dimanche 13 mars 2011

L’info du dimanche : Fillon refuse de toucher à la loi de 1905

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Dimanche 13 mars 2011 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Alors que notre hyper-président s’est laissé allé au Puy à un discours pour le moins déplacé en regard de son poste, alors qu’un débat pour le moins surprenant est lancé en France sous l’égide et à la demande de ce même hyper-président, le Premier Ministre François FILLON s’est senti obligé de remettre les pendules à l’heure …
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Bonne lecture
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Fillon refuse de toucher à la loi de 1905
Par Solenn de Royer – Le Figaro – 11 mars 2011
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Le premier ministre a cadré le débat que l'UMP doit organiser le 5 avril sur la laïcité.
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Poser des jalons pour sortir par le haut d'un débat qui, avant même d'avoir été tenu - l'UMP l'organise le 5 avril -, a suscité de vives critiques, y compris à droite. Au départ très réservé sur l'opportunité de débattre de la compatibilité de l'islam avec la République - même sous couvert de laïcité -, le premier ministre a tenté jeudi d'apaiser les esprits, tout en donnant un cadre au débat voulu par le patron de l'UMP, Jean-François Copé, en accord avec le président, et aux propositions concrètes qui doivent en découler.
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Profitant d'une cérémonie de naturalisation à la préfecture de police de Paris, François Fillon a été très clair : pas question d'ouvrir la boite de Pandore en touchant à la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État. «La laïcité est un principe intangible, a-t-il rappelé.
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Comment préserver les valeurs annoncées en 1905 dans une société qui a changé depuis lors ?
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Jusqu'où peut aller la manifestation des cultes et quel doit être le pouvoir d'encadrement des autorités républicaines ? La plupart des dispositions existantes offrent déjà des réponses aux problèmes rencontrés et il ne faut pas toucher à la loi de 1905.»
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Mais alors que la prière de certains musulmans dans la rue, à Paris et à Marseille, pose la question du nombre et de l'entretien des lieux de culte musulmans, le chef du gouvernement n'a toutefois pas exclu des évolutions : «S'il faut envisager des aménagements réglementaires pour mieux faire respecter la laïcité et la dignité des cultes, alors nous agirons !», a-t-il indiqué. Mais le premier ministre est resté prudent : «A des situations complexes, nous devons apporter des solutions pragmatiques qui recueilleront le consentement de tous.» Comme il l'avait confié au Figaro, le chef du gouvernement a donc redit, en creux, qu'il n'était pas favorable à une nouvelle loi sur cette question ultra sensible.
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Devant trente-deux nouveaux Français de toutes origines, dont une poignée seulement était issue de pays arabo-musulmans, Fillon a longuement vanté la laïcité à la française, un «principe» que «chacun doit respecter» et indissociable de la «devise républicaine». «La laïcité, c'est la liberté de conscience (...) C'est aussi l'idée que les règles de la vie en société ne doivent pas être boulerversées par des revendications religieuses», a-t-il insisté. «Si la France est si attachée à la laïcité, c'est parce qu'elle a connu autrefois le déchirement des guerres de religion», a-t-il ajouté.
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Au lendemain des propos de la députée UMP Chantal Brunel, qui a suggéré de «remettre dans des bateaux» les migrants, et alors que la percée de Marine Le Pen dans les sondages sème le trouble à droite, le premier ministre a vanté une France «terre d'accueil». Mais il a insisté aussi sur les devoirs consubstantiels à la citoyenneté : «Etre Français, c'est adhérer à des lois, à des valeurs, à des règles de vie commune (...) L'hospitalité a ses lois et ce n'est pas renier nos valeurs que de s'assurer qu'elles soient respectées (...) Le gouvernement lutte contre l'immigration irrégulière avec une détermination qui ne fléchira pas.»
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Comme souvent, le premier ministre a joué jeudi aux modérateurs, tentant de prendre de la hauteur et rappelant les grands principes. Jeudi, devant l'état-major de l'UMP, Nicolas Sarkozy, qui aime de son côté lancer des débats clivants, a redit la nécessité d'un débat sur ce sujet sensible : «Les Français veulent qu'on aborde les vrais sujets, a-t-il martelé. Ceux qui ne les abordent pas font le lit du FN». «Sarkozy ne peut pas s'en empêcher, il aime s'exposer, décrypte un responsable de la majorité. Cette citation de Cyrano de Bergerac - «On ne refuse pas l'honneur d'être une cible» - pourrait être sa devise ! Fillon du même coup, se voit parfois contraint de jouer au bouclier.»
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Quoi qu'il en soit, l'intervention du premier ministre est loin d'avoir clos le débat. Le patron des députés UMP, Christian Jacob, animera aux côtés de Jean François Copé et du ministre Bruno Le Maire une réunion du groupe UMP sur ce sujet, mardi matin.
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