mercredi 12 novembre 2008

Malgré le risque politique, je prends position sur le travail dominical !

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Mercredi 13 Novembre 2008 :
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Rappel : 42ème jour de détention pour Santos Mirasierria !
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Jusqu'à présent, je n'ai pas fait d'articles sur le travail dominical ni pris réellement position.
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Je dois avouer que sur ce dossier, je suis plutôt en phase avec les propos de François Bayrou sur ce sujet lorsqu'il déclare : « Si vous faites adhérer la France au capitalisme comme projet de société, alors la question du travail du dimanche ne se pose pas. La question est réglée et tranchée d'avance.
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C'est plus pratique de pouvoir consommer tous les jours, sans répit du matin jusqu'au soir et de faire des grands magasins le but de la promenade dominicale, en tout cas de la promenade dominicale de tous ceux qui ont assez d'argent pour ne pas être obligés de travailler le dimanche.
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Cependant si vous considérez la question, non pas sous l'angle capitaliste, mais sous l'angle humaniste, alors vous voyez les choses d'une toute autre manière, et vous considérez comme fondamental, pas traditionnel, pas habituel, mais fondamental, qu'il y ait dans la semaine, un jour pour la plupart des Français durant lequel ils puissent montrer aux enfants qu'il y a autre chose dans la vie que de consommer et d'acheter, un jour où il est bien, où il est heureux, indispensable en tout cas, que tout le monde, en tout cas que le plus grand nombre possible, puisse se reposer, tout comme les vendeuses et les metteurs en rayon qui commencent à 5 heures du matin, qu'il y ait un jour sur sept au moins où la déesse Consommation puisse être ramenée à sa juste place et qui ne doit pas être la première, un jour pour le verbe Être et pas pour le verbe Avoir ».
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Et j'ai la faiblesse de croire en cet humanisme !
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De même, je suis intimement convaincu que l'argumentaire : « Travailler le dimanche permet de gagner plus » ou « Uniquement les volontaires sont engagés » est biaisé à la base.
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En effet, à une déréglementation du travail dominical suivra bientôt et inéluctablement la déréglementation des salaires dominicaux puisque le dimanche sera « un jour comme les autres ». Déjà, certains patrons invoque cette déréglementation, partant du principe que la première déréglementation est déjà acquise !
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Quant à la question des volontaires … En quoi est-on « volontaire » quand le premier critère d'embauche est d'accepter de travailler le dimanche ? Ma seconde fille cherche actuellement un emploi sur une zone de commerce ouverte le dimanche. Les premières questions posées ne portent pas sur ses références ou ses compétences mais bel et bien si sur le fait de savoir si elle accepte de travailler le dimanche. Dans un magasin, elle a tentée l'expérience de dire « non ». La réponse a été simple : « Alors, vous ne trouverez pas de travail ici ! ». Où est le volontariat dans ce cas là ?
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Où est aussi l'argument de dire que ces emplois du dimanche sont avant tout destiné aux étudiants quand, le patron d’une grande enseigne ouverte le dimanche, explique benoitement devant les cameras qu'une « travailleuse du dimanche gagne 25 % de salaire en plus lui permettant d'arrondir des fins de mois difficile pour des gens habitué à gagner le RMI ». Depuis quand les étudiants disposent du RMI ? Pourquoi « travailleuse » d'ailleurs ? N'y aurait il pas de « travailleur » le dimanche ?
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Quant au travail des étudiants, j'en suis revenu quand je vois l'expérience de ma fille ainée : Elle travaille comme manager dans la restauration rapide d'une multinationale américaine dont je ne citerais pas le nom mais qui base sa campagne de recrutement en mettant en avant l'image de l'étudiant qui travaille pour payer ses études et qu'il faut aider en lui permettant de travailler le dimanche.
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Or, que constatons-nous dans cet établissement : sur les 39 équipiers s'y trouvant ce jour inscrit sur les listes, six seulement sont des étudiants. Les autres une grande majorité de jeunes femmes sans diplôme, des chômeurs en fin de droits et même un SDF dormant dans sa voiture sur le parking voisin.
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L'étudiant travaillant le week-end est désormais un mythe et ne représente plus qu'une faible partie des travailleurs précaires employés le dimanche. La plupart provienne de couches défavorisées de l'éducation sans diplôme, heureux de trouver enfin un travail.
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Toutefois, je vais préciser un point important : Je suis plutôt circonspect envers le travail dominical et reproche avant tout au « pro » d’utiliser de mauvais arguments mais pense aussi qu’il serait injuste de fermer une zone qui me touche de près (par sa position géographique), Plan de Campagne pour ne pas la citer, car la situation de cette zone est directement entrainée par l’incurie de l’Etat durant des décennies qui a autorisé et même favorisé cette zone de « non droit » (par rapport aux lois du travail).
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Mais je suis foncièrement contre le fait de transformer cette situation inique en laboratoire pour toute la France et de généraliser son exemple dans tout l’hexagone.
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Je terminerais sur un dernier point qui m'a profondément marqué, Une organisation patronale a organisé un sondage sur Plan de Campagne pour prouver que le travail dominical est accepté par la grande majorité des employés de la zone. Les résultats sont édifiants et conforme à ce que l’on pouvait imaginer sur cette zone et font presque penser à un score à la soviétique puisque 76 % des employés sont favorables à ce travail dominical.
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Mais attendez, cela veut aussi dire qu'un employé sur quatre de cette même zone travaillant le dimanche (en « volontariat total » je vous le rappelle) ose dire qu'il n'est pas d'accord pour travailler le dimanche …
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Cherchez l'erreur !
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