samedi 1 décembre 2007

Congrès du MoDem : Discours d'ouverture

Samedi 1er décembre 2007 :
.
.

(Seul le prononcèe fait foi)
.
Il se trouve que la création du Mouvement Démocrate, le moment de fondation du Mouvement Démocrate que nous sommes en train de vivre, cette fondation et cette création représentent le seul élément de nouveauté du paysage politique français. Entre d'un côté le pouvoir actuel dont beaucoup commencent à mesurer que les promesses sont très éloignées des réalités qui se manifestent aujourd'hui pour notre pays dans la société française et dont les valeurs méritent réflexion et je crois- discussion de la part des Français, et de l'autre un Parti Socialiste qui représente un puissant réseau d'élus mais qui en même temps n'a plus de message compréhensible par la société française ; entre ces deux déceptions et ces deux impasses, il y aurait, pour le peuple français beaucoup de sentiments d'interrogation, de lassitude et peut-être de désespérance.
.
Mes chers amis, nous allons bouleverser un peu l'ordre établi pour cette matinée. En effet, bien que la salle ici soit déjà, pour ainsi dire, pleine, il y a encore 2 000 personnes à l'extérieur. (Applaudissements...) Elles font la queue pour obtenir leur carte de vote et leur carte d'entrée. Je pense qu'il est très important qu'elles puissent prendre pleinement leur part dans notre réflexion, sinon de nos travaux.
.
Je vais donc commencer, si vous le voulez bien, par accueillir ceux qui sont à la tribune et je veux saluer les personnalités qui vont siéger toute cette journée avec nous et en situation de responsabilité dans le mouvement que nous allons créer. Je salue et je dis mon amitié à Corinne LEPAGE, Présidente de Cap 21. Je salue et je dis mon amitié à M. BÉNAMIAS, Député européen. Je salue et je dis mon amitié à Michel MERCIER, Président du groupe de notre famille politique au Sénat et Président du Conseil général du Rhône. Je salue et je dis mon amitié à Jacqueline GOURAULT, Sénateur du Loir-et-Cher et Présidente de la Fédération des Élus Démocrates. Je salue et je dis mon amitié -il doit être présent dans la salle alors qu'il veuille bien gagner la tribune- à M. PYRELEVADE. Je salue tous les parlementaires présents dans la salle et, au premier rang, j'aperçois Jean LASSALLE, Député des Pyrénées-Atlantiques. Enfin, je veux saluer et dire spécialement ma reconnaissance à Marielle de SARNEZ.
.
Nous avions prévu d'ouvrir cette réunion par un discours sur la vocation de la famille politique que nous construisons ensemble, mais comme je vous l'indiquais je pense juste que nous attendions que nous rejoignent ceux qui sont à l'extérieur.
.
Permettez-moi donc, seulement en un mot, de vous dire à quel point ce moment est important pour nous et, je crois, sans vouloir employer de mots excessifs, important pour la France.
.
Il se trouve que la création du Mouvement Démocrate, le moment de fondation du Mouvement Démocrate que nous sommes en train de vivre, cette fondation et cette création représentent le seul élément de nouveauté du paysage politique français.
.
Entre d’un côté le pouvoir actuel dont beaucoup commencent à mesurer que les promesses sont très éloignées des réalités qui se manifestent aujourd'hui pour notre pays dans la société française et dont les valeurs méritent réflexion et –je crois- discussion de la part des Français, et de l’autre un Parti Socialiste qui représente un puissant réseau d'élus mais qui en même temps n'a plus de message compréhensible par la société française ; entre ces deux déceptions et ces deux impasses, il y aurait, pour le peuple français beaucoup de sentiments d'interrogation, de lassitude et peut-être de désespérance. C'est la raison pour laquelle nous sommes là.
.
C'est la raison pour laquelle vous êtes venus de loin, de loin géographiquement et de loin parfois politiquement.Vous avez décidé de vous rassembler pour créer le mouvement de renouveau de la politique française, le Mouvement Démocrate pour la France !... (Applaudissements)
.
Cette création, cette naissance, elle est et elle sera un espoir pour beaucoup de Français. J'essaierai tout à l'heure de vous en dire un mot de cet espoir, de ces valeurs, de ce que nous voulons construire, de ce qui va nous faire vivre ensemble et de ce que nous allons apporter à notre pays.
.
Toutefois, en attendant qu'entrent les milliers de nos amis qui sont encore à l'extérieur, je vous propose que nous traitions de la question, au fond fondatrice, qui va nous prendre un peu de temps qui est celle de l'adoption de nos statuts.
.
Pour la première fois, je crois, dans un mouvement politique, on a préparé des statuts pendant des semaines avec les adhérents. Il y a eu plus de 1000 contributions à l'élaboration de ces statuts. Beaucoup d'entre vous se sont passionnés pour cette règle de vie en commun que nous allons mettre en place et qui va régler, au fond, les rapports entre nous. Vous vous êtes passionnés pour cette élaboration comme, je dois vous l'avouer, jamais je n'aurais cru possible que des adhérents se passionnent pour, au fond, des liens juridiques et des règles du jeu. C'est le signe d'une attente et c'est également le signe d'une volonté de participation.
.
Il nous reste 83 amendements à un texte qui a été lui-même élaboré en plus d'un mois et qui a vu quatre versions successives intégrer les remarques et demandes qui étaient les vôtres. Nous allons examiner ces amendements, les présenter et présenter l'équilibre des statuts.
.
