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dimanche 13 mai 2012

L’info du dimanche : Les marques alimentaires livrent à domicile

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Dimanche 13 mai 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Les grandes surfaces se sont lancées dans la guerre des « Drive ». Pas une enseigne qui ne propose désormais ce service à grand renfort de publicité. Vitrolles n’est pas épargné non plus par ce phénomène puisque après Leclerc, Carrefour lance à son tour son Drive dans les prochains jours.

Nouveau phénomène désormais, les ventes directes à domicile des grandes marques. Cantonné pour l’instant à Paris intra-muros, il ne va falloir que quelques mois pour que cette nouvelle manière d’achat touche les grandes villes.
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Explication …
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Bonne lecture !
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Les marques alimentaires livrent à domicile
Par Laurence GIRARD – Le Monde – 11 avril 2012
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Une façon pour Evian, Häagen-Dazs ou encore Nespresso de mieux fidéliser leur clientèle
Evian propose depuis peu un service de livraison à domicile. Dans quelques semaines, le fabricant de glace Häagen-Dazs devrait lui emboîter le pas. La voie a été ouverte par Nespresso, pour qui ce service fait partie intégrante de son modèle.
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" Notre produit, en l'occurrence l'eau d'Evian, ne bouge pas. Nous pouvons créer de la valeur d'usage avec de nouveaux services ", explique Véronique Penchienati, directrice générale de Danone Eaux France. C'est déjà dans cette logique que la filiale de Danone a aussi mis en place un service de personnalisation de bouteilles ou un site de conseil pour les mamans.
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La démarche de portage d'eau - Evian mais aussi les autres eaux du groupe comme Volvic ou Badoit - chez les particuliers a été testée depuis deux ans dans le 15e arrondissement à Paris. Elle est désormais proposée à tous les clients parisiens ou résidents dans quatre villes de banlieue qui achètent pour plus de 15 euros de marchandises sur Internet. " Le prix des bouteilles est en ligne avec la moyenne constatée dans les magasins ", précise Mme Penchienati.
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" Au départ, lorsque Nespresso s'est lancé sur le marché français il y a vingt ans, la vente à distance était une contrainte, les consommateurs avaient l'habitude d'acheter leur café au supermarché, explique Arnaud Deschamps, patron de Nespresso en France, nous en avons fait un véritable service avec une relation directe avec le consommateur et des conseils de spécialistes du café. "
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La marque emblématique du groupe Nestlé, dont le modèle économique passe par une distribution hors des circuits des grandes enseignes, écoule désormais un tiers de ses capsules dans son réseau de boutiques et les deux tiers en vente à distance.
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7 jours sur 7
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La livraison se fait en priorité par La Poste. Depuis deux ans, Nespresso a souhaité développer - pour le prix de 3 euros - une livraison sur des créneaux horaires de deux heures, de 7 heures à 22 heures et 7 jours sur 7, grâce à des sociétés de coursiers. D'abord à Paris, puis en Ile-de-France et dans quelques villes comme Marseille, Lyon, Aix-en-Provence ou Avignon. " Sur les zones où nous proposons ce service, il représente 15 % de nos ventes à distance. Nous espérons le rentabiliser d'ici un à deux ans. "
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Pour s'adapter aux nouvelles habitudes d'achat, Nespresso introduit aussi le " drive " dans ses boutiques et ses points relais : le client peut commander sur Internet et aller récupérer ses étuis de capsules une heure après. La filiale de Nestlé envisage de doubler le nombre de ses points relais, en passant de 400 à 800 en France, pour être au plus près de ses clients.
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Le " drive " est aujourd'hui le nouveau terrain de bataille de la grande distribution qui développe ces centres de retrait. Au détriment des achats d'impulsion. C'est une des raisons pour lesquelles Häagen-Dazs lance à son tour son service de livraison à domicile à Paris en mai.
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Laurence Girard
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dimanche 29 avril 2012

L’info du dimanche : Pas de bureau de vote au Frioul

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Dimanche 29 avril 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Nous sommes en 2012 après Jésus-Christ. Toute la France a eu la possibilité d’aller voter dimanche dernier. Toute ? Non ! Un quartier de Marseille peuplé d’irréductible ilien a du déployer d’immenses efforts et une somme non négligeable pour aller voter.

Bienvenue sur l’ile du Frioul où, pour aller voter, il faut se rendre sur le continent et débourser cinq euros !
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Bonne lecture !
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Le Frioul toujours dépourvu de bureau de vote
Marsactu du 27 avril 2012 - Hugo Lara
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Lequel des 10 candidats à la présidentielle est arrivé en tête au Frioul ? Impossible de le savoir. Alors que l'ouverture d'un bureau de vote sur l'île semblait être actée en 2009, l'archipel n'a jamais vu l'ombre d'un isoloir.
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"C'est le seul endroit où pour aller voter il faut soit dépenser de l'argent soit être nageur de combat !" Le conseiller d'arrondissement (sans étiquette) du 1/7 délégué au Frioul Eric Scotto déplore que lors du premier tour de l'élection présidentielle, les 90 inscrits résidant sur l'île du Frioul aient dû faire la traversée pour aller exprimer leur voix dans l'urne du Palais de la Bourse.
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Vendredi dernier, l'élu a pris sa plume pour rappeler au maire "à nouveau notre voeu exprimé en conseil d'arrondissement pour la création d'un bureau de vote sur place". Une ouverture avait d'ailleurs été annoncée en 2009, après qu'un membre du CIQ est venu voter sur le continent en combinaison de plongée. "On ne voit pas ce qui s'y opposerait. Il y a des gens âgés sur l'île, que l'on fait descendre du village jusqu'à la navette, et qui doivent ensuite traverser les travaux du Vieux-Port jusqu'au Palais de la Bourse", plaide-t-il.
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Gratuité fluctuante
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A minima, il souhaite "dans un premier temps de rétablir l'usage de la gratuité du transport et d'effectuer le remboursement du trajet pour ceux qui se sont déplacés". Ce qui n'est là pas du ressort de Jean-Claude Gaudin, même s'il a la responsabilité d'organiser les élections, mais de la communauté urbaine de Marseille, qui gère les navette du Frioul.
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Le tarif habitant coûte 5 euros pour un aller-retour. En 2011 pour les cantonales, son président Eugène Caselli (PS) avait ordonné à Frioul If Express de laisser passer gratuitement les habitants qui allaient voter. La mesure n'a pas été suivie cette année. La communauté urbaine se défend cependant : "La plupart des habitants sont abonnés, et pour ceux qui auraient payé, il suffit qu'ils en fassent la demande et nous les rembourserons", affirme-t-on au service de presse.
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Eric Scotto, que ce bricolage exaspère, demande à voir : "Jusqu'à présent, les Frioulais n'ont pas reçu de lettre leur expliquant qu'ils peuvent être remboursés", interpelle t-il. Un référendum « festif » devrait par ailleurs avoir lieu samedi 5 mai, la veille du second tour, sur l'île. Organisé par le CIQ de l'archipel, il devrait déterminer si les Frioulais souhaitent ou non un bureau de vote sur leurs terres. Voilà un scrutin qui est vraiment plié d'avance... Reste encore à obtenir les autorisations.
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Par Hugo Lara, le 27 avril 2012
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dimanche 15 avril 2012

L’info du dimanche : Etre vigilent sur les permis de forage …


Dimanche 15 avril 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors qu’il faut envisager avec sérieux l’existence de plateforme pétrolière au large de nos côtes provençales, le Président de la République est intervenu à son tour déclarant vaillamment qu’il « « n'acceptera pas de forage pétrolier en Méditerranée au large des calanques, parce que la Méditerranée c'est le coeur de notre identité »

Belle déclaration d’intention que le « Canard enchainée » met en doute, faisant remarquer que le Cap Negre n’est pas loin et que le Président y a quelques intérêts familiaux.

