dimanche 31 juillet 2011

L’info du dimanche : la Droite populaire entend peser sur la campagne

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Dimanche 31 juillet 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Le Figaro s’est penché sur les liens agités existant entre l’UMP et la Droite populaire, une analyse des plus intéressantes et un rappel des faits salutaires.
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L’occasion donc de rappeler que notre député, Eric DIARD, est membre de cette Droite populaire si particulière, dont le fondateur est Thierry MARIANI, député avec lequel en 2002, il s’était rendu à Bagdad pour accompagner le tristement célèbre autre député UMP Didier JULIA.
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Les trois « Pieds nickelés » comme les avaient surnommés la presse à l’époque se retrouve, fort logiquement, au sein de cette Droite populaire qui, par ailleurs, et par certains côtés, n’est pas sans rappeler l’aile droite du Parti Républicain américain, plus connu sous la dénomination de « Tea Party »
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Bonne lecture !
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2012 : la Droite populaire entend peser sur la campagne
Par Judith Waintraub -Le Figaro -Publié le 29/07/2011 à 21:45

Un an jour pour jour après le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, le collectif espère faire entendre sa voix.

À quoi la Droite populaire peut-elle servir dans la campagne de 2012 ? Ce collectif d'une quarantaine de députés UMP s'est arrogé le monopole médiatique du «retour aux fondamentaux» annoncé par le chef de l'État l'été dernier, à Grenoble. Et il compte bien inscrire dans le futur projet présidentiel des promesses qui, un an après ce fameux discours, ne sont plus qu'un lointain souvenir.

Début mars, devant la bronca au sein de la majorité, notamment dans les rangs centristes, le gouvernement a renoncé à retirer leur nationalité française aux criminels naturalisés depuis moins de dix ans qui tuent des policiers. Avec la sortie contre les Roms, c'était le passage le plus marquant du discours présidentiel. Fin mars, le Conseil constitutionnel a invalidé treize autres dispositions du texte défendu par le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Au final, la loi prévoit tout de même le développement de la vidéosurveillance ou encore l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, mais ces mesures sont loin de combler les attentes de la Droite populaire.

Ses représentants - Jacques Myard, député des Yvelines, Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), Christian Vanneste (Nord), Philippe Meunier (Rhône) ou encore Jean-Paul Garraud (Gironde) - se sont autoproclamés porte-parole de la base électorale du Sarkozy de 2007. La lutte contre l'insécurité est leur thème de prédilection, sauf quand il s'agit d'insécurité routière : en mai, Meunier et une cinquantaine de ses collègues, dont de nombreux membres de la Droite populaire, ont menacé le gouvernement de représailles s'il persistait à vouloir supprimer la signalisation des radars fixes.

L'épisode a donné lieu à un beau cafouillage gouvernemental, mais il a surtout permis au collectif d'accéder à la célébrité. Jusque-là, ses membres existaient surtout individuellement. Abonnés à la salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée nationale, Lionnel Luca et ses vestes en cuir ou Jacques Myard, en rouge pour attirer les caméras, sont depuis longtemps des silhouettes familières, et aussi de «bons clients» pour les médias.

Une flèche contre Borloo

Le 12 juillet, Philippe Meunier, le benjamin du collectif, a organisé à l'Assemblée nationale l'«apéritif saucisson vin rouge» pour fêter le premier anniversaire de la création de la Droite populaire. Une allusion pas du tout voilée - si l'on peut dire - aux «apéros saucisson pinard» qu'essaient d'instaurer certains mouvements islamophobes.

Résultat : Meunier s'est attiré l'opprobre de la quasi-totalité des parlementaires UMP. Il a même réussi à s'aliéner certains des membres de la Droite populaire, à commencer par Thierry Mariani, son fondateur. Le ministre des Transports a réagi en expliquant le 18 juillet dans le Figaro que «en politique, il n'est pas interdit d'être intelligent». Il a aussi mis ses amis en garde contre le risque de «prêter le flanc aux procès orchestrés par quelques anciens ministres qui font preuve d'une grande ingratitude vis-à-vis de Nicolas Sarkozy». Une flèche contre Jean-Louis Borloo, qui a attendu novembre dernier - et le refus de Sarkozy de le nommer à Matignon - pour quitter l'UMP en guise de protestation contre le discours de Grenoble. Et qu'Harlem Désir ait demandé, jeudi, à Jean-François Copé, la dissolution de la Droite popu¬laire après l'«Apéro saucisson» n'est pas pour déplaire à la base de l'UMP, qui exècre tout ce que représente l'ancien président de SOS Racisme. La menace d'une candidature de Borloo en 2012 prouve, si besoin était, que l'instrumentalisation de la Droite populaire est un exercice dangereux pour Nicolas Sarkozy. La stratégie des «deux jambes» , qu'il a théorisée, ne peut plus fonctionner si la jambe «sécuritaire» échappe à tout contrôle. On ne gagne pas la course à l.'Élysée avec une patte folle.
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samedi 30 juillet 2011

Sous la pression !

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Samedi 23 juillet 2011 :
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Le samedi, durant l’été, je mets en ligne une vidéo, une image, une chanson, qui mérite le détour. Je vous laisse découvrir tranquillement ces pépites !
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Le Freddy Mercury Tribute, concert donné au Stade de Wembley le 20 avril 1992 en hommage au chanteur de Quenn décédé l’année précédente est l’occasion de moment musicax exceptionnel.
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Parmi ces moments, la reprise de « Under Pressure » par David Bowie et la sublime Annie Lennox, ancienne chanteuse d’Eurythmics.
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Je vous laisse apprécier cette version de « Under pressure » à sa juste valeur
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Bon visionnage
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Lien internet de la vidéo :
http://youtu.be/uMSGKMdusCM
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vendredi 29 juillet 2011

Il y a cent ans : Revue de presse du 24 au 30 juillet 1911

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Vendredi 22 juillet 2011 :
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Une petite revue de presse centenaire et cent pour cent subjective des événements qui se sont déroulés l’été 1911 par le biais de la « bible » de la presse nationale de l’époque : « Le Petit Parisien »
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Lundi 24 juillet 1911 :

Armée : A la suite de plusieurs incidents de procédures opposant plusieurs haut gradés de l’armée française, il est né une polémique des plus néfastes pour l’Etat-major concernant les moyens de défense du territoire national mis en place par la République Française, polémique ayant donc atteint désormais la presse
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Depuis longtemps déjà, le vice-président actuel du conseil supérieur de la guerre, le général MICHEL est en désaccord, avec la plupart de ses collègues, sur un certain nombre de points importants touchant la conduite des troupes au combat. Ce désaccord n'a fait que s'accentuer au cours des dernières séances du conseil supérieur, où l'unanimité des membres s'est manifestée à plusieurs reprises contre l'opinion isolée du vice-président.

La presse nationale demande donc au Ministre de la Guerre, Mr MESSIMY, d’intervenir pour faire cesser cette situation intolérable et donner des directives claires à l’ensemble de l’Etat-major.

Incendie 1 : La forêt de Fontainebleau est la proie des flammes. L’incendie s’étant déclaré dans la journée de dimanche, au Mont Hussy, gagne en intensité et en territoire, en atteignant le Mail Henry IV puis le carrefour des Forts de Marlotte. Fort heureusement, le vent pousse le feu à l’opposé de la ville de Fontainebleau.

Incendie 2 : Toujours les incendies en cet été torride : le quartier Stramboul à Constantinople est la proie des flammes sans que la dépêche de l’Agence Havas reprise par tous les quotidiens français ne précise ni le nombre de victime, ni l’étendue des dégâts, à l’exception du fait que le Ministère de la Guerre ottoman est menacé par les flammes et que la population s’est réfugié sur les bords de la mer de Marmara.

Apaches : le retour des apaches qui, depuis le début de l’été, se tenaient bien tranquille avec la descente nocturne sur Corbeil d’une bande à l’origine inconnue qui terrorise une nuit durant la petite bourgade. Trois corbeillois, en trois lieus différents, sont roués de coup avant d’être dépouillés et laissés pour mort, avant qu’un débit de boisson ne soit complètement dévasté par une troupe d’une vingtaine de jeunes apaches.

Mardi 25 juillet 1911

Armée : Le général MICHEL, chef d’Etat-major des armées françaises, présente au Conseil de guerre, son plan XVI. Celui-ci propose une attente défensive et un élargissement du front jusqu'à la Belgique en mobilisant tous les réservistes. Il est rejeté à l'unanimité par les membres du Conseil, avalisant ainsi la crise de confiance au sein des plus hautes instances militaires françaises.

Incendie 1 : Les trombes d’eau qui s’abattent sur la région parisienne permettent, mieux que les secours, d’éteindre l’incendie qui dévorait la forêt de Fontainebleau. Pourtant, c’est près de mille hectares qui ont été dévorés par les flammes.

Grace au travail du régiment des Dragons qui a creusé de multiple coupe-feu, le sinistre a évité la poudrière de Marlotte, évitant ainsi un drame à la ville de Fontainebleau toute proche.

Incendie 2 : le quartier de Stramboul à Constantinople est complètement détruit par les flammes d’un incendie maitrisé aux premières lueurs de l’aube. Le bilan est accablant : une quarantaine de morts, chiffres provisoires, dix mille maisons détruites, vingt cinq millions de francs de dégâts, le théâtre, seize mosquées, deux couvents derviches et plusieurs bâtiments ministériels partis en fumée.

Tour de France : Douzième étape La Rochelle – Brest (470 kilomètres)

La Française survole cette étape tandis que l’équipe Alcyon s’effondre littéralement. Bilan, deux petites lignes seulement dans le Petit-Parisien !

« La douzième étape du Tour de France cycliste, la plus longue, puisqu'elle est de 470 kilomètres, s'est disputée hier sur le parcours la Rochelle-Brest. Le départ a été donné dimanche soir à dix heures et les arrivées ont eu lieu à Brest dans l'ordre suivant » :

1er : Marcel Godivier (La Française) en 17 h 40’
2 : Julien Maitron (La Française) à 28 minutes,
3 : Charles Cruchon (La Française) à 35 minutes,
4 : Emile Georget (La Française) à 50 minutes
5 : Alfred Faure (Automoto) à 52 minutes,

Mercredi 26 juillet 1911 :

Disparition : La presse mondiale est secouée par la disparition accidentelle de l’actrice de théâtre et chanteuse, Mathilde FOSSEY connue du grand public sous le nom de Geneviève Lanthelme-Edwards. Elle fut la cinquième épouse d’Alfred EDWARDS, richissime homme d’affaires, patron de presse, journaliste et propriétaire de l’Odéon.

La presse de l’époque reprendra en gros titres que la comédienne s’est fait enterrer avec ses bijoux. Ce qui devait arriver arriva. Le 27 décembre 1911, deux malandrins violèrent la tombe, sans trouver de joyaux. Lors de l’enquête de Police qui s’en suivie, un incendie accidentel dans la chapelle sépulture se déclencha, nécessitant l’intervention des pompiers. Les parisiens, pas avare de bon mot, expliquèrent que cela conférait à la défunte une seconde noyade...

Maroc : A Berlin, les négociations entre la France et l’Allemagne se poursuivent dans le plus grand secret tandis que le croiseur allemand Berlin continue à croiser à proximité d’Agadir.

Concernant le différent franco-espagnol suite aux incidents successifs s’étant déroulé à El-ksar, là aussi l’heure est à l’apaisement avec la rencontre à Saint Sébastian des Ministres des Affaires Etrangères français et espagnol. Les deux parties espèrent arriver rapidement à un accord sur cette zone marocaine.

Armée : le Ministre de la Guerre, Mr MESSIMY, après avoir rencontré le Président FALLIERES, laisse entendre de profonds remaniements dans la chaine de commandement et annonce la probable nomination du général PAU à la tête du principal groupe d’armées françaises.

Incendie : La presse se pose la question de connaître l’origine du feu qui a ravagé une grande partie de la ville de Constantinople. L’hypothèse d’un acte terroriste provenant soit de groupes dissidents kurdes, soit de groupes arméniens, est avancé par la presse parisienne qui s’étonne de la rapidité de propagation de l’incendie et que le Ministère de la Guerre se soit retrouvé au cœur du foyer.

Duel : La presse se fait l’écho de cette demande, incroyable de nos jours, mais pourtant parfaitement sérieuse en 1911. Je vous livre in-extenso l’entrefilet du Petit-Parisien :

« UN NOUVEAU DUEL DE M. BERNSTEIN

On sait que M. Lacour, secrétaire général des Camelots du roi, actuellement détenu à Clairvaux, avait envoyé ses témoins, MM. Pujo et Dubloc, à M. Henry Bernstein, M. Lacour avait demandé au garde des Sceaux une mise en liberté momentanée afin de pouvoir se battre.

Cette autorisation lui ayant été refusée, son premier témoin M. Maurice Pujo, a demandé, du consentement de son « client », à lui être substitué comme adversaire de M. Bernstein. Cette substitution a été acceptée. Une rencontre à l'épée aura lieu ce matin aux environs de Paris. »

Jeudi 27 juillet 1911 :

Inondés de 1910 : La lutte contre le fisc reprend. Quatre sinistrés qui ont refusé de payer leurs impôts doivent subir la visite des huissiers et la vente immédiate de leurs biens. La presse s’en émeut et appellent les parisiens à la résistance tandis que les autorités dénoncent cet attitude et mettent en garde les éventuels manifestants des conséquences de leurs actes.

Pollution : Des milliers de poissons morts sont repêchés dans la Seine entre le Pont de l’Alma et la Seine. De rapides analyses ont permis de déterminer que la mort était du à un empoisonnement au chlore, le taux de ce produit dans l’eau de la Seine étant prohibitif. La provenance de cette pollution est inconnue mais la Préfecture pense que le poison est arrivé dans le fleuve via le collecteur se jetant à hauteur du Pont de l’Alma. Elle avance l’hypothèse d’une fuite accidentelle dans une usine quelconque de la banlieue parisienne qui aurait été évacué dans le collecteur suite aux pluies diluviennes de la nuit précédente.

La Préfecture recommande de ne pas se baigner dans la Seine !

Taxe sur les carburants : Une nouvelle poussée de fièvres agite la corporation des chauffeurs de taxis et les usagers de véhicules automoteurs à la suite de l’annonce d’une éventuelle augmentation de la taxe sur le benzol.

La dernière poussée de fièvre de cette corporation date du 24 mai 1911 pour les mêmes motifs. Les chauffeurs de taxi parisiens s’étaient mis en grève pour « protester contre l’augmentation du prix des carburants, préjudiciable à leur activité » Des incidents avaient éclatés entre grévistes et la petite trentaine de non grévistes ayant abouti à l’incendie de l’un des taxis et plusieurs dizaines de pneus crevés.

Tour de France : Treizième étape Brest – Cherbourg (406 km)

Le départ de la treizième étape a été donné hier matin à une heure. L'arrivée à Cherbourg a eu lieu au milieu d'une grande affluence.

Voici les résultats :
1er : Gustave Garrigou (Alcyon) en 13 heures 44 minutes
2 : Henri Cornet (Le Globe) à une demi-longueur
3 : Albert Dupont (Le Globe) à une longueur,
4 : Constant Menager (Le Globe) à une longueur
5 : Charles Cruchon (La Française) à dix minutes

« L'aviateur Aubrun qui assistait à l'arrivée a offert deux prix de 50 francs et un prix de 100 francs qui ont été respectivement attribués à Paulmier, premier régional Deman, premier isolé, et à Garrigou, premier du classement général.

Une fois de plus, Alcyon triomphe avec Garrigou. Cette victoire n'étonne nullement de Garrigou d'abord merveilleux champion aux muscles d'acier; de la bicyclette Alcyon ensuite, véritable machine de précision, solide et légère tout à la fois. »

Vendredi 28 juillet 1911 :

Armée : Lors du Conseil des Ministre, le Ministre de la Guerre , Mr MESSIMY annonce les remaniements à la tête de l’Etat-major des Armées françaises à la suite de la crise de commandement qui a secoué cet institution au début du mois. A la surprise générale, ce n’est pas le général PAU qui hérite du poste suprême de généralissime mais le général JOFFRE. Le premier nommé a en fait refusé cette nomination pour raison personnelle. Comme le précise la presse, c’est en fait parce qu’il s’oppose au fait que le gouvernement aura son mot à dire dans la nomination de son Etat-major. En fait, JOFFRE est nommé faute d’autre candidat.

Inondés de 1910 : De violents échauffourées éclatent dans les douzièmes et quinzièmes arrondissements lorsque les forces de l’ordre veulent opérer les saisies sur les biens de deux des quatre sinistrés n’ayant pas payé leurs impôts. Plusieurs dizaines d’interpellations ont lieu avant que les affrontements cessent après que l’un des sinistrés paye à l’huissier un accompte sur impôt de 321 francs.

Sécheresse : La pesse s’inquiète des températures anormalement hautes dans la capitale, de l’ordre de 32,7 degré depuis plus de dix jours et des effets de la sécheresse, les pluies diluviennes de la nuit du 25 au 26 ayant été trop forte pour pouvoir combler le manque d’eau de la région. Conséquence directe de cette sécheresse qui persiste : le préfet de la Seine ordonne maintenant des coupures d’eau en journée en plus des coupures nocturnes existantes.
Peut être une conséquence de cette canicule persistante : le service des statistiques annonce 925 décès pour la semaine 29 au lieu de 878 la semaine 28 ou des 890 de moyenne ordinaire.

Samedi 29 juillet 1911

Maroc : A la Chambre des Communes, Mr Asquith, Premier Ministre du roi Georges V, présente dans un discours qui reçoit l’appui de Lord Balfour, le leader de l’opposition, la position de la Grande-Bretagne dans cette affaire.

Dans ce discours, Mr Asquith déblaie complètement le terrain diplomatique en remettant chaque élément intéressé à sa place exacte.

D'une part, l’Angleterre affirme qu'elle suit les négociations franco-allemandes sans y intervenir, laissant au gouvernement de la République Française toute latitude pour traiter avec celui de Guillaume II et se défend de vouloir exercer la moindre pression sur les parties en présence.

D'autre part, proclamant une fois de plus l'efficacité éventuelle de l'entente cordiale, M. Asquith montre que son pays serait prêt à prendre part aux débats, si une solution satisfaisante pour la France et pour l'Allemagne n'était pas enfin réalisée, solution qui, néessairement, ne porterait aucun préjudice à l'Angleterre.

Le traité franco-anglais de 1904, l'acte d'Algésiras et le souci des intérêts anglais feraient de cette immixtion un triple devoir pour le cabinet de Londres.

Catastrophe : Au grand Quevilly, la firme Saint Gobain a entreprit de construire une usine. Or, un « grand cyclone » toucha la région en début d’après-midi, faisant d’énormes dégâts et surtout dix morts et seize blessés donc six grèves sur le chantier de l’usine lorsqu’un bâtiment en construction s’effondra sur eux.

Théâtre : De graves incidents entre machinistes se déroulent en pleine représentation. La rixe éclate entre le chef machiniste, appartenant au Parti Communiste, aidés par trois autres machinistes de la même obédience, et les machinistes non syndiqués, lorsque le chef machiniste voulu licencier sur le champ un ouvrier coupable d’une faute grave selon lui. Deux blessés, dont le chef machiniste, furent conduits à l’hôpital.

La direction du théâtre, dès le lendemain, licenciait tous les machinistes non syndiqués pour éviter tout nouveau problème.

Tour de France : Quatorzième étape – Cherbourg – Le Havre (367 kilomètre)

Je vous laisse deviner qui a remporter l’étape en lisant le compte-rendu intégral du Petit-Parisien : « Le départ de la quatorzième étape du Tour de France cycliste, Cherbourg-Le Havre, 367 kilomètres, a été donné hier matin, à quatre heures. Voici l'ordre des arrivées au Havre »

1er : Paul Duboc (La Française) en 12 heures 04’
2 : Emile Georget (La Française) à une demi-longueur
3 : Charles Cruppelandt (La Française) à 16 minutes
4 : Charles Cruchon (La Française) à une longueur,
5 : Gustave Garrigou (Alcyon) à 41 minutes

Dimanche 30 juillet 1911 :

Canicule : La capitale est au prise avec une vague de chaleur comme elle n’en avait pas connu depuis très longtemps. A 14 h 30’ ? l’observatoire de Montsouris relève une température de 36,6 DC. Conséquence directe, les administrations annoncent plusieurs mesures :

La Préfecture de la Seine annonce de nouvelles coupures d’eau dans la capitale pour pallier les effets de la sécheresse qui sévit dans les environs de la capitale.

Les P.T.T. suppriment la quatrième tournée de 14 h 30’ ainsi que la troisième tournée d’imprimées faite traditionnellement à 11 h 30’. Le courrier de ces tournées supprimées seront distribués lors de la dernière tournée de la soirée, celle de 17 h 30’.

Les établissements de bains annoncent pour leur part des plages d’ouvertures aggrandis pour accueillir un maximum de monde.

Progrès technique : Coup sur coup, les militaires font deux premières dans le domaine des transmissions. : Un message est envoyé d’un avion par le biais du télégraphe sans fil. D’un autre côté, ils annoncent l’ouverture d’un nouveau poste de transmission à Fez.

