samedi 9 octobre 2010

Cassis et les boues rouges

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Samedi 9 octobre 2010 :
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J’ai lu ici et là quelques avis concernant la catastrophes hongroises des boues rouges. Parmi ces réactions, celle de Yann Wherling : « La pollution en Hongrie touche et affecte tous les européens. Les images tristes, sombres et inquiétantes venues de Hongrie viennent toucher au coeur tous les européens et nous invitent plus que jamais à la vigilance industrielle et environnementale

Ces déferlements de « boues toxiques » mettent en lumière que la mise aux normes des installations à risques dans les anciens pays de l'Est n'est toujours pas aboutie.

Je demande donc à la Commission européenne un état des lieux de la sécurisation de ces installations classées dans l'ensemble de l'Union, des retards dans la mise en conformité dont des conséquences sont dramatiques pour les populations et les écosystèmes.

Par ailleurs nous appelons dès aujourd’hui à l’ouverture d’une information européenne transparente, sur la dissémination des polluants à travers le Danube, les fleuves d’Europe, les nappes phréatiques et les résidus dans les eaux de ruissellements afin que de nouveaux drames comme celui-ci ne puissent se reproduire. »

Mais la Hongrie n’est pas la seule au prise avec ce problème Au large de Cassis, une canalisation déverse depuis plus de quarante ans les résidus produits après le traitement de la bauxite par l’usine Rio-Tinto Alcan (ex Aluminium Pechiney) de Gardanne. De 1,04 millions de tonnes annuelles déversées en 1967, les rejets sont tombés à 237000 tonnes en 2008 (alors que la capacité actuelle de l’usine de Gardanne est de 700 000 tonnes d’alumine par an et qu’il faut 2 tonnes de bauxite pour produire une tonne d’alumine).

La question se pose donc de connaître le devenir des boues rouges produites par l’usine de Gardanne. Depuis 1966, les résidus sont conduits à la mer par un sea-line. La canalisation, longue de 45 kilomètres, va de Gardanne à Port Miou (près de Cassis) en passant par Roquevaire et Aubagne. Elle est en partie enterrée, en partie aérienne quand elle emprunte un tracé ferroviaire. Elle est prolongée par une canalisation sous-marine d'environ huit kilomètres. Elle s'interrompt en bordure de la fosse de Cassidaigne où une forte déclivité favorise l'écoulement des résidus vers le fond, à 2 400 mètres. (1)

Cette canalisation est sous haute surveillance : « Des patrouilles sont organisées tous les jours sur l’ensemble de la canalisation », rassure le directeur. « Environ cinq cents interventions sont réalisées chaque année sur la partie terrestre ». Les sept kilomètres immergés « sont vérifiés tous les cinq ans, comme nous y oblige la loi ». Au final, « les résultats sont positifs : le tuyau est en bonne condition et n’a pas de marques de corrosion ». (2)

Ce déversage n’a plus que cinq ans à exister. En effet, en 2015, il sera interdit de déverser les déchets dans la mer.

En attendant, il y a de nouveau de quoi s’inquiéter !

(1) « Pourquoi l'alumine a-t-elle été effacée de Marseille? », Rives méditerranéennes [En ligne], 4 | 2000, mis en ligne le 22 juillet 2005 URL : http://rives.revues.org/index73.html

(2) «Cassis : le port, les calanques et ses boues rouges » - La Marseillaise du 6 aout 2008
URL :http://www.lamarseillaise.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=13417&Itemid=35

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Concernant les boues rouges, Vitrolles aussi est loin d'être laissée pour compte. Suite à la catastrophe hongroise, le Vitrollien est allé visité les alentours du Stadium et il n'a pas été déçu ...
Lire plutôt l'article:
http://www.vitrollien.fr/articles/Boues%20rouges/index.html