pour la séparation des rôles et des pouvoirs. Où l’on est élu, où l’on fait parti du monde associatif mais pas des deux à la fois.

C’est ma vision des choses, une vision utopique, j’en ai conscience, mais je l’assume.
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Que les associations reçoivent des subventions de fonctionnements chaque année de manière presque automatique, pourquoi pas. Mais qu’elles procèdent à des demandes séparées concernant le festival qu’elles veulent monter, le concert qu’elles veulent accueillir, l’action sociale qu’elles veulent mettre en place.
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Qu’une sorte de contrat soit alors passé avec elles, que des objectifs soient fixés, et qu’une cellule la plus indépendante possible soit chargée de l’évaluation et que l’analyse faite serve au moment des demandes ultérieures de subventions.
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Enfin (et surtout, devrais-je dire), que nos élus cessent d’avoir des postes de responsabilités dans les associations à laquelle ils appartiennent. Le mélange des genres n’a jamais favorisé une meilleure perception de la politique, bien au contraire, et j’en connais beaucoup qui sont dans ce cas là !
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La moralisation de la politique passe par de tels actes citoyens.
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vendredi 3 décembre 2010

Réflexions : révision du planning

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Vendredi 3 décembre 2010 :
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Le télescopage vie publique, vie privée, vie professionnelle a été douloureux cette semaine. Des événements imprévus ont très fortement perturbé, depuis huit jours, mon emploi du temps qui ressemble, pour cette semaine, à celui d’un routier installé dans les Cotes d’Armor ! Plein de ratures, annulations, rajouts et empêchements.

Plus sérieusement, vous aurez compris qu’aujourd’hui, je ne mettrais pas en ligne le chapitre sur les associations, chapitre entrant dans le cadre de mes « réflexions subjectives sur Vitrolles ». Je le publierais donc vendredi prochain.

Je profite de ce court post pour vous dire que, toujours dans le cadre de la publication de ces réflexions, bénéficiant enfin d’une semaine de vacances entre Noel et le Jour de l’An, je ne publierais pas non plus d’article de réflexions sur ce sujet spécifique cette semaine là.

Je vous pris de m’en excuser.

Voici donc le nouveau planning concernant ces « Réflexions subjectives sur Vitrolles »
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Déjà publié :
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00 - Présentation / introduction


13 - Ville touristique- Vendredi 17 décembre
14 - Le rôle de l’élu - Jeudi 23 décembre
15 - Les relations avec les collectivités - Vendredi 7 janvier 2011
16 - Le Grand Marseille - Vendredi 14 janvier
17 - Quelles commémorations - Vendredi 21 janvier
18 - Le Stadium - Vendredi 28 janvier
19 - La Poste - Vendredi 4 février
20 - Les hautes technologies dont l’ADSL- Vendredi 11 février
21 - La pollution visuelle - Vendredi 18 février
22 - Conclusion à cette aventure - Vendredi 25 février
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vendredi 26 novembre 2010

Culture : sujet brulant pour notre ville

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Vendredi 26 novembre 2010 :
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La suite de mon travail sur Vitrolles avec aujourd’hui au programme la culture. La culture à Vitrolles, à une certaine époque, on aurait dit que je faisais de la provocation. Mais il n’en est rien. Je vais tenter de donner quelques pistes de travail. Si vous voulez lire les autres sujets abordés, je vous propose de cliquer sur le lien suivant : « réflexions subjectives sur Vitrolles ».
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Petit avertissement liminaire : l’ampleur du sujet, le passé de Vitrolles, la situation locale, mes propres engagements, les rebondissements incessants du monde culturel me font penser qu’avant même que j’ai terminé mes « réflexions subjectives sur Vitrolles », j’aurais eu de nombreuses occasions d’intervenir de nouveau sur ce sujet brulant. Je pense donc qu’à la fin du projet, je rajouterais quelques réflexions spécifiques à la culture !
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Qu’est-ce que la culture ?

« La culture n'est pas un luxe qui vient après le nécessaire » (François Bayrou)
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En sociologie, la culture est définie comme « ce qui est commun à un groupe d'individus » et comme ce qui le « soude ». Ainsi, pour une institution internationale comme l' UNESCO, la culture c’est : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vies, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Ce « réservoir commun » évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer.
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Par abus de langage, on utilise souvent le mot « culture » pour désigner presque exclusivement l'offre de pratiques et de services culturels dans les sociétés modernes, et en particulier dans le domaine des arts et des lettres. Et c’est de cet abus de langage dont je vais parler aujourd’hui.
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Réflexions générales sur la culture
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La culture est une des dimensions primordiales de l'épanouissement des êtres humains. C’est une dimension essentielle des sociétés, de leur identité, de leur projet collectif commun.
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A cause de cette dimension, la culture ne peut pas être un simple chapitre d'un programme politique. Elle peut être considérée comme la clef de voute d’un projet de société. Elle est l’élément le plus important. C’est un constat inébranlable. Dans cette optique, une constatation s’impose : il ne suffit pas que la culture touche uniquement les privilégies, il faut qu’elle atteigne aussi ceux qui n’ont pas eu la chance d’être initié. Pour être provocateur, elle ne doit pas seulement être réservée à un petit cercle de privilégiés dans une bastide excentrée et coupée de notre ville. Elle doit être au cœur de notre vie.