Escroquerie : Les services des douanes mettent au jour une escroquerie touchant un grossiste en vin qui « mouillait » le vin transitant par son entrepôt. La fraude est évaluée à plusieurs millions de francs, aggravée par le fait que la coopérative, installée à Levallois, possédait six succursales.
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jeudi 28 juillet 2011

Trois propositions concrètes pour l'avenir de la zone euro

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Jeudi 28 juillet 2011 :
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Robert Rochefort, vice-président du MoDem et député européen, et Stéphane Cossé, président du Mouvement Démocrate de Paris et économiste, ont publié lundi 25 juillet une tribune dans le journal Le Monde, où ils formulent trois propositions concrètes pour l'avenir de la zone euro.
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"Les chefs d’État ont agi le 21 juillet en pompiers. Ils ont éteint l'incendie avant qu'il ne s'embrase sur toute la zone euro. Il faut s'en féliciter. Mais la zone euro a besoin d'une architecture plus solide, car d'autres étincelles viendront fragiliser l'édifice. Des initiatives simples et structurantes peuvent être mises en œuvre rapidement. Pour être lisible de tous, il faut envisager une architecture à trois étages :
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Le premier étage est le fonds de secours, celui qui permet de faire face aux crises. Celui-là vient d'être renforcé. Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) qui vient de voir ses moyens d'action élargis est l'esquisse d'un Fonds monétaire européen. Il a les mêmes objectifs que le Fonds monétaire international. Les Etats membres de ce Fonds mettent en commun des ressources financières pour faire face à l'urgence. Les prêts sont conditionnés à la mise en œuvre d'un programme de redressement des finances publiques et de réformes structurelles.
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Il faut se réjouir à ce titre que les gouvernements de la zone euro aient enfin accepté de réduire le taux de ces prêts à leur strict minimum, sans prendre de commissions (qui n'avaient aucun sens) sur le dos des gouvernements grecs, irlandais et portugais. Avec les décisions prises par les chefs d'Etat le 21 juillet, l'outil est maintenant pérenne et solide, même s'il est encore perfectible.
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Les chefs d'Etat, en revanche, n'ont pas fait d'avancée sur la mise en place d'autres outils qui structurent la zone euro. Le deuxième étage, en effet, serait la mise en commun de capacités d'emprunt des Etats de la zone euro. Cet étage, qui verrait la constitution d'une Agence européenne de la dette (AED), s'inscrit dans un objectif complètement différent du premier. Le FESF emprunte lorsque l'urgence le requiert pour venir en secours à un Etat. L'AED a, elle, pour objectif d'emprunter pour faire face aux besoins courants d'emprunt des Etats.
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L'intérêt d'une agence commune de la dette est avant tout de faire baisser les taux d'intérêt sur tous les emprunts souverains, quelle que soit la situation des finances publiques des Etats. C'est l'un des avantages d'avoir une monnaie en commun. Pourquoi s'en passer ? Les emprunts de l'AED doivent être bien entendu plafonnés pour éviter que les Etats se sentent capables d'emprunter autant qu'ils le souhaitent.
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Pour avancer rapidement dans la mise en place de cette AED, il serait possible de commencer seulement par les emprunts à court terme des Etats, qui constituent en quelque sorte leurs fonds de roulement. Sait-on, par exemple, que la Grèce emprunte toujours à 3 mois à 4 pour cent, soit un taux trois fois plus élevé que la moyenne de la zone euro ? Lancer des "bons du Trésor" européens à moins d'un an, avec l'assistance technique de la Banque centrale européenne, serait chose facile et ne requerrait pas une lourde machine. Ces bons pourraient même être ouverts à la souscription pour tous les citoyens européens qui souhaitent investir dans un placement financier à court terme.
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Le troisième étage est la mise en commun de capacités de financement de l'Europe. Il s'agit de remplir un autre objectif, celui de renforcer l'intégration économique au sein de la zone euro. Rappelons un chiffre simple : l'Allemagne exporte 40 pour cent de ses produits au sein de la zone euro. Ainsi, plus la Grèce se porte mieux, à travers des projets communs, plus elle est intégrée, plus les exportations allemandes seront performantes. Pour cela, nul besoin de créer de nouvelles institutions, mais plutôt de renforcer les missions de la Commission européenne et de la Banque européenne d'investissement. Il suffit d'autoriser la Commission à emprunter pour financer des projets communs, par exemple en matière d'infrastructures européennes. La Commission a proposé à cet effet d'émettre des "project bonds". Il n'appartient maintenant qu'aux gouvernements d'aller de l'avant. La Commission pourrait faire appel également à l'appui technique de la Banque européenne d'investissement qui finance des projets d'infrastructures Etat par Etat (mais non au niveau européen).
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Enfin, pour mener à bien ces initiatives, il faut un chef d'orchestre, un ministre des finances européen, en charge de veiller à la cohérence des orientations budgétaires des Etats, d'évaluer leurs besoins financiers, de superviser l'émission des bons du Trésor européen, et d'incarner au niveau politique l'unité de la zone euro.
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Au total, le pire a été évité le 21 juillet, mais la maison est encore à construire. Quelques mesures simples, compréhensibles par tous, devraient servir dès que possible au moins d'échafaudage à cette construction commune et nécessaire."
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mercredi 27 juillet 2011

Jour après jour, au fil de la politique

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Mercredi 27 juillet 2011 :
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La rubrique que vous attendez tous : l’actualité vitrollaise et nationale (politique ou non) au jour le jour. Les coups de cœur comme les coups de gueule, les questions comme les réponses !
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Mercredi 20 juillet : Je n’ai jamais fait mystère de l’intérêt que je porte pour l’histoire ni le fait que je me passionne plus spécialement pour la période de l’entre deux guerres. J’ai toujours eu une grande admiration pour certains personnages de cette période, à la fois pour leurs charismes que pour leurs destinés comme je n’ai jamais caché le point commun qui me lit à Nicolas SARKOZY, en l’occurrence Georges MANDEL.
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Mais, cette semaine, point de grands personnages, simplement une réflexion tirée de la lecture de la presse quotidienne du mois de juillet 1911 pour préparer ma revue de presse du vendredi : un siècle après, les choses n’ont pas tellement changé puisque déjà le phénomène des bandes avec leurs bagarres programmées sur les quais du métro où dans un parc isolé, existait déjà sous la dénomination des « Apaches ». La petite délinquance tel qu’on la connait aujourd’hui aussi, avec l’attaque des « bourgeois » par les petites frappes de dix à douze ans venus des banlieues. Le problème de la dette, oui j’ai bien écrit la dette, était déjà à l’ordre du jour avec la sortie de Georges Clemenceau contre le gouvernent accusé de creuser ce trou !
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Et Marseille se faisait déjà remarquer avec une histoire de double facturation liée … au ramassage des ordures et à leur élimination !
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Rien de bien nouveau sous le soleil !
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Jeudi 21 juillet : Dernier conseil municipal de l’année politique qui, surprise, ne s’éternisent pas grâce à cette sorte de consensus qui s’y est installé. Pas de gros débats hormis celui, inévitable, ayant trait au nouveau Schéma Départemental présenté par le préfet et l’inévitable corolaire de la Métropole et du Pole Métropolitain.
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J’en profite de nouveau pour affirmer que je suis profondément opposé à l’idée de Métropole tel que certains sur Marseille l’envisage, y compris dans les rangs socialistes, mais que je suis intimement convaincu que seul le Pole métropolitain est la seule alternative viable et possible pour que nous puissions tous avancer et profiter de cette avancée.
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Et je soutiendrais toute personne portant et favorisant cet idée.
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Vendredi 22 juillet : Officiellement, c’est mon anniversaire. Un an de plus, cela devrait se fêter, du moins en temps normal …

Alors, quelqu’un peut m’expliquer pourquoi, au niveau du travail, ce fut plutôt « ma fête » ?

J’espère que cette erreur de calendrier ne se reproduira plus parce que, ce soir, je quitte le travail non seulement en retard, mais en plus sur les rotules. Rendez-vous compte, même pas mon traditionnel whisky du vendredi soir arrive à me remettre d’aplomb !

Dur, je me fais de plus en plus vieux !
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Samedi 23 juillet : Pourquoi faut-il que les templiers, systématiquement, se retrouvent au milieu des pires atrocités de l’histoire récentes ? Comment un ordre de chevalerie, même aussi discuté que ne le fut « l’Ordre du Temple », peut-il cristalliser autour de son nom autant de c***neries et de gens avec si peu d’ouvertures d’esprit.

Jacques de Molay, dernier Grand Maitre de l’Ordre, pourrait presque descendre de son bucher s’il prenait connaissance des actes insensés qui sont fait au nom de l’ordre pour lequel il a donné sa vie.

Les « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon », ancêtres de Templiers, doivent se retourner dans leurs tombes en découvrant les agissements de ceux qui se veulent leurs descendants.

Qu’un scandinave, plutôt d’extrême-droite, proche des fondamentalistes chrétiens, se réclame de l’Ordre du Temple me laisse sans voix.

Comme quoi, la c**nerie de l’extrémisme religieux n’a ni frontière, ni religion !
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Dimanche 24 juillet : Les « gens du voyage » ont enfin quitté le Griffon. Une bonne chose. La municipalité annonce la création d’une aire d’accueil commune sur Cabriès/Vitrolles, une autre bonne nouvelle puisque cette aire permettra enfin légalement de lancer les procédures qui font défaut jusqu’à présent lorsque des caravanes s’installent sur des terrains communaux.

Ceci-dit, après cet optimisme beat, retour à la réalité. Sachant que le schéma départemental prévoit un nombre de place d’accueil bien inférieur au nombre nécessaire durant les mois de mai à juillet (du simple au triple !), j’ai bien peur que nous continuions à jouer à cache-cache les mois d’été avec les caravanes des gens du voyage.

Et cela n’est pas fait pour me plaire !
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Lundi 25 juillet : Ce sont les riverains de l’aéroport qui depuis deux jours doivent me bénir. Et je ne parle même pas des membres de l’ADEV !

En effet, quoi que je sois au courant, j’ai rien fait pour l’éviter, bien au contraire puisque je me suis improvisé « attaché de pesse » d’un ami à moi qui n’a rien trouvé de mieux que de faire venir à Marignane un Antonov 124, le plus gros appareil au monde derrière l’A380 d’Airbus, pour charger ni plus ni moins qu’une unité de purification d’eau de …67 tonnes !

Ceci-dit, au bruit qu’il a fait à l’atterrissage, il n’a rien à envier à certains appareils qui, le soir, viennent troubler la quiétude des quartiers suds …

Maintenant, il faudra m’expliquer comment certains vols low-cost effectués par des petits appareils arrivent à être plus bruyants qu’un Antonov 124 au décollage en pleine charge !
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Mardi 26 juillet : Bon, on ne peut pas dire que la proposition de Nicolas SARKOZY concernant « la règle d’or » me satisfasse pleinement, loin s’en faut. Nous sommes bien loin de cette fameuse règle proposée en 2007 dans le programme de François BAYROU et défendu depuis cinq ans par le Mouvement Démocrate. Mais faute de grives, autant manger des merles !

