dimanche 19 décembre 2010

L’info du dimanche : les enfants handicapés ont-ils droit à l’école ?

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Dimanche 19 décembre 2010 :
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La rubrique dominicale de mon blog, « l’info du dimanche », cette information locale, régionale ou nationale glanée dans la presse et qui m’a fait bondir de colère ou de joie durant la semaine.
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Titre volontairement provocateur ! Alors qu’une polémique a éclaté au cours du dernier conseil municipal, polémique portant sur la disparition des Auxiliaires de Vie Scolaires (A.V.S.), je pense qu’il est temps de faire un petit rappel sur le sujet et principalement sur celui des CLIS de Vitrolles.

Je rappelle que les Classes d’Intégration Scolaire (CLIS) accueillent les enfants en difficultés dans des classes de 12 élèves au maximum. L'objectif est de scolariser tous les élèves et de permettre aux élèves en situation de handicap de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire ordinaire. Les CLIS font partie intégrante de l'ensemble des dispositifs de l’enseignement spécialisé en France.

La ville de Vitrolles dispose de trois C.L.I.S. au sein des écoles de la ville. Deux CLIS dites « banales » à Lapierre et Morin et une « CLIS dys » pour les enfants dyslexiques aux Pinchinades. En incluant les