mardi 19 juillet 2011

Parlons commémorations et défilés militaires

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Mardi 19 juillet 2011 :
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Les propos d’Eva JOLY ont semé le trouble et le gouvernement a perdu le peu de sang froid qui lui restait. Là, pour le coup, nous avons droit à des phrasés que l’on pensait ne plus avoir à entendre sans oublier quelques raccourcis pour le moins scabreux.
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Et je ne parle même ps de ces « auditeurs » qui appellent le matin France Bleue Provence pour déverser un « savoir » qui ne s’élève pas au dessus de celui affligeant du café du commerce.
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Bon, tout d’abord, ma position sur le remplacement du défilé militaire par un défilé citoyen. Je joue les provocateurs, Eva JOLY ne va pas assez loin ! En fait, c’est la philosophie de toutes les commémorations qu’il faudrait revoir entièrement
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En effet, en ce 14 juillet, alors que j’assistais à la célébration de l’unité de la France, en ce jour férié commémorant non pas la chute de la Bastille comme les béotiens le pense mais bel et bien la Fête de la Fédération, célébrée le 14 juillet 1790, je me suis de nouveau posé la question de la profusion de ces cérémonies et de l’opportunité de bercer notre calendrier républicain d’autant de dates qui ont tendances à dissoudre dans l’anonymat les événements qu’elles sont censées rappeler.
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Pour mémoire, je rappelle qu’a ce jour, les cérémonies mémorielles nationales en France sont au nombre de douze dont trois sujettes à jours fériés :
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Dernier dimanche d'Avril : Journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, (1954)
8 mai : Jour de l'armistice de la seconde guerre mondiale (1981)
10 mai : Célébration de l'abolition de l'esclavage (2001)
Deuxième dimanche de mai : Fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme, (1920)
8 juin : Hommage aux morts de la guerre d'Indochine (2005)
17 juin : Hommage à Jean Moulins (Usage)
18 juin : Appel du général de Gaulle du 18 juin 1940 (2006)
14 juillet : Fête nationale, pour la chute de la Bastille en 1789 (1880)
16 juillet : Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux «Justes» de France,(2000)
25 septembre : Hommage aux harkis (2003)
11 novembre : Jour de l'armistice de la première guerre mondiale (1922)
5 décembre : journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, (2003)
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Alors, dans un monde qui va de plus en plus vite et qui a une fâcheuse tendance à perdre la mémoire, autant ces cérémonies mémorielles sont importantes pour ne pas sombrer dans l’oubli, autant leur dilution est contraire au but recherché.
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Il faut aussi faire l'effort de faire comprendre aux français l'importance et la signification. Une commémoration engage tout l'État et, dans cette optique, les hauts fonctionnaires doivent y assister. Mais elle doit aussi rassembler les citoyens et conforter la conscience nationale.
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Il ne faut surtout pas tomber dans la surenchère. Ces dernières années, il y a eut des demandes fortes auxquelles les pouvoirs publics n'ont pas su résister entrainant une multiplication par deux des commémorations nationales (six en 1999, douze cette année) qui diminue d’autant l'effet de chacune d'entre elle.
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C’est pour cela que je milite pour une limitation du nombre de commémoration, se limiter aux principales pour leur donner la résonnance qu’elles méritent.
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Je pense aussi qu’une date aussi marquante que le 11 novembre doit être transformée en une sorte de jour de mémoire à l’instar du « Mémorial day » américain où tous les morts de toutes les campagnes seraient honorés.
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Je pense qu’il est plus que temps de réfléchir sur ce sujet « brulant » et redonner enfin un vrai sens à ce devoir de mémoire, un sens que toutes les générations puissent s’approprier.
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Et pour finir, parlons un peu de ce défilé militaire instauré par décret en 1880. Il intervient moins de dix ans après la déroute des armées française contre la Prusse, moins de dix ans après que la France soit privé des territoire de l’Alsace-Moselle, a un moment où l’opinion publique réclame la réintégration, par la force s’il le fallait de ces départements.
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De plus, ce défilé militaire est instauré neuf ans après la commune de Paris, tragique commune qui vit l’armée écraser et massacrer les « communards ». Par ce défilé, l’Etat rappelait aux parisiens qu’il ne faisait « pas bon » de se révolter contre lui. Un peu comme la fort Saint Nicolas à Marseille, construit sous Louis XIV, et dont les canons étaient tournés vers la ville, non pour la protéger, mais pour mater tout esprit de rébellion.
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Pour être tout à fait complet, le premier défilé sur les Champs Elysée se déroula le 14 juillet 1919 (avant, c’était sur l’hippodrome de Longchamp) et, quand on lit la presse de ces jours là, il ne fait aucun doute que ce défilé pouvait se comparer aux « triomphes » des généraux romains.
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Donc nous avons d’un côté une fête nationale commémorant la fête de la Fédération, rappelant les grands principes de la révolution et de la République, et de l’autre un défilé militaire instauré initialement dans un but loin de celui que François FILLON ou d’autres leaders politiques veulent nous faire croire.
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Maintenant, ceci posé, on peut débattre de la symbolique du défilé militaire du 14 juillet et du rôle des commémorations
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1 commentaire:

lipo 6 a dit…

C'est toujours une bonne chose de se remémorer les grandes actions de la vie.