Ceci-dit, je suis beaucoup plus en accord avec l’idée de la mutualisation intégrale ou partielle de la dette des États appartenant à la zone euro, afin que « la solidité d'ensemble de l'économie européenne dissuade les attaques spéculatives, permette à chacun de reprendre son souffle et, pour les plus fragiles, de se reconstruire à un horizon raisonnable. »

Mais je pense que je vais avoir à d’autres occasions la possibilité de défendre cette idée …
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mardi 26 juillet 2011

Clap de fin estival au CM

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Mardi 26 juillet 2011 :

Jeudi dernier, lors du « clap de fin » du dernier conseil municipal avant vacances politique bien mérité pour tout le monde, je me suis dit qu’il y avait de quoi écrire sur le déroulement de ce conseil et surtout sur ses « non-dits », ces quelques délibérations noyées au milieu d’une quarantaine de décisions techniques, qui méritaient malgré tout qu’on s’y arrête quelques instants. Mais, à l’analyse, il y aurait tellement à dire que je vais me contenter de généralité. Mais avant toute chose, de nouveau, je ne peux que regretter le rythme actuel de ces conseils et leur durée que je trouve peu propice à un débat serein et démocratique.

Pourtant, sur ce conseil municipal, il y avait de quoi dire, de quoi ferrailler, bien au-delà des polémiques politiciennes liée au Schéma Départemental et au Pole métropolitain. Il existait bel et bien deux ou trois délibérations qui méritaient questions et surtout éclaircissements. Seulement voilà, question il n’y pas eu et donc explication non plus et ces délibérations sont passées « comme une lettre à la poste », votées même pour certaines à l’unanimité.

Sans mettre le maire en réelle difficulté, il y avait de quoi pousser la majorité municipale dans des explications que j’attendais et qui auraient été des plus intéressantes. Au lieu de cela, la majorité municipale, et c’était son rôle sur ces délibérations, s’est bien gardé de soulever la moindre branche de peur de faire sortir le lièvre et l’opposition n’y a visiblement vu que du feu.

Donc, au lieu de s’arrêter au prix du mètre carré au vieux village pour la vente d’une maison sur un terrain de 1930 m2 pour 650000 euros ou vouloir défendre à tout prix l’idée de la Métropole Marseille alors que la quasi-totalité des municipalités des Bouches-du-Rhône, qu’elles soient de droite ou de gauche qu’elle soit UMP comme Aix ou socialiste comme Vitrolles, il aurait mieux valu s’interroger sur certaines délibérations pour le moins surprenante.
Notre opposition gagnerait en crédibilité et en force tout simplement en évitant les « hors-sujets » et les « amalgames » lorsqu’elle exprime ses idées. Très souvent, tentant de porter des attaques « aux endroits où cela fait mal », l’opposition se retrouve prise en défaut par rapport soit sur la lecture du dossier ayant alimenté l’attaque, soit sur l’analyse qui y est portée.

Ayant du « grain à moudre », très souvent l’opposition ne produit qu’un infâme brouet qui ne produit pas l’effet escompté, se retournant même souvent contre elle. Une lecture approfondie des articles de presse, des dossiers et même une rapide recherche sur « Google » permettraient d’éviter bien des déboires à notre opposition.

Maintenant, comme je l’avais écris à l’époque de feu Guy OBINO, je persiste à penser qu’un grand maire ne peut exister que par une « grande » et forte opposition le poussant à se surpasser. Or, force est de constater, que je suis déçu pas cette « opposition » que je continue à trouver bien « pâlichonne » rendant, par contre coup, notre maire bien seul !

Et la grande perdante à tout cela, c’est bel et bien notre cité …
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lundi 25 juillet 2011

1935 : L’affaire MALMEJAC – Partie 3 - La piste d'Endoumes

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Lundi 18 juillet 2011 :
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Tous les lundis, durant cet été 2011, je vais explorer les méandres d’une affaire qui a bouleversé une longue semaine la ville de Marseille, et au-delà, la France entière : « l’affaire MALMEJAC » ou l’enlèvement d’un enfant en plein jour et au cœur même de la cité phocéenne.
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Ordre des publications :

Lundi 4 juillet 2011 : Présentation
Lundi 11 juillet 2011 : L’Enlèvement
Lundi 18 juillet 2011 : Premières recherches
Lundi 25 juillet 2011 : La piste d’Endoumes
Lundi 1er aout 2011 : La piste de Saint-Just
Lundi 8 aout 2011 : Les médias s’en mêlent
Lundi 15 aout 2011 : Le Boulevard des Fauvettes
Lundi 22 aout 2011 : Devant la justice
Lundi 29 aout 2011 : Conclusion
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I / La demande de rançon :

Le lendemain matin, après une longue nuit d’angoisse où les parents éplorés ne purent trouver le sommeil, un volumineux courrier, remis quelques instants plus tôt par le facteur, attend le professeur. Au milieu des habituelles missives et des factures courantes, une enveloppe va attirer son attention.

Il s’agit d’une enveloppe, de couleur blanche, identique à celle que l’on trouve couramment dans le commerce, portant l’adresse des Malmejac écrite manuscritement à l’aide d’un crayon noir. D’après le cachet de la poste qui indique dix sept heures, elle a été glissé dans la boite aux lettres du bureau de poste de la rue Saint-Ferréol. A l’intérieur, le professeur découvre une feuille, soigneusement pliée en quatre, arrachée à un cahier d’écolier. Le message inscrit à l’intérieur en lettres majuscules, d’une écriture irrégulière, là aussi à l’aide d’un crayon noir, est facile à déchiffrer. Il est rédigé à peu près en ces termes :

Soyez sans crainte sur le sort de votre enfant.
Il vous sera rendu sain et sauf si vous êtes décidé à verser une somme de 50.000 francs.

A la suite de ce message inquiétant, les modalités permettant au professeur Malmejac de faire connaître sa décision sont inscrites. Il ne fait aucun doute à l’auteur de la lettre anonyme que les parents vont accepter ses exigences financières. Pour signifier son accord, il doit insérer une annonce classée dans le « Petit-Marseillais », le principal quotidien de la ville. Cette annonce tient en deux lignes :

Disposons de 50.000 francs
Cherche emploi intéressant

Alors que le malheureux père est en train d’évaluer la crédibilité de cette étrange lettre, la concierge de l’immeuble, Madame Lombardi, frappe à la porte de l’appartement. Comme tous les matins, elle a vérifié le contenu de la boite aux lettres communes de l’immeuble. Elle y a trouvé une enveloppe adressée aux Malmejac. Se doutant de l’importance de cette lettre, elle s’est empressée de l’amener à son destinataire. Ouvrant fébrilement l’enveloppe blanche dont l’adresse est elle-aussi écrite au crayon noir, le docteur découvre une autre demande de rançon dont le texte est strictement identique à la première.

Pour les enquêteurs, immédiatement mis au courant, l’origine de ces deux missives ne fait aucun doute. A dix sept heures, lorsque la demande de rançon a été glissée dans la boite aux lettres de la rue Saint-Ferréol, la nouvelle de l’enlèvement n’avait pas encore été divulguée. La station de T.S.F. « Marseille-Provence » qui couvre l’actualité locale n’a diffusé cette information que bien plus tard et aucun des quotidiens du soir, qu’ils soient locaux ou nationaux, n’a évoqué l’enlèvement. Personne donc ne connaissait à cette heure là cette information hormis la famille, la police et la ravisseuse. Cette lettre ne peut qu’émaner d’elle.

Une chose étonne toutefois les enquêteurs lorsqu’ils découvrent à leur tour la missive. C’est la valeur relativement minime de la rançon réclamée. En effet, cinquante mille francs n’est pas un montant excessif pour l’époque. Ayant, de toute évidence, à faire à un membre de la pègre, les policiers s’attendaient à une somme beaucoup plus élevée.

De son coté, le professeur est soulagé. Ce n’est point une malade mentale qui a enlevé son fils. Il a bien affaire à un crime crapuleux dont le mobile est l’argent. La possibilité de retrouver vivant l’enfant en est grandement accrue.

II / Les premières pistes :

Tandis que le docteur Malmejac découvre la demande de rançon, les enquêteurs poursuivent leurs efforts pour retrouver l’enfant disparu. Dès les premières heures, dès la nouvelle connue, la police est assaillie de témoignages spontanés, tous digne de foi, ayant toutes les apparences de la vérité. A écouter ces témoins, on pouvait être amené à croire que tous les marseillais avaient vu la ravisseuse en compagnie de l’enfant.

Dans cette avalanche de témoignages, la grande majorité est écartée par les enquêteurs car jugés trop fantaisistes ou visiblement affabulateurs. Malgré tout, certains sont jugés sérieux et plus particulièrement trois d’entre eux qui sortent nettement du lot.

Tout d’abord, les enquêteurs retiennent l’intéressant témoignage d’un chauffeur-livreur des Etablissements Catalan, établissement spécialisé dans les produits pharmaceutiques. M.Grosset, s’étant présenté spontanément à l’Evêché, affirme avec force avoir vu la ravisseuse poussant le landau devant le 7 Cours Pierre Puget vers seize heures vingt. Il apporte même une précision en guise de bonne foi : il se rappelle qu’un jeune homme aida la ravisseuse à traverser la chaussée à cet endroit, ce qui l’obligea à s’arrêter pour les laisser passer. Elle continua ensuite son trajet sur la partie centrale du Cours Pierre Puget, se dirigeant vers le jardin de la Colline, toujours en poussant le landau.

De son côté, un facteur se souvient aussi avoir vu une inconnue correspondant au signalement de la ravisseuse, poussant elle aussi un landau, vers seize heure trente sur le boulevard de la Corderie, à l’angle de la rue du Chantier, devant les Etablissements Verminck. Elle se dirigeait vers la place du Quatre Septembre.

Enfin, un officier de l’Armée de Terre, affirme lui aussi avoir vu l’inconnue, marchant vite tout en poussant un landau, vers dix sept heures, sur le boulevard des Dardanelles. Elle se dirigeait alors vers le quartier d’Endoume.

Ces trois témoignages spontanés sont pris très au sérieux par la police. Plusieurs raisons à cela : Le premier témoignage correspond en lieu et temps très précisément au témoignage de Albert Tomassone, le chauffeur de taxi. Les deux autres sont faits par des personnes « assermentées », un fonctionnaire et un militaire, dont la profession écarte l’hypothèse de l’affabulation. De surcroît, ces trois témoignages, permettent de tracer un itinéraire de fuite plausible aussi bien géographiquement que temporellement.

  • 16 h 20’ : Cours Pierre Puget
  • 16 h 30’ : Boulevard de la Corderie
  • 17 h 00’ : Boulevard des Dardanelles

Comme nous le verrons plus tard, l’un de ces témoignages est capital. Les deux autres sont par contre douteux. Mais, pour l’heure, ces trois récits vont servir de base aux premières heures de l’enquête et entraîner la police sur la piste d’un quartier : Endoume

Mais les enquêteurs ne savent pas encore qu’ils vont leur faire aussi perdre un temps précieux et les orienter sur une bien mauvaise piste.

Deux autres témoignages, dans un premiers temps jugés intéressants, sont, par la suite, écartés, à juste titre, et classés comme non fiables. Ainsi, un chauffeur de taxi affirme avec force avoir vu l’inconnue vers dix huit heures sur la Canebière, à hauteur de l’agence de la « Société Générale », face aux « Nouvelles-galeries ». Elle marchait vite, se dirigeant vers les Réformés, et portait au bras un enfant qui pleurait. De même, une directrice d’école jure avoir vu la suspecte dans un tramway de la ligne Chartreux/Saint Giniez vers dix huit heures. Elle est descendue à l’arrêt de la rue Paradis en cachant un bébé sous son grand manteau noir.

Ces deux témoignages sont très vite écartés par les enquêteurs car ils ne correspondent pas à l’hypothèse qui est leur base de travail. A ce moment là de l’enquête, ils pensent que la ravisseuse s’est plutôt réfugiée dans le quartier d’Endoume.

III / Les chiens policiers :

Dans une affaire aussi sensible que celle-ci, le commissaire Couplet ne peut et ne veut négliger aucune piste aucun détail. La pression qui pèse sur ses épaules commence à devenir importante. En quelques heures, l’affaire a pris une ampleur nationale. La presse parisienne, elle aussi, s’est mêlée à l’affaire et n’hésite pas à comparer cet enlèvement à celui du fils Lindbergh, quelques années auparavant aux Etats-Unis. Conséquence immédiate : aux coups de téléphone du Préfet, Laurent Gaussorgues et de son chef de cabinet Emile Froment, se sont désormais rajoutés les appels en provenance du Ministère de l’Intérieur et du ministre lui-même, Joseph Paganon, sans oublier le Secrétaire Général de la Police à la préfecture, André Jacquemart.

Dans ce contexte exacerbé, le chef de la Sûreté à Marseille veut mettre toutes les chances de son coté. Il n’hésite pas à demander de l’aide à M. Crescenzi, le propriétaire d’un chenil de dressage, le « Chenil des Spartiates » situé Traverse de la Seigneurie à Mazargues. L’idée maitresse du policier est de faire sentir aux chiens des effets appartenant à Claude Malmejac puis de voir leurs réactions.

Amenés devant le 5 Cours Pierre Puget, les chiens « Ric » et « Mireille » cherchent toute la matinée du 29 sans grand succès. Cet échec est toutefois relativement compréhensible quand on connaît le volume de passage de cette artère, volume grandement amplifié par la foule de curieux qui veulent observer l’immeuble où la ravisseuse s’est réfugiée. Il est difficile, même pour l’odorat exercé des chiens, de trouver la piste du petit Claude au milieu de milliers d’odeurs différentes.

A intervalle régulier, les enquêteurs font flairer aux chiens un vêtement ayant appartenu à Claude Malmejac et fortement imprégné de son odeur. Mais les chiens ne réagissent pas vraiment à ces stimuli et font comme si le petit Claude n’était jamais passé par là.

Soudain, les observateurs pensent que les chiens viennent de trouver une piste. En effet, passant devant les grilles d’entrée des jardins du Pharo, les chiens y pénètrent et, après moult hésitations, s’arrêtent devant la porte principale de la Faculté de Médecine. Faux espoir. Il faut se rendre à l’évidence. Les chiens avaient en fait senti l’odeur du père de l’enfant, le Docteur Malmejac, qui, rappelons le, enseigne dans ces locaux.

En tout début d’après-midi, les recherches canines se concentrent à proximité du quartier d’Endoume où les enquêteurs pensent que se cache la ravisseuse. Mais ces nouvelles recherches ne vont pas apporter une réelle progression à l’enquête.

IV / La piste d’Endoume :

Comme on vient de le voir, en cette fin de matinée du 29, les enquêteurs sont désormais persuadés que, une fois son forfait accompli, la ravisseuse a trouvé refuge quelque part dans le quartier d’Endoume. Plusieurs éléments les ont amenés à privilégier cette piste.

Tout d’abord, les premiers témoignages recueillis le jour de l’enlèvement ont amené la police à supposer un itinéraire de fuite pour la ravisseuse, itinéraire se dirigeant, comme on l’a vu, vers le quartier d’Endoume par le boulevard de la Corderie et le boulevard des Dardanelles.

Dans la matinée du 29, trois nouveaux témoignages spontanés vont conforter cette hypothèse. En effet, trois personnes se présentent à l’Evêché, affirmant avoir vu une femme correspondant au signalement diffusé par la presse.

Ces trois témoins providentiels étaient la boulangère du 17 rue d’Endoume, Mme Castellan, sa commise, Fortunée Suoroto et une jeune cliente, Claire Cyprienne, âgée de treize ans et demi.

Aux enquêteurs les interrogeant, elles expliquent que, le 28 novembre vers dix sept heure trente, dix huit heure, elles ont vu l’inconnu qui gravissait le chemin menant du Vallon des Auffes à la rue d’Endoume. Elle tentait de dissimuler un enfant qui pleurait, sous un grand manteau noir. Un des témoins, la boulangère, proposa même une brioche pour calmer l’enfant mais l’inconnue refusa dédaigneusement.

Ces témoignages sont jugés crédibles par la police principalement pour deux raisons : ils décrivent des événements s’étant déroulé sur l’itinéraire supposé de la ravisseuse et ils ont la particularité de ne pas mentionner le landau, à l’inverse de la plupart des témoignages reçus spontanément à l’Evêché depuis l’aube. Or, à ce moment là de l’enquête, personne dans le public ne sait que les enquêteurs viennent de retrouver le landau, malheureusement vide, à proximité du 5 cours Pierre Puget.

De plus, ces trois témoignages providentiels sont recoupés par un nouveau témoignage celui d’une voisine de la rue d’Endoume, Mme Eriderich. Interrogé par les inspecteurs en train de vérifier le témoignage de la boulangère, elle déclare :

"Je me rappelle bien avoir vu cette dame et cet enfant. Je prenais de l'eau à la fontaine lorsque passa une femme âgée qui tenait un bébé, mais si maladroitement que celui-ci criait et pleurait. Je dis : "En voilà un qui n'est pas content !". A ces mots, la femme se retourna, me dévisagea et continua son chemin. Je la perdis de vue dans l'obscurité."

Grace à ces quatre témoins, la piste d’Endoume est relancée et semble la plus crédible.

V / Descente policière à Endoume :

Tout ce faisceau de présomptions amène le chef de la Sûreté, M. Couplet, à organiser une descente dans le quartier d’Endoume. Vers quatorze heures, ce 29 novembre 1935, le quartier est hermétiquement bouclé par plus de trois cent policiers.

Une heure plus tard, la fouille systématique des habitations et des moindres locaux est lancée. Les recherches sont plus particulièrement axées sur la rue d’Endoume où la ravisseuse a été aperçue par plusieurs témoins. Les habitants du quartier firent le meilleur accueil aux policiers, leur favorisant la tache, allant même au devant de leur désir.

Cette attitude est à souligner. C’était bien la première fois que la police recevait un tel accueil dans un quartier qui, en temps normal, était plutôt réfractaire à toute forme policière. Mais cela démontrait combien l’enlèvement d’un enfant bouleversait la population marseillaise.

Alors que les perquisitions vont grand train, une vive alerte intervient pour les forces de l’ordre. En effet, spontanément, une passante fit part aux policiers de ses soupçons vis-à-vis d'une femme habitant rue de la Colline et dont le signalement correspondait à celui de la ravisseuse. La police, ne délaissant aucune piste, dépêcha un enquêteur à l'adresse indiquée.

Mais, arrivé à cette adresse, le policier trouva l'appartement vide avec toutes les traces d'une fuite précipitée. Cette attitude étant plus que suspecte, les policiers se répandirent donc dans tout le quartier avec pour mission de retrouver la suspecte, sans succès cependant.

Un des enquêteurs présent sur le terrain s'aperçut alors que l’adresse indiquée ne lui était pas totalement inconnue. Fouillant dans ses souvenirs, il se rappela que cette femme était une de ses "clientes" dont le casier judiciaire totalisait une soixantaine d'année d'interdiction de séjour pour vol à l'étalage.

Il ne fit alors aucun doute aux enquêteurs que, apercevant les forces de l'ordre, la suspecte avait préféré prendre le large. Réaction logique mais qui ne l'exemptait pas aux yeux de la police d'être aussi une ravisseuse.

Pour confirmer la piste, on montra la photo de la suspecte à Georgette Perrachon qui se trouvait alors dans les locaux de la Sûreté pour un nouvel interrogatoire. Mais la piste ne fit pas long feu. La jeune fille ne reconnut pas la ravisseuse sur les photos présentées.

Malheureusement, à part quelques interpellations pour vérification d'identité, la fouille, terminée vers dix huit heures, ne donna rien.

Pour les policiers, cette descente avait un but non avoué. Le quartier d’Endoume avait la réputation d’être le repaire de nombreux voyous. Il s’agissait donc de mettre un coup de pied dans la fourmilière en espérant que la pègre marseillaise serait suffisamment irritée par ces procédés pour livrer la ravisseuse et ses éventuels complices.

Pour tous les observateurs, il ne faisait aucun doute que cet enlèvement ne pouvait être l’œuvre du milieu local mais plutôt l’œuvre de gangsters étrangers à Marseille. Ils étaient donc plus facilement lachable par le milieu marseillais.

En fait, la police n’attendait pas grand chose de cette descente. Tout au plus, il s’agissait de la réponse policière à l’inquiétude grandissante de la population marseillaise.

VI / Le landau retrouvé :

Vers midi, ce 29 novembre 1935, un élément inespéré va donner un tour nouveau à l’enquête. Alors que la police est en train d’axer ses recherches sur le quartier d’Endoume, le landau de Claude Malmejac est retrouvé par hasard, caché au fond d’un couloir, au 18 Cours Pierre Puget, à proximité d’une porte menant aux caves de l’immeuble.

La porte d’entrée de cet immeuble, situé entre la rue Gustave Ricard et la rue Breteuil reste toujours ouverte. En effet, non seulement il s’agit d’un immeuble de bureau mais, de surcroît, un salon de coiffure pour femme occupe les locaux de l’entresol. Le couloir, très large et long d’une dizaine de mètres, est à demi occupé par un escalier imposant. Vers le fond, à gauche, il s’élargit devant la porte du logement du rez-de-chaussée.

La découverte du landau est fortuite. Un témoin, descendant l’escalier, aperçut le landau dans l’obscurité du couloir mais il n’y prêta pas spécialement attention. En effet, les clientes du salon de coiffure ont pour habitude de laisser les landaus à cet endroit là. Lorsque revenant plusieurs heures plus tard, il aperçut de nouveau le landau, un doute l’assaillit et il prévint aussitôt la police.

Il s’agissait bien du landau des Malmejac. Tous les jouets de l’enfant sont retrouvés à l’intérieur. Par contre il manque le sac à main de la nurse qui, pour mémoire, contenait une petite somme d’argent.

Bien entendu, l’immeuble et ses caves sont immédiatement fouillés de fond en comble par la police, sans aucun résultat cependant. Toutefois, cela ne surprend pas les enquêteurs qui s’attendaient à un tel résultat. Il y avait fort à parier que la ravisseuse ne demeurait pas dans l’immeuble où elle avait abandonné le landau.