Pour ma part, une déclaration reste une déclaration et tant que des décrets ne seront pas pris, je reste vigilent. Visiblement, le site d’informations locales Marsinfo.fr a eu la même analyse que moi dans son article publié le 12 avril dernier …
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Bonne lecture !
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Avis d’entrées maritimes sur le permis d’exploration off-shore
Par pierre boucaud, le 12 avril 2012
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Depuis 2002 deux sociétés anglo-saxonnes bénéficient d'un permis d'exploration d'hydrocarbures Rhône Maritime au large de Marseille. Ce permis doit être renouvelé mais les associations écologistes s'y opposent et Nicolas Sarkozy semble leur avoir donné raison. Fin de partie ? Pas si sûr compte-tenu des énormes enjeux stratégiques et financiers. Marsactu a essayé d'y voir plus clair. Essayé.
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Le mistral a soufflé très fort le week-end dernier sur les côtes méditerranéennes. Et c'est Nathalie Kosciusko-Morizet - directrice de campagne de Nicolas Sarkozy et son ex-ministre de l'environnement - qui la première a relevé l'avis de grand frais, et en a vite informé son champion. NKM en bonne miss météo du web a également vu la mobilisation se lever sur les réseaux sociaux. Même si "l'environnement ça commence à bien faire", et si Eva Joly ne décolle pas dans les sondages, NKM a compris qu'il fallait surveiller de très près cette affaire de plate-forme pétrolière en Méditerranée, afin d'éviter toute tache de goudron sur le beau costume de son président-candidat.
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Du coup, alors que les ONG écologistes et Europe Écologie-les Verts préparaient leur grande armada autour de Brégancon, pour manifester contre le permis "Rhône Maritime" qui autoriserait les sociétés pétrolières Melrose Ressources et Noble Energy à poursuivre leurs recherches, NKM a suggéré à son boss de prendre tout le monde de vitesse en annonçant le premier son non renouvellement. Et c'est lors d'un meeting à Caen vendredi dernier que Sarko a fait son René Dumont :
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« Je n'accepterai pas de forage pétrolier en Méditerranée au large des calanques, parce que la Méditerranée c'est le coeur de notre identité. »
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Et sur sa lancée, plutôt que de risquer de voir débarquer les drakars d'Eva au Cap Nègre, où il avait prévu de passer le week-end de Pâques dans le cabanon de Carla, Sarko en a remis une petite couche samedi au meeting de Saint-Raphaël :

« Je ne crois pas qu'il soit très intelligent de décider d'un forage pétrolier en Méditerranée. »

Et hop, c'est plié, Green Sarko venait de sauver la Méditerranée. Cette annonce du candidat président a en tout cas pris un peu tout le monde de court au sein des ministères concernés par ce dossier, enfin de ce qu'il en reste. Du côté du ministère du Développement durable, c'est facile, il n'y en a plus : il a été directement absorbé par Matignon depuis que NKM est passée porte-parole de la France forte. Et du côté de l'industrie, Eric Besson serait plutôt en train de songer à sa reconversion - du côté de chez Pinault si l'on en croit la presse - qu'à phosphorer sur la politique énergétique de la France.
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Ça flotte au ministère
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En tout cas, son cabinet est toujours aux abonnés présents, et nous l'avons interrogé sur cette demande de renouvellement de permis à plusieurs reprises ces derniers jours. On n'a pas tout compris, mais ce qui est certain, c'est que ça navigue à vue, depuis la déclaration du candidat Sarkozy. Vendredi, quelques heures avant la belle déclaration d'amour présidentielle pour les calanques, la position officielle du ministère était que le dossier "[était] toujours à l'instruction" et qu'"aucun calendrier précis [n'était] arrêté". Contrairement à ce qu'indiquait, et continue d'indiquer Greenpace sur une deadline au 11 avril, au-delà de laquelle le renouvellement de permis serait caduc.
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Petit pas de côté samedi matin, au lendemain de l'annonce normande : "nous n'avons pas d'autres informations que celles de Nicolas Sarkozy". Et puis hier, un magnifique triple salto arrière, venant toujours du cabinet du Ministre de l'Industrie :

« À ce jour, la prolongation a bien été implicitement rejetée et ce rejet tacite date non pas du 11 avril, mais de janvier dernier, ce qui signifie que le permis n'est pas renouvelé. »

Le permis qui était donc toujours "à l'instruction" vendredi dernier, n'avait donc pas à l'être, puisqu'il était rejeté "tacitement" depuis janvier dernier selon nos amis de Bercy. Hum, hum, hum. #WTF comme on dirait sur Twitter.
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Feu vert tacite
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En réalité les choses ne semblent pas si simples que ça. Car cette demande de permis d'exploration, acceptée une première fois en 2002, puis prolongée une deuxième fois en 2006 jusqu'en novembre 2010 , est encadré par un dispositif réglementaire très précis, le code minier. Et à l'article L 142-6 sur les "prolongations des permis exclusifs de recherches de mines", on peut lire :
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Au cas où, à la date d'expiration de la période de validité en cours, il n'a pas été statué sur la demande de prolongation, le titulaire du permis reste seul autorisé, jusqu'à l'intervention d'une décision explicite de l'autorité administrative, à poursuivre ses travaux dans les limites du ou des périmètres sur lesquels porte la demande de prolongation.
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Un code minier bien connu d'ailleurs par la Polytechnicienne NKM, qui l'avait déjà utilisé quand elle était toujours ministre de l'Environnement, pour répondre en octobre dernier à une question posée par le député de Corse du Sud Simon Rennucci qui s'inquiétait déjà du statut de ce permis, comme cela figure au Journal Officiel. Une réponse du gouvernement qui à l'époque avait déjà alarmé quelques écologistes bon connaisseurs de ces sujets complexes, comme Achim Gertz. En gros c'est "qui ne dit mot consent", et que tant qu'une décision officielle n'a pas été prise, même après la date d'expiration du permis, le titulaire peut continuer ses recherches, notamment sismiques, sous couvert d'une simple autorisation préfectorale.
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C'est ce qu' a d'ailleurs continué à faire Melrose Mediterraneen Limited, la société écossaise titulaire du permis, qui aurait procédé à des sondes sismiques jusqu'en février dernier. Pas la même chose, et même exactement le contraire de ce que nous a indiqué hier le Ministère de l'industrie.
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Interprétations divergentes
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Si l'avocat spécialisé dans le droit de l'environnement Arnaud Gossement, interrogé par Marsactu, considère lui que la déclaration de Nicolas Sarkozy à Caen peut être prise comme "une décision explicite". Corinne Lepage, autre avocat et présidente de Cap 21 est elle beaucoup plus prudente, comme elle l'explique sur une tribune publiée sur le Huff Post.
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Compte tenu des enjeux financiers et stratégiques énormes de ce type de projets, on a du mal à croire que les jeux soient faits et que la partie se termine sur une simple promesse de campagne de Sarkozy. D'ailleurs, plusieurs professionnels de la prospection d'hydrocarbures, notamment Jacques Sallibartant, président de l'Amicale des foreurs et des métiers du pétrole, gros lobby de la profession, n'y croient pas vraiment :
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Les non renouvellements sont rarissimes et doivent être motivés. Les sociétés qui détiennent ce permis, qui ont déjà dû investir beaucoup d'argent, ne resteront certainement pas sans réagir
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Les sociétés, l'écossaise Melrose Ressources et la texanne Nobles Energy, détentrices de ce permis d'exploration Rhône Maritime ne semblent pas très stressées non plus par les effets de manche de Sarko comme le souligne Alasdair Robinson, le porte-parole de Melrose ressources.
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Nous ne commentons pas le statut de notre permis avant que le processus réglementaire ne soit achevé, soit après les élections. (we are not going to comment further on the status of our permit until after the regulatory process is complete, which will be after the election)
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Pas de quoi en tout cas dissiper les entrées maritimes qui entourent cette histoire de permis. La suite au prochain épisode.
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dimanche 8 avril 2012

L’info du dimanche : Questions sur la série d'interpellations d'islamistes

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Dimanche 8 avril 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Depuis les tueries de Montauban et de Toulouse, les milieux islamistes sont au centre de la tourmente. Nicolas SARKOZY s’est plusieurs fois exprimés sur ce sujet en demandant encore plus de fermeté.