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Selon François Bayrou « La pire des fractures est la fracture culturelle ». Je partage entièrement cette vision. Il n'y a pire fracture que cette fracture qui amène la culture à se rendre aux contingences de la société marchande ou pire, aux contingences de l’élite. Elle est l'une des composantes les plus importantes d'un projet pour une ville, que cette ville s’appelle Paris ou … Vitrolles. Elle va favoriser la cohésion sociale et citoyenne par son action. De l'enfant à l'école au citoyen dans la cité, tout doit être mis en œuvre pour que la culture soit le lien et le bien commun.
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Le rôle d’une municipalité responsable est d’œuvrer avant tout à la transmission et au partage de la culture. C’est œuvrer aussi à sensibiliser et à accueillir toutes sortes de publics, de penser à des lieux qui ne soient pas tant figés dans des labels mais ouverts sur la cité et aux artistes, porteurs de projets innovants qui encouragent le croisement des disciplines et des genres, adaptés aux nouvelles technologies.
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La culture se doit être un des moteurs d'une municipalité responsable. La culture se doit d'être le reflet de tous les citoyens. La culture se doit d'être accessible à tous, y compris du profane. La culture se doit d'être créative et se doit d'être soutenue par les pouvoirs publics.
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Enfin, hip-hop comme musique classique, théâtre comme opéra, cinéma comme parade de rue, café philosophique comme librairie, sont les mêmes facettes d’une même philosophie que l’on nomme culture.
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Par contre, on peut tirer de cette première approche deux constatations qui ne sont pas des plus réjouissantes, loin s’en faut.
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Paradoxalement, alors que les collectivités territoriales et l’Etat, investissent dans la culture des sommes très importantes en regards des autres pays civilisés, la fréquentation de la culture au sens large du terme est inférieure à ces même pays. Il serait intéressant de réfléchir à cette disproportion mais ce n’est pas le sujet de la présente étude.
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Alors qu’en France le nombre de spectacles produits s’est fortement accru depuis une dizaine d’années, le public ne s’est pas renouvelé et élargi en conséquence. Vitrolles ne fait pas exception à cette règle : des spectacles certes, mais où l’on retrouve toujours les mêmes personnes. Une sorte de microcosme !
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Un passé culturel agité

Lorsque Vitrolles, au début des années 70, a quitté son statut de village pour se transformer en ville nouvelle, elle a eu le privilège d’être un territoire d’expérience culturelle ouvert sur l’extérieur avec des équipements neufs et performants. Chaque quartier disposait d’une offre importante, renforcée par une vie associative bouillonnante à une époque où la culture était forcement un moteur de la société.
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Fontblanche fut le phare de cette époque en accueillant le Centre méditerranéen du cinéma, en installant des ateliers d’artistes, en développant des partenariats avec des troupes théâtrales, en hébergeant la FRAC ou des studios d’enregistrements. Fontblanche vit aussi naitre Primavera (qui, depuis, est devenu la Fiesta des Sud à Marseille). Nous sommes donc en présence d’un haut lieu culturel départemental donc.
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En dehors de Fontblanche, au centre-urbain, le cinéma d’Art et d’essai avait pignon sur rue et le Sous-marin attirait comme un aimant tous les groupes musicaux existant dans la région.
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Une vie bouillonnante exceptionnelle qui se prolongea jusqu’à la fin des années 90 et l’arrivée du couple Mégret à la tête de notre ville.
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En quelques mois, la situation culturelle de la ville fut bouleversée. Le Sous-marin et le cinéma furent rapidement fermés sous des prétextes contestables et contestés.
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Le Stadium, joyaux de la ville, contesté du point de vue architectural, mais encensé du point de vue du spectacle, fut abandonné à la suite d’un attentat qui le priva d’énergie et de la non volonté de la municipalité de le relancer (non volonté, il faut l’avouer, aggravée par l’absence d’aides financières).
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Les bibliothèques de la ville furent soumises à la fois à une politique d’achat contestable et à une politique de présentation que l’on peut assimiler à de la censure. Seule persista, fut soutenue et développée à l’extrême, une culture identitaire provençale dont on peut légitiment se demander jusqu’à quel point elle ne servait pas de simple paravent culturel à une municipalité à la dérive.
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L’arrivée à la tête de la mairie de Guy Obino en 2002 changea radicalement la donne mais le constat fait à ce moment là est accablant : Non seulement la culture été laminée sur Vitrolles mais en plus la gestion de ce secteur a pris un retard difficilement rattrapable.
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Tout est à refaire désormais !
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Ma vision de la situation actuelle sur Vitrolles
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Depuis trente ans, Vitrolles a toujours eu un rapport conflictuel avec la culture. Que ce soit sous l’époque Anglade avec la construction du Stadium qui avait pour but d’être le « Temple » de la culture, l’accueil des premières Fiesta des Sud à Fontblanche, sous l’époque du couple Megret avec la disparition du « Sous-marin », les concerts de rock identitaires et l’appui plus que marqué aux organisations provençales ou sous Obino, grand amateur de musique de chambre, avec le saupoudrage culturel auquel il nous avait habitué pour satisfaire tout le monde lors de son premier mandat et la culture transformé en chantier de travaux publics pour son second mandat.
