mardi 23 juin 2009

Le « discours sur l’état de l’Union » de Nicolas Sarkozy

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Mardi 23 juin 2009 :
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Je dois avouer que lorsque Nicolas Sarkozy a proposé une réforme constitutionnelle permettant au Président de la République de prendre la parole devant le parlement, j’ai approuvé la réforme en mon for intérieur. Dans mon idée, candide que j’étais, c’était l’occasion pour le Président de la République de rendre des comptes à la nation et lui présenter les grandes réformes structurelles dont elle a un besoin urgent. Une sorte de "discours sur l'état de l'Union" à la française.
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Sauf que notre président pourtant si américanophile n’a pas dépassé le cadre de l’égo. Sa prise de parole, il ne la conçoit que comme un show lui permettant de passer entre les gardes républicains sur un magnifique tapis rouge dans le cadre au combien symbolique pour un régime républicain de Versailles.
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Alors qu’il aurait été tellement intéressant d’établir une réforme où le Président de la République soit obligé, chaque année à date fixe, de rendre des comptes à la nation (un peu l’idée du « Discours sur l’état de l’Union » américain, nous avons eu droit en guide de première prise de contact à un discours timoré enfonçant des portes ouvertes et incapable de se hisser à un autre niveau qu’un bas niveau de campagne électorale.
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Nicolas Dupont-Aignan a raison : alors que nous étions en droit d’attendre Churchill ou De Gaulle, nous avons eu à la place la présentation d’un pâle projet sans gout dont la seule mesure phare est d’un peu plus plonger la France dans le piège de la dette !
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Nous avons en fait eu droit à un catalogue de promesse électorale en guise de feuille de route, une compilation d’annonce digne du meilleur « best of », avec en toile de fond les cent quarante milliards de déficit annuel (annoncés par le ministre des Finances) et un emprunt qui fleure bon le suranné.
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Charmant comme discours !
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Mais je crois que le spectacle le plus navrant a été donné par nos députés de tendance UMP transformé en groupie et chaviré de bonheur par la présence de leur chef. Quand on s’intéresse un peu à la politique américaine et que l’on suit chaque finjanvier le « discours sur l'état de l'union », on ne peut être que catastrophé par l’attitude de nos représentants parlementaires. Oui aux USA, les représentants et les sénateurs applaudissent le président, tous debout, toute tendance confondu, mais un applaudissement qui ne s’adresse pas à un homme mais à une fonction, une fonction respectée.
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Mais là, concernant le respect de la fonction, nous sommes dans un autre débat !
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Si Nicolas Sarkozy avait réellement fait un discours si important que cela, marquant l’histoire de son empreinte, un vrai « discours sur l’état de l’Union », les socialistes n’auraient pas eu l’idée de demander au Premier ministre d'engager sa confiance devant le Parlement après le remaniement avec un discours de politique générale. Le débat aurait eu lieu lors de ce congrès.
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Au vu de tout cela, il ne fait aucun doute que l’on peut conclure par l’adage : « tout ça pour ça ! »
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