vendredi 10 juin 2011

RSA et café du commerce

.
Vendredi 10 juin 2011 :
.
Et c’est reparti pour un tour avec des polémiques pas « piquées des hannetons » concernant le si désormais honni Revenu de Solidarité Active plus connu sous le nom de R.S.A.
.
Cette fois-ci, ce n’est pas Laurent WAUQUIEZ qui s’y colle mais l’U.M.P qui propose, ni plus, ni moins, de rémunérer les heures travaillées au profit des collectivités (par le biais de Contrat Unique d’Insertion) tout en mettant en place une police chargée de contrôler que tout allocataire a bien le droit de percevoir les aides.
.
Je veux bien que le RSA ulcère une partie de l’opinion publique qui assimile cette mesure à un système d’assistanat, que dis-je, à un encouragement à la paresse. Mais tout le monde sait aussi que les raccourcis politiques font florès au comptoir du commerce et ce type de raccourci, véhiculée par une frange important de l’UMP, reste à démontrer, ce qu’aucun gouvernement jusqu’ici d’ailleurs ne s’est risqué à faire.
.
Ce qui est sûr, c’est que c’est toute une couche de notre société qui est ainsi montré du doigt.
.
Or, ce que le comptoir du commerce oublie, et le gouvernement avec lui, c’est que le revenu de solidarité active vise à supprimer l’effet de seuil que connaît une personne qui, reprenant une activité rémunéré au SMIC, ne voit pas son revenu augmenter.
.
Le RSA est un complément de revenu pour les travailleurs pauvres et un minimum social pour ceux qui ne travaillent pas.
.
Dans ces conditions, étant donné que la majorité des personnes qui touche le RSA possède un travail, à quoi rime de vouloir les faire sur-travailler pour toucher ce « complément », puisque ce RSA n’est qu’un complément ?
.
De plus, comment appliquer sans dommage une mesure qui va toucher des personnes se trouvant, pour la plus grande majorité, dans des situations souvent très fragiles et précaires et qui ont déjà beaucoup de difficultés à tout concilier.
.
Le gouvernement lui-même évalue à environ 150.000 le nombre de personnes visées par ces propos alors qu’il y a 1.1 millions de personnes touchant le RSA en n’ayant pas d’activités et plus de 600000 en ayant un travail, la plupart du temps à temps partiel. Ce serait donc un peu plus de 8 % des allocataires du RSA qui seraient contrôlés sans donner de chiffre pour son évaluation des fraudeurs. La FNARS évalue quant à elle le taux de fraude à environ 2 % des allocataires.
.
Dans ce contexte, fallait-il vraiment stigmatiser l’ensemble des allocataires du RSA, un million sept cent mille personnes au minimum, pour un simple effet de manche et un simple tapage médiatique ?
.
Par exemple, alors qu’un nombre croissant d’agriculteurs (environ 10 % de ceux-ci dans les départements agricoles) touche le RSA complémentaire, n’est-ce pas une aimable plaisanterie que de laisser entendre que ces agriculteurs sont des fraudeurs en puissance et n’est-ce pas inconscient que de vouloir les faire travailler plus pour un maximum de 410 euros supplémentaire ?
.
Est-ce réellement avoir conscience des réalité du terrain que de véhiculer le cliché simpliste qu’être allocataire du RSA veut dire que l’on est totalement assisté ?
.
Encore une fois, le gouvernement manque de sang froid et se trompe de cible.
.
Triste pour notre République.
.
.

Aucun commentaire: