mardi 17 février 2009

OTAN et Europe : un mariage contrarié

.
Mardi 17 février 2009 :
.
La France va réintégrer le commandement de l’OTAN. Je dois avouer que cette nouvelle me laisse perplexe.
.
Tout d’abord parce que je suis à la fois pour et contre. Assis « le cul entre deux chaises comme tout bon centriste qui se respecte » dirait quelques personnes de mauvaises fois qui fréquentent ce blog !
.
Non, plus simplement, je suis opposé à l’entrée de l’OTAN en tant qu’entité militaire mondiale sous domination américaine. J’ai toujours eu une certaine défiance envers les américains même si je ne les remercierais jamais assez pour 1944 et le Plan Marshall. Mais on a pu s’apercevoir des limites de cette organisation lors de trois crises symptomatiques de ses carences : la Serbie, l’Afghanistan et la Géorgie. Dans ces trois cas de figures, loin de se mettre au service de l’Europe, l’OTAN s’est mis au service des USA. Convergences d’intérêts diront toujours les mêmes grincheux. Je dirais plutôt : alignement servile !
.Dans ce contexte, je suis pour une organisation qui regroupe TOUS LES SYSTEMES de défense des états appartenant à l’Union Européenne, la création d’une vraie force militaire européenne, la mutualisation et la standardisation de nos matériels militaires. Tout cela sans aucun alignement sur l’un ou l’autre des « grands », qu’ils soient américains, chinois ou russes. En terme clair, je suis favorable à la création d’une défense européenne indépendante.
.
Maintenant, il est aussi inéluctable que parler d’une défense européenne indépendante et globale est un « bâton de dynamite ». Je prendrais pour exemple la réflexion d’un député britannique européen, membre de la ALDE, qui déclarait il y a quelques mois : « que s'il parlait de défense européenne à ses électeurs, il était certain de ne plus jamais être réélu »
.
Même si l’idée de faire participer le peuple est une bonne chose, réclamer un référendum sur le sujet me semble une idée excessive. Il ne faut pas oublier que le Général De Gaulle, suivant la légende, s’était contenté d’une simple lettre pour signifier son retrait de cette structure. Toutefois, il est grandement dommageable que notre représentation nationale, l’Assemblée nationale et le Sénat, ne puissent s’exprimer sur cette décision unilatérale qui met en jeu à la fois l’indépendance et l’avenir même de la France. Dans ce cas de figure, c’est faire fi de la représentation nationale et de la République.
.
Je conclurais simplement qu’à mon avis, cette réintégration va marquer une défaite importante de l’Europe dont chaque nation est plus attentive à son petit intérêt, dans la quasi impossibilité de dépasser les clivages ancestraux, qu’à l’intérêt commun.
.
.

Aucun commentaire: