mardi 12 avril 2011

Réflexions sur la candidature BORLOO …

Mardi 12 avril 2011 :  
On peut se poser la question de savoir si la multiplication des candidatures au Centre est une bonne chose ou une mauvaise chose. On peut se poser aussi la question de savoir si cette même multiplication rend le Centre plus crédible ou pas. On peut enfon se poser la question de savoir si’ l’une de ces candidatures est tout simplement crédible. 
Bien évidemment, je ne disserterais pas sur la candidature de François BAYROU pour les raisons que vous connaissez tous. Je ne vais pas non plus dissertez sur celle de Hervé MORIN, il faut être sérieux parfois ! 
Reste celle qui me laisse le plus perplexe, celle de Jean-François BORLOO. Quoi que trouvant le personnage sympathique, probablement un fond de «Guignols de l’info » .
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Une indépendance politique peu visible 
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Tout d’abord, rappelons un peu que Jean-François BORLOO a été ministre de Jacques CHIRAC durant cinq ans puis ministre de Nicolas SARKOZY durant quatre ans. Durant ces neuf années, qu’elles ont été les déclarations « fracassantes » et « centristes » de ce chantre du Centre ? 
Ne cherchez pas, il n’y en a pas ! 
Durant neuf longues années, il s’est contenté d’approuver sans critiquer, de relayer sans proposer, de rester bien uni à l’UMP sans se démarquer. Pire, en 2007, alors que le Centre pouvait remporter une victoire historique, il appelait à soutenir Nicolas SARKOZY. Et soudain, du jour au lendemain, le voilà tout d’un coup prônant l’indépendance et appelant à battre Nicolas SARKOZY. Intéressante comme posture ! 
S'affirmer comme un leader centriste, que dis-je, « LE » leader centriste, alors qu'on vient de claquer la porte de l'UMP visiblement suite à ce que je qualifierais de simple incident de carrière, voilà ce que l’on peut appeler « son dernier fait d’arme ». Et ce fait d’arme me rappelle, non sans un amusement certain, la façon dont Hervé MORIN a tenté de « se rebeller » lorsqu’il fut rejeté par celui qui lui avait donné la gamelle durant quatre ans et qu’il annonça lui-aussi sa candidature potentielle. 
Franchement, est-ce crédible tout cela ? Est-ce cela l’indépendance ? 
Une indépendance financière inexistante 
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En parlant d’indépendance, comment peut-on être indépendant quand le nerf de la guerre, les financements, sont aux mains de l’UMP ? Pour mémoire, le 8 avril dernier, Le Monde publiait un article sur les finances du Parti Radical Valoisien. Il y dévoilait que ; selon le dernier rapport de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), le Parti radical – associé à l'UMP depuis 2002 – reste sous perfusion financière de ce dernier. En 2009, date des derniers comptes publiés, le parti de Jean-Louis Borloo a reçu un million d'euros de l'UMP. Une somme considérable pour ce parti, dont le budget global est de 1,3 million d'euros. Les valoisiens demeurent sous perfusion financière de l'UMP à hauteur de 77 %. 
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Malgré la mise à la porte du gouvernement de Jean-Louis BORLOO, les élus radicaux ont quelques jours après ce psychodrame, renouvelés auprès des autorités compétente leur déclaration d'appartenance à un parti, en l’occurrence l’UMP. En terme plus simple, l’état verse 44 000 euros par parlementaire à l’UMP qui en reverse une partie aux Radicaux de Borloo. Les subsides du Parti radical sont donc toujours, et jusqu'en 2012, année de l'élection présidentielle et des législatives, sous le contrôle du parti présidentiel. 
Comment parler d’indépendance quand l’Ump détient les clefs du coffre ? 
Un sondage qui tombe à pic 
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Parlons maintenant ce fabuleux sondage parut dans le Journal du Dimanche qui donne BORLOO devançant d’un point BAYROU pour celui qui représente le mieux le Centre. On croit rêver avant de s’apercevoir des quelques incongruités accompagnant cette enquête de l’IFOP. 
Ainsi, si l'on considère les électeurs qui ont vraiment voté au centre en 2007, c'est à dire les 19% de Bayrou, eh bien ils sont 53% contre 27% à citer Bayrou en premier au lieu de Borloo. Pour les « gauchistes », 40 % préfère Bayrou contre 33% de Boorloistes. Ceux donnent au final Borloo vainqueurs sont donc les électeurs potentiels de l’UMP et ce déplacement de masse est intéressant pour le président sortant qui trouve là la réserve de voix dont il a besoin au second tour. 
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Faire voter pour Nicolas SARKOZY au deuxième tour 
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Certes, me direz-vous, rien n’indique que Jean-Louis BORLOO va appeler à voter pour Nicolas SARKOZY au second tour. Sauf que nous avons vu précédemment le lien de l’argent et la dépendance du Parti Radical valoisien vis-à-vis de l’UMP. 
Et tout s’éclaire si l’on prend en compte les déclarations de la « nouvelle amie » de Jean-Louis BORLOO, Rama YADE. Ne pratiquant pas du tout la langue de bois, qualité que j’apprécie, elle a été amenée sur LCI dimanche dernier, a jugé la sortie médiatique de son nouveau mentor sur son « indépendance » vis-à-vis de l’UMP. « L’objectif de Mr Borloo », selon elle, c'est « d'amener l'UMP à revenir aux fondamentaux qui étaient les siens à sa fondation et dont elle s'est éloignée depuis » et, « bien sur », a-t-elle ajouté, « permettre à la majorité actuelle d'être reconduite en 2012 ». 
Tout est dit sur la candidature BORLOO dans cette déclaration : attirer les voix centristes au premier tour et faire voter SARKOZY au second … Probablement contre le siège de Matignon, que notre ami centriste a raté lors du dernier remaniement, peut-être volontairement, si l’on se met dans la perspective de 2012 et d’un appui des radicaux à l’UMP lors du second tour ! 
Appel pour un Centre vraiment indépendant 
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Pour ma part, je n’abonde pas dans le sens de cette candidature et fait grief à Jean-Louis BORLOO trois choses : soutenir contre vent et marée Bernard TAPIE, avoir déclaré en 1993 qu’un accord avec le FN ne le dérangeait pas à condition que toute la droite s'y range et avoir approuvé sans aucune restriction depuis 2007 toutes les mesures sarkozystes. . Je milite pour l’existence d’un Centre non verrouillé, non inféodé à un quelconque parti, non prix en otage à l'intérieur d'une alliance quelle qu'elle soit. Je serais amené à rejeter toute combinaison qui viserait à enlever à ma famille politique son indépendance et sa capacité à proposer une alternance. 
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