mercredi 18 avril 2012

La fin ne justifie pas les moyens

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Mercredi 18 avril 2012 :
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"Dans ma carrière politique, je n'ai jamais été de ceux qui pensent que la fin justifie les moyens."
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François Bayrou était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, mardi 17 avril à BFM-TV et RMC.
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Le candidat à la présidence de la République est d'abord revenu sur son parcours au sein de la communauté de l'Arche et de Lanza del Vasto, lorsqu'il était étudiant. "C'était un personnage rayonnant, solaire, de pensée et d'expression. Il avait été le disciple direct de Gandhi", a-t-il rappelé. "L'idée était que pour extraire la violence de la société, il fallait d'abord la retirer de soi", a-t-il expliqué en rappelant certains fonctionnements de la communauté qui l'influencent encore aujourd'hui : "toutes les décisions devaient être prises à l'unanimité afin que chacun se souvienne que personne n'est plus important qu'un autre". Il s'est ainsi exclu de "ceux qui pensent que la fin justifie les moyens" en politique. "Je suis de ceux qui pensent que la faim est dans les moyens comme l'arbre est dans la graine", a-t-il précisé avant d'ajouter que "si vous acceptez des moyens dégueulasses alors la fin sera dégueulasse".
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Revenant sur le principe de laïcité dans l'espace public, François Bayrou a considéré que la loi de 1905 était "suffisante". "Je ne dis pas qu'il ne faille pas quelques adaptations, mais il s'agit là d'une loi incontournable et incroyablement moderne", a-t-il déclaré. "Elle dit que vous avez le droit de croire en tout ce que vous voulez, mais quand vous êtes dans l'espace public, quand vous êtes dans l'espace de la loi, il ne faut pas que la foi gouverne tout", a-t-il résumé. Interrogé sur le bien-fondé de l'implication de l'argent public dans le financement des lieux de culte, le candidat à la présidence de la République ne rejette pas une telle idée. "Il n'est pas complètement absurde que les pouvoirs publics financent les lieux de culte. Au fond, comme pour les églises dont les toits sont rénovés par l'argent public, il s'agit d'un patrimoine collectif", a-t-il rappelé.
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"Sur les combats que j'ai mené assez souvent seul contre tous, l'histoire a montré que j'avais souvent raison"
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François Bayrou a également répondu aux appels du pied de ses concurrents, en rappelant qu'il ne s'agit que d'une manœuvre supplémentaire pour "gommer le premier tour". "Je vois bien les arrières-pensées électorales et tout le monde sait que je ne mange pas de ce pain-là", a-t-il appuyé avec force. Quant aux hypothèses de devenir le premier ministre du président sortant s'il venait à être ré-élu, il est clair pour lui "qu'on ne peut être le premier ministre de quelqu'un, uniquement si on est profondément en phase avec lui et je ne le suis pas avec Nicolas Sarkozy". "Dans une vie d'homme, quand il y a un devoir devant soi on le remplit, évidemment. Mais dans ce cas précis, les conditions nécessaires à ce que j'accepte ne sont absolument pas remplies. Le but de cette manœuvre est évidemment de gommer le premier tour", a-t-il pointé. Ajoutant : "60 % des gens ne veulent pas ce deuxième tour qu'on nous promet depuis des mois, ces gens-là, il faut les entendre".
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C'est pourquoi François Bayrou souhaite pour ce premier tour "proposer un vrai choix". "Je suis quelqu'un qui n'élude pas ses responsabilités, je me suis souvent battu seul contre tous" dans les combats qu'il considéraient justes, sans arrières-pensées politiciennes. "Quand vous remontez en arrière, la dette, les affaires, j'ai mené tous les combats et souvent seul contre tous", a-t-il revendiqué en faisant un constat sans appel : "Là-dessus, l'histoire a montré que je me suis assez peu trompé".
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