Dans ce contexte, les interpellations d’islamistes se sont multipliés mais les dernières en date laissent un gout amer dans la bouche.

En effet, si la première vague du vendredi 30 mars 2012 été justifié et entraient dans le cadre d’une longue procédure en cours, celle de cette semaine ont plutôt été ressentie comme une gesticulation et un geste sécuritaire vers l «électorat à la droite de la droite.

Pire, après 37 heures de garde à vue, tous les interpellés ont été relâché sans la moindre mise en examen. De quoi se poser de sacrés questions que Le Monde n’éludait pas alors que les libérations n’étaient même pas effectives.
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Bonne lecture !
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Questions sur la série d'interpellations d'islamistes
Le Monde du 6 avril 2012

Le gouvernement, critiqué pour la médiatisation des coups de filet, affirme vouloir prévenir d'autres affaires Merah

Le visage masqué, menottes aux poignets, on les a vus s'engouffrer, encadrés par les policiers encagoulés, sous l'oeil des caméras, dans les voitures. Mercredi 4 avril, à l'aube, dix personnes ont été interpellées dans les milieux islamistes. Aux quatre coins de la France : Roubaix (Nord), Marseille, Bordeaux, Pau, Bon-Encontre (Lot-et-Garonne), Valence ou encore Carpentras (Vaucluse).

L'opération est différente de celle dirigée, vendredi 30 mars, contre le groupe salafiste Forsane Alizza dont treize membres ont été mis en examen et neuf incarcérés pour " association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste " et " détention d'armes ". Le coup de filet était arrivé à point nommé, après les tueries de Toulouse et Montauban les 11, 15 et 19 mars, mais il s'inscrivait dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 8 mars, à la suite de plusieurs mois d'enquête.

Les interpellations de mercredi sont, elles, directement liées au contexte de l'après-Toulouse. Il ne s'agit pas du démantèlement d'un réseau - ces hommes ne sont affiliés à aucune organisation, aucun groupe, ni aucune filière, selon les premiers éléments de l'enquête. L'objectif est de procéder à des vérifications auprès d'individus dont le principal point commun est d'être fichés et surveillés depuis plusieurs mois par la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Après les polémiques sur la surveillance de Mohamed Merah, la DCRI vide ses tiroirs afin de comptabiliser le nombre de " Merah potentiels ".

Car les policiers ont une crainte à très court terme : qu'un jeune islamiste mette ses pas dans ceux du tueur de Toulouse et Montauban. Les gardés à vue présentent " un potentiel d'activiste isolé ". Il s'agit de salafistes " susceptibles de passer à l'action ", résume un responsable policier. Ils ont pour certains " effectué un séjour en Afghanistan ", d'autres " se préparaient au voyage ", les derniers se connectaient sur des sites islamistes appelant au djihad. " Cela ne veut pas dire que ce sont des gens qui vont être mis en examen et écroués ", prévient-on dans l'entourage de Claude Guéant. Les gardes à vue ont été prolongées pour permettre aux enquêteurs d'exploiter le matériel informatique saisi.

La Place Beauvau souligne que ce type d'opération n'a " rien d'exceptionnel ", rappelant que, depuis 2007, il y a eu plus de 350 interpellations et près de 90 personnes écrouées. " Mais depuis l'affaire Merah, il y a une effervescence dans les milieux djihadistes, des gens qui appellent à répéter les actes de Mohamed Merah, qui saluent sa mémoire en disant qu'il faut, comme lui, mourir en martyr. Les services ont constaté un bouillonnement sur Internet ", affirme-t-on. A la demande de la DCRI, le parquet de Paris a donc ouvert des enquêtes préliminaires, lundi 2 avril, sur le chef d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme. A un autre moment de l'histoire, les services auraient continué leur travail de surveillance sans passer par ces interpellations.

Car selon plusieurs policiers, l'efficacité de ces méthodes spectaculaires reste à démontrer. Pour eux, elles consistent plus à rassurer une opinion traumatisée qu'à dénicher les terroristes en puissance. Les policiers et le cabinet de Claude Guéant se renvoient la responsabilité de cette médiatisation. " Mercredi, ça ne méritait sans doute pas ce traitement-là, reconnaît-on dans l'entourage du ministre de l'intérieur. La discrétion s'impose, c'est une consigne qui vaut pour toutes les opérations. Mais les policiers ont besoin d'une reconnaissance de leur boulot. Le ministre préférerait que ça se passe sans l'oeil de la caméra. "

Ce qui n'a pas empêché M. Guéant d'assurer le service après-vente dans les médias, d'interdire l'entrée sur le territoire français à quatre prédicateurs islamistes, le soir de l'opération contre Forsane Alizza, le 30 mars, et d'intercaler, entre les deux coups de filet, l'annonce de l'expulsion de cinq islamistes radicaux, lundi 2 avril. Mardi 3, c'était au tour de Nicolas Sarkozy de mettre en garde l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) contre " d'éventuels débordements " lors de son congrès annuel, du 6 au 9 avril.

Face à cet activisme, les rivaux du candidat-président et leurs équipes de campagne peuvent dénoncer la " gesticulation électoraliste ", comme François Bayrou, mais ils sont coincés sur le fond. Critiquer les coups de filets eux-mêmes, ce serait prendre le risque d'afficher un laxisme coupable. Ce que résume la formule de la première secrétaire du PS, Martine Aubry : " Moi, je suis pour la fermeté, pas pour le spectacle. "

La stratégie de Nicolas Sarkozy sera-t-elle payante ? Place Beauvau, on assure n'avoir " aucun élément pour dire si c'est favorable ou défavorable ". Un conseiller assure que " la remontée de Sarkozy est liée au retour des sujets régaliens. Il est remonté grâce à sa sortie sur Schengen lors de son discours de Villepinte, le 11 mars. Puis, avec l'affaire Merah, il est devenu le président protecteur. Mais maintenant, on fait le boulot policier, et c'est tout ".

Certains assurent même qu'il y a " un risque en créant une polémique ". Mais, au fond, reconnaît-on dans l'entourage du ministre de l'intérieur, " en 2007, les musulmans ont voté à 80 % pour Ségolène Royal ". M. Sarkozy a tout à gagner et très peu à perdre à afficher sa fermeté face à l'islam radical.

Yves Bordenave, Laurent Borredon et Arnaud Leparmentier
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dimanche 1 avril 2012

L’info du dimanche : Ce que Hollande se prépare à garder de Sarkozy

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Dimanche 1er avril 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors que la valse des sondagesne permets pas du tout de se projeter dans le futur pour savoir qui seront les candidats du deuxième tout, le quotidien Le Monde, partant des déclarations de François HOLLANDE et du programme du PS, a tenté de voir quelles mesures prises par Nicolas SARKOZY entre 2007 et 2011 ne seraient pas remaniés par l’éventuel nouveau président de la République.
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Et là, force est de constater qu’il y a quelques surprises et une totale discordance entre les déclarations faites au moment de l’adoption des mesures et les propos tenus par le candidats socialistes maintenant.
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Au fait, pour les lecteurs membres de la FCPE, je vous conseille de lire plus particulièrement les deux paragraphes, celui de la loi LRU et celui sur la carte scolaire !
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Bonne lecture !
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Ce que Hollande se prépare à garder de Sarkozy
Le Monde du 28 février 2012 - Samuel Laurent et David Revault d'Allonnes

Beaucoup de réformes seraient conservées, y compris le retour de la France dans le commandement de l'OTAN

Que conserveront-ils de Nicolas Sarkozy ? Du quinquennat qui s'achève, les socialistes n'entendent pas forcément faire table rase. Loin de se préparer à un effacement systématique des réformes de son prédécesseur, le candidat socialiste, si d'aventure il lui succédait, a opté pour leur remplacement, voire par un accommodement. Philosophie dont Michel Sapin, responsable de son projet, résume les grandes lignes : " A quoi servirait-il de se lancer dans une bataille d'abrogation ? ", indique le député de l'Indre, qui précise qu'" il y a quelques lois emblématiques sur lesquelles il faudra revenir ". Ainsi la " circulaire Guéant " sur les étudiants étrangers, les peines planchers ou la réforme territoriale. Mais nombre de mesures symboliques, comme la création de Pôle emploi ou l'entrée dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, ne semblent pas devoir être remises en cause.