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L'analyse de la situation culturelle sur Vitrolles permet de tirer une première constatation : A trop vouloir satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne. Ou bien, pour être beaucoup plus précis, les éternels râleurs râleront mais ils auront raison sur quelques points.
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La municipalité a choisi l'option de satisfaire un plus grand nombre. Elle a multiplié les actions, les spectacles, les encouragements. C’est une option des plus louables que je soutiens, pleinement mais pour une raison sur laquelle je reviendrais plus loin, elle donne l’impression de le faire, sans unité ni réelle ambition pour notre ville. Cette impression est accentuée par le fait qu’elle a éparpillé ses actions et que l’on peut difficilement trouver, au premier abord, non seulement un fil conducteur à cette action mais aussi une visibilité adéquat, visibilité qui est totalement inexistante dans beaucoup de proposition. Son projet phare « exile » la culture en périphérie de la ville, dans un lieu excentré, alors qu’elle devrait être au cœur de notre cité. J’emploie un verbe fort comme « exiler » volontairement pour faire réagir et mieux appréhender l’un des problèmes de notre cité.
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Sans remettre nullement en cause la destination culturelle de Fontblanche, qui en plus doit être développée, une réappropriation de la ville par la culture doit être effectuée pour permettre à tous d’y avoir accès et d’y trouver sa place. Nous verrons les pistes préconisés pour y arriver mais, pour faire court, je dirais qu’encore une fois le problème de la communication est au cœur du combat.
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Les problèmes d’infrastructures vitrollais
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Je ne vais pas revenir sur une période noire de notre histoire. Je dirais simplement qu’à la suite de cet épisode, tout était à refaire. Pourtant, malgré le travail accompli qu’il est hors de question de nier ou d’occulter, un énorme chemin reste à accomplir.

Après six années d’un long travail de fond et de reconstruction, une série noire a frappée notre ville mettant les infrastructures culturelles en péril. Pour mémoire, je rappelle que successivement nous avons eu :
La fermeture de la salle des fêtes
La fermeture du théâtre de Fontblanche à peine rouvert,
La fermeture de la salle Mandela,
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Dans le premier cas, la fermeture était prévue de longue date puisqu’il s’agit d’une volonté municipale de détruire la vieille salle des fêtes vétuste et obsolète pour la remplacer par une nouvelle salle à la pointe du high-tech.
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Dans le deuxième cas, la fermeture en urgence pour des raisons de sécurité a surpris tout le monde, d’autant plus surpris que la rénovation venait d’être terminée. Il s’est avéré que des malfaçons sur lesquelles je ne m’étendrais pas, ont entrainé cette fermeture d’urgence et le lancement d’un nouveau plan de rénovation. Mais, en attendant, le constat est là : le théâtre est encore fermé pour de longs mois.
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Dans le troisième cas, il s’agit de ruissèlements qui ont fait de gros dégâts. L’imbroglio juridique en découlant risque de nous priver de cet espace à vocation d’exposition pour encore de longs mois.
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Ces trois fermetures, non pas pour quelques jours, mais toutes pour de très longs mois pour ne pas dire des années ont fragilisé l’accueil et l’offre culturelle même si le chapiteau de Kiffa a été construit pour permettre un certain fonctionnement durant cette période. Mais ne nous leurrons pas : l’offre culturelle de Vitrolles est forcement réduite en l’absence de structure ad-hoc.
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Je rappelle que la réouverture du théâtre est prévue pour le premier trimestre 2012, la salle des spectacles devrait être livrée milieu 2013 et la médiathèque au premier semestre 2013. Quant à l’Espace Mandela, c’est une autre histoire.
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Parlons médiathèque
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A propos des équipements culturels, la ville a donc acté la construction d’une médiathèque sur un site jouxtant probablement le quartier des Pins nouvelle mouture pour pouvoir bénéficier des aides liées au CUCS. Je serais mal placé de dire quoique ce soit sur cette construction, la ville manquant dramatiquement de ce type d’équipement. Je ne m’étendrais pas non plus sur la polémique soulevée par l’opposition concernant le montant estimé des travaux, pour mémoire quatorze millions d’euros. On ne peut comparer que ce qui est comparable et la médiathèque de Martigues n’est pas comparable avec le projet vitrollais.
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Toutefois, je suis malgré tout un peu inquiet mais pas sur ce sujet là, plutôt sur ce qu’on appelle en général des victimes collatérales.
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En effet, au moment même où ouvrira la nouvelle médiathèque, les bibliothèques Georges Sand et Georges Brassens seront fermées. Même s’il est difficile de nier que ce regroupement sera plus fonctionnel, il me semble pour ma part peu judicieux dès le moment où aucune structure de remplacement n’existe. Car, il est aussi difficile de nier que ces deux équipements étaient nécessaires pour la vie des quartiers où elles sont implantées et plus particulièrement la bibliothèque Georges Brassens.
