jeudi 29 mars 2012

"L’éducation nationale mérite d’être aimée et respectée dans notre pays"

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Jeudi 29 mars 2012 :
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Autre thématique pour laquelle François Bayrou éprouve une tendresse toute particulière, en vertu de son passé de professeur et de ministre de l’Éducation nationale, la question de l’école. "Nous avons également une grande question d’éducation devant nous. L’éducation est un monde à qui j’ai donné beaucoup d’amour. L’éducation nationale mérite d’être aimée". Ce dernier point soulève l’enthousiasme d’une foule reconnaissante à François Bayrou de mettre l’éducation, au même titre que le "Produire en France", au centre de son projet pour la France : "L’éducation n’est pas une interrogation mineure. Vous ne pouvez pas durer sans être un pays de très haut niveau de performance et d’exigence et sans un haut degré de formation", souligne François Bayrou.
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Et d’évoquer un pays "qu’il regarde de très près" : "Je vais vous raconter simplement une histoire, il est un pays que je regarde avec beaucoup d’attention : c’est la Corée du Sud. Il y a 40 ans, c’était le pays le plus pauvre du monde, comme le Malawi aujourd’hui. La Corée est un pays fracturé : au Nord, nous avons misère et pauvreté, et au Sud, liberté et abondance".
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Après ce postulat de départ, François Bayrou poursuit sa démonstration : "Aujourd’hui, la Corée du Sud est l’un des premiers pays de la planète. Sans avoir un territoire vaste, sans avoir un peuple nombreux – une population estimée à 50 millions d’âmes - avec des salaires du même acabit que les salaires français, la Corée du Sud est aujourd’hui l’un des pays les plus performants économiquement au monde. C’est également le premier pays du monde pour les objets électroniques de nouvelle génération".
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Et François Bayrou d’aborder un point de démonstration qui déclenche les rires bienveillants de la salle, mais qui trouve forcément un grand écho : les lourdeurs de l’administration française : "La Corée du Sud est également le premier pays en ce qui concerne l’administratif. Vous savez combien de temps il faut en Corée du Sud pour refaire ses papiers ? Un peu moins de trois heures". Une "courte durée" qui suscite des applaudissements nourris de l’assistance, trop consciente des lenteurs chroniques de l’administration "à la française".
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François Bayrou déroule alors son argumentaire concernant la place de l’école au sein de la République après avoir évoqué l’exemple coréen : "Quel est le secret ? La Corée du Sud a bâti autour de ses grandes entreprises des centres de recherches des plus performants. Il n’y a pas d’autre secret que la recherche et l’éducation. Nous ne pouvons pas accepter l’idée d’être un pays dans lequel deux enfants sur cinq entrants en 6e ne savent pas lire correctement. De mon temps, l’école apprenait à lire à tous les enfants sans exception, peu importe le milieu social d’où ils étaient originaires. J’ai grandi dans un village des Pyrénées de 300 habitants. Nous vivions dans une société sans classe sociale. Tous ces enfants apprenaient à lire. L’école était portée par la société", souligne, non sans nostalgie, le candidat à l’élection présidentielle qui souhaite que ces vertus cardinales retrouvent droit de cité au sein de l’éducation nationale.
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Et de poursuivre sur les échecs cuisants de ces dernières années : "Nous sommes le pays qui a le plus d’inégalités scolaires. C’est un véritable crève-cœur. L’école doit retrouver le niveau qui est le sien. Le lien de confiance est brisé entre les gouvernants et le pays sur cette question. 150 000 élèves sortent du système scolaire par an". Et François Bayrou d’égrener ces solutions sur la question, suscitant l’approbation d’une foule qui reconnaît ces compétences en la matière : "Nous devons définir le baccalauréat en fonction du niveau nécessaire à la fin de l’enseignement secondaire. Nous devons également revoir le système d’orientation pour savoir dès l’entrée de l’université comment on va en sortir. Il faut également bâtir des formations professionnelles par alternance en sortie d’université, afin ne pas avoir des diplômes généraux qui ne déboucheront sur rien", affirme de toutes ses forces le candidat à la présidence de la République.
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