mardi 16 décembre 2008

Monsieur Darcos, quel avenir allez-vous offrir à mon petit-fils ?

Mardi 16 décembre 2008 :
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Lors de l’Université de rentrée à Cap Esterel en Septembre dernier, François Bayrou avait longuement souligné que le cycle de scolarité en maternelle est déterminant pour l’avenir de l’enfant.
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Depuis, tout s’est accéléré et si nous n’y prêtons pas attention, c’est tout le cycle de l’Ecole qui est en danger. Les manifestations de ces derniers jours ne sont que l’arbre qui cache la forêt d’une entreprise que je ne qualifierais pas de destructrice mais de dangereuse pour l’avenir de notre société.
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Je ne vais pas parler ce qui se passe actuellement dans le secondaire, les IUT ou même les facultés, mais je vais m’intéresser au niveau local, en l’occurrence celui des écoles maternelles et primaires.
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Le travail de démolition entrepris par le Ministre de l’Education n’est pas nouveau. Déjà, en début d’année, il annonçait que « Les enfants n’auront plus cours le samedi matin.», cédant au tenant du « tout le week-end de tranquillités sans contrainte » sans y voir d’incohérence ni avec l’objectif ambitieux qu’il s’était fixé lui-même, diviser par trois l’échec scolaire à l’entrée au collège, ni avec l’ambition affiché par l’Education Nationale depuis que l’Education Nationale existe : Enseigner aux enfants les bases de leur éducation.
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Ce travail de sape continue encore avec maintenant la création de « jardins d’éveil » municipaux, détruisant ainsi l’école maternelles. Or, l’école maternelle est l’une des étapes les plus importantes de la structuration de l’enfant.

Et contrairement à ce qu’a affirmé récemment Xavier Darcos le préélémentaire et notamment la petite section a des fonctions pédagogiques, éducatives, de sociabilité … et n’est pas seulement « la variable d’ajustement des communes pour éviter de fermer une classe ». La maternelle participe de façon déterminante à l’éveil de l’enfant. Les enseignants ne se cantonnent pas comme l’a affirmé le ministre de l’éducation nationale « à faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ».

Que l’enfant ait été gardé durant les premières années de sa vie en collectivité, chez une assistante maternelle ou par un membre de sa famille, il aura été jusque là accompagné individuellement dans son développement. A son entrée à l’école maternelle, il doit apprendre à s’intégrer et à vivre dans le groupe, à accepter les autres.
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Mais de tout cela, Xavier Darcos semble ne point en tenir compte. Loin de réfléchir sur les effets néfastes de ses réformes, aussi bien à court terme qu’à long terme sur les enfants, il poursuit inlassablement son œuvre destructrice semant la désolation derrière lui. Après les samedis et les maternelles, ce sont ces ignobles RASED de Primaires (enseignants spécialisés pour aider les enfants en difficulté) qui sont supprimés sans bruits car « on ne peut quantifier leurs résultats ». Il omet ainsi de dire que le but premier est de récupérer sans bruit 3 000 postes budgétaires (L’échec scolaire avez-vous dit ?).
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La formation des équipes enseignantes est aussi dans le collimateur car il décide de supprimer la formation initiale des enseignants (IUFM). Il est probable que la formation de nos futurs enseignants sera « divine » !

Enfin, pour terminer une œuvre digne d’une entreprise de démolition, il n’oublie pas de couper les crédits à tout un ensemble d’associations péri scolaires qui œuvrent pour la jeunesse dans les quartiers difficiles.
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Il ne fait aucun doute que toutes ces mesures n’ont qu’un seul but : réaliser des économies. Elles seront « intéressantes », n’en doutons pas et dans le contexte de crise qui est le notre, cette volonté politique n’est pas négligeable mais … car avec moi il y a toujours un mais, faire des économies sur le dos de l’enseignement de nos enfants ou de nos petits-enfants, cela n’est pas acceptable.
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L’avenir de mon petit fils qui est entrée en maternelle cette année est pour moi primordial et je n’admets pas qu’il soit gâché uniquement pour des raisons pécuniaires et au nom de je ne sais quelle société libérale !
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Monsieur Darcos, quel avenir allez-vous offrir à mon petit-fils ? L’avenir de nos enfants et petits-enfants, qui devraient être au centre de votre intérêt, qui s’en occupe ? Pourquoi mettre en danger notre avenir ?
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Monsieur le Ministre de l’Education, pensez à nos enfants d’une autre manière qu’avec une calculatrice et les yeux rivés sur la courbe des bénéfices et des déficits. Pensez-y en temps que garant de notre avenir et source d’espérance !
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