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La bibliothèque de La Frescoule est un lieu de vie important pour ce quartier et un point d’accès facile pour les scolaires qui viennent souvent y étudier. Il est à l’ordre du jour que des équipements soient toujours disponibles en ces lieux mais à l’heure actuelle personne ne sait de quel type. Ce qui est sûr, c’est que ce ne seront pas des équipements de type bibliothèque. Or, ces bibliothèques sont très souvent utilisées par les collégiens et les lycéens comme salle d’étude, ne disposant pas de lieu adéquat chez eux.
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Il me semble donc vital qu’un équipement de type médiathèque ou bibliothèque perdure dans ce quartier de la ville, ne serait-ce que pour permettre aux jeunes des quartiers sud de bénéficier d’un lieu calme pour étudier.
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Fontblanche, une vraie réhabilitation
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Il ne fait aucun doute que l’ensemble architectural composant le Domaine de Fontblanche, comprenant à la fois le parc s’y rattachant et la vieille maison de maître, fait parti du patrimoine vitrollais. Pour cette seule raison, il est de notre devoir de le conserver, certainement pas en l’état, mais pour le moins en le réhabilitant, et même pour certaines de ses parties en urgence.
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Je sais que cette réhabilitation est à l’ordre du jour. Lors de la présentation du budget prévisionnel pour 2010, le premier adjoint de Vitrolles, Jean-Claude Mondoloni, s’est amusé à parodier Prévert en nous énumérant les grands travaux prévus sur l’agenda de l’année en cours. Dans cette longue énumération, coincé entre la réfection du parvis de l’Hôtel de Ville et la mise en conformité des feux tricolores, le lancement de travaux de réhabilitation de Fontblanche était à l’ordre du jour. Pas de précision sur la nature exacte des travaux de réhabilitation mais une volonté évidente de lancer le chantier.
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Une bonne chose plus que nécessaire si l’on y pense sans parti pris, sans a priori politique, mais avec la seule ambition du bien des vitrollais.
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Oui, vraiment, il y a de quoi faire avec ce domaine dès le moment où on veut bien s’en occuper car cette réhabilitation a été rendue nécessaire par l’état de certains bâtiments (comme la maison du meunier), par les déboires survenus à certains de ses équipements (comme le théâtre) et par les objectifs avoués pour ce lieu (comme un centre culturel à vocation départementale).
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Maintenant, à y regarder de plus près, je pense que plutôt que d’envisager une réhabilitation au coup par coup et surtout sans plan global d’ensemble (par exemple d’abord le théâtre pour relancer les spectacles puis l’année prochaine les bâtiments annexes pour les destiner aux pécheurs et chasseurs (vraiment au hasard), puis l’esplanade (pour la transformer pourquoi pas en parking), il serait probablement plus judicieux de réfléchir dans un premier temps à la destination véritable de cet ensemble puis de lancer les travaux en adéquation avec l’objectif final.
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Après avoir été longtemps en désaccord avec lui sur le plan des objectifs culturels, je partage sur ce sujet entièrement l’avis de notre adjoint à la culture, Henri-Michel Porte qui défend l’idée de donner un objectif à la totalité du Domaine de Fontblanche puis de faire des travaux en adéquations avec ces objectifs plutôt que de tronçonner le domaine en plusieurs petits travaux avec un objectif différents pour chacun des tronçons.
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Il faut une vision globale pour ce lieu. Le centre des cultures méditerranéennes n’est pas forcement ce que je souhaitais personnellement mais ce projet à l’énorme avantage d’exister et surtout de se fondre dans d’autres projets à vocations internationaux comme Marseille Provence 2013.
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Donc, pour terminer, je n’ai qu’un seul souhait pour ce lieu : que la dimension culturelle du lieu soit prise réellement en compte en dédiant 100 % de son espace à cette vocation. Il est par exemple aberrant qu’une partie du matériel municipal soit stockée dans cet espace au détriment des activités culturelles s’y trouvant.
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Et surtout, encore une fois je le répète : pas de découpe dans le projet mais une vision d’ensemble !
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Je voudrais aussi revenir sur un aspect souvent ignoré du lieu mais que j’ai, pour une fois, entendu lors de la dernière commission culturelle à laquelle j’ai participé : je veux bien entendu parler des abords du Domaine de Fontblanche.
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Je trouve désolant l’aspect extérieur de ce domaine, ce vaste espace de terre battu s’étendant de la maison de maître à la maison de quartier de la Frescoule, transformé en champs de boue à la moindre pluie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que non seulement l’aspect est peu engageant mais en plus on ne se doute pas que l’on arrive sur le haut lieu de la culture vitrollais. A moins de disposer d’une bonne paire de lunette pour lire le petit panneau annonçant le lieu, rien, j’écris bien rien, ne laisse supposer la destination de ces bâtiments. Je suis intimement convaincu que la réhabilitation de Fontblanche passe aussi et surtout par la réhabilitation de cet espace.
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Comme pour Fontblanche, d’autres bâtiments à vocation culturelle manquent cruellement de signalétique. Un gros effort doit être fait en ce sens.
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Le cinéma « Les lumières »
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Petit à petit, à force de persévérance, notre cinéma, le glorieux cinéma « Les Lumières », est devenu un élément incontournable et moteur de la vie culturelle vitrollaise. Mieux, il en fait l’actualité !
