jeudi 8 septembre 2011

Sécurité, délinquance et devoir régalien

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Jeudi 8 septembre 2011 :


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Parmi les sujets brulants qui ont été abordé cet été, on ne peut ignorer la recrudescence des cambriolages sur le secteur de La Frescoule et le redéploiement des forces de police sur notre circonscription qui, outre le fait de dépendre désormais d’Aix-en-Provence au lieu de Martigues, voit son territoire agrandi par l’absorption du territoire de Cabriès (et donc désormais de la totalité de la superficie de Plan de Campagne) avec 36 agents en plus.
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Pour résumer en quelques « faits » la situation, la circonscription de sécurité de Vitrolles reste en catégorie 3 mais en étendant sa superficie et son personnel :
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130 policiers pour 57421 habitants sur une superficie de 70,24 km2, soit un policier pour 442 habitants et 54 hectare
166 policiers pour 65726 habitants sur une superficie de 106,79 km2, incluant la totalité de la zone commerciale de Plan de Campagne, soit un policier pour 396 habitants et 4 hectares.

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Le premier problème, que les syndicats policiers pointent du doigt d’ailleurs, c’est la définition des priorités par la préfecture de police. La priorité va-t-elle être donnée à la zone commerciale ou au contraire les zones urbaines vont-elles être favorisées.
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Le deuxième problème que les habitants de Cabriès pointent avec insistance, c’est connaître le traitement que le commissariat de Vitrolles va-t-il faire de leur village. Les habitants sont priés de se rendre en priorité au commissariat satellite des Pennes-Mirabeau, si possible aux heures d’ouverture officielle, c'est-à-dire 8 h 30’ – 12 h 00’ et 14 h 00 – 18 h 30’, cinq jours sur sept.
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Le troisième problème, c’est les policiers « marseillais » qui font remarquer qu’il est prévu en cas de coup dur que des renforts de la BAC basée à Septêmes interviennent mais « quid » des modalités d’intervention.
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Dans ces conditions, le remplacement d’un préfet comme solution aux problèmes de sécurité est un nouveau constat d'échec pour le gouvernement. La valse des hauts fonctionnaires a laquelle nous assistons depuis quelques années, l’instauration de primes de résultats, l’envoi de compagnie de CRS pour parer à tous les types de problèmes, ne peuvent résoudre les difficultés aussi bien des policiers que, surtout, ceux de nos concitoyens. Ce ne sont pas des solutions, juste un paravent.
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Il est inscrit dans nos lois que la sécurité est l’un des devoirs régaliens de la République. Dans ce contexte, l’Etat se doit de posséder une police efficace qui règle aussi bien les problèmes d’ordre public que des problèmes de voisinages.
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Dans ce contexte, la Police nationale peut être perçue sur trois registres, complémentaires, et supposés répondre à ce principe régalien : une police « étatique», s’occupant de la sécurité de l’Etat, une police « criminelle » en charge des délits et crimes, « experte » jusqu’au bout des ongles pour traquer des délinquants de plus en plus professionnel, une police « quotidienne », une police de sécurité publique, de la vie quotidienne, nous donnant ce fameux sentiment de sécurité.
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Or, les missions prioritaires données par l’Etat, maintenir « l’Ordre public », poussent les préfets à privilégier cette mission au détriment des autres. En caricaturant, un préfet et les forces de l’ordre sous sa responsabilité, vont être plus sensibles à la visite d’une personnalité qu’à la résolution d’une querelle de voisinage.
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On s’enorgueillie en haut lieu des hauts faits de la police « criminelle », on limoge en deux temps, trois mouvements, en cas de faillite de la police « étatique » et on abandonne à d’autres la police « quotidienne ».
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Quand, comme aujourd’hui, les plus hautes autorités s’aperçoivent de la faillite du système, de la nécessité de prendre contact avec le terrain face à la petite délinquance, on s’aperçoit que des années de délinquance ont fait perdre le « savoir faire » et qu’on ne sait plus quoi faire.
