mardi 24 février 2009

Grand espoir ou grande ruine ?

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Mardi 24 février 2009 :
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Depuis des décennies, pour ne pas dire des siècles, la Provence vit une histoire d’amour mouvementée et contrariée avec le Rugby. La présence dans la même région de très grands clubs de football qui drainent moyens financiers et supporters n’est pas faite pour arranger les choses.
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Les collectivités territoriales, encore elles, préfèrent mettre leurs subventions dans des structures plus porteuses des footeux que dans celle plus restrictives de l’ovalie. Or, depuis que l’équipe de France fréquente le stade vélodrome, que des demi-finales du Top14 s’y déroulent, ces mêmes collectivités locales se sont enfin aperçus que la planète rugby existait en Provence. Elles avaient probablement oublié de regarder vers Toulon ou, plus anciennement vers Nice !
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Toujours est-il que nous sommes aujourd’hui arrivés à un tournant de note sport : la création d’un grand club de rugby à Marseille dont l’objectif avéré serait d’évoluer dans la Pro D2 dès la saison 2010-2011 et en Top 14 le plus rapidement possible.
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Pour cela, le regroupement des clubs locaux est de rigueur. Après la mise en communauté des moyens et des jeunes de Marseille et de Vitrolles, l’unification des compétences sous la bannière du "Pôle Phocéen XV" des clubs Marseille-Vitrolles, le RC Marseille-Est, le RC Aubagnais et le SMUC, l’extension de cette opération aux juniors, la venue de l’ancien international néo-zélandais, Isitolo Maka, et l’ouverture du capital, tout est désormais prêt pour l’arrivée de ce « grand club » tant attendu
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Si je dois avouer que l’aventure m’excite, si la pensée de voir un jour à portée de domicile le Stade Toulousain, le Stade français ou les « jaunards » affronter le « stade phocéen », je ne peux m’empêcher de penser à l’autre structure, plus proche de nous en terme de collectivités locale, qu’est le PARC (Pays d’Aix rugby Club).
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Voici donc une structure qui a déjà évolué en Pro D2, qui va peut-être y parvenir une nouvelle fois, situé à quelque cinquante kilomètres de la cité phocéenne et une vingtaine de Vitrolles qui risque, par le principe même des vases communiquant, d’être pénalisé gravement par les ambitions phocéennes.
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Certes le rugby est implanté en Provence, certes le manque d’ambition et de moyens des structures est patent, certes la volonté de certains décideurs existe mais je suis intimement convaincu qu’il n’y a pas de place dans les Bouches-du-Rhône pour deux structures visant l’élite. Tôt ou tard, l’un ou l’autre de ces clubs restera sur le carreau, voire même les deux.
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Je me demande parfois si les leçons de 1995 (professionnalisation du rugby et multiplication des équipes visant l’élite) ont été retenues et si tout cela ne va pas se faire sur le dos de notre sport. Je me demande aussi qu’elle va être les ambitions pécuniaires de la nouvelle structure vis-à-vis des collectivités locales qui vont la soutenir et dont Vitrolles va faire partie en tant que ville d’où est issue l’un des clubs fondateurs et qui accueille pour l’instant les matches de l’équipe au sein du Stade Ladoumégue. A l’heure de la crise, de la suppression de la Taxe Professionnelle, de la moitié du budget de la ville qui va être aux abonnés absents, il sera intéressant de suivre les réponses de nos élus.
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J’espère qu’on évitera les ruines de la fin des années 90 dont on commençait à peine à se relever !
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