Immigration, sécurité Interdiction du port du voile intégral :
Loi emblématique adoptée en septembre 2010, cette mesure érigée au rang de symbole par l'UMP. François Hollande, qui à l'époque avait fait part de son opposition, ne l'a pas évoquée depuis.

Organisation de la sécurité :
La création de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui fusionne DCRG et DST, ne devrait pas être remise en cause. Au-delà, concernant la multitude de lois de sécurité intérieure adoptées depuis l'installation de M. Sarkozy à Beauvau, " l'idée n'est pas de supprimer tout ce qui a été fait, indique François Rebsamen, maire de Dijon et chargé du pôle sécurité dans l'équipe de M. Hollande. Sur les 28 lois prises depuis 2002, il faudra évaluer celles qui n'ont aucun impact, aucune efficacité et celles qui marchent ".

Justice Peines planchers et rétention de sûreté :
Introduites par la loi Dati de 2007, les " peines planchers " fixent le minimum que doit infliger un juge en cas de récidive ou pour certains crimes et délits. " Il faudra les supprimer ", explique François Rebsamen. Le PS se montre plus prudent quant à la rétention de sûreté, votée en 2008, qui permet de placer, à l'issue de leur peine, des prisonniers jugés dangereux dans des centres socio-judiciaires fermés. André Vallini, responsable du pôle justice, estime que " si la rétention de sûreté consiste à maintenir en prison quelqu'un qui a purgé sa peine, c'est contraire au droit. Mais on ne peut relâcher dans la nature sans surveillance des gens considérés comme des malades ".

Jurés citoyens en correctionnelle :
Mis en place par Nicolas Sarkozy, les premiers ont siégé au printemps. " Une idée intéressante mais gâchée par excès de précipitation ", indique M. Vallini, qui lui préfère le concept d'" échevinage, avec des citoyens volontaires associés au travail des magistrats ".

Réforme de la carte judiciaire. :
La suppression de 17 tribunaux de grande instance avait déclenché une fronde dans le monde judiciaire. Interrogé sur une réinstallation des tribunaux, alors que les crédits manquent, M. Vallini préfère annoncer une " grande réforme de l'organisation judiciaire, qui remettrait notamment à plat la distinction entre tribunaux d'instance et de grande instance ".

Réforme du CSM et de la garde à vue :
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), qui a désormais le pouvoir de nommer les procureurs, sera à nouveau réformé, ceux-ci seront nommés sur le modèle des juges du siège. Autre grande réforme, imposée par l'Europe, la présence d'un avocat lors des garde à vue. Il s'agit pour M. Vallini d'une " réforme minimale qu'il faudra poursuivre pour mettre au standard des pays européens ".

Justice des mineurs :
Nicolas Sarkozy a en grande partie détricoté celle-ci en revisitant de nombreuses fois l'ordonnance de 1945. " Cela fait partie des réformes à abroger ", explique M. Vallini, qui annonce un " retour au principe de l'ordonnance de 1945, spécialisation des juridictions, atténuation de responsabilité et primat de l'éducatif sur le répressif ".

Education Loi LRU :
Tantôt critiquée, tantôt saluée comme une réussite, cette réforme que Nicolas Sarkozy ne cesse de mettre en avant semble embarrasser le PS. " Ce n'est pas pour nous le sujet majeur, même s'il est emblématique ", estime Vincent Peillon, chargé du pôle éducation, qui voit dans la question de son abrogation " un faux débat. Ce qui est important, c'est ce par quoi on remplace, en l'occurrence une loi-cadre qui interviendra assez rapidement après une courte consultation ".

Suppression de la carte scolaire :
La réforme était combattue par la gauche. Elle n'a pourtant pas entraîné de révolution sur le terrain. Pas sûr que le PS revienne sur ce dispositif, M. Peillon estimant lui-même que " les modèles précédents n'étaient pas formidables ".

Réforme de la formation des enseignants :
Le gouvernement Fillon a ouvert la voie à une suppression des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), au profit d'une formation en master des enseignants. Le PS annonce qu'il " reviendra entièrement sur la réforme de formation des enseignants, qui a été détruite ", selon M. Peillon.

Institutions Réforme constitutionnelle :
Adoptée en 2008, cette réforme limite à deux le nombre de mandats du chef de l'Etat, lui permet d'intervenir en Congrès, renforce le pouvoir du Parlement, ou instaure la possibilité d'une saisine du Conseil constitutionnel par les justiciables avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Le PS évoque de nouveaux aménagements institutionnels (part de proportionnelle, parité), mais n'évoque pas de retour sur ces nouveautés.

Réforme territoriale :
Votée en 2010, elle instaure le conseiller territorial, destiné à siéger à la fois au conseil régional et au conseil général. Le PS a promis de revenir sur cette réforme. Selon le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, " tout ou presque sera abrogé, à part peut être la partie intercommunalité ". M. Bel se dit " favorable au maintien de tous les niveaux : commune, intercommmunalité, départements et régions ". Quant à la suppression de la taxe professionnelle (TP), elle sera " plus difficile à défaire ", concède M. Bel.

Fonction publique RGPP :
Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux a permis de réduire de plus de 100 000 les effectifs de l'Etat. Le PS et François Hollande promettent " d'en finir avec la RGPP aveugle ", mais demeurent flous sur les chiffres. Le candidat du PS a promis des créations de postes, sans augmenter l'effectif de fonctionnaires. Cet effort devrait donc nécessiter la poursuite du non-remplacement.

Pôle emploi :
Issu de la fusion de l'ANPE et des Assedic, Pôle emploi a été créé en février 2008 afin de simplifier les démarches et le suivi des demandeurs d'emploi, tout en diminuant les coûts. Son bilan est mitigé. Le PS ne compte pourtant pas revenir sur cette création.

Service minimum :
Instauré en 2007, la loi sur le service minimum ne sera pas modifiée, a déjà annoncé François Hollande, qui juge qu'elle est " entrée dans les moeurs ".

Santé, retraites Carte hospitalière :
 Le gouvernement l'a réformée en fermant des établissements jugés non rentables ou trop petits. François Hollande s'est engagé à permettre un accès de chacun à un établissement d'urgence à moins de trente minutes, sans préciser quels seraient les établissements rouverts ou créés.

Réforme des retraites :
Votée en 2010, la réforme fait passer l'âge minimum de départ à 62 ans et l'âge de départ à taux plein à 67 ans, et le nombre d'années de cotisation à 41 ans. M. Hollande a promis de permettre aux personnes à jour de cotisation de partir à la retraite avant l'âge l'égal, sans changer celui-ci.

Culture Hadopi :
La loi réprimant le téléchargement illégal, votée en 2008, fait l'objet d'une valse-hésitation du PS. François Hollande promet désormais un " acte II de l'exception culturelle ". Aurélie Filipetti, chargée de la culture, évoque une offre légale, la lutte contre la contrefaçon commerciale et l'élargissement des sources de financement, mais sans licence globale, jugée trop incertaine.

