jeudi 19 février 2009

Le casse-tête de la santé à Vitrolles

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Jeudi 19 février 2009 :
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Il y a peu, la nouvelle a bouleversé le « landernau » vitrollais. « La clinique de Vitrolles ne va plus assurer les permanences de soins à compter de la fin de l’année 2009. »
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Mettons tout d’abord les choses au point : il ne s’agit pas d’une fermeture entrant dans le cadre de la réorganisation hospitalière française et cette permanence de soin n’est pas un service d’urgence quoiqu’en disent et pensent tous les vitrollais. Combien de fois n’a-t-on pas entendu « Il est aux urgences de Vitrolles » ? Or, ce « label » n’a jamais été attribué à ce service par l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH).
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Cette décision intervient par la volonté de Frédérique Reig, directeur des cliniques de Vitrolles et Marignane, qui compte redéployer ces interventions sur le service labellisé des urgences de Marignane.
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Est-ce une bonne chose ? On peut en douter pour une simple raison arithmétique. Le service de soins de Vitrolles traite 17000 patients par an, les urgences de Marignane 18000. A priori, ce service va donc désormais traiter environ 35000 patients par an. Frédérique Reig dit que les patients seront traités plus rapidement après la réorganisation … On peut en douter vu les chiffres prévisionnels.
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Je doute en effet que la clinique de Marignane, même si elle double sa surface des urgences comme elle l’annonce, reçoive le double d’effectif de soignants pour traiter l’afflux de nouveaux patients.
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En fait, il faut être réaliste. Cette restructuration n’a qu’un seul but : économiser et permettre de meilleurs profits dans un secteur où le privé se taille déjà une bonne part du gâteau..
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Nous sommes encore une fois dans une démarche de profit sous couvert d’une explication de « perfectionnement des services ». C’est l’une des manifestations de l’apparition d’une médecine qui devient à deux vitesses qui mènera, que l’on soit riche ou pauvre, a être soigné à la hauteur de ses moyens.
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Dans le cadre de l’instauration de la politique du paiement à l’acte, les « urgences », les « services de soins » quelle que soit le nom qu’on leurs donnent, sont les « mauvais élèves » pour ces financiers qui contrôlent la « santé privé ». Rien ne vaut une bonne maladie lourde, longue à soigner, qui multiplie les actes, plutôt que l’accueil d’un petit bobos soigné en cinq minutes.

Car, ne nous voilons pas face non plus : les « urgences » de Vitrolles recevaient beaucoup de petits bobos et de gens qui voulaient tout simplement être rassurés. Les « vrais » urgences étaient dirigées par les services de secours vers les « vrais » services d’urgence de l’hôpital Nord ou de Marignane.

Il est aussi évident que les généralistes vitrollais vont recevoir un surplus de clientèle car les quelques kilomètres séparant Vitrolles de Marignane risquent de rebuter toute une frange de la population. Or, ces mêmes généralistes sont déjà débordés …
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Oui, je le prédis : la santé à Vitrolles risque de devenir un véritable casse-tête
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