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Rouvert le 6 octobre 2004 après les sombres années Mégret, il a acquiert peu à peu une notoriété et une reconnaissance non usurpée, non seulement du monde du septième art, mais aussi de tous ce qui compte dans le monde culturel local et buccho-rhodanien..
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Avant d’entrer dans le vif du sujet, je rappelle quelques faits concernant le cinéma « Les lumières »
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Nous sommes en présence d’une Régie municipale personnalisée qui gère un espace comprenant trois salles de cinémas d’une capacité totale de 395 places. En tant que telle, des conventions d’objectifs, de moyens et de personnels sont passées avec la municipalité.
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L’objectif fixé par la mairie est de maintenir un prix attractif, en l’occurrence quatre euros pour cinquante mille entrées annuelles. En contre partie, la mairie met la main à la poche en finançant le différentiel entre le prix imposé et le prix d’équilibre (estimé à huit euros la place), octroyant donc une subvention de deux cent mille euros à la structure (50.000 x 4 euros). En outre, elle détache à la régie quatre employés municipaux à plein temps pour une durée de trois ans renouvelable.
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Enfin, la municipalité a décidé de mettre au niveau les moyens de projections en équipant le complexe d’un projecteur numérique (qui permet entre autre de diffuser aussi des films en 3D). Pour cela, elle met la main à la poche à une hauteur de quatre vingt mille euros, trente mille en subventions, cinquante mille en avance de recettes.
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Alors, est-ce que tous ces investissements valent ils le coup ? Pour ma part, je pense que oui quand je constate le résultat :
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Un classement « Art et essai », trois labels « recherche et découverte », « Patrimoine et répertoire » et « Jeunes Publics », une dizaine de films diffusés par semaine et l’objectif chiffré atteint et même dépassé en 2009.
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En 2009, le cinéma a fait 51512 entrées dont 50400 payantes, ce qui sous entend une progression de 10.2 %, et mille cinq cents abonnées.
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Voilà pour les faits bruts.
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Alors, maintenant, la question se pose visiblement pour certain de savoir quoi faire de ce merveilleux outil qui, à mon humble avis, n’a nullement besoin d‘être remis en cause. Car, comment interpréter la question, pas si anodine de cela, de l’opposition lors d’un récent Conseil Municipal : « Combien faudrait-il d'entrées pour que les comptes du cinéma soient à l'équilibre ? »
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En posant cette question, l’opposition visiblement ne veut pas d’un cinéma « subventionnée mais un cinéma se suffisant à lui-même. Or, par cette simple hypothèse, c’est la remise en question totale de la culture sur notre ville, mais aussi d’une manière générale, la remise en question de la philosophie même de la culture et de l’exception française.
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En plaçant notre cinéma dans une logique libérale ou recettes et dépenses sont étroitement liées, l’opposition propose donc à la fois un désengagement municipal de cette structure et un accroissement des recettes (et donc du prix des places) de manière significative. Dans ce contexte, la direction des Lumières sera tentée de se tourner vers les blockbusters pour assoir ses comptes plutôt que vers les films plus intimistes qu’elle favorise actuellement.
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Au-delà de cela, plutôt que de se risquer dans des paris osés (mais au combien réussis) comme les soirées thématiques, le festival du polar, les rencontres théâtres-cinéma, n’auront-ils pas la tentation de faire du « profit », de faire « comme les autres » ? Avec tous les risques que cela comporte car je ne vois pas Les Lumières sortir vainqueur d’un affrontement avec les multiplex et surtout celui de Plan de campagne.
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Par cette question, l’opposition a démontré que seule une logique « libérale » peut être envisagée pour le cinéma et, par extension, pour la culture. Chose peu concevable à mon humble avis. Je me sens beaucoup plus proche de l’idée d’un cinéma d’art et d’essai se mettant à la disposition de tous les vitrollais que d’un cinéma usine qui déverse les séances au rythme stakhanoviste d’une usine en plein rendement. Sans oublier le pop-corn dont le prix est exponentiel avec la taille des salles.
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Il y a quelque chose d’inhumain et de déshumanisé dans les multiplex qui me laisse à chaque séance sur ma faim. Le coté humain aussi bien par la taille que par l’accueil et la compétence me convient beaucoup plus.
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Je suis intimement convaincu que notre cinéma possède, non seulement un avenir radieux, mais pourrait aussi faire encore mieux en terme d’affluence si son environnement était favorisé.
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Et à ce propos, je reviens pour la énième fois sur un sujet qui me tient vraiment à cœur. Je propose à la mairie de mettre à l’ordre du jour la rénovation de la Place Gaufreton, vous savez, celle que tous le monde appelle le parking de la Poste. Le coté sordide de cette place le soir est un « repoussoir » aussi bien pour le cinéma que pour les rares commerces s’y trouvant. Une petite réorganisation du parking, quelques bacs à fleurs, un espace un peu plus piétons devrait suffire à changer l’aspect de cette place et donner plus envie de venir s’y garer pour aller au cinéma ou, pourquoi pas, au « nouveau » pub musical s’y trouvant.
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Ce n’est pas une autre histoire, mais tout simplement … un spin off !