Je demanderai que, comme dans une assemblée parlementaire de plein exercice, pour chacun, il y ait une courte présentation, un orateur pour, un contre, parfois nous serons nous mêmes les orateurs contre, je prendrai la parole et mes amis pourront prendre la parole pour ou contre un certain nombre de ces amendements, une minute chacun, car la brièveté est une vertu pour la délibération. Et ensuite on passera au vote pour accepter ou rejeter les amendements.
.
C'est donc un processus d'élaboration démocratique en direct, comme il n'en a existé, je crois, que peu souvent dans la vie politique française.
.
Je voudrais vous dire deux choses : la première est dans le préambule et la deuxième est dans l'esprit des rédacteurs et chaque fois que j'ai eu à les rencontrer, je leur ai rappelé cela.
.
Dans le préambule, il est inscrit un principe que je considère comme absolument nécessaire à une réflexion sur les institutions d'une communauté humaine comme la nôtre. Des statuts doivent représenter un équilibre, équilibre entre deux principes : le premier est le principe de représentation. Tous les courants, toutes les sensibilités doivent pouvoir se faire entendre à l'intérieur d'un mouvement ouvert comme le nôtre et il y a des instances pour assurer la représentation.
.
Ces instances sont le Conseil national, une instance large, et le Bureau politique, une instance plus étroite, l'une ayant vocation à se réunir deux fois par an. On a écrit une fois par an obligatoire, dans les statuts, mais j'ai toujours à l'esprit et c'est pourquoi nous avons choisi le nom de cette instance large qui s'appelle Conférence nationale, que les partis britanniques se réunissent une fois par an en congrès qu'ils appellent Conférence nationale. Et je trouve que nous devons faire la même chose, prendre l'habitude une fois par an, à date fixe, de nous réunir tous ensemble plusieurs jours pour réfléchir à l'évolution du pays.
.
La Conférence nationale et le Bureau politique qui se réunit à peu près tous les mois, excepté pendant les mois d'été et dont la mission est de jeter le regard, l'analyse, de projeter les choix de notre grande famille politique sur les différentes questions qui émaillent la vie d'une formation politique et d'un pays, principe de représentation. Les adhérents auront un droit de saisine sur le Bureau politique. Ils pourront, nous avons écrit dans le projet des statuts, lorsqu'ils réuniront dix ignatures, demander que le Bureau politique se saisisse d'une question qui les intéresse. C'est un droit de saisine pour les adhérents pour le Bureau politique. Ainsi, mission de représentation. En face, il y a une deuxième mission, qui est une mission de cohérence, principe d'action, principe de leadership. Il faut qu'il y ait pour diriger et entraîner ce Mouvement une équipe cohérente, et vous lirez donc dans le préambule que nous avons écrit, qu'il fallait à la fois principe de représentation et principe de cohérence et équilibre entre les deux.
.
Voilà l'esprit qui a présidé à ces statuts, car, permettez-moi de le dire ici, beaucoup d'entre vous sont venus d'horizons politiques différents et un certain nombre, Jean-Luc Benhamias à la tribune par exemple, sont venus des Verts. Ils sont venus car ces mouvements-là s'étaient épuisés dans une parodie ou, en tout cas, une caricature de démocratie interne qui était, en réalité, une dispersion totale des énergies. Au lieu de projeter l'énergie du mouvement vers l'extérieur, l'énergie du mouvement était entièrement prise dans des querelles internes.
.
Voilà pourquoi j'ai toujours plaidé pour que nous ne fassions pas un parti à courant, car, dans les partis à courant, la guerre est interne, au lieu de voir le combat se projeter à l'extérieur (Applaudissements...). Je plaide à la fois pour l'intégrité de la représentation, tout le monde ici a droit à la parole, mais nous récusons le bazar !
.
C'est lorsqu'on réussit à équilibrer la représentation et la cohérence que l'on devient un mouvement politique de premier plan, car je n'oublie jamais qu'un mouvement politique comme le nôtre, surtout comme le nôtre, en émergence, en création, ce mouvement politique est un commando de transformation de la société française.
.
La vertu du commando, c'est la cohérence et c'est pourquoi je ne laisserai jamais, tant que j'en aurai la responsabilité, ce mouvement se disperser en guerre intestine, car les guerres intestines font la mort d'un mouvement qui se propose de changer la société française ! .... (Applaudissements...) Je suis pour le pluralisme et je suis pour l'unité et je le défendrai avec mes amis.
.
Je demande, si vous le voulez bien, aux parlementaires de monter à la tribune, Abdoulatifou ALY Député de Mayotte, Jean LASSALLE Député des Pyrénées-Atlantiques également, Françoise FERAS, sénateur de la Marne également, Nicolas ABOUT, Président de la Commission des affaires sociales du Sénat… vont monter à la tribune.
.
Je demande à des conseillères régionales, également, car nous tenons au principe de parité, de bien vouloir nous rejoindre à la tribune, si elles sont arrivées. Et nous allons maintenant si vous le voulez bien commencer le travail démocratique, donc sérieux, donc long, donc transparent, d'élaboration des statuts, démocratie en direct.
.
J'invite tous ceux qui vont vouloir s'exprimer pour défendre ou, au contraire, pour critiquer les amendements, à bien vouloir le faire de manière brève. C'est une minute par personne, ce qui nous permettra d'examiner les 83 amendements que nous avons à examiner ce matin.
.
Je vous dis bienvenue, je vous dis du fond du coeur merci, et je vous souhaite une bonne journée pour le congrès fondateur du Mouvement Démocrate !
François Bayrou - Villepinte - 1er décembre 2007

Aucun commentaire: