lundi 28 mars 2011

Vitrolles : je suis consterné !

.
Lundi 28 mars 2011 :
.
Résumons ma pensée : je suis soulagé que sur le canton de Vitrolles le candidat socialiste soit élu mais je suis consterné devant l’ampleur du score du candidat frontiste.
.
Soulagé parce que je ne voyais pas le candidat frontiste, capable de représenter notre ville au sein du département.
.
Consterné parce qu’un candidat outre la politique qu’il défend aux antipodes de mes propres convictions républicaines, qui ne présente aucun programme, aucun projet, aucune conviction pour Vitrolles, qui, en terme plus clair, n’a aucune politique locale crédible pour notre ville, réussit à rassembler plus de quatre mille voix, non sur son nom ou sa personnalité, mais tout simplement sur un logo politique.
.
Sa profession de foi du second tour est d’ailleurs symptomatique de ce candidat fantôme. Outre le fait que j’ai été particulièrement ébahi de lire une formulation de ce type « En me sélectionnant pour le second tour », phrase qui pourrait être lourde de sens mais que je pense involontaire, trahissant toutefois une certaine idée des élections qui ne sont pas les miennes, j’ai été surpris du côté totalement impersonnel de cette profession de foi. A croire que le parti frontiste a imposé à ses candidats fantômes un « kit de campagne » incluant même les déclarations devant être distribuées aux électeurs !
.
Toujours sur cette fameuse profession de foi, je vous mets au défi, hormis la mention légale, d’y trouver la moindre référence à Vitrolles, aux Bouches-du-Rhône ou plus globalement à la Provence. Comme pour le candidat, ce tract est « passe-partout ».
.
Dans ce contexte, comment expliquer le score du Front National sur Vitrolles ?
.
Pour les prochaines élections, faut-il simplement ne pas s’occuper de la personnalité et de la popularité de celui qui se présente, tenir un discours discriminant, populiste à l’extrême, sans s’occuper le moins du monde des solutions aux problèmes, stigmatiser le « système » et avoir ainsi un score important ?
.
Sans rien faire, sans faire campagne, sans être connu, sans présenter la moindre ombre de piste de projet cohérent pour notre ville, sans proposer de solution aux nombreux problèmes, arriver à près de 40 % sur une ville comme Vitrolles me laisse sans voix et tend à me fair désespérer de la nature humaine.
.
Ce vote démontre que les politiques, moi compris, sommes dans l’impasse. Il s’agit maintenant non seulement d’analyser ce vote mais de reconquérir le cœur et la foi des électeurs pour que, dans l’avenir, Vitrolles ne soit pas de nouveau montré du doigt par ses choix extrêmes
.
Et là, il y a un sacré boulot de proximité à faire.
.
.

2 commentaires:

phgardiol a dit…

Bonjour Jean-Claude, ton analyse, ou plutôt ton coup de déprime, me surprend un peu tant tu nous avais habitué à sortir des clichés et des idées convenues. Le vote FN ne représente pas une adhésion à un candidat, c’est une réaction de colère, un début de coup d’état par les urnes.
Les Français supportent de moins en moins un système qui ne privilégie que la rentabilité, la productivité, la recherche du profit maximum, la croissance quantitative. Ce système de compétition fait quelques gagnants et beaucoup de perdants et, par dessus tout, il nous déshumanise.
Le vote FN, selon moi, est fait de l’addition de plusieurs situations. Il y a les perdants, ceux qui craignent de perdre, ceux qui limitent les dégâts mais ne supportent plus les outrances de ceux qui gagnent. Face à cette peur et à cette colère, les partis politiques « classiques » ne sont plus considérés comme un recours, accusés, au mieux, de ne pas proposer une alternative crédible à ce système, au pire, à l’entretenir pour mieux en profiter, avec, cerise sur le gâteau, le soupçon de magouiller en toute impunité.
Alors, peu importe la personnalité de celui qui tient la grenade, peu importe ce qu’il dit ou ne dit pas, c’est juste un moyen de faire péter le truc.
La réponse ? Toujours à mon humble avis, elle n’est pas politique, elle est philosophique. Et oui, ce n’est plus une affaire de technique, c’est désormais la question du sens qui est posée. Penses-tu, au fond de toi, que DSK, Aubry, Bayrou, Copé, Juppé, Sarkozy, Mélenchon ou un autre ont la solution pour nous sortir de là ? Non, évidemment non. Peu à peu, c’est l’espoir qui disparaît et là, on s’achemine lentement mais sûrement vers un coup d’état démocratique. C’est pour ça que je crois, encore un peu, à l’idéologie portée par l’écologie politique. Derrière cette vision, il y a une critique forte de ce système, une critique qui ne repose pas seulement sur une conviction mais sur une donnée factuelle : la disparition des ressources naturelles indispensables à notre survie du fait de ce grand gaspillage. En proposant de réduire notre impact écologique nous parvenons, mécaniquement, à une société plus sobre, plus raisonnable, plus humaine. Utopie ? Je crois que la véritable utopie est de considérer qu’on peut continuer à vivre comme aujourd’hui. Ph Gardiol

Jean-Claude Mathon a dit…

Merci Philippe pour cette analyse.


Tu as raison, un petit coup de blues passager dû à un week-end très chargé et à un manque de sommeil flagrant.

je suis globalement d'accord avec toi sur cette analyse sauf sur un point. Je ne suis pas convaincu, loin s'en faut, que "l'écologie politique" soit la panacée à notre situation parce que je suis aussi convaincu qu'on ne peut résoudre tout les problèmes par le bout "vert" de la lorgnette.

Je crois par contre à "l'humanisme" où l'écologie serait "l'un" des vecteurs et non "le" vecteur.

Je crois qu'il va falloir un jour que je définisse plus exactement sur ce blog ce que je qualifie pour ma part d'humanisme ... loin des valeurs en tout cas défendus par les frontistes.

Jean-Claude MATHON