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Angoulême en exemple
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Dans mon optique, comme je l’ai indiqué par ailleurs, l’offre proposée par les associations et la municipalité à l’intention des habitants de Vitrolles est déjà suffisamment variés pour que je ne propose pas quelque chose de supplémentaire sur ce créneau là. Théâtre, lecture, cours de chant, poésie, ateliers d’écriture, club photo, peinture, j’en passe et des meilleures, l’offre est pléthorique.
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Par contre, je persiste à penser qu’il manque un élément vraiment fédérateur de portée au minimum régional dans ce paysage culturel, un élément qui transcende les genres, les délégations et les quartiers. Le plus difficile à obtenir en quelque sorte.
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Vous allez croire que je radote mais je vais reprendre l’exemple de la ville d’Angoulême et de son festival de la bande dessinée, ville et festival que j’ai été amené à trop connaitre dans une autre vie.
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Angoulême, ville d’environ 43000 habitants, ressemblant par bien des points à Vitrolles, s’est doté d’un festival de bandes dessinés de renommés internationale. Je ne veux pas prendre ce festival en lui-même, mais la manière de travailler et de raisonner. Quand je constate ce que des villes de moyennes importances comme Angoulême ont réussi à faire, je me dis : « pourquoi pas Vitrolles ! ».
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Je m’explique sur le cas d’Angoulême : voici une ville de même taille qui nous qui organise un événement culturel de renommé mondiale en s’appuyant sur toute une ville. Si je ne peux nier que les collectivités territoriales participent avec des moyens important à l’organisation de cette semaine de festivités, les sponsors privés ne se font pas prier et surtout, les initiatives locales ne sont pas en reste. La totalité de la population de la ville est tournée vers cet événement et y participe d’une manière ou d’une autre. Pas un magasin, pas un balcon qui ne soit pas décoré. Pas un seul restaurant sans sa petite exposition, pas un seul espace public sans une performance artistique.
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Ainsi, lors de la cuvée 2010, en une semaine, la ville a abrité, de manière officielle ou surtout de manière non officielle, pas moins d’une centaine d’expositions (j’ai bien écrit une centaine !), une cinquantaine de concerts en salle (La nef ou les salles de bar), une centaine de performances artistiques en live, la projection d’une douzaine de film dédiés, quatre vingt trois conférences, une douzaine de spectacles de rue et surtout près de 300000 visiteurs. De cet inventaire à la Prévert, l’organisateur du festival en revendique environ 10 % (la plupart des dédicaces, une dizaine d’exposition, dix conférences et un concert). La totalité des autres prestations ne sont que des initiatives locales portées par des citoyens de cette ville.
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Chaque angoumois a compris que participer ne peut lui être que bénéfique et se fait un point d’honneur à participer. La ville se contente, pour la plupart de ces manifestations, à fournir un label « festival d’Angoulême » et éventuellement une aide technique comme prêter des tréteaux ou des barrières.
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Et au final une magnifique réalisation aussi bien sur le plan culturel que sur le plan communication. Je suis intimement convaincu que ce que réalise Angoulême, Vitrolles peut le faire, non pas le transposer purement et simplement, mais l’adapter à notre réalité, avec nos moyens et nos objectifs.
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Vitrolles en grandeur

Donc, pour reprendre mon raisonnement, je trouve que ce qu’il manque à Vitrolles est un événement ou chacun puisse participer à sa manière, un événement qui se décline de toutes les manières possibles et qui soit le phare de notre ville.
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Transposons donc cet exemple charentais sur notre bonne commune de Vitrolles. Bien évidemment, je n’ai pas la prétention de me mesurer à Angoulême et ses plus de trente ans d’existence, mais étudions un peu en quoi elle peut nous servir d’exemple.
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Dans mon esprit, deux axes de travail existent actuellement avec deux possibilités bien distinctes sur un projet et une action déjà existante.
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On évoque l’idée d’un « festival de la Méditerranée ». Pourquoi ne pas envisager d’intégrer les communautés de Vitrolles dans ce festival et en multipliant les spectacles produits par ces communautés (ou par les associations vitrollaises les représentant) et en regroupant le tout sous le label « festival de la Méditerranée » ?
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Autre exemple plus en rapport avec mon propos avec le cinéma Les Lumières organise l’année prochaine son deuxième festival du polar. A son habitude, Matthieu Labrousse ne voit pas les choses uniquement confinés à son cinéma. Il élargit l’offre à une rencontre avec un auteur de polar, des concerts et un rencontre théâtrale. Une grosse machine mais une offre qui pourrait être encore plus améliorée.
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Or, cette offre est dans la directe ligne de ce que je préconise : des rencontres transversales centrées sur un événement culturel particuliers. Mais je pousserais encore plus loin le raisonnement. Le cinéma « Les Lumières » est localisé en plein cœur du centre urbain à proximité de restaurants et d’un bar musical. L’espace culturel Georges Sand (et sa bibliothèque) n’est pas loin, tout comme un vaste parc et une grande place piétonne.
