dimanche 18 décembre 2011

L’info du dimanche : Réduire le coût du travail influe peu sur les bas salaires

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Dimanche 18 décembre 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Le quotidien Le Monde daté du 15 septembre 2011 s’est livré à une intéressante étude débouchant sur un dossier complet concernant le casse-tête de 2012, en l’occurrence financer la protection sociale.
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Au milieu des nombreux articles et nombreuse analyse, un article qui sort de l’ordinaire car allant à contre courant de l’orthodoxie économique véhiculée par tous nos politiques.
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Non, contrairement à ce qui est dit, réduire le coût du travail a peu d’influence sur les bas salaires …
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Démonstration !
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Bonne lecture !
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Réduire le coût du travail influe peu sur les bas salaires
Le Monde du 15 décembre 2011 – J-B.C
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RÉFORMER le financement de la protection sociale serait devenu une nécessité pour diminuer le coût du travail en France. Pourtant, dans son rapport sur les prélèvements sociaux et fiscaux en France et en Allemagne, la Cour des comptes montre que, si l'Allemagne a bien connu une baisse de son coût du travail depuis 2000, celle-ci est plus due à la baisse des salaires qu'à celle des cotisations. Surtout, elle n'a permis que d'égaliser les coûts dans les deux pays.
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" Les coûts salariaux unitaires ont évolué de façon presque identique pour la seule industrie manufacturière ", a même expliqué Patrick Artus, économiste chez Natixis, lors de son audition sur le sujet à l'Assemblée nationale. L'avantage de l'Allemagne est surtout dû à sa compétitivité hors-prix, comme ses dépenses élevées en recherche et développement, le plus grand nombre de ses PME exportatrices ou sa spécialisation dans le haut de gamme.
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En outre, l'impact sur le coût du travail du basculement d'une partie des cotisations patronales vers la TVA ou la CSG n'est pas établi pour les bas salaires. En raison des allégements de charges sur ceux-ci, l'employeur d'un salarié au smic ne paye aujourd'hui que 2 % de cotisation maladie-vieillesse-famille sur les 28,1 % appliqués normalement aux salariés. Les entreprises de moins de 20 salariés en sont même totalement exonérées. Le transfert de ces deux points se traduirait par un gain d'à peine 20 euros environ par mois et par salarié pour l'entreprise. Un constat problématique quand le transfert du financement est justement censé rendre le travail peu qualifié plus compétitif. Il reste certes les cotisations chômage ou de retraites complémentaires, qui s'élèvent à 10 %, mais celles-ci sont intégralement gérées par les partenaires sociaux, qui ne sont pas prêts à perdre le contrôle de ces ressources.
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" Effets transitoires "
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Enfin, l'impact sur la compétitivité à long terme d'un transfert est discuté. " Si l'on augmente la taxe sur la valeur ajoutée tout en diminuant les charges sociales, les salaires s'indexeront sur celle-ci. Tout changement de structure de la fiscalité ne peut avoir que des effets transitoires ", expliquait ainsi M. Artus.
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Même constat de Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC : " Il est évident qu'on peut alléger le coût du travail des charges universelles qui y sont rattachées en les transférant sur la CSG. Cela améliorera les chiffres sur une année, mais cela ne conduira en rien à un gain tendanciel de compétitivité ", tranchait-elle.

J.-B. C.
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