Un peu plus tard dans l’après midi, le docteur Malmejac va formellement reconnaître le landau. Tous les objets qu’il contenait furent minutieusement examinés par les services techniques de la police mais cet examen minutieux n’apporta aucun élément nouveau à l’enquête.

Par contre, cette découverte va plonger les enquêteurs dans un abîme de perplexité. Ils s’attendaient à trouver tôt ou tard le landau abandonné mais certainement pas à cet endroit là. Cette découverte renforce le témoignage principal, celui de M. Grosset, le chauffeur-livreur des Etablissements Catalan, qui avait vu la ravisseuse avec le landau remontant le Cours Pierre Puget, donc vers le 18. Par contre elle fragilise grandement les témoignages du facteur et de l’officier de l’Armée de Terre qui avaient vu l’inconnu sur le boulevard de la Corderie avec le landau alors que normalement, vu l ‘endroit où le landau a été retrouvé, elle aurait du être sans. Faut il en conclure que la ravisseuse est revenue durant la nuit cacher le landau ou est-ce toute la piste d’Endoume qui est fausse ?

Dans l’état actuel des choses, la Sûreté ne cherche pas une explication rationnelle à ce détail, le bouclage du quartier d’Endoume étant déjà lancé.

VII / Les autres pistes :

En cette soirée du 29, les enquêteurs sont assez déroutés par la tournure inattendue qu’ont pris les recherches. La découverte du landau au Cours Pierre Puget a anéanti plusieurs témoignages jugés fiables et la piste d’Endoume a fait long feu. Ils doivent avouer qu’ils ne savent pas où se trouve l’enfant et qu’aucune piste crédible n’est en leur possession. Les policiers sont dans le brouillard le plus complet.

Et ce n’est pas le témoignage spontané de cette femme qui se présenta dans l’après-midi à l’Evêché qui relancera réellement à l’enquête. Tout au plus, elle permettra de conforter les soupçons du chef de la Sûreté, M. Couplet, quant au professionnalisme de la ravisseuse. Pour celui-ci, il ne fait plus aucun doute que le rapt fut préparé de longue date et l’adresse donnée au chauffeur de taxi ne le fut pas au hasard. Le témoin expliqua longuement que, alors qu’elle passait sur le Cours Pierre Puget jeudi, en milieu de matinée, elle repéra une vieille femme correspondant en tout point au signalement diffusé par la pesse, femme qui examinait avec minutie les entrées d’immeubles dont les portes étaient ouvertes.

Au cours de cette journée, les policiers vont aussi réentendre les témoins clefs de l’affaire et, surtout, Georgette Perrachon. En effet, les policiers ont des doutes la concernant. Il leur parait hautement improbable qu’elle ait été complètement étrangère à ce rapt. Comment cette jeune fille a t’elle pu se laisser tromper aussi facilement ? La seule explication qui vient à l’esprit est qu’elle est complice de la ravisseuse.

La presse ne sera pas non plus très tendre avec la nurse. Les journaux présenteront aussi des doutes après que la jeune fille ait refusé de rencontrer le docteur Malmejac lui aussi convoqué. Mais ce refus est mal interprété par la presse marseillaise qui ne voit en lui qu’une preuve de culpabilité alors qu’il est très probable que ce geste soit dû aux sentiments d’une jeune fille qui pense avoir failli à la confiance que mettaient en elle ses patrons.

Devant l’inspecteur Martini, Georgette Perrachon se bornera à refaire à l’identique sa déposition initiale, apportant seulement quelques précisions nouvelles sur son emploi du temps dans la période précédant le drame. On apprendra ainsi qu’elle a passé la nuit du 27 au 28 chez sa sœur, Madame Andras, au 12 chemin du Château d’If.

Les policiers profiteront de sa présence à l’Evêché pour la confronter à toutes les vieilles femmes vêtues de noir que les vérifications qu’ils effectuent les amènent à croiser, sans résultat probant cependant.

Le contre interrogatoire du docteur Crémieux, lui aussi convoqué, n’amènera pas non plus d’éléments nouveaux. Il précise simplement qu’il penche pour l’hypothèse d’une malade mentale en manque d’enfant.

VIII / L’aspect humain et familial :

Le 29 novembre 1935, à vingt heure, la station de radiodiffusion « Marseille-Provence », la station la plus écoutée de la région marseillaise, va diffuser un nouveau signalement du petit Claude complété par un avis de recherche de la police.

Cet avis est accompagné d’un appel émouvant de la mère éplorée suppliant les ravisseurs de lui rendre son enfant :

Mais l’aspect humain de l’affaire n’est pas à négliger. Ainsi, depuis qu'est connue la nouvelle de l'enlèvement, le couple Malmejac est entouré chaleureusement, montrant ainsi l'estime dans lequel il se trouve. Dès les premières heures, les collègues du professeur se sont efforcés d'aider l'enquête sous son coté scientifique. L'hypothèse de la folie est celle retenue par les éminents scientifiques. Mais ; là encore, aucune preuve n’est avancée, que des soupçons.

Dès les premières heures du drame, les parents du professeur ont accouru au domicile du jeune couple. De son côté, la famille de madame Malmejac réside à Alger. Elle est prévenue télégraphiquement. Madame Vacherot gagne le plus rapidement possible la cité phocéenne en prenant le vol régulier Alger / Marseille. Elle arrive à quatorze heures quinze à l’aéroport de Marignane. Une heure plus tard, elle se trouve elle aussi auprès du jeune couple. D’autres membres de la famille sont aussi présent, comme Monsieur Sarlande, le cousin parisien de Madame Malmejac.
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Le jeune couple trouve ainsi dans le cocon familial un peu de réconfort dans les terribles épreuves qu’il traverse.
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A suivre la semaine prochaine
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dimanche 24 juillet 2011

L’info du dimanche : Un expatrié = une voix qui compte

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Dimanche 24 juillet 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Le 19 juillet 2011, le Jérusalem Post s’est intéressé aux votes des français à l’étranger, au nouveau Secrétaire d’état en charge de ces français, et au mode de désignation des futurs députés.

Il est toujours intéressant d’avoir un avis étranger aussi je vous laisse découvrir cette analyse.

Bonne lecture !
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Un expatrié = une voix qui compte
Par ANNICK BERGER – Jerusalem Post – 19 juillet 2011
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A quoi ça sert ?
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Onze circonscriptions législatives ont été créées à l'étranger. Chacune d'entre elles devra, en juin 2012, se choisir un représentant qui siégera à l'Assemblée nationale française. C'est la première fois que les expatriés pourront voter lors des élections législatives. Jusqu'à présent, ils ne pouvaient en effet s'exprimer que lors des élections présidentielles et à l'occasion des référendums, n'ayant pas de représentant au Parlement.
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Les Français de l'étranger représentent plus de 1,27 million d'inscrits sur les listes consulaires, sur un total d'environ deux millions. Jusqu'à présent ils étaient représentés par 12 sénateurs, élus au suffrage indirect via l'Assemblée des Français de l'étranger. En 2008, la révision constitutionnelle a décidé de changer tout cela.
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Le but de cette élection est simple : faire en sorte que les Français ne résidant pas dans l'Hexagone puissent voir leurs intérêts représentés à l'Assemblée nationale et ainsi faire valoir leurs revendications par la voix de leur futur député. Ce dernier bénéficiera des mêmes compétences que ses confrères (vote des lois, participations à l'une des six commissions permanentes, débats) et sera élu pour cinq ans.
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Le but établi de ce nouveau poste est de donner "une voix qui compte" aux expatriés français, qu'ils soient binationaux ou non.
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Comment ça marche ?
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Le globe a été divisé en 11 circonscriptions. Israël se situe dans la 8e, en compagnie de la Turquie, de l'Italie, de la Grèce, de Chypre, de Malte, de Saint-Marin et du Saint-Siège. Pour le moment quatre candidats sont connus : Valérie Hoffenberg investie par l'UMP, Philippe Karsenty sous l'étiquette divers droite, Gilles Taieb, indépendant, et Daphna Poznanski investie par le Parti socialiste.
Les 10 autres circonscriptions sont découpées selon des zones géographiques plus ou moins vastes.
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Comment faire ?
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Pour ces élections, les Français basés à l'étranger pourront voter en se rendant au Consulat ou par procuration. Ils auront également la possibilité d'utiliser le vote à distance. A savoir, deux possibilités : le vote par Internet, ou le vote par correspondance sous pli fermé.
Pour pouvoir participer aux élections, les Français de plus de 18 ans et résidant hors de l'Hexagone doivent s'inscrire sur la liste électorale consulaire avant le 31 décembre 2011.
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La "stratégie électoraliste"
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Pour la première fois, les expatriés ont un représentant au gouvernement : David Douillet, secrétaire d'Etat des français de l'étranger. Autre nouveauté : ils pourront élire, en 2012, leur propre député à l'Assemblée nationale. Frédéric Dabi, politologue et directeur du département opinion et stratégie de l'IFOP en France revient pour nous sur les enjeux de ces nouveautés.
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Jerusalem Post : Les élections pour le poste de député des français de l'étranger n'auront lieu que dans un an, mais Nicolas Sarkozy vient de nommer David Douillet au poste de Secrétaire général des Français de l'étranger. Pourquoi ce poste aujourd'hui ?
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Frédéric Dabi : Clairement on peut voir derrière cette nomination une stratégie pour l'élection présidentielle. C'est la première fois qu'un tel poste est créé. C'est un acte par le biais duquel l'exécutif, le pouvoir, montre aux Français de l'étranger l'intérêt qu'il leur porte. C'est une façon de leur dire : regardez, la France prend en compte ce que vous souhaitez. De plus, le président de la République n'a pas nommé un politique de premier rang ni un militant lambda. Il a choisi quelqu'un de connu et de populaire qui a réussi sa reconversion du sport vers la politique.
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David Douillet a été populaire, même s'il a pu se couper d'une partie de ses soutiens de gauche en adhérant à l'UMP. Il est reconnu internationalement par le biais du judo. C'est donc clairement une stratégie et un acte politique fort que de le nommer à ce poste de secrétaire d'Etat des Français de l'étranger.
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J.P. : Cette nomination pourrait donc se situer dans le cadre d'une politique électoraliste ?
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F.D. : On sait qu'une élection présidentielle se joue en deux tours, et qu'elle est généralement serrée. De plus Nicolas Sarkozy n'aborde pas cette échéance électorale dans les meilleures dispositions, il part même avec un certain désavantage. Il est donc entré dans la logique du "chaque voix compte".
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Les Français de l'étranger représentent environ un million de voix. Il va donc tenter d'aller les récolter en leur montrant que ce gouvernement se soucie d'eux.
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J.P. : Pensez-vous que cette stratégie puisse fonctionner face à un électorat que l'on dit souvent trop éloigné de la politique française pour s'y intéresser ?
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F.D. : Les voix des Français de l'étranger comptent malgré tout. Certains ont en effet un intérêt moindre pour la politique française en raison de leur éloignement. Cependant, les expatriés ont un profil souvent particulier : ce sont des gens intégrés, qui ont la plupart du temps réussi et qui sont issus des classes moyennes ou supérieures. Et, contrairement à ce que l'on dit, ce sont souvent des gens très intéressés par le sujet politique. Ils sont donc susceptibles de peser dans une élection.
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J.P. : Quel sera le réel intérêt du poste de député des Français de l'étranger ?
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F.D. : C'est un poste qui n'a jamais existé, il faut donc attendre et voir. Mais c'est en tout cas une action forte. Les Français expatriés auront enfin un interlocuteur qui pourra délivrer leur message à l'Assemblée nationale. Toutefois, en raison de la répartition des circonscriptions, ce représentant n'aura pas ce lien fort qui existe habituellement entre un député et sa zone d'élection, beaucoup plus restreinte en France.
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Selon moi, ce poste est plus de l'ordre du symbole. Il rentre certes dans la stratégie de l'UMP de récupérer des voix : regardez nous ne vous avons pas oubliés. Mais de mon point de vue on se situe plus dans la symbolique que dans l'action concrète pour l'instant. Bien sûr, cette action peut tout à fait fonctionner. Mais encore une fois, ce poste entre clairement dans cette stratégie de "labourage électoral" dont nous parlions avant.
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J.P. : Ces législatives suivront de près les élections présidentielles. Les résultats de l'une pourront-ils influer sur l'autre ?
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F.D. : C'est en effet un point central dont on a peu parlé. Les législatives et cette élection de député des Français de l'étranger sont indexées sur les présidentielles. Et, comme on a pu le voir par le passé, elles peuvent être influencées par ces résultats. C'est ce qui s'est très souvent produit dans l'histoire de la Ve République. Les présidentielles pourraient avoir un effet de souffle sur les législatives et bénéficier au gagnant. Par exemple, si la gauche l'emporte, de nombreux électeurs de l'étranger pourraient choisir de voter pour un candidat de gauche, car ils représenteront désormais la majorité. Il faut cependant modérer cela, seuls les indécis pourraient être touchés par ce phénomène.
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J.P. : Un député issu de l'opposition pourra-t-il alors réellement peser au sein du Parlement français ?
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F.D. : Un député compte, quoi que l'on puisse dire. Il pourra participer aux commissions, notamment à celle des Affaires étrangères ou à des commissions culturelles. Dans ce contexte, on sort de cette optique minorité/ majorité. L'opposition jouera pleinement son rôle et le député pourra être entendu. Au-delà du rapport de force, ce député sera le moyen de faire passer des messages importants pour les Français de l'étranger. Ce sera le lien entre ce représentant et cette population qui primera.
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samedi 23 juillet 2011

