jeudi 31 mars 2011

Ressaisissons-nous, par pitié !

. Jeudi 31 mars 2011 :

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Nous venons de vivre un début de semaine des plus surprenantes avec des déclarations, à droite comme à gauche, qui me laisse sans voix.

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Nos politiques, que dis-je, ceux qui sont sensés être à la tête aussi bien de nos instructions que des partis qu’ils représentent, me donnent l’impression de ne pas s’être rendu compte de ce qui s’était passé le week-end dernier.

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Pire, semblant ignorer tous lls avertissements venant des urnes (ou plutôt ne venant pas des urnes quand on constate le taux d’abstention), ils agissent et parlent comme si rien n’avait eu lieu, comme si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Cette incohérence est constaté à tous les niveaux y compris aux plus hauts.

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Prenons un simple exemple : Jean-François COPE, big boss de l’UMP, recadrant avec force, pour ne pas dire lui volant dans les plumes, François FILLON, Premier Ministre.

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En faisant cela, en prenant à témoin tous les français, il fait deux erreurs monumentales : il néglige la fonction de l’attaqué qui a la particularité de représenter avant tout, tous les français et non simplement les électeurs de l’UMP. L’attaquer de cette manière et avec cette violence revient à faire entrer tous les français dans une brouille stratégique purement politicienne, purement UMP et donc ouvrir à la critique ce que l’on voudrait éteindre.

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Ensuite, c’est faire fi de l’ambiance délétère actuelle touchant tous les français sans quasiment aucune exception. Les français en ont assez de ces querelles entre ceux, qui sont au pouvoir, « se partageant le gâteau » et passant leur énergie dans des rivalités plutôt que de « travailler pour le bien commun ».

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Comment un habitant de notre région, dont près de 25 % de la population vit autour du seuil de pauvreté, perçoit ces luttes partisanes et ces débats sur les plateaux télé alors qu’ils dépensent son énergie à tout simplement vivre ?

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Je n’évoquerais pas non plus l’affaire GUERINI si ce n’est pour dire qu’à mes yeux, cette affaire démonte aussi le double mépris dont nous faisons preuve, nous les politiques. Mépris des militants, mépris des électeurs.

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Que le militant socialiste lambda soit baladé par le président de sa fédération ne regarde que lui. Par contre, l’image que donnent ces pratiques sur le monde politique en général et sur les socialistes en particuliers est déplorable. Les politiques font ce qu’ils veulent au gré de leurs envies au détriment du bien public. De même, si monsieur GUERINI n'est coupable de rien devant la justice de la République, et pour l’instant c’est le cas, quoi qu’on l’accuse, il n'a aucune raison de baisser la tête et de se retirer. Cette attitude ne sert qu’à reconnaitre que les doutes et les critiques sur son mode de fonctionnement ont fini par l'atteindre.

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Cette inconséquence politique qui touche tous les partis sans aucune exception n'en finit plus de faire des ravages dans l’opinion publique et auprès des électeurs.

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A l’heure où le Front National, surfant sur les débris causés par cette inconséquence, s’accaparant le mécontentement causé, ne proposant rien mais critiquant tout, rejetant sur « l’autre » tous les maux de notre société, il est plus que temps de rejeter ces querelles politiciennes vaines et sans intérêts pour accepter de reparler de l'essentiel.

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A quel moment durant ces Cantonales, les candidats ont accepté de parler des pensions, de la sécurité, de l’avenir de « nos » vieux, de nos conditions de vie et j’en oublie ? Pourtant, tout au long de la campagne, les candidats ont été assaillis de questions et de demandes sur ces thèmes.

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Les électeurs ont obtenus au mieux quelques rares réponses, au pire des promesses dont tous les français sont convaincus quelles ne seront jamais tenues. Ce délitement de la politique ne peut faire le jeu que des extrêmes et le FN a parfaitement saisi les rouages et les nouvelles règles du jeu.

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Pour terminer sur une note encore plus pessimiste, il nous faudra bel et bien un jour ou l’autre affronter le vrai débat sur « les étrangers ». Lorsque de nombreux français ne se gênent plus et les électeurs ne se cachent plus, pour dire et voter « les arabes à la porte », alors on peut dire que la société est malade et que ceux qui sont sensés la soigner ont failli dans leur mission première.

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Au lieu de se lever pour refuser et dénoncer ces amalgames abjects, les politiques préfèrent éviter le sujet et se perdre en circonvolution linguistique de type « ni, ni » qui ne font grandir ni leur profession de politique ni les hommes et femmes qui les prononcent.

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Le grand perdant de tout cela, c’est la politique et les français en général qui n’ont que faire de ces querelles criminelles.

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Ressaisissons-nous, par pitié !

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