International Europe :
Concernant le traité voulu par M. Sarkozy et Mme Merkel, M. Hollande, s'engage à le renégocier. Pour M. Moscovici, " la ratification, qui aura été interrompue par la période électorale, ne sera pas engagée s'il n'y a pas réorientation de la construction européenne ".
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OTAN :
M. Sarkozy avait choisi dès 2007 le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, qu'elle avait quitté en 1966. Une décision alors critiquée par la gauche. Selon Pierre Moscovici, le départ de la France n'est plus envisagé. 
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dimanche 25 mars 2012

L’info du dimanche : Les sites Web d'information locale se multiplient

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Dimanche 25 mars 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors que les bloggueurs citoyens ont quelques difficultés (Christophe GREBERT avec monputeaux.com aux prises avec la municipalité UMP, Frédéric METEY avec lebandolais.fr menacé par un élu), les blogs et sites d’informations locales eux sont en train d’exploser.

Et le mois dernier, Le Monde se penchait sur ce phénomène, évoquant dans son article l’excellent site marseillais marsactu.com. (qui a récupéré et publié pas plus tard qu’hier un sondage sur le monde politique marseillais datant de novembre 2011 mais valant toujours son pesant de cacahuètes).
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Les sites web d’information locale se multiplient, les blogs citoyens ont le vent en poupe … Lien de cause à effet avec certaines propositions législatives ?
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Bonne lecture !
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Les sites Web d'information locale se multiplient
Le Monde du 20 février 2012

Leur équilibre est fragile car ils peinent, pour l'instant, à attirer la publicité

Le site Internet d'information locale Rue89 Strasbourg s'est lancé officiellement jeudi 16 février. Ce n'est pas une filiale du site créé en 2007 par d'anciens journalistes de Libération, mais plutôt une sorte de franchise. " Nous reprenons la marque et la charte graphique, mais nous sommes une entreprise indépendante, explique Pierre France, fondateur du site. Nous verserons une redevance de marque lorsque nous serons rentables. "

Cet ancien journaliste du site Internet des Dernières Nouvelles d'Alsace a quitté le quotidien régional lors de son rachat par le Crédit mutuel, en octobre 2011. Il croit en l'avenir du Web local : " La presse régionale n'est pas allée assez loin dans l'exploitation des outils d'Internet, estime-t-il. Avec l'information en ligne, nous souhaitons engager le débat avec notre audience sur des sujets de proximité, le réaménagement d'une rue par exemple. "

Plusieurs sites d'information locale ont vu le jour au cours des derniers mois, comme Rue89 Lyon, créé en novembre 2011. Ces start-up, constituées avec des équipes réduites et peu de moyens, espèrent renouveler l'offre en matière d'information dans les grandes villes. " C'est maintenant qu'il faut se lancer, affirme Sébastien Bailly, ancien journaliste à Paris Normandie, créateur de Grand-Rouen.com en octobre 2011. On ne sait pas si on trouvera la martingale, mais il y a des choses à essayer. "

Ancien responsable de la stratégie Internet du quotidien normand, M. Bailly a préféré créer sa propre start-up. " C'est très difficile de faire bouger ces gros tankers que sont les quotidiens régionaux. Les circuits de décision sont très longs. "

Pour l'instant, aucun de ces sites d'information pure players n'a trouvé son modèle économique. La plupart ont opté pour un accès gratuit financé par la publicité. C'est le cas de Marsactu.com, lancé en janvier 2010 à Marseille par Pierre Boucaud, ancien responsable de la chaîne de télévision locale LCM (La Chaîne Marseille). Le site a réalisé 100 000 euros de chiffre d'affaires en 2011, dont 30 000 en publicité et 70 000 en prestations de conseil Internet. Il emploie cinq salariés, dont quatre journalistes, et vise les 300 000 euros de recettes pour atteindre l'équilibre.

" Alternative "

" Nous voulons offrir une alternative à la presse régionale en proposant un ton plus irrévérencieux, souligne Pierre Boucaud. Nous ne parlons ni de l'Olympique de Marseille, ni des faits divers. Nous nous concentrons sur les sujets politiques, économiques, culturels et environnementaux. " L'audience est encore modeste (80 000 visiteurs uniques par mois).

Ces sites se heurtent à la frilosité des annonceurs locaux, tels que les commerçants, qui hésitent à recourir au média Internet et préfèrent publier leur publicité dans un journal. " Le papier les rassure : ils le voient bien, ils peuvent le découper, le conserver... ", regrette Sébastien Bailly.

Le site Dijonscope, créé en août 2009 sur un modèle gratuit, a fait le choix radical de passer au payant en décembre 2011. " Je veux réhabiliter la valeur du contenu et éviter le chantage des annonceurs, institutions ou entrepreneurs locaux ", insiste la fondatrice, Sabine Torres.

Pour l'instant, le site a attiré 800 abonnés à 5 euros par mois. Il lui en faut 3 500 pour parvenir à l'équilibre.

Xavier Ternisien.