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Pourquoi ne pas envisager des animations de types expositions à la mairie et dans le hall de Georges Sand, des rencontres avec des auteurs (mais pourquoi pas des acteurs du monde du polar comme des sociologues, des policiers, des juges, des éducateurs ou d’anciens détenus) ? Pourquoi ne pas envisager dans les restaurants des repas thématiques avec « murder party » à la clef ? Pourquoi ne pas envisager des concerts couplés avec le festival ? Pourquoi ne pas envisager la production de court-métrage policiers via Vatos-Locos ?
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Toutes ces actions pourraient être reprises sous le terme générique du « festival du polar » et multipliés sur tous le territoire de la commune pour plonger, au final, toute la ville dans cette activité.
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Mais il existe un gros point noir à ma proposition : c’est que dans mon esprit, ces animations doivent être initiées non par les porteurs du festival mais par les acteurs de la vie vitrollaise, le qualificatif « acteur » sans ce cas précis désignant tout porteur de projet pouvant s’intégrer dans cette animation. Toujours dans ce cas précis, la mairie ne serait que le partenaire d’une action culturelle de grande envergure qui ne pourrait qu’être bénéfique pour notre ville.
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Je dois avouer que j’ai dans mes nombreux cartons une idée de ce type mais le manque de temps m’a empêché jusqu’à présent de l’initier. Mais je ne suis pas contre l’idée de l’adapter à un autre sujet que le mien.
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Une plus grande coordination culturelle
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Pour avoir assisté à plusieurs conseils municipaux, pour participer à une commission sur la culture, pour m’être rendu à plusieurs « animations » proposées par la municipalité, j’ai été amené à constater un fait curieux : une partie des manifestations culturelles se déroulant sur le territoire de la commune ne sont pas portées par la délégation de la culture mais par d’autres délégations, comme celle de la politique de la ville par exemple, et pour ne citer que la délégation la plus emblématique.
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Sur le fond, la chose n’est pas choquante, loin de là. Elle démontre simplement que chacune des délégations composant la municipalité prend au sérieux la culture et l’intègre comme vecteur de travail dans son domaine de prédilection.
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J’ai aussi remarqué que, le plus souvent, cette « immixtion » se faisait dans le domaine très particuliers de l’événementiel. Pourquoi pas. Rien à redire pour les concerts organisés aux Pins dans le cadre du CUCS ou, durant l’été, pour les Festines organisées aux Marettes. Toutefois, ce qui est curieux c’est, alors que nous sommes sur ce que je qualifie personnellement d’action culturelle, cette même délégation ne soit concernée qu’en marge des événements. Pire, il arrive parfois que la délégation à la Culture ne soit au courant que tardivement, voire même après coup, des événements culturels initiés par les autres délégations.
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Dans le même ordre d’idée, même si le lien peut sembler tenu au demeurant, lors de l’attribution des subventions aux associations, combien d‘association à caractère culturel sont dans les dotations d’autres délégations ? Je le reconnais, certaines le sont volontairement pour pouvoir élargir l’enveloppe budgétaire. Par contre, d’autres ayant été « retoquées » par la culture, tentent leur chance sous d’autres délégations. Et parfois gagne le jackpot !
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Je connais ainsi le cas d’au moins une association présentant un projet à la délégation de la culture qui le refuse parce que mal monté ou pas assez étayé, qui le représente à une, deux ou trois délégations différentes, jusqu’à obtenir l’aval de l’une d’entre elle. C’est de bonne guerre mais est-ce raisonnable ?
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Remarque stupide concernant ma conception de la culture : les expositions concernant la biodiversité actuellement présentées sur notre territoire ne sont pas seulement des expositions ayant trait à l’environnement et au développement durable, ce sont aussi des expositions à caractère culturel et il est dommage qu’elles ne soient pas non plus reprises en tant que telles.
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Je pense qu’il est urgent qu’une transversalité soit créée au sein des équipes municipales. Elle permettrait de rendre plus efficace l’action de la municipalité tout en favorisant la crédibilité et la visibilité de la politique culturelle de la ville.
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Il me parait donc aussi important que la plaquette recensant les manifestions culturelles reprennent TOUTES les manifestations pouvant être rattachées à la culture, quelles que soient leur délégation d’origine. L’événementiel ne doit pas s’arrêter aux portes de chaque délégation, mais bel et bien transcender les clivages. C’est une nécessité !
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La création en ligne de mire
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La création artistique doit être soutenue. Il en va de notre essor culturel et de la force de notre société. Ce qui a permis ces dernières années à notre création d’être à la fois de premier plan et foisonnante, c’est que l’émancipation des contingences que tout créateur doit atteindre pour pouvoir pleinement se livrer à son art a été permis par notre système.
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Je suis intimement convaincu qu’il est faux de penser que l’appel au mécénat d’état est un abus. Ce qui l’est, c’est la manière actuelle d’y arriver, faite de faux semblants et de « fraude » connus mais non dénoncés car n’ayant pas de véritable système de remplacement répondant pleinement et uniquement aux objectifs assignés. Il est urgent de réformer tout le système d’aides, de subventions, de statuts (je pense plus particulièrement aux intermittents) pour rendre plus transparent ce secteur et lui donner enfin l’autonomie dont il a besoin.
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Il en va de notre culture !
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En quoi une collectivité territoriale comme une commune peut intervenir dans cette création ?