The thrill is gone

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Samedi 23 juillet 2011 :
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Le samedi, durant l’été, je mets en ligne une vidéo, une image, une chanson, qui mérite le détour. Je vous laisse découvrir tranquillement ces pépites !
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Gary Moore nous a quitté et le monde de la guitare a perdu un de ses héros. Mais avant de nous quitter sur la pointe des pieds, ce bon vieux Gary a livré quelques uns des duos les plus marquants du blues. Et, ce jour là, il s’est particulièrement surpassé en invitant sur la scène étroite d’un club, le monstre sacré qu’est BB King.
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Et, bien entendu, ces deux bêtes féroces de la guitare, se sont sentis dans l’obligation de défendre leur titre lors d’un « combat » de guitares des plus impressionnants.
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Je vous laisse apprécier ce « The thrill is gone » à sa juste valeur
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Bon visionnage
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Lien internet de la vidéo :
http://youtu.be/lqAuuIDU2sw
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vendredi 22 juillet 2011

Il y a cent ans : Revue de presse du 17 au 23 juillet 1911

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Vendredi 22 juillet 2011 :
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Une petite revue de presse centenaire et cent pour cent subjective des événements qui se sont déroulés l’été 1911 par le biais de la « bible » de la presse nationale de l’époque : « Le Petit Parisien »
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Lundi 17 juillet 1911 :
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Maroc : Complet statuquo et la presse internationale fait du remplissage pour cacher que rien ne filtre des négociations se déroulant à Berlin

Sécheresse : « Paris sans eau » titre les journaux parisiens à la suite de l’annonce par la Préfecture de la Seine, de la suspension de l’alimentation en eau de source chaque nuit, de minuit à six heures du matin. Cette annonce crée la colère car arrivant après des constatations de coupures, effectives depuis la nuit du 15 juillet.
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De plus, les coupures ne concernent pas seulement l’eau potable, mais aussi les réseaux secondaires comme celui des pompiers. Conséquence néfaste de cette coupure, les pompiers parisiens appelés sur un feu d’immeuble Rue de Charonne, sont quasiment obligés de laisser l’incendie se développer, faute d’eau suffisante et de pression quand ils obtiennent enfin l’eau.
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Bâtiment : Après un « trêve des confiseurs » dû aux fêtes nationales, le monde du bâtiment est dans l’expectative pour savoir comment vont réagir salariés et patrons désormais. La presse quotidienne est dans l’expectative de ce lundi crucial.

« La trêve des jours fériés va se trouver rompue ce matin. La reprise du travail, escomptée par les entrepreneurs du bâtiment, sera-t-elle véritablement appréciable ? Le mouvement prendra t’il au contraire, l'ampleur qu'espèrent les militants syndicalistes ? Dans quelques heures, les parties se trouveront fixées.
(…)
Dans le meeting qu'ils ont tenu hier matin, au Palais d'Eté, rue des Pyrénées devenu un quartier général les maçons et leurs camarades des parties similaires ont examiné les diverses méthodes préconisées pour le débauchage des chantiers et ils ont approuvé les résolutions prises à ce sujet par le conseil syndical. Des incidents sont donc à prévoir ce matin, dès la réouverture des chantiers, qui seront, plus que jamais, étroitement gardés par la troupe et les agents. »

Tour de France : Huitième étape : Marseille - Perpignan (334 km)

Les 43 concurrents encore en course ont pris le départ de la huitième étape du Tour de France (Marseille-Perpignan) hier matin, à trois heures du matin.

« A Narbonne, le peloton de tête était encore compact mais à partir de cette ville. il se désagrégea peu à peu. Malgré la chaleur accablante, Duboc parvint à prendre une légère avance qu'il conserva jusqu'à Perpignan, point terminus de l'étape. »

Les arrivées à Perpignan ont eu lieu dans cet ordre :
1er : Paul Duboc (La Française) en 11 heures 34’
2 : Louis Heusghein (Alcyon) à cinq minutes
3 : Gustave Garrigou (Alcyon) à huit minutes
4 : Emile Georget (La Française) à dix minutes
5 : Albert Dupont (Le Globe) même temps

Aucune remarque sur le manque d’enthousiasme des journalistes du « Petit Parisien » a une victoire d’un coureur de La Française !

Mardi 18 juillet 1911 :

Maroc : « Une patrouille espagnole a arrêté M. Boisset, agent consulaire de France. Elle a voulu l'obliger à lui remettre tes fusils de son escorte. M. Boisset refusa. Le commandant de la patrouille alla en référer à un officier, et déclara à M. Boisset qu'il avait ordre de l'escorter, baïonnette au canon, jusqu'à l'agence consulaire de France, pour bien se rendre compte qu'il ne s'agissait pas de contrebande d'armes.

Ainsi fut fait, et Mr Boisset traversa El-Ksar encadré par des fantassins espagnols. Notre agent a adressé la légation de France une protestation énergique contre de pareils procédés. »

Bâtiment : Le mouvement de grève ne s’étend plus mais ne régresse pas non plus. Le nombre de grévistes et de chantiers fermés reste stable sans pour autant pouvoir dégager une estimation fiable.

Catastrophe : En Allemagne, le train express reliant Bale à Francfort déraille dans le Duché de Bade, à Mulheim, un village à trente kilomètres de Fribourg, Six des huit voitures ont quitté les rails et se sont encastrés les unes dans les autres dans un épouvantable amas de ferraille. Le bilan provisoire fait état de seize morts et une trentaine de blessés dont dix huit graves. Un français est mort, un négociant en vin et six autres sont parmi les blessés dont un attaché à l’ambassade de France en Suisse qui gagnait Berlin pour les négociations.

Sécheresse : La Préfecture de la Seine revoit à la hausse ses prévisions de coupure d’ »eau et annonce désormais des coupures pour une période de huit à dix jours au lieu des deux initialement annoncés.

Le conseil municipal de Paris a voté en juin un emprunt de 125 millions de francs en vu de couvrir l’augmentation de la distribution de l’eau dans la ville. Les travaux devant débuter en septembre et durer deux ans, ce n’est pas avant l été 1913 que la Préfecture pense pouvoir éviter ces coupures sauvages.

Incendie : Un « formidable incendie » a éclaté hier au soir, rue Mercadet, dans le XVIIIème arrondissement, détruisant un entrepôt de fourrage, un garde-meuble et un dépôt de voiture appartenant au taxi parisien. Le feu, déclaré vers vingt heures, n’a été circonscrit que dans la matinée suivante a cause de l’absence d’eau dans les canalisations dû aux coupures de l’été. Le temps que les services remettent la pression, le feu était devenu incontrôlable. Quatre pompiers, trois militaires et un civil ont été blessé durant l’intervention.

Mercredi 19 juillet 1911 :

Maroc : L’arrestation par l’armée espagnole de l’agent consulaire français à El-Ksar suscite l’indignation dans les milieux diplomatique et la France somme Madrid de fournir des explications, de présenter ses excuses et de sanctionner les militaires fautifs. Madrid de son côté refuse tout commentaire arguant qu’elle n’avait pas reçu ni explication, ni confirmation de l’incident, des troupes stationnées à El-Ksar. Madrid avance que si les faits sont prouvés, il ne peut s’agir que d’une regrettable erreur.

Bâtiment : La grève est en train de s’essouffler et les statistiques de la Préfecture semble le montrer avec un accroissement dui nombre des chantiers ouverts, et cela depuis le début de la semaine. Toutefois, la grève semble se déplacer des maçons et paveurs vers les la couverture et la plomberie.

Vermiraux : Début du procès devant le Tribunal Correctionnel d’Avallon de « l’affaire de l’orphelinat des Vermiraux », affaire qui secoua la France durant l’été 1910 quand on découvrit comment était traité par les services sanitaires les orphelins hébergés aux Vermiraux. (Pour plus de renseignement, voir : « Il y a cent ans, revue de presse 1910 » publié durant l’été 2010)

Tour de France : Neuvième étape : Perpignan – Luchon (289 km)

Le départ de la neuvième étape du Tour de France cycliste, Perpignan-Luchon (289 kilomètres), a été donne hier matin à 3 h. 1/2.

Quarante-trois coureurs ont pris le départ après avoir signé au contrôle. Un incident eut lieu au départ. Crupelandt s'aperçut qu'un des tubes du cadre de sa machine avait été débrasé. Il est reparti, après avoir réparé, 40 minutes après le départ officiel.

L’arrivée à Luchon s’est déroulée sous une pluie battante dans l’ordre suivant :
1er : Paul Duboc (La Française) en 12 heures 10’
2 : Emile Georget (La Française) à deux minutes
3 : Marcel Godivier (La Française) même temps
4 : Gustave Garrigou (Alcyon) à dix minutes
5 : Albert Dupont (Le Globe) à dix neuf minutes

Un triplé de La Française, une deuxième victoire consécutive de Paul Duboc et voilà le Tour de France relégué en bas de colonne, en page cinq du journal qui en compte six !

Jeudi 20 juillet 1911 :
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Maroc : L’Espagne présente à la France ses « regrets les plus sincères » à la suite des événements de El-Ksar. Elle annonce aussi la restitution des armes saisis et la nomination immédiate d’un nouveau consul. Enfin, de nouvelles directives sont envoyées aux troupes espagnoles en poste au Maroc pour leur interdire de franchir l’Oued Loukkos, frontière des zones d’influences entre la France et l’Espagne.

Bâtiment : Après une semaine de grève et un mort, l’ouvrier Paul ARMAND, les grévistes décident de stopper le mouvement de protestation et de reprendre le chemin des chantiers. L’avancé majeure de ce mouvement est l’acceptation par le patronat de la journée de neuf heures. Quoique que voté après des heures de discussions, les syndicats sont optimistes sur la suite des événements et publient un texte commun dont voici la teneur :

« Les travailleurs du bâtiment, après avoir entendu les camarades Andrieu. des charpentiers en fer, Pédro, des terrassiers: Bernard, des charpentiers en bois Victor, de la maçonnerie Charier, des scieurs découpeurs et mouluriers à la mécanique Ricordeau, des terrassiers Péricat, de la fédération du bâtiment; Marie, secrétaire de l'union des syndicat de la Seine, et Jouhaux, secrétaire de la G. G.T.. qui ont démontré l’utilité d’un mouvement d’ensemble et surtout d'une entente commune entre toutes les organisations du bâtiment entente qui leur permettra d'accomplir une action énergique, une fois rentrés dans les chantiers, pour arracher, par tous les moyens, la journée de neuf heures et la suppression du marchandage :

Protestent contre les arrestations arbitraires et décident de poursuivre une lutte énergique pour la libération des camarades emprisonnés et la suppression complète du salariat;

S'engagent, d'autre part, à subvenir aux besoins de la famille du camarade, Paul Armand. sans aucune autre intervention que nous considérerions comme portant atteinte à, notre dignité d'ouvriers révoltés, luttant pour l'émancipation totale

S'engagent à rentrer demain jeudi dans les chantiers et à reprendre leur besogne, en attendant les décisions du comité intersyndical qui établira, dans le plus bref délai, le syndicat unique du bâtiment.

Demain, les travailleurs du bâtiment feront neuf heures. »

Sécheresse : A Pantin, un nouvel incendie détruit cette fois-ci une usine d’emballage durant la nuit. De nouveau, le manque d’eau au début de l’intervention des pompiers est pointé du doigt par les services de secours qui mettent en avant un temps de latence beaucoup trop long entre le moment où ils ont demandé le réapprovisionnement en eau des canalisations du quartier et la mise en service effective.

Duel : En 1911, le théâtre peut mener au duel ! C’est ainsi que Henri BERNSTEIN, auteur de la pièce à succès « Après moi » joué au printemps à la Comédie Française et Gustave TERY, le meneur principal des critiques acerbes contre la pièce.qui en viennent à cet expédient pour régler un différent portant sur la valeur de l’œuvre théâtrale.

Le duel se déroula à sept heures du matin au Vélodrome du Parc des Princes. Mr TERY tira le premier et sa balle alla se perdre dans les tribunes. La balle de Mr BERNSTEIN fint quant à elle sa course dans la balustrade. Le constat fut donc celui d’un « duel sans résultat ».

La presse parisienne précise que les deux hommes ne se sont pas réconciliés !
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Vendredi 21 juillet 1911 :
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Maroc : A la suite de l’incident franco-espagnol d’El-Ksar et les regrets exprimés par le gouvernement de Madrid, Paris annonce que ce different est désormais clos. Le gouvernement espagnol exprime sa satisfaction de voir ses explications acceptées par la France

A Berlin toujours aucune fuite sur les négociations en cours entre la France et l’Allemagne au sujet du problème d’Agadir.

Banque : La justice perquisitionne au siège parisien du Crédit Foncier Américain ainsi que dans deux succursales de la région parisienne avant de se rendre au domicile de deux des administrateurs de la banque. Il est reproché au C.F.A. d’avoir émis une très grande quantité de bon au porteur sans aucune valeur, grugeant ainsi plusieurs dizaines de petits épargnants.

Tour de France : Dixième étape : Luchon – Bayonne ( 326 kilomètre)

Un coureur de l’équipe Alcyon emportant l’épreuve, le Petit Parisien fait un article circonstancié de l’étape. Je vous laisse le découvrir in-extenso

« Le départ de !a dixième étape du Tour de France cycliste. Luchon-Bayonne (326 kil.), a été donné hier matin à 3 h 30’, à quarante coureurs, tous très dispos. Ils ont franchi le col de Peyresourde, première difficulté du parcours, avec entrain.

Profitant de son avance, Brocco a produit, sur la fin de l'épreuve, un effort formidable, augmentant encore son avance. Aussi a-t-il triomphé, battant de trente-trois minutes son suivant immédiat. »

L’arrivée à Bayonne s’est déroulée dans l’ordre suivant :
1er : Maurice Brocco (Alcyon) en 13 h 17’
2 : Gustave Garrigou (Alcyon) à 33 minutes
3 : Emile Georget (La Française) à 36 minutes
4 : Ernest Paul (Alcyon) à 37 minutes
5 : Charles Cruppelandt (La Française) même temps

Éliminé lors de la neuvième étape et vainqueur de la dixième, tel est l’étrange destin de Maurice Brocco. Mis hors-course lors de la 9e étape, il profite du règlement qui autorise les éliminés à poursuivre le trajet du Tour sans figurer au classement général. Brocco remporte cette 10e étape afin de montrer à Henri Desgrange sa valeur, puis quitte le Tour 1911. Ce dernier s’en étonne dans les colonnes de L’Auto : « Pourquoi avoir attendu que l’on vous exclue de la course pour faire vos preuves ? ».
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Samedi 22 juillet 1911 :
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Maroc : Nouvel incident franco-espagnol à El-Ksar. Le lieutenant Thiriet, de passage à El-Ksar, est brutalement arrêté par les troupes espagnoles alors qu’il demandait des explications à six anciens soldats chérifiens, déserteurs de la troupe française qu’il commandait, et désormais enrôlé au sein de l’armée espagnole. La nouvelle, arrivée par câble par le biais de l’agence Havas, n’est pas confirmé par le Quai d’Orsay.

Duel : Nouveau duel pour Henri Bernstein qui, cette fois-ci, le met aux prises au redoutable Léon Daudet pour des articles diffamatoires paru dans l’Action Française. Il est intéressant de noter que le règlement de différents par le biais de duel semble être très porteur pour la presse puisque celle-ci, outre le résultat final, publie l’intégralité des modalités du duel.

LES CONDITIONS DU COMBAT
Les conditions demandées par les témoins de M. Bernstein, offensé, sont les suivantes :
La rencontre aura lieu au pistolet, et si elle demeure sans résultat elle sera reprise à l'épée.
Les conditions de la rencontre au pistolet sont les suivantes : quatre balles échangées à 25 mètres, cadence 90 à la minute.
Si la rencontre au pistolet demeure sans résultat, elle sera reprise à l l'épée aux conditions suivantes
1/ Terrain, 15 mètres derrière chaque combattant, rendu une seule fois. Si l'un des combattants dépasse de deux pieds la limite, il sera disqualifié. Le directeur du combat devra prévenir les combattants deux mètres avant la limite;
2/ Tenue des combattants, chaussures de ville, maillot collant ou chemise molle et gants de ville
3/ Chacun ses armes, coquille et longueur des épées réglementaires
4/ Le corps à corps est interdit. Le combat cessera lorsque l'un des combattants, après avoir été mis en observation pendant un quart d'heure, se déclarera dans l'impossibilité de continuer. La durée des reprises est de deux minutes avec repos de deux minutes.
D'un commun accord, la direction du combat est confiée à M. J.-J. Renaud.

Pour ce duel, les deux combattants se blessent mutuellement à l’épée après s’être raté au pistolet. Ce sera finalement Léon Daudet qui sera déclaré vainqueur.

Dimanche 23 juillet 1911 :

Maroc : L’agence Havas fait état d’un nouvel incident à El-Ksar mettant de nouveau en scène le lieutenant Thiriet. Celui-ci a de nouveau été arrêté par l’armée espagnole alors qu’avec trois soldats chérifiens il partait en reconnaissance dans la région d’El-Ksar. La France explique qu’à ce jour, aucune notification d’incident n’a été faite par le Consul Boisset en charge de cette région.

Alors que les négociations entre la France et l’Allemagne se font sous le couvert d’une chape de plomb, il ne fait aucun doute aux observateurs attentifs qu’on se dirige vers un accord « de compensation » en Afrique, l’Allemagne laissant à la France et l’Espagne le Maroc, contre d’autres régions du monde. Cette perspective pousse Lloyd George, ministre des Finances anglais mais surtout spécialiste des colonies et des négociations, a tenir un discours offensifs à la Chambre des Communes :

« Je ferai de grands sacrifices pour maintenir la paix, et je n'admets pas que rien puisse justifier une perturbation dans les bons rapports internationaux, sauf les questions d'un très grave intérêt national.

Mais si nous nous trouvons acculé à une situation ou la paix ne pourrait être maintenue qu'en sacrifiant la grande, la bienfaisante situation que la Grande-Bretagne s'est acquise par des siècles d'héroïsme et d’effort, en permettant que la Grande-Bretagne soit traitée - quand ses intérêts sont en jeu - comme si elle ne comptait pas dans le concert des nations, alors je le dis avec force la paix à ce prix serait une humiliation intolérable à endurer pour une grande nation comme la nôtre. »

Tour de France : Onzième étape : Bayonne – la Rochelle (379 kilomètre)

Le départ de la onzième étape Bayonne – la Rochelle (379 kil.) a été donné hier matin, à trois heures, au milieu d'une affluence nombreuse, malgré l'heure matinale.

Brocco n'a pu prendre le départ, l'U.V.F. ayant définitivement homologué la disqualification que prononça contre lui le juge arbitre de la course lors de la neuvième étape.

A La Rochelle (379 kil.), les arrivées ont eu lieu dans cet ordre
1er : Paul Duboc (La Française) en 12 heures 58’
2 : Emile Georget (La Française) à douze minutes
3 : Charles Cruppelandt (La Française) à 39 minutes
4 : Gustave Garrigou (Alcyon) à 52 minutes
5 : Marcel Godivier (La Française) même temps
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