dimanche 18 mars 2012

L’info du dimanche : Pourquoi le protectionnisme progresse dans le monde

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Dimanche 11 mars 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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A la vue des programmes économiques proposés par tous les candidats, de MELENCHON à LE PEN en passant pas HOLLANDE et SARKOZY sans oublier bien sûr BAYROU, on est en droit de se demander pourquoi tous le monde demande, de manière pressante, un retour au protectionnisme, qu’il soit évident ou dissimulé
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Le quotidien Le Monde, dans une analyse des plus intéressante , démontre que ce retour au protectionnisme n’est pas l’apanage de la France, loin s’en faut, qu’il est plutôt le fait de pays émergeant, et que ce n’est peut pas la bonne solution.
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Je vous laisse vous faire votre propre opinion !
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Bonne lecture !
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Pourquoi le protectionnisme progresse dans le monde
Le Monde du 16 mars 2012 par Anna Villechenon
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Alors que le protectionnisme revient au cœur des discours politiques en France depuis l'entrée en campagne des candidats à la présidentielle, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est inquiétée, lors de sa dernière conférence interministérielle à la mi-décembre, de la montée des barrières douanières depuis le début de la crise financière en 2008. Selon l'OMC, le nombre de mesures protectionnistes initiées en 2011 s'élève à 340, contre 220 en 2010.
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De son côté, l'organisme suisse Global trade alert (GTA) - qui recense l'ensemble des mesures commerciales dans le monde - avertissait, dans un rapport publié en novembre 2011, que trois mesures protectionnistes sont prises pour une mesure libéralisante depuis juillet 2011, et que les tensions commerciales ont atteint leur plus haut niveau depuis le "pic" de 2009.
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UNE PERTE POTENTIELLE DE 800 MILLIARDS DE DOLLARS
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Il n'en fallait pas plus pour que le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, appelle les membres de l'organisation à "restaurer un climat de confiance", qui est selon lui "une partie de la solution à la crise actuelle". Reprenant l'inusable métaphore de la tempête protectionniste, il prévenait que si d'"importantes mesures protectionnistes" étaient mises en place, elles pourraient coûter 800 milliards de dollars à l'économie mondiale.
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Il s'agit pour l'OMC d'éviter une redite de la Grande Dépression des années 1930, qui avait vu le commerce mondial se contracter dangereusement sous l'effet des barrières douanières, jusqu'à dissoudre les liens économiques entre des pays repliés sur eux-mêmes. Or cette dissolution n'est pas étrangère à l'entrée en guerre de 1939.
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D'où l'idée, en 1947, de négocier un accord international sur les tarifs douaniers et le commerce (General agreement on tariffs and trade, GATT), qui a abouti en 1995 à la création de l'OMC, dont le rôle est d'arbitrer les relations commerciales tout en limitant le protectionnisme. Mais la libéralisation des échanges est loin d'être un processus linéaire, et quand un pays se trouve en difficulté économique, les acquis sont la plupart du temps remis en cause.
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L'ARGENTINE, GRANDE CHAMPIONNE
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Les pays émergents sont, de loin, les plus friands de dispositifs protectionnistes. L'Argentine se taille la part du lion, avec 192 mesures, selon GTA. Si celles-ci ont fleuri après la crise qu'a traversé le pays en 2002, elles se font plus nombreuses encore depuis le début de la crise financière de 2008.
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Dans le viseur de la présidente, Cristina Kirchner : le contrôle des importations. Sa dernière victime ? Le Royaume-Uni, qui a vu, à l'occasion du 30e anniversaire du conflit des Malouines, en février, ses exportations limitées.
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Critiquées par les autres pays du Mercosur (Paraguay, Brésil et Uruguay) - qui représentent 25 % des exportations et 31 % des importations argentines -, ces mesures s'inscrivent pourtant dans un mouvement initié fin 2011 par l'alliance sud-américaine elle-même, qui a décidé en décembre d'augmenter temporairement ses taxes d'importation pour les produits provenant de l'extérieur du bloc. De son côté, le Brésil - qui compte 81 mesures protectionnistes - a augmenté sa taxation sur les véhicules importés, surtout ceux qui viennent de pays extérieurs au Mercosur.
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Au nom de l'intérêt national, les autres pays émergents cherchent également à se protéger : la Russie (172 mesures recensées) se concentre elle aussi sur son industrie automobile, puisqu'un tiers des véhicules devront être équipés d'un moteur ou d'une transmission fabriqués localement jusqu'en 2020.
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La Chine (95 mesures recensées) annonçait quant à elle en décembre la mise en place, pour deux ans, de nouvelles taxes douanières sur certains véhicules américains. D'ailleurs, l'OMC dénonçait en décembre la prolifération des aides "régionales" en faveur de l'automobile, qui atteignent désormais 48 milliards de dollars en cumulé, soit 37 milliards d'euros.
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L'Inde (101 mesures recensées) n'est pas en reste puisque, sous la pression populaire, elle a pour le moment renoncé à ouvrir le secteur de la distribution. Début mars, elle a décrété un embargo sur ses exportations de coton (lien "Abonnés"), avant de revenir sur sa décision en raison de l'envolée des cours.
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DE LA NÉGOCIATION AU CHANTAGE
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Si le protectionnisme reprend de la vigueur avec la crise, les différends commerciaux ont de leur côté diminué... depuis 2008, et ce, contrairement aux précédentes périodes de ralentissement économique. Pascal Lamy indiquait fin février que le nombre d'enquêtes sur les cas de dumping s'est établi à 153 en 2011, contre 213 en 2008.
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Tout un symbole, après plus de vingt ans, la "guerre des hormones" entre les Etats-Unis et l'Union européenne vient de prendre fin. Une autre s'apprête toutefois à prendre le relais autour des "terres rares", métaux précieux sur lesquels la Chine a le quasi-monopole, puisqu'elle possède un tiers des réserves accessibles, et plus de 95 % du marché. Les États-Unis, l'Union européenne et le Japon ont d'ores et déjà porté plainte auprès de l'OMC.
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Moins nombreux donc, les contentieux n'en sont pas moins durs, et ils frôlent parfois le chantage, comme quand la Chine décide de conditionner son aide à l'Union européenne à l'abandon de deux enquêtes anti-dumping et anti-subventions lancées par cette dernière. Ou prend d'importantes mesures de rétorsion en gelant la commande de 45 Airbus en riposte à la taxe carbone, mise en place par l'Union européenne - et ce, même si celle-ci est bien conforme aux règles édictées par l'OMC.
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LES ÉMERGENTS EN LIGNE DE MIRE
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Pour autant, malgré la pression nouvelle que les pays émergents mettent sur les pays développés, "le problème du protectionnisme n'est pas uniquement lié à ces pays. C'est particulièrement vrai dans le cas de l'Europe, puisque l'essentiel des échanges commerciaux des pays membres se font au sein de l'Union européenne", explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE.
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"Avec la division internationale du travail, nous ne produisons pratiquement plus dans les secteurs à faible valeur ajoutée, comme le textile, qui demande beaucoup de main-d'œuvre à bas coûts. Nous n'avons donc pas intérêt à prendre des mesures protectionnistes contre la Chine dans le secteur textile, puisque tout ce qu'on y gagnerait, c'est l'augmentation des prix des produits importés que nous n'avons pas intérêt à produire", argumente-t-il.
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Avant de relativiser la menace du géant asiatique. "La Chine ne représente que 8 % des importations françaises. De fait, les principaux concurrents et partenaires de la France, ce sont les autres pays de l'UE, qui représentent environ 60 % de nos échanges commerciaux - Allemagne en tête, avec 17 %."
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C'est pourquoi, pour M. Plane, "plutôt que d'envisager des barrières douanières aux frontières de l'UE" - comme propose de la faire notamment Nicolas Sarkozy avec un "Buy European Act" calqué sur le modèle américain -, "il serait préférable d'éviter les comportements non-coopératifs existant au sein de l'UE, comme la mise en place de la TVA sociale en France ou la compression des coûts salariaux en Allemagne, mesures qui ont pour objectif de gagner des parts de marché au détriment de ses voisins européens".
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Anna Villechenon
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dimanche 11 mars 2012