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Etant en contact direct avec les artistes , ayant une vision plus « perçante » que l’Etat qui lui est un véritable mastodonte, les municipalités se retrouvent donc à la charnière de la création et peuvent être à la fois le premier moteur de la reconnaissance culturelle et le premier soutien à des processus créatifs, que ce soit en soutenant des collectifs d’artistes ou en promouvant des artistes en devenir par le biais d’expositions. Ce premier est important pour la création et ne doit pas être laissé à l’abandon.
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La ville devra donc faire le juste milieu entre le soutien aux créateurs et la promotion d’artistes déjà confirmé.
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Enfin, pour terminer ce volet « création », le mécénat institutionnel est une chose mais il ne faut pas oublier non plus le mécénat privé. Et, à ce niveau là, une municipalité a un rôle important à jouer en présentant aux entreprises implantées sur son territoire les artistes et créateurs œuvrant sur la ville et en proposant de les soutenir. Ce rôle d’intermédiaire, important pour tout le monde, doit être une priorité.
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Pour rester dans le mécénat privé, pourquoi ne pas envisager la création d’un « club des mécènes » porté par la mairie en vue de regrouper les entreprises intéressés moyennant, bien sûr, une meilleure « visibilité » sur la ville par le biais de manifestations spécifiques portés, elles, par la municipalité et plus particulièrement la délégation à la culture ?
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Une piste à creuser !
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La culture et l’école
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Un autre aspect culturel ne doit pas être écarté. Celui de son rôle dans le processus éducatif et plus globalement le rôle de la culture à l’Ecole. Il est important et de notre devoir de favoriser cette rencontre entre l’école et la culture. C’est, à mes yeux, non seulement un choix de société mais de surcroit un impératif pour l’épanouissement de notre civilisation au sens large du terme.
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Je suis intimement convaincu que cette rencontre entre Culture et Ecole est le seul et unique moyen d’éveiller nos enfants à des pratiques que leur environnement sociologique ne favorise pas forcement. C’est le seul moyen de leur faire découvrir toutes, ou du moins la majorité, des pratiques culturelles. A un enfant qui ne connaît que les livres, la rencontre avec la musique peut être un moment intense. A une majorité de jeunes qui ne jurent que par la télévision, la vision d’une peinture, la découverte d’un spectacle de rue, la participation à une pièce de théâtre ne peut être qu’épanouissant. Et, à terme, c’est notre société, que dis-je, notre civilisation qui ne peut que profiter de cette rencontre.
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La découverte des pratiques culturelles par les plus jeunes est un vecteur d’équilibre, aussi bien pour l’enfant lui-même, que pour sa famille ou son entourage. Tout le monde connait le côté attractif qu’un enfant peut avoir. Songeons aux spectacles de fin d’années qui permettent à des familles entières de découvrir des pratiques insoupçonnées.
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Je me rappelle d’un reportage visionné récemment où la caméra suivait un enfant de la banlieue parisienne inscrit au primaire, qui avait découvert le plaisir d’être acteur lors d’un cours de théâtre donné dans l’enceinte de sa classe. Passionné, il s’est inscrit dans un atelier municipal de théâtre pour enfants du primaire qui a la particularité de monter un spectacle annuel en partenariat avec les élèves du prestigieux Cours Florent. Il fallait voir la réaction de la famille de cet enfant lorsque le spectacle fut produit dans la salle de théâtre de cette ville de banlieue. La mère, « technicienne de surface » comme on les nomme désormais, entrait pour la première fois dans un théâtre. Quant à ses frères, pourtant nettement plus âgés, ils ne soupçonnaient même pas que ce type de spectacle existait. Un an après, le gamin continuait son parcours quant à un de ses frères, sa soudaine passion pour cette discipline artistique survenue dans ce théâtre de banlieue, l’avait conduit à travailler au « Chatelet », lui le « chômeur involontairement professionnel » comme il se présentait.
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La vie d’une famille changée après un simple cours de théâtre dans une école primaire. Rien que pour ce constat là, la rencontre entre la culture et l’école doit être non seulement maintenue, mais en plus il doit être soutenu et développé.
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Et ce constat, je le fais sur Vitrolles. Par chance, la ville s’est engagée dans une politique culturelle qui n’ignore pas cet aspect. Je loue et soutien cette initiative. J’espère même qu’elle sera développée parce que je suis convaincu qu’il en va de l’avenir non seulement de « nos chères têtes blondes » mais aussi plus globalement de notre société.
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Les élus, les délégations concernées, les animateurs culturels, les associatifs, les citoyens mêmes, doivent tout mettre en œuvre pour que de tels échanges perdurent.
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En guise de conclusion
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Sans remettre en cause la destination culturelle de Fontblanche, une réappropriation de la ville par la culture doit être effectuée pour permettre à tous d’y avoir accès et d’y trouver sa place. Discuter de tout cela et des attentes réelles des citoyens me semble une priorité désormais.
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Je me permettrais une dernière remarque concernant la culture à Vitrolles. Il faut reconnaître que tout n’est pas parfait à Vitrolles mais il faut aussi reconnaître que le chemin parcourut en huit ans est exceptionnel même si nous ne sommes encore qu’au contrefort de la montagne qui permettra à notre ville de resplendir de nouveau.
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Énormément de travail en perspective donc !
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