lundi 9 août 2010

CTGQOYCP : Pilote de ligne à seize ans

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Lundi 9 aout 2010 :
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Le lundi, comme prévu, un événement « C’est tellement gros qu’on y croit pas ». Et pourtant, tout dans l’histoire racontée est véridique.
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Grâce à Hollywood et Leonardo di Caprio, tout le monde connaît désormais le parcours atypique de Frank Abagnale qui, à l’aube des années 60, fut le plus grand imposteur (pour ne pas dire escrocs) de tout les temps.
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Durant trois ans, de 16 à 19 ans, cet américain moyen que rien ne prédisposait à l’esclandre, va se faire passer pour un pilote de ligne, voyageant plus de 1,6 millions de km sur les lignes de la Panam, prenant gratuitement 250 vols, visitant 26 pays, couchant dans les meilleurs hôtels, le tout au frais de la compagnie américaine.
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Ensuite, cet imposteur de génie va devenir successivement médecin, avocat, agent du FBI, procureur général de Louisiane, pratiquant chaque fois son métier sous une identité d’emprunt, le plus « légalement » du monde.
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Finalement arrêté en France, extradé, jugé, emprisonné, évadé deux fois en se faisant passer pour un gardien, il se « rangea des voitures » avant de travailler pour le FBI et d’ouvrir un cabinet de conseiller en sécurité, Abagnale and associates, pour aider les banques, l’administration et … la Panam à se prémunir des escrocs et imposteurs de tout poil.
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Là où nous entrons dans la catégorie de « c’est tellement gros qu’on y croit pas », c’est ce qu’il s’est passé le 8 février 1997 et les découvertes qui en découlèrent.

Ce jour là, les gendarmes d’une commune de la Cote d’Azur sont appelés sur un banal accident de la route par l’un des deux conducteurs qui trouve l’attitude de son opposant suspecte. A leur grande surprise, les gendarmes découvrent que le conducteur, un jeune homme d’à peine 18 ans, roule sans permis. Très sûr de lui, le jeune homme explique qu’il en est dispensé parce qu’il est pilote de ligne. Il conseille même aux gendarmes d’appeler sa mère, magistrate en poste dans une grande ville proche pour confirmation.
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Suspicieux, les gendarmes l’amène à la caserne et convoque sa mère qui confirme les dires de son fils. D’après une vieille loi de 1948 toujours en vigueur, son fils disposant d’une licence de pilote de ligne l’autorisant à conduire tous les types de véhicules est dispensé par conséquent du permis de conduire. Seul problème, et de taille : la mère révèle l’âge réel de son fils : seize ans !
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Les gendarmes doutent de plus en plus et saisissent le préfet de ce cas si particuliers. Jackpot. Non seulement cette loi n’a pas existé mais le préfet demande aux gendarmes d’approfondir leur enquête.
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Et à partir de là, ils découvrent que ce jeune homme n’est ni plus ni moins qu’un émule de Frank Abagnale avec l’aide inconsciente de sa mère. Dans l’ordinateur du jeune homme, ils découvrent des faux bulletins de salaire à l’en-tête d’AOM, une fausse carte de police, de faux documents bancaires, de faux virements bancaires internationaux de banque à banque et même un faux certificat d’émancipation !
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Tout cela pour quoi faire ? Tout simplement cacher à sa mère que le rêve mythomaniaque dans lequel il s’est enfermé lors de son adolescence (être pilote de ligne et subvenir au besoin de la maison) n’existe que dans sa tête.
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Comment sa mère a pu être abusée, elle qui le côtoie tous les jours ? Tout simplement parce que ce fils un peu particuliers s’habille comme un pilote, vit comme un pilote et dépense comme un pilote ! Comment dépenser autant ? Grace aux cartes de crédits de … sa mère, bien entendu !
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Sans oublier, bien entendu, tous les faux documents qui ouvrent bien des portes y compris celle de cette banque et de ce notaire il y a quelques semaines quand il a envisagé d’acheter cette villa à 6,9 millions de francs ! Le compromis de vente était même près à être signé !
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La mère arrivera à prouver qu’elle ignorait les activités illégales de son fils qui, de son côté, écopa d’un mois avec sursis à l’inverse de Frank Abagnale qui purgea, malgré tout, cinq années de prison avant d’en être sortie par le FBI pour travailler à son côté.
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