dimanche 24 juillet 2011

L’info du dimanche : Un expatrié = une voix qui compte

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Dimanche 24 juillet 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Le 19 juillet 2011, le Jérusalem Post s’est intéressé aux votes des français à l’étranger, au nouveau Secrétaire d’état en charge de ces français, et au mode de désignation des futurs députés.

Il est toujours intéressant d’avoir un avis étranger aussi je vous laisse découvrir cette analyse.

Bonne lecture !
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Un expatrié = une voix qui compte
Par ANNICK BERGER – Jerusalem Post – 19 juillet 2011
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A quoi ça sert ?
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Onze circonscriptions législatives ont été créées à l'étranger. Chacune d'entre elles devra, en juin 2012, se choisir un représentant qui siégera à l'Assemblée nationale française. C'est la première fois que les expatriés pourront voter lors des élections législatives. Jusqu'à présent, ils ne pouvaient en effet s'exprimer que lors des élections présidentielles et à l'occasion des référendums, n'ayant pas de représentant au Parlement.
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Les Français de l'étranger représentent plus de 1,27 million d'inscrits sur les listes consulaires, sur un total d'environ deux millions. Jusqu'à présent ils étaient représentés par 12 sénateurs, élus au suffrage indirect via l'Assemblée des Français de l'étranger. En 2008, la révision constitutionnelle a décidé de changer tout cela.
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Le but de cette élection est simple : faire en sorte que les Français ne résidant pas dans l'Hexagone puissent voir leurs intérêts représentés à l'Assemblée nationale et ainsi faire valoir leurs revendications par la voix de leur futur député. Ce dernier bénéficiera des mêmes compétences que ses confrères (vote des lois, participations à l'une des six commissions permanentes, débats) et sera élu pour cinq ans.
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Le but établi de ce nouveau poste est de donner "une voix qui compte" aux expatriés français, qu'ils soient binationaux ou non.
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Comment ça marche ?
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Le globe a été divisé en 11 circonscriptions. Israël se situe dans la 8e, en compagnie de la Turquie, de l'Italie, de la Grèce, de Chypre, de Malte, de Saint-Marin et du Saint-Siège. Pour le moment quatre candidats sont connus : Valérie Hoffenberg investie par l'UMP, Philippe Karsenty sous l'étiquette divers droite, Gilles Taieb, indépendant, et Daphna Poznanski investie par le Parti socialiste.
Les 10 autres circonscriptions sont découpées selon des zones géographiques plus ou moins vastes.
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Comment faire ?
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Pour ces élections, les Français basés à l'étranger pourront voter en se rendant au Consulat ou par procuration. Ils auront également la possibilité d'utiliser le vote à distance. A savoir, deux possibilités : le vote par Internet, ou le vote par correspondance sous pli fermé.
Pour pouvoir participer aux élections, les Français de plus de 18 ans et résidant hors de l'Hexagone doivent s'inscrire sur la liste électorale consulaire avant le 31 décembre 2011.
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La "stratégie électoraliste"
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Pour la première fois, les expatriés ont un représentant au gouvernement : David Douillet, secrétaire d'Etat des français de l'étranger. Autre nouveauté : ils pourront élire, en 2012, leur propre député à l'Assemblée nationale. Frédéric Dabi, politologue et directeur du département opinion et stratégie de l'IFOP en France revient pour nous sur les enjeux de ces nouveautés.
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Jerusalem Post : Les élections pour le poste de député des français de l'étranger n'auront lieu que dans un an, mais Nicolas Sarkozy vient de nommer David Douillet au poste de Secrétaire général des Français de l'étranger. Pourquoi ce poste aujourd'hui ?
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Frédéric Dabi : Clairement on peut voir derrière cette nomination une stratégie pour l'élection présidentielle. C'est la première fois qu'un tel poste est créé. C'est un acte par le biais duquel l'exécutif, le pouvoir, montre aux Français de l'étranger l'intérêt qu'il leur porte. C'est une façon de leur dire : regardez, la France prend en compte ce que vous souhaitez. De plus, le président de la République n'a pas nommé un politique de premier rang ni un militant lambda. Il a choisi quelqu'un de connu et de populaire qui a réussi sa reconversion du sport vers la politique.
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David Douillet a été populaire, même s'il a pu se couper d'une partie de ses soutiens de gauche en adhérant à l'UMP. Il est reconnu internationalement par le biais du judo. C'est donc clairement une stratégie et un acte politique fort que de le nommer à ce poste de secrétaire d'Etat des Français de l'étranger.
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J.P. : Cette nomination pourrait donc se situer dans le cadre d'une politique électoraliste ?
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F.D. : On sait qu'une élection présidentielle se joue en deux tours, et qu'elle est généralement serrée. De plus Nicolas Sarkozy n'aborde pas cette échéance électorale dans les meilleures dispositions, il part même avec un certain désavantage. Il est donc entré dans la logique du "chaque voix compte".
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Les Français de l'étranger représentent environ un million de voix. Il va donc tenter d'aller les récolter en leur montrant que ce gouvernement se soucie d'eux.
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J.P. : Pensez-vous que cette stratégie puisse fonctionner face à un électorat que l'on dit souvent trop éloigné de la politique française pour s'y intéresser ?
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F.D. : Les voix des Français de l'étranger comptent malgré tout. Certains ont en effet un intérêt moindre pour la politique française en raison de leur éloignement. Cependant, les expatriés ont un profil souvent particulier : ce sont des gens intégrés, qui ont la plupart du temps réussi et qui sont issus des classes moyennes ou supérieures. Et, contrairement à ce que l'on dit, ce sont souvent des gens très intéressés par le sujet politique. Ils sont donc susceptibles de peser dans une élection.
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J.P. : Quel sera le réel intérêt du poste de député des Français de l'étranger ?
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F.D. : C'est un poste qui n'a jamais existé, il faut donc attendre et voir. Mais c'est en tout cas une action forte. Les Français expatriés auront enfin un interlocuteur qui pourra délivrer leur message à l'Assemblée nationale. Toutefois, en raison de la répartition des circonscriptions, ce représentant n'aura pas ce lien fort qui existe habituellement entre un député et sa zone d'élection, beaucoup plus restreinte en France.
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Selon moi, ce poste est plus de l'ordre du symbole. Il rentre certes dans la stratégie de l'UMP de récupérer des voix : regardez nous ne vous avons pas oubliés. Mais de mon point de vue on se situe plus dans la symbolique que dans l'action concrète pour l'instant. Bien sûr, cette action peut tout à fait fonctionner. Mais encore une fois, ce poste entre clairement dans cette stratégie de "labourage électoral" dont nous parlions avant.
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J.P. : Ces législatives suivront de près les élections présidentielles. Les résultats de l'une pourront-ils influer sur l'autre ?
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F.D. : C'est en effet un point central dont on a peu parlé. Les législatives et cette élection de député des Français de l'étranger sont indexées sur les présidentielles. Et, comme on a pu le voir par le passé, elles peuvent être influencées par ces résultats. C'est ce qui s'est très souvent produit dans l'histoire de la Ve République. Les présidentielles pourraient avoir un effet de souffle sur les législatives et bénéficier au gagnant. Par exemple, si la gauche l'emporte, de nombreux électeurs de l'étranger pourraient choisir de voter pour un candidat de gauche, car ils représenteront désormais la majorité. Il faut cependant modérer cela, seuls les indécis pourraient être touchés par ce phénomène.
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J.P. : Un député issu de l'opposition pourra-t-il alors réellement peser au sein du Parlement français ?
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F.D. : Un député compte, quoi que l'on puisse dire. Il pourra participer aux commissions, notamment à celle des Affaires étrangères ou à des commissions culturelles. Dans ce contexte, on sort de cette optique minorité/ majorité. L'opposition jouera pleinement son rôle et le député pourra être entendu. Au-delà du rapport de force, ce député sera le moyen de faire passer des messages importants pour les Français de l'étranger. Ce sera le lien entre ce représentant et cette population qui primera.
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