jeudi 29 janvier 2009

Angoulême … Ah, Angoulême !

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Jeudi 29 janvier 2009 :
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Aujourd’hui s’ouvre à Angoulême le Festival du même nom. II est loin le temps où j’étais présent toutes les années, arpentant les rues de cette « riante » cité dans un froid polaire. Je dois avouer que j’ai rarement rencontré des contrées aussi froides dans mes nombreuses pérégrinations !
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Je vous averti tout de suite, je vais faire dans la nostalgie. A cette époque là, outre le fait que j’étais plus jeune que maintenant, j’avais la chance d’être l’ami d’un libraire pour le moins déjanté qui semait la révolution partout où il passait. Angoulême avec lui était un vrai régal et je garde encore en mémoire plusieurs de ses « facéties » en ces lieux où l’on tentait de parler sérieusement et faire rimer bandes dessinées avec « business ».
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J’ai aussi connu les débuts de Soleil, l’époque où Mourad Boudjellal n’était pas encore président du RCT mais s’y intéressait déjà. A cette époque là, lors de son premier festival en tant qu’éditeur, l’accueil de la part de ses pairs fut, c’est le moins que l’on puisse dire, glacial (au propre comme au figuré). Il faut dire qu’un éditeur transformant son stand en discothèque, mettant à fond les ballons la musique « jeune » et créant l’émeute parce que Julien Clerc était présent, ne pouvait que hérisser l’institution du neuvième art.
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C’était aussi l’époque où « l’Ecole Marseillaise » faisait son apparition, où l’on commençait à parler des « aixois » où l’on trouvait les meilleurs dessinateurs de la région dans les films d’animation et où le « Migou de la Plaine » délocalisait son antre le temps d’un festival.
C’était donc l’époque où Jean-Louis et Christophe étaient des inconnus, où François et Herlé ne songeaient pas encore à se battre pour Pif Gadget, où les jeunes du Zharma atelier songeaient à peine aux dessins, où Didier allait partir à Los-Angeles pour être plus proche de Disney, où Yann faisait déjà la pluie et le beau temps à Bruxelles après avoir « saccagé » les hauts de page de Spirou, où Jean arpentait les allées, connaissant tout le monde, flairant le meilleur coup et surtout où les mangas ne remplissaient pas la majorité des catalogues des éditeurs et étaient relégués dans un coin d’un chapiteau excentré de la ville !
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Déjà, tous les acteurs de ce festival se plaignaient de la surproduction et de l’abondance des titres. Je me rappelle le séisme que ce fut un soir à Angoulême quand le chiffre faramineux de 800 nouveaux titres parus au cours de l’année précédente fut dévoilé. Qu’est ce que cela doit être actuellement quand on sait que le nombre de nouveaux titres a en effet atteint 4413 (nouveautés et rééditions comprises) contre 4024 en 2007 !!!
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Désormais, la Bande Dessinée a son blog sur le site de La Provence, Soleil Production est le troisième éditeur européen de BD, Jean-Louis a quitté son studio humide de la rue Terrusse pour un splendide duplex des quartiers sud, Christophe est l’invité des plateaux télés et Claude est allé voir de plus près sir Dieu existe vraiment.
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C’est désormais le neuvième festival d’Angoulême que je rate non pas parce que je ne m’intéresse plus à la Bande dessinée (quoique certaines choses que je vois et que je sais m’incitent plutôt à prendre mes distances) mais parce que cela fait neuf ans que Jean est mort et, que sans lui, Angoulême ne sera plus jamais Angoulême.
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Toutefois, je souhaite bon séjour à tous ceux que je connais, qui lisent ce blog et qui sont présents depuis aujourd’hui là-bas. Buvez une bière pour moi à « la » brasserie, trouvez les anciens de Stakhano pour le délire (suivez les futs de bières !) et profitez pleinement de la soirée que, très certainement, les gens de l’association ont dû organiser !
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