jeudi 18 décembre 2008

Serais-je un terroriste qui ne le sais pas ?

.
Jeudi 18 décembre 2008 :
.
Il y a des jours où l’actualité matinale me plonge dans un abime de perplexité, surtout et principalement quand je n’ai pas encore bu mon premier café. Ce matin c’est donc ce qui s’est passé
.
Exposé de la situation : Me voici donc tranquillement assis dans mon canapé pour boire mon café matinal, tentant de me réveiller tout en essayant de suivre le journal télévisé de 6 h 30’. C’est généralement à ce moment là que le meilleur amalgame se fait dans mon cerveau embrumé, m’amenant parfois à penser durant quelques minutes que les producteurs de whisky écossais vont baisser leur production de 2.000.000 de barils comme avant-hier, ce qui m’a presque provoqué un arrêt cardiaque et la décision fugitive de monter une association : « Ne touchez pas à mon whisky ! » avant que je ne réalise le mixage entre un reportage sur la fabrication du whisky écossais et l’annonce de la baisse de production de pétrole des pays de l’OPEP.
.
Donc ce matin, même topo. J’allume la télé et je brouille allégrement deux informations aboutissant à une nouvelle du style « les terroristes de Tarnac sont retenus en prison à cause de leur attitude et leur mode de vie ! ». Quand cette nouvelle arrive à percer les brumes de mon cerveau endormi, il est évident que j’ai encore amalgamé deux informations. Par curiosité, j’attends tranquillement sept heures pour entendre les deux vraies informations qui ont amené ce « hoax » interne.
.
Et là, surprise ! Ce n’est pas un tour de mon réveil difficile mais bel et bien l’information brute. Le journal reprend une interview donné par le Contrôleur Général Christian Chabaud à Libération qui explique que les velléités de terrorisme des neuf de Tarnac ont été perçues par la police « par leur attitude et leur mode de vie ».
.
Je ne vais pas polémiquer sur le fait qu’ils soient coupables ou non coupables des faits qui leurs sont reprochés, ce n’est pas le but de ce papier, mais entendre de bon matin un policier dire avec un aplomb sans borne que notre « mode de vie » peut, en lui-même, être utilisé pour nous inculper et faire de nous des terroristes présumés me fait froid dans le dos.
.
Parce que des citadins qui sont allés s’installer au fin fond des campagnes, et qui ont un mode de vie différent de la « norme », j’en connais un certain nombre à commencer par mon beau-frère et ma belle sœur qui ont quitté il y a bien longtemps Marseille pour s’installer dans une ferme perdue sur les hauts-plateaux du Mézenc, comme mon copain de classe basque qui a crée une menuiserie dans un village de trente habitants de la haute Ardèche, comme cet ancien curé marseillais maintenant défroqué que je connais si bien, qui élève des vaches (à défaut de brebis !) sur une terre désertique près de Brive-la-Gaillarde. Et ces exemples ne prennent pas en compte ce petit bar associatif du fin fond de la Haute-Loire tenu par un « marginal », (rendez-vous compte un ancien routier originaire de Paris), qui accueille aussi bien les rares paysans des alentours venus « boire un canon » que les jeunes « à mobylette » des alentours, heureux de trouver un endroit où se réunir et qui est le seul commerce à une heure de route à la ronde qui existe encore (dans ces contrées, on ne comptabilise pas les distances en kilomètres mais en temps pour parvenir à destination)
.
Seraient-ils tous des terroristes en puissance parce qu’ils ont préféré une autre manière de vivre que nous ? Une autre manière de vivre que la norme que l’on tente de nous imposer ?
.
Et quelles valeurs donner aux preuves ou accusations quand on en est réduit devant la presse à invoquer les « attitudes » et le « mode de vie » des gens pour justifier une enquête, une garde à vue et une inculpation ?
.
Enfin, quelle réaction dois-je avoir quand je constate que dans ma propre vie
- Je connais de nombreux « marginaux » (dans le sens où ils ont choisi de vivre « autrement »),
- Un de mes amis proche est Corse et deux autres Basques,
- Je possède dans ma bibliothèque numérique « L’insurrection qui vient… » (Comme les inculpés de Tarnac), opuscule en vente libre je le rappelle,
- J’ai arpenté la haute montagne durant de nombreuses années, la préférant à la vie citadine,
- Je me suis rendu à de nombreuses reprises à l’étranger,
- Je me suis rendu aux journées nationalistes de Corte (pour la farine de châtaigne !)
.
Est-ce que tous ces « aveux » font de moi un « terroriste » ?
.
.J’ai peur de trop bien connaitre la réponse désormais !
.
.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"m'enfin c'est quand même que'qu'chose Monsieur Mathon!
-Parce que selon vous c'est normal de rêver à changer la société comme ces dangereux terroristes, pour l'arrestation desquels je salue d'ailleurs l'efficacité de nos glorieuses forces de l'ordre et de la ministre de l'intérieur qui a eu le difficile privilège de me succéder... mais je m'égare...

Vous voulez que je vous dise Monsieur Mathon, et bien je vais vous dire, il faudrait tout de même s'interroger sur ce ramassis d'activistes qui ne désirent pas, comme tout le monde, s'enrichir démesurément.

M'enfin, vous trouvez normal, vous Monsieur Mathon, que des gens n'aient pour but dans la vie que de se terrer dans un bled paumé et de rendre service aux bouzeux du coin? Hein?...

Non, Monsieur Mathon, il y a des gènes qui ne trompent pas!..."

N.S.

N.B. : Et puis, Monsieur Mathon, ceux qui ne peuvent se payer des vacances dans les palaces ou profiter des yachts de leurs potes ne sont, après tout que des looseurs!