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Quand, de surcroit, les problèmes budgétaires poussent l’Etat à se défausser de plus en plus souvent de la police quotidienne vers les municipalités en les poussant à étoffer les effectifs de la police municipale, on peut dire que l’Etat faillit à sa mission première et régalienne d’assurer la sécurité des français.
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Je n’ai rien contre la Police municipale, loin s’en faut. Mais je suis opposé au fait que l’Etat se défausse sur des acteurs qui n’ont pas les moyens de ses propres missions. Je suis contre le fait que le citoyen lambda « paye » sa sécurité par le biais des impôts, « paye » donc une police nationale, et « paye » une seconde fois par le biais des impôts locaux une police municipale sensée effectuer des missions qui devraient être faites par la police nationale.
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Pour mémoire, environ 3.500 maires se sont dotés de forces de polices municipales de tailles très diverses (en moyenne 11 agents).
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Environ 40% des 20.000 policiers municipaux français sont armés. Ils ne mènent pas d'enquêtes à l'instar des policiers nationaux, mais leurs missions sur le terrain peuvent aller du constat de simples infractions à des interventions dangereuses imprévues.
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Ce papier est donc la bonne occasion pour rappeler les cinq leviers d’actions en matière de sécurité que propose Olivier Hanno, en charge des problèmes de Sécurité au sein du Mouvement Démocrate.:
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1/ Créer des Groupes Locaux du Traitement de la Délinquance (GLTD) sous l'autorité des parquets, constitué d'un représentant des services de police ou de gendarmerie, d'un élu de la collectivité locale concernée et, en fonction des sujets traités, des autres partenaires de l'action judiciaire (Education nationale, bailleurs institutionnels), ainsi que des autres services répressifs (services fiscaux départementaux, administration des douanes, direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
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2/ Remettre à plat la définition et l'établissement des “objectifs” avec la participation des responsables de terrain. Abandonner les effets néfastes de la « Culture du résultat » pour n'en retenir que les avancées professionnelles.
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3/ Relancer activement les Groupes d’Intervention Régionaux selon ces objectifs
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4/ Améliorer la répartition territoriale des forces de l’ordre et renforcer les Polices d'Agglomération dans les bassins de Délinquance : zones qui présentent une physionomie particulière des crimes et délits commis et des modes opératoires de leurs auteurs.
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5/ Implanter des Unités de présence renforcée dans les quartiers difficiles. En évaluer annuellement l'efficacité. Les reverser en unités normalisées lorsque leurs résultats ne sont pas franchement probants.
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En conclusion, le constat final est accablant : concernant la sécurité, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, les citoyens, en grande majorité, et d’autant plus s’ils appartiennent aux couches « populaires » de la Nation, sont convaincus que l’action politique en ce domaine n’est que de la gesticulation et des promesses futiles. Alors qu’ils attendent des actions volontaires, des réponses pertinentes, des résultats immédiats, on ne leur sert que des recettes éculées et sans effets. Ce discours ne peut servir que les extrêmes et plus particulièrement le Front National qui ne surfe que sur cette attente populiste.
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Si l’on veut le combattre cette sensation, si l’on veut combattre le Front National, si l’on veut que les extrêmes ne s’accaparent pas ce monopole, il est urgent d’apporter des réponses concrète à l’inquiétude qu’ils expriment
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
70,24 km2= 70 240 000 m2
soit avec 130 policiers: 1 policier pour 540 308 m2 (54 hectares)
même calcul pour 106,79 km2

au besoin voir ce site: http://fr.unitjuggler.com/area-conversions.html

cordialement

Jean-Claude Mathon a dit…

Tout à fait exact. Les trois 000 (j'avais arrondi chaque fois) sont allés directement en "clavier restant" !

Je me confonds en excuse et vais de ce pas corriger la "bourde".

Jean-Claude Mathon