lundi 21 mai 2012

Une force d'équilibre, libre et indépendante...

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Lundi 21 mai 2012 :
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"Nous serons une force d'équilibre, libre et indépendante, qui empêche tout risque de sectarisme"
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François Bayrou était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, mercredi 16 mai, sur RMC et BFMTV.
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Invité à commenter la passation de pouvoir entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, François Bayrou a estimé cet événement "républicain mais un peu tendu". "C'était comme si la campagne électorale n'était pas complètement finie et qu'il restait des tensions importantes. Ces tensions, il va falloir s'en débarrasser. Le pays a besoin d'apaisement. La crise dans laquelle nous entrons exige un pays rassemblé. Je pense que les Français apprécient chaque fois qu'il y a cet apaisement républicain. Ils avaient apprécié le 8 mai et tous les gestes dans ce sens seront bien inspirés", a-t-il souligné.
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Alors que Jean-Jacques Bourdin l'interrogeait sur le choix de Jean-Marc Ayrault comme premier ministre, le député des Pyrénées-Atlantiques a jugé qu'il n'y avait là aucune faute de la part de François Hollande. "J'y vois la volonté de retrouver le chemin de François Mitterrand, en choisissant un grand élu local. Il va en revanche falloir que François Hollande et Jean-Marc Ayrault apprennent l'un et l'autre le fonctionnement si difficile d'un État en période de crise", a-t-il estimé.
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Pour le leader centriste, "le pire risque pour le Parti socialiste, c'est le sectarisme". "Se refermer sur lui-même, en ayant tous les pouvoirs, ce ne serait pas seulement un risque pour la démocratie, ce serait un risque en face de la crise. Les décisions qui vont devoir être prises ne pourront marcher que s'il y a un pays rassemblé et qui les accepte", a-t-il jugé. Pour lui, "la droite avait besoin d'alternance, mais la gauche a elle besoin de découvrir le réel", car "le projet qui était le sien depuis des années ne prenait pas en compte la réalité de la situation".
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"Une force d'équilibre est indispensable"
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Cela démontre la nécessité de faire émerger et de structurer une force centrale d'équilibre, à l'occasion des élections législatives des 10 et 17 juin : "Nous avons besoin de voix de responsabilité, qui ne soient pas dans l'opposition systématique, mais qui soient là pour dire 'Nous sommes responsables, si vous prenez de bonnes décisions nous voterons pour et si elles paraissent mal inspirées nous le dirons là aussi'. C'est une vision complètement différente de celle qu'on est en train de mettre en place à l'UMP", a détaillé François Bayrou, qui sera lui-même candidat dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
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Le parlementaire refuse en revanche d'envisager la cohabitation. "Elle serait une catastrophe, d'autant plus en période de crise". "J'ai fait partie de ceux qui ont le plus combattu ce blocage. Quand c'est du beau temps, passe encore. Mais quand c'est un temps difficile, comme celui que nous allons vivre, alors évidemment c'est un risque très important", a-t-il prévenu. Ceci d'autant plus que "François Hollande a en lui la volonté de dépenser son camp, ou son clan", selon François Bayrou.
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"Je ne regrette jamais mes choix"
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"Je ne regrette jamais mes choix", a par ailleurs soutenu François Bayrou, questionné sur sa décision d'entre-deux tours. "Nicolas Sarkozy avait introduit un climat de violence très grand. Je ne sais pas si vous vous rendez compte des thèmes qui ont été portés... Le discours qui m'a le plus frappé était celui de Toulouse, qui appelait à remettre des frontières partout, entre le bien et le mal, entre le beau et le laid. Il avait même ajouté que l'école serait le lieu où l'on apprendrait désormais ces frontières. Or, pour moi, l'école est le lieu où l'on démontre au contraire aux enfants que l'on peut se comprendre et se rencontrer au-delà des frontières", a-t-il souligné.
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"Si vous passez votre temps à faire flamber, entre Français, les idées d'origines, de religions, que nous ne sommes pas les mêmes, vous entretenez un climat d'affrontement mortel. Ce n'est pas un problème de la droite contre la gauche, car il y a des valeurs de droite que je partage. Mais dans un pays, faire flamber les divisions, c'est mortel, encore plus en période de crise où tout le monde cherche des bouc-émissaires. Ce climat là, que je voyais venir depuis longtemps, a décidé mon vote de second tour et je ne regrette pas ce choix", a-t-il conclu avec conviction.
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