L’info du dimanche : Jean (Moebius) GIRAUD : Mort d’un géant

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Dimanche 11 mars 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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J’ai détesté « l’info » provenant d’Europe 1 entendu hier dans ma voiture : La disparition de Jean « Moebius » GIRAUD. De quoi gâcher une journée qui pourtant s’annonçait sous les meilleurs hospices. La disparition d’un « géant » de l’âge d’or de la BD n’est jamais une bonne nouvelle.
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Je ne crains pas d’écrire que sa disparition est une perte énorme non seulement pour le monde de la Bande Dessiné mais aussi pour le monde culturel dans son ensemble tellement ce touche à tout de génie ne réservait pas son talent uniquement pour le neuvième art. Mon désespoir est immense en pensant à tout ce qu’il avait encore et encore à créer.
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Pour faire court, parmi les nombreux souvenirs de lui que j’ai en tête, je ne retiendrais que ce repas en petit comité, un soir à Solliès-Pont, dans un restaurant asiatique, où il nous avait présenté les croquis de l’exposition monumentale qu’il était en train de monter pour le Festival International de Bande Dessinés d’Angoulême. Un moment de pur bonheur avec un homme certes renfermé, mais qui savait se livrer sur ce qui le passionnait
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Adieu l’ami
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Bonne lecture !
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Mort du dessinateur Jean Giraud, alias Moebius
LEMONDE.FR | 10.03.12 | 13h03 • Mis à jour le 10.03.12 | 22h58
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Le dessinateur et scénariste de bande dessinée français, Jean Giraud alias Moebius, le 15 janvier 2009 à Paris.
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Le monde de la bande dessinée vient de perdre l'un de ses géants, sinon "le" dernier des géants d'un certain âge d'or. Jean Giraud, plus connu sous le nom de Moebius, est mort ce samedi 10 mars à l'âge de 73 ans des suites d'une longue maladie.
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Dessinateur et scénariste, père entre autres du lieutenant Bluberry, il laisse derrière lui une œuvre monumentale, marquée notamment par un trait d'une prodigieuse aisance et par une inclinaison assumée pour la dualité artistique. Ce n'est pas un hasard si Jean Giraud a mené toute sa carrière en signant avec deux pseudonymes : Gir, avec lequel il a dessiné la série western Blueberry dans une veine réaliste ; et Moebius, versant fantastique de sa personnalité, incarné à travers les personnages d'Arzach, de l'Incal ou encore du Major. La fausse désinvolture de son style a marqué plusieurs générations de dessinateurs qui voyaient en lui la référence ultime.
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Jean Giraud naît le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Elève de l'Ecole des arts appliqués de Paris, il publie ses premières bandes dessinées dès 1956 dans plusieurs publications pour la jeunesse : Fripounet et Marisette, Ames Vaillantes ou encore Cœurs Vaillants. Au début des années 60, il rencontre Jijé, qui le recrute comme assistant sur un épisode de Jerry Spring. Peu de temps après, le scénariste Jean-Michel Charlier, s'en revenant d'un repérage dans le Nevada pour la série Buck Danny, cherche un dessinateur pour un western qu'il a en tête. Jijé décline l'offre, mais oriente Charlier vers Giraud. En 1963, sort Fort Navajo, la première histoire d'un lieutenant de l'armée américaine au nez cassé et au caractère trempé, Mike "Blueberry" Donovan.
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Ce personnage va donner l'occasion à Jean Giraud, qui signe Gir dès le premier épisode, de "faire du cinéma sur papier", comme il l'expliquait au Monde Magazine en octobre 2010 à l'occasion de la rétrospective que lui a consacré la Fondation Cartier : "Le cinéma est le réservoir d'images de Blueberry. (…) Concernant le personnage, je lui ai donné les traits de nombreux acteurs à la mode de films d'action : Belmondo bien sûr, mais aussi Bronson, Eastwood, Schwarzenegger… J'ai même utilisé Keith Richards (le guitariste des Rolling Stones) ou Vincent Cassel (qui a campé le rôle de Blueberry au cinéma). A chaque fois, je rajoutais un nez cassé, ainsi qu'une coupe de cheveux à la Mike Brant ! Beaucoup de réalisateurs m'ont également inspiré. Blueberry doit beaucoup à Sam Peckinpah (La Horde sauvage m'a bouleversé). Il y a aussi du Sergio Leone chez lui. Mais pour ce qui est de son amitié avec les Indiens, je suis plus proche de John Ford qui, toute sa vie, a été écartelé entre le machisme blanc de la conquête de l'ouest et la conscience qu'il avait des minorités opprimées."
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Parallèlement à Blueberry, Giraud s'invente très vite un double qu'il appelle Moebius - en référence au ruban du savant Möbius, symbole de l'infini – et avec lequel il va défricher des terres peu explorée dans la bande dessinée, aux confins du rêve et de la science-fiction. Le tournant de cette période est évidemment la création en 1975 du magazine Métal Hurlant, à laquelle il participe aux côtés de Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet et Bernard Farkas.
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C'est alors la naissance du héros muet Arzach. "A l'époque, Métal Hurlant vivait constamment dans le danger de mourir, racontait encore Moebius au Monde Magazine. Nous ne savions jamais si nous allions sortir le numéro suivant. La garantie de l'étonnement éditorial était notre propre étonnement. D'où ce personnage sans parole ni référence culturelle que je faisais le soir après le boulot – après Blueberry, quoi. C'était une façon d'être provocant."
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Pendant des années, Blueberry va être "le sponsor personnel de Mœbius", dixit Gir/Moebius lui-même. Alors que se succèdent les aventures du lieutenant (de plus en plus indiscipliné), l'auteur poursuit ses explorations oniriques, notamment avec la collaboration du scénariste Alexandro Jodorowsky qui crée pour lui le personnage de John Difool.
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L'APPEL DU CINÉMA
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Entre-temps, le cinéma lui a fait les yeux doux. Avec Jodorowsky, il travaille sur le story-board d'une adaptation de Dune, de Frank Herbert, qui restera à l'état de projet. Ridley Scott lui demande de dessiner les costumes d'Alien et René Laloux de réaliser le story-board des Maîtres du temps. A l'exception d'un court-métrage méconnu (La Planète Encore), et malgré plusieurs projets inachevés de films d'animation (Starwatcher, Le Garage hermétique), Giraud ne deviendra jamais ce qu'il aurait sans doute rêvé d'être également : réalisateur.
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"Je ne dirais pas que le cinéma m'a laissé au bord du chemin, disait-il à l'automne 2010. C'est plutôt moi qui l'ai laissé passer. Il est malheureusement difficile d'avoir plusieurs vies simultanément. Faire du Mœbius sans la moindre concession tout en continuant Blueberry demande déjà un investissement interne considérable. Je me tire d'ailleurs le chapeau car j'ai réussi à me trahir sans me quitter… Bref, je n'avais pas de place à accorder au cinéma. Pour se lancer dans le cinéma, il faut être Cortez : brûler ses vaisseaux et ne plus rien avoir d'autre à faire."
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Frédéric Potet
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dimanche 4 mars 2012

L’info du dimanche : Et si l’on supprimait le droit de vote des français de l’étranger ?


Dimanche 4 mars 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Penchons nous aujourd’hui un peu sur le droit de vote aux étrangers
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Faut-il la donner ? Faut-il l’interdire ? A tous les étrangers ? Uniquement aux ressortissants de l’UE ? A ceux installé dans notre pays depuis trente ans ? Moins ? Plus ? Est-il normal que les bi-nationaux votent dans deux pays différents ?

Autant de question qui alimente le débat. Pour ma part, je trouverais tout à fait normal que les citoyens de l’Union européenne en bénéficie (chose d’ailleurs que l’UE tente d’instaurer)

A la suite de la sortie iconoclaste de Claude GUEANT hier, relançant le débat, Aurélien LE GENISSEL, journaliste français installé en Espagne depuis trente ans, publie dans Slate une tribune avec une proposition elle aussi, au premier abord du moins, iconoclaste. Supprimer le droit de vote des français installé à l’étranger.

A première vue et au premier abord, une proposition complètement stupide sauf que son argumentaire tient la route et qu’à la fin de cette tribune, on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi les français installés à l’étranger votent à nos élections et pas les étrangers installés chez nous.

Je n’en dis pas plus, je vous laisse vous faire votre propre opinion er en tirer vos propres conclusions.
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Pour ma part, c’est fait !
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Bonne lecture !
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Pour la suspension du droit de vote aux Français de l’étranger
Publié le 3 mars 2012 sur Slate.fr par Aurelien LE GENISSEL
Journaliste français expatrié en Espagne
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Alors que le débat sur le droit de vote des immigrés aux élections locales est encore ouvert, la vraie question qu’il faudrait se poser est plutôt: pourquoi maintenir le droit de vote aux Français vivant à l’étranger?
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«Accepter le vote des étrangers, c'est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture halal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l'encontre des principes de mixité», a déclaré Claude Guéant le 2 mars à Velaine-en-Haye, près de Nancy lors d'un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy. Le Sénat avait examiné en décembre 2011 une proposition de loi visant à accorder le droit de vote aux étrangers extracommunautaires. Une initiative qui, comme prévu, n’avait pas été approuvée lors de son passage à l’Assemblée nationale mais qui a ravivé un (très) vieux débat politicien entre la droite et la gauche.
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Selon un sondage paru en novembre 2011, 61% des Français sont favorables à l’instauration de ce droit qui ouvre la voie à une vraie réflexion sur la nationalité, la citoyenneté et le système de représentation démocratique. Car cette question en cache une autre bien plus intéressante: le droit de vote des Français de l’étranger. Si les représentants politiques ne doivent plus être élus uniquement par des personnes de nationalité française, mais par les citoyens vivant en France (c’est l’hypothèse raisonnable d’une telle revendication), pourquoi continuer à accorder le droit de vote à des Français qui ne résident plus sur le territoire?
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Principe de réciprocité
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Remarquons d’abord que cette prémisse initiale (séparer nationalité et citoyenneté) existe déjà en ce qui concerne l’Union européenne. Depuis quelques années, les Français (et les autres) vivant dans un pays de l’UE ont la possibilité de voter aux élections municipales des lieux où ils résident. Ils peuvent paradoxalement aussi décider de le faire en France, s’ils sont inscrits sur une liste électorale d’une commune (qui peut être celle de «vos parents jusqu’au quatrième degré»). La proposition de loi visait donc les étrangers extracommunautaires.
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Nombreux sont les gens qui pensent «qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter aux élections municipales», comme le disait Nicolas Sarkozy en 2005. Pourquoi pas alors aux législatives ou à la présidentielle?
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La principale raison pour s’y opposer serait le manque de réciprocité. Un étranger pourrait voter aux élections françaises mais un Français ne pourrait pas le faire dans le pays en question. Un pays comme l’Espagne, qui permet le vote des étrangers aux municipales, a des accords de réciprocité dans l’exercice du vote avec des pays comme le Chili, le Pérou, le Maroc ou la Nouvelle-Zélande. Un écueil qui semble facilement surmontable au sein de l’UE en ce qui concerne les législatives et la présidentielle, comme c’est déjà le cas pour les municipales.
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Dans ce cas, le vote serait bien plus une question de citoyenneté que de nationalité. En effet, pourquoi permettre à un Français qui ne vit plus dans son pays depuis 25 ans de voter? Et pourquoi ne pas permettre à un étranger qui y vit depuis 25 ans de le faire? Lequel des deux s’intéresse, profite, s’implique ou subit vraiment les effets du vote en question?
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Deux poids, deux mesures
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Une démarche qui n’est peut-être pas aussi saugrenue qu’elle y paraît. En effet jusqu'à maintenant (en 2012 cela va changer), les Français de l’étranger ne pouvaient pas voter aux élections législatives. La raison la plus «logique» étant que les députés étaient des représentants territoriaux, d’où la création de ces fameux «représentants des Français établis hors de France». Une preuve, s’il en fallait une, que l’on peut continuer à être parfaitement Français sans profiter d’un droit de vote qui n’a pas de réelles conséquences pour l’électeur en question.
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En revanche, ces mêmes Français ont toujours pu voter à la présidentielle. Et aux municipales s’ils sont inscrits à une commune tout en vivant à Singapour (!). Dans la pratique, cela signifie (en gros) qu’ils peuvent donc donner leur avis sur, par exemple, le taux d’imposition en France, le permis à points, le mariage homosexuel ou la convergence fiscale avec l’Allemagne. Autant de sujets sociaux, économiques, idéologiques ou éthiques qui ne les affectent (en grande majorité) presque jamais.
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«Le vote est un droit essentiel qui vient avec la nationalité française» pourrait-on argumenter. Sauf que cela n’a été vrai jusqu’à aujourd’hui que pour l’élection présidentielle (et les référendums qui, il est vrai, posent souvent des questions sur l’avenir général du pays). «Pour nous, le droit de vote ne se justifie pas par les impôts que l'on paye. C'est le résultat d'une volonté de partager un destin commun», a déclaré François Fillon fin novembre pour s’opposer au vote des étrangers. On peut donc partager un «destin commun» en étant Italien ou Espagnol mais pas Russe ou Japonais. Et, à l’inverse, on peut «partager un destin commun» sans n’avoir jamais mis les pieds en France ou y passer seulement ses vacances.
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Sans oublier que, comme nous l’expliquent ces mêmes hommes politiques depuis quelques temps, être Français c’est avoir «des droits ET des devoirs». Or le vote des étrangers ressemble étrangement à un «droit sans devoir»: je décide des impôts d’un pays (donc des autoroutes, du TGV, du système de santé) sans les payer, je vote pour la guerre en Afghanistan sans en subir les conséquences (françaises tout du moins), je défends des mesures écologiques qui ne s’appliquent pas dans le pays dans lequel je vis et ainsi de suite. Un acte gratuit qu’il serait peut-être temps de remettre en cause. Cela pourrait être notamment une petite mesure de pression (la seule possible?), par exemple, sur ces sportifs de haut niveau qui décident d’avoir leur résidence principale à l’étranger pour payer moins d’impôts.
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Responsabilité et légitimité
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Il est évident que l’on ne peut parler de manière générale des «Français de l’étranger» sans faire d’amalgame, car chaque cas est spécifique. Ce n’est pas la même chose d’être un homme d’affaires qui change de pays tous les deux ans, un Français qui travaille en Italie mais a une résidence en France ou un expatrié qui habite au Japon depuis 30 ans.
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On parle ici (par exemple) des Français qui vivent dans le même pays depuis plus de 10 ans et qui «peuvent se sentir concerné par la vie locale sans avoir le désir de devenir» suédois (ou argentin ou portugais…), pour reprendre l’argument de Vincent Rebérioux, vice-président de la Ligue des droits de l'homme, en faveur du vote étranger aux municipales (car, rappelons-le quand même, les Français sont aussi des étrangers ailleurs). «Dans la vie, il faut faire des choix», répond Lionnel Luca, élu UMP des Alpes-Maritimes, sur le sujet.
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Sûrement, mais alors, pourquoi ne pas faire le choix de déposséder les Français vivant dans le même pays depuis plus de 10 ans du droit de vote? La mesure serait temporaire et quand ils reviendraient en France «partager un destin commun», ils récupéreraient leur droit.
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Dans un monde idéal, la mesure (du moins dans le cadre de l’UE) pourrait même être facultative: vous, Français qui vivez depuis 18 ans en Autriche, préférez-vous voter là-bas ou en France? Voilà la vraie «citoyenneté de résidence, sans distinction de nationalité» que défendent les signataires d’une lettre au journal Le Monde en défense du vote des étrangers: pas uniquement le vote des citoyens étrangers, mais aussi la suspension de celui des Français non résidents en France depuis plusieurs années (et la possibilité d’un droit de vote dans leur pays d’accueil).
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Vivant depuis près de 30 ans en Espagne, les gens me demandent souvent: pourquoi tu ne votes pas en France? Ma réponse est toujours la même: «Je ne me sens ni responsable ni légitime pour le faire.» Responsable car les politiques pour lesquelles j’ai choisi de voter ne s’appliquent pas dans mon cas et légitime car je ne participe pas aux devoirs qui m’autorisent à avoir ce droit.
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Cela aurait plus de sens que je puisse voter en Espagne (et non en France) sans que cela ne remette en cause ma nationalité à laquelle je suis attaché et qui me ramènera peut-être un jour en France. On peut vouloir participer à la vie politique de son pays d’accueil sans renoncer à sa nationalité (mais à son vote là-bas). Certains ont d’ailleurs la chance de pouvoir le faire en tirant parti du capharnaüm administratif, des circonstances conjoncturelles et de l’incohérence des accords bilatéraux qui donnent droit à la double nationalité.
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Les défenseurs du droit de vote des étrangers devraient pousser leur logique jusqu’au bout et se poser donc la question de ce même droit en ce qui concerne les Français ne vivant pas sur le territoire. «Le principe selon lequel le citoyen est défini uniquement par l’Etat-nation est un principe qui n’a plus lieu d’être», expliquait Pierre Juquin, l’un des premiers à défendre le droit de vote des immigrés dans toutes les élections.
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L’UE confirme cette vérité tous les jours à travers des institutions supranationales qui finiront par être les vraies responsables des politiques étatiques. L’Union a d’ailleurs commencé cette saine séparation entre nationalité et citoyenneté grâce au Traité de Maastricht (article 8B-2) qui permet à un Français (ou autre) résidant dans un Etat de l'UE d’y voter pour les listes de ce pays lors des élections européennes. On peut être Français et voter pour les députés italiens si l’on vit dans ce pays et que c’est là que l’on va subir ou profiter des politiques européennes. Cela paraît évident. Pourquoi ne pas étendre ce procédé aux élections législatives et présidentielles?
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Aurélien Le Genissel
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