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Lundi 28 décembre 2009 :
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En 1802, sort des imprimeries Valade à Paris un nouveau volume des « Annales statistiques », ouvrage périodique dont il parait un volume tous les mois depuis Floréal an X (1801). Le but de cet ouvrage pédagogique est de décrire un département français. Ce numéro est donc « l’inventaire des Bouches du Rhône », écrit par Joseph-Etienne Michel, administrateur de ce département de 1790 à 1792.
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Entre parenthèse, il est amusant de constater que Joseph-Etienne Michel, administrateur jusqu’en 1792 des Bouches-du-Rhône, est déclaré mort par la notice biographique de « Gallica », le site numérisé de la bibliothèque de France en … 1790.
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Sur quatre des deux cent quarante trois pages de ses statistiques, Joseph-Etienne Michel décrit « la Justice de Paix de Berre », en fait le Canton de Berre.
Les justices de paix étaient des institutions juridiques de proximité, mises en place en 1790 par la Constituante et supprimés en 1958 installé sur le territoire d’un canton. Plus connu que ceux-ci à leur création, le terme de « justice de paix » a perduré longtemps dans le langage courant, d’où l’emploi probable de ce terme par notre auteur
L'objectif de cette création est de mettre au service des citoyens une justice plus proche et efficace, en parallèle à la justice classique : c'est la volonté républicaine d'une justice simple, rapide, gratuite et équitable, héritière de la justice seigneuriale de l’Ancien Régime.. Les juges de paix avaient pour principale mission de régler les litiges de la vie quotidienne par une démarche conciliatrice : petites affaires personnelles et mobilières, conflits bénins entre particuliers, contraventions de simple police.
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Voici donc ce qu’écrivait, il y a deux siècles, Joseph-Etienne Michel pour décrire la Justice de Paix de Berre et donc le territoire de Vitrolles
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Remarque préliminaire
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A cette époque, l’Etang de Berre s’appelle l’étang de Martigues, Vitrolles, Vitrolles-les-Martigues et comprend 972 habitants, soit 38 fois moins que de nos jours.
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La culture de l’olivier, des amandes et des figues est le principal attrait économique de cette justice de paix que Berre domine.
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Justice de Paix de Berre
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Elle se compose de six commune qui sont Berre (Castrum de Berre – Quelques auteurs veulent que ce nom signifie en langue celtique : pays de sel. En tout cas, c’est bien le nom qui convient à ce pays), dont la population est de 1800 habitans, Lafare (Castrum de Lafare) , 800, Rognac (Castrum de Rochenao), 600, Velaux (Castrum de Velaus), 1102, Ventabren (Castrum de Ventabrens), 1475, Vitrolles-les-Martigues, Castrum de Vitrole), 972, ce qui forme un total de 6769 habitans, sur une étendue territoriale de 257 et demi kilomètres carrés.
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Toutes ces communes abondent en huile d’olives d’excellente qualité qu’on vend en général pour huile d’Aix. C’est sur cette partie du territoire du département qu’on trouve des amandes de toutes les qualités ; mais sur-tout ces belles et bonnes amandes de dessert connus, sur les lieux, sous le nom d’amandes pistaches ; et ailleurs sous le nom d’amandes coque-fine ou à la princesse.
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On y récolte beaucoup de figues excellentes connues sous le nom de figues marseillaises.
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Du reste, peu de vins, peu de grains, peu de fourrage, peu de muriers. Il faut que le produit des amandes et des olives fournisse à tous les autres besoins. La récolte des amandes est très casuelle ; celle des olives a beaucoup diminué par la mortalité des oliviers. Il est vrai que le haut prix auquel est porté ce liquide, dédommage du défaut d’abondance.
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On nourrit un peu plus de bêtes à laine dans cette justice de paix, que dans les précédentes. On trouve à Lafare quelques troupeaux de trois cent à quatre cent bêtes qui suivent le régime transhumant dont je parlerais plus particulièrement ci-après.
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Les chèvres sont nombreuses dans ces communes. Cet animal cause, dans le département des Bouches-du-Rhône, des dommages incalculables. Il y ruinera l’agriculture si le législateur ne prend des mesures promptes et sévères contre ce fléau. Je ne crains pas de dire qu’on ne parviendra à contenir les gardiens et conducteurs que lorsque la loi autorisera le propriétaire à tuer les chèvres qu’il trouvera sur sa propriété. Jusque là, tous les autres moyens seront illusoires.
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Les mêmes mesures doivent être prises contre les bêtes à laine, quoique leur voracité ne soit pas aussi désastreuse que celle des chèvres. Il est tems de faire cesser le scandale de voir des quelques gardiens de chèvres ou de bêtes à laine ravager, pour leur intérêt privé, toutes les propriétés d’un territoire.
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Je ne dois pas quitter cette justice de paix dans dire un mot de Berre en particuliers. La position de cette petite ville sur la mer, ou étang de Martigues, lui vaut un cabotage qu’elle fait au moyen d’allèges (espèce de tartanes), qui transportent par mer le sel que produisent ses riches salines. Ces salines, justement renommées, et par la quantité, la bonté et la beauté du sel qu’elles produisent, sont des propriétés particulières qui donnent de l’occupation à quelques individus mais qui ne procurent au pays d’autre avantage industriel dont le cabotage dont je viens de parler.
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L’air n’est pas sain à Berre. Il parait qu’il y fut toujours mauvais Rien n’annonce qu’aucune opération de l’art put le rendre meilleur. La cause est inhérente à la localité. Ce pays est sujet à des fièvres intermittentes qui, par les maladies plus graves et souvent mortelles, dont elles sont la première cause, minent la population et s’opposeront toujours à son augmentation.
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En général, il m’a paru qu’on ne tire pas de la rivière d’Arc, qui traverse ou longe les territoires d’Aix, de Ventabren, de Velaus, Lafare et Berre, tout le parti que l’on pourrait en tirer en dérivant des canaux d’irrigation. C’est un reproche que l’on serait fondé à faire à beaucoup de communes de la Provence, où le climat sec et brûlant aurait dû tourner vers ce genre de richesse ; car c’en est une bien grande que les canaux d’arrosage
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Pour ceux qui veulent lire l’intégralité de cet ouvrage :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85015v
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