dimanche 29 janvier 2012

L’info du dimanche : Le cahier de doléance des professeurs d’histoire

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Dimanche 29 janvier 2012 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Hier s’est tenu à Paris une manifestation qui est plutôt passée inaperçu des médias. En l’occurrence les Etats-généraux des professeurs d’histoire. En effet, ceux-ci se sont réunis dans les locaux du prestigieux lycée Louis le grand, cahiers de doléance sous le bras, pour mettre en lumière le malaise qui règne actuellement dans leur profession.

Et les revendications ne portent pas sur les salaires ou la baisse du nombre des enseignants. Leur inquiétude est l’enseignement qu’ils donnent aux jeunes d’aujourd’hui. C’est ni plus ni moins que les programmes d’histoire et ce que nos enfants vont retenir de l’histoire de la France qui les inquiètent.

Et quand je vois les programmes enseignés, je ne peux que rejoindre leur inquiétude.
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Bonne lecture !
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Le cahier de doléances des professeurs d'histoire
Le Monde du 27 janvier 2012
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Si le Jeu de Paume avait été libre, à coup sûr, ils auraient fomenté un nouveau 1789 ! Samedi 28 janvier, les enseignants d'histoire-géographie montent vers la capitale, cahiers de doléances sous le bras. Ils réunissent au lycée Louis-le-Grand leurs états généraux. La colère gronde dans les salles de profs. Le tiers-état de l'enseignement est en souffrance. En colère aussi contre la Rue de Grenelle qui a transformé leur matière en une vulgaire option.
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Avant la réforme du lycée de 2010, les lycéens avaient tous l'épreuve d'histoire-géographie en terminale. Depuis la mise en place de la réforme Darcos-Chatel, les lycéens scientifiques passent l'épreuve en fin de 1re et la discipline devient facultative en terminale. Or la gente enseignante digère mal que la future élite de la nation ne soit pas nourrie une année de plus aux humanités.
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Mauvais moral
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Comme la profession s'y connaît en stratégies pour avoir étudié celles des autres, elle a changé son fusil d'épaule et mis entre parenthèses la restauration de la discipline à sa place d'antan. En revanche, ses cahiers de doléances sont pleins de fortes critiques sur les programmes que sont en train d'ingurgiter les élèves des classes de 1re scientifique, ceux qui vont passer le bac histoire dans quelques mois.
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Hubert Tison, le patron de l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG) et grand organisateur de ces états généraux, estime longue la liste des plaintes sur le sujet et très bas le moral des troupes.
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La synthèse d'un questionnaire que l'association a fait passer à ses 7 500 adhérents conclut à "des collègues démoralisés et angoissés devant l'épreuve du bac", tant "ces programmes manquent de sens pour les élèves". Et si hier le Tiers-Etat pleurait d'être écrasé par les redevances, à l'heure de la défiscalisation des heures supplémentaires d'enseignement, c'est un haro sur le nombre de chapitres qui pourrait monter des travées de l'assemblée. Trop long, trop lourd le programme de 1re ! "Les élèves ont 15 à 17 heures pour apprendre "La guerre au XXe siècle", soit les deux guerres mondiales, la guerre froide, la guerre du Golfe et les conflits des Balkans. C'est hallucinant. Ces programmes proposent une sorte de zapping, où il faudrait avoir vu un ensemble de choses qui sont incontournables. Mais, comme il faut les avoir toutes vues, forcément, elles perdent leur sens : en tout cas leur sens historique", déplore Xavier Delbèque, professeur à Caen.

Au lieu de travailler sur un programme chronologique, les élèves virevoltent d'une thématique à une autre. "A cause de cette organisation, certains étudient la seconde guerre sans avoir vu les totalitarismes", peste Hubert Tison.

Cette assemblée ne devrait pas se quitter sans avoir répondu à la question de la place de l'histoire-géographie dans la formation du citoyen, où tranché sur les notions essentielles à enseigner. Autant de sujets qui auraient peut-être dû précéder l'élaboration des programmes... Mais, c'est bien là la preuve que l'approche chronologique ne fait pas défaut qu'aux élèves.
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Maryline Baumard
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