jeudi 21 avril 2011

On appelle cela tolérance !

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Jeudi 21 avril 2011 :
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Je n’ai jamais fait de mystère sur ma face « croyante ». Je ne vais certainement pas la cacher alors que nous sommes en plein semaine sainte de Pâques et cela pour les deux religions qui se côtoie actuellement sous mon toit, orthodoxe et catholique.

L’affaire d’Avignon a bien entendu fait débat sous mon toit et, de même, vous dire que j’y ai été insensible serait mentir. J’ai eu du mal cette fois-ci à défendre la « laïcité » de la culture.

Remettons dans le contexte : Ce fameux crucifix trempé dans l'urine, une photo de très grande dimension d’Andres SERANO est exposé comme une œuvre d'art. En est elle une véritablement, je laisse à d’autre le soin d’en débattre, les gouts et les couleurs ne se discutant pas.

Toujours est-il que l’événement a dégénéré puisque la photo a été vandalisée par deux visiteurs après plusieurs jours de sérieuses polémiques.

En fait, cette histoire n'est rien d'autre qu'un concentré d'intolérances. Intolérance de l'artiste d'abord qui estime son travail intouchable même s'il heurte toute une communauté de croyants. Qui plus est, en pleine semaine sainte, une croix plantée dans l'urine peut relever du sacrilège. Intolérance ensuite des intégristes, toujours prompts à transformer en brulot tout ce qui n'est pas dans la ligne la plus conservatrice d'une Eglise aujourd'hui disparue. Intolérance encore des ayatollahs de la culture persuadés que tout est autorisé dés lors que c'est estampillé œuvre d'art. Intolérance enfin de ceux qui s’offusque d’un tel acte et qui voue aux gémonies tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à une calotte, une kippa ou un foulard.

Au risque de reprendre certains arguments intégristes, voire d’extrême droite, le plus désagréable dans cette histoire piteuse reste certainement l'injustice. Supposons un instant qu’au lieu d’un Christ, ce soit un exemplaire du Coran ou des rouleaux de la Torah. Que n’aurait-on pas dit, que fis-je, hurlé, si d'aventure des musulmans ou des juifs avaient été concernés avec une atteinte à leur dignité religieuse ? Toutes la classe politique bien pensante, tous les intellectuels qui font la une de certains journaux, seraient montés au créneau pour pourfendre des blasphémateurs accusés de racisme, d'antisémitisme ou de provocation anti musulmane.

La religion catholique n'est pas d'Etat puisque notre république est laïque, mais, et c’est une vision que je partage avec Nicolas SARKOZY, pour l'essentiel c'est notre histoire et pour certains, une pratique religieuse très vivante. Si l'Eglise catholique a montré plus d'une fois qu’elle était totalement dépassée sur les débats de société, cela ne saurait justifier que l'on puisse lui marcher sur la tête pendant que l'on pousserait des cris d'orfraie à la moindre plaisanterie anti juive ou à une critique sur certaines pratiques dans l'islam.
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La liberté de création existe et doit être préservée, défendue dans un monde qui a tendance à tout censurer, à tout interdire. Mais on doit pouvoir appliquer cette même liberté à celles et ceux qui mettent du sacré et de la foi dans une religion.
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De part et d'autre cela s'appelle la tolérance.
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1 commentaire:

bernard a dit…

Salut JC (c'est de circonstance en cette semaine sainte catholique), sur le site de La Provence, je t'aurais volontiers mis une "reco" pour ton papier ! J'adhère à 200 % ...