mercredi 11 avril 2012

Osons les initiatives régionales …

.
Mercredi 11 avril 2012 :
.
"Les initiatives régionales sont souvent avant-gardistes : laissons-les respirer et soutenons-les!"
.
En meeting à Rennes devant 2.500 personnes, François Bayrou a tenu un long discours pour défendre "le droit à l’expérimentation" de nos territoires, mardi 10 avril.
.
Téléchargez le discours intégral en cliquant ici.
.
À douze jours du scrutin, le candidat à l'investiture suprême a tenu à réaffirmer l'importance de cette fin de la campagne et les dangers pour le pays sur lesquels elle doit se concentrer. "Ce sont deux semaines cruciales pour la France ! Ces deux semaines qu'on présentait de calme plat, cette crise qu'on nous disait derrière nous, elle déploie ses ailes noires à l'horizon", a-t-il prévenu en prenant les exemples récents de l'Espagne. "Aujourd'hui même, le gouvernement espagnol a annoncé de nouvelles coupes budgétaires", a-t-il rappelé en affirmant que si "de telles mesures devaient être prises en France", alors elles représenteraient " le double" des coupes décidées par nos voisins.
.
"C'est pour que la France demeure à l'abri de ce genre de contagion que nous sommes engagés dans la campagne. C'est pour que le pays se libère que je suis devant vous", s'est-il encore engagé devant un public rennais enthousiaste. "Si les jeunes étaient conscients de ce qu'il se passe aujourd'hui, ils manifesteraient leur colère face à ces dirigeants irresponsables" car "il est une responsabilité morale pour ceux qui sont en charge du pays de ne pas transmettre une charge excessive et insupportable aux générations futures".
.
Pour la défense du modèle français : "le plus exigeant de toute l'Europe"
.
François Bayrou a rappelé le caractère insoutenable de la dette. "Aussi incroyable que cela paraisse, nous en sommes arrivés au point que la totalité de l'impôt sur le revenu ne suffit plus à payer les intérêts de la dette que nous avons à rembourser", a-t-il alerté, en dénonçant une "situation qui est en train de déraper" et qui est "inacceptable pour la France".
.
Pour le député des Pyrénées-Atlantiques, c'est tout le modèle social français qui est en danger, tant pour les personnes âgées et la sauvegarde des retraites que pour la gratuité de l'éducation, en passant par la sauvegarde des salaires de la fonction publique. Fidèle à sa ligne de vérité, il tenu à lancer un appel : "Que les retraités sachent qu'on se bat pour préserver les retraites ! Que la fonction publique sache qu'on se bat pour qu'on ne coupe pas dans leurs salaires ! Que les médecins sachent qu'on se bat pour continuer à rembourser les feuilles de sécu ! Nous sommes un des seuls pays qui a l'éducation gratuite. Nous nous honorons d'avoir fait un modèle où l'école est gratuite et où l'université est majoritairement offerte !"
.
François Bayrou s'est posé comme le seul capable de garantir les acquis du pays : "C'est pour la défense et l'avenir de ce modèle que je suis devant vous et avec vous. Car c'est bien ce modèle qui se trouvera en première ligne quand les dépenses déraperont". Pour François Bayrou, "la gravité" des avertissements qu'il a répétés au fur et à mesure de cette campagne "est à la mesure de la situation du pays". Une situation qui s'aggravera à l'image de la Grèce ou de l'Espagne "non pas dans quelques années, mais dans quelques mois, si ce n'est quelques semaines". Le candidat à la présidence de la République reconnait que notre "modèle est le plus exigeant de toute l'Europe" et "qu'il demande le plus d'effort de la nation".
.
"En finir avec le centralisme absurde pour permettre aux territoires d'innover"
.
Pour lui, un effort de reconstruction sera nécessaire dans un pays où le "chômage explose", "la production s’en va" et qui est obligé "d'acheter plus que nous exportons". François Bayrou rappelé que la balance du commerce extérieur du pays était encore excédentaire en 2005 et qu'elle est doucement devenue déficitaire aujourd'hui. "Les Allemands ont courageusement pris les décisions qui étaient nécessaires", a-t-il affirmé tout en rappelant que l’exemple outre-Rhin nous démontre que le coût du travail n'est pas la seule variable qui joue sur la compétitivité d'un pays. "Cette année, pour gratification des bons résultats de l'entreprise, les ouvriers de Volkswagen vont recevoir une prime de 7.000 euros. Ce n'est donc pas qu'une question de coût du travail", a-t-il affirmé en mettant en avant le fait que les solutions se trouvent dans le cœur du pays lui-même : "cette question est une question française".
.
François Bayrou a notamment pointé les nombreux dysfonctionnements qui persistent dans l'organisation du pays. "Il n'est pas de réunion avec Jean Arthuis où nous ne faisons la liste des absurdités qui empêchent les Français de faire ce qu'il y a à faire pour reconstruire notre pays. Il faut rompre avec cette habitude là", a-t-il dénoncé en prenant un exemple observé lors de son récent voyage à la Réunion : "À la Réunion, il y a une plage magnifique, mais inexploitable, car il y a des coraux morts qui blessent les pieds des baigneurs. Le maire de Saint-Leu, Thierry Robert, a acheté une machine qui broie les coraux morts pour en faire du sable. Or, il ne peut pas l'utiliser, car un règlement interdit aux véhicules à moteur de passer sur la plage". Autre exemple : un fumeur de poisson en Guyane qui se voit obligé par une norme d'importer du hêtre de France métropolitaine... Pour François Bayrou, il faut en finir avec ce "centralisme absurde", "laisser respirer les régions" et leur accorder "le droit à l'expérimentation". "Si les départements existent, si les régions existent, alors il faut les laisser respirer, il faut les laisser agir", a-t-il revendiqué en décrivant dans ces dernières "des systèmes qui sont souvent avant-gardistes".
.
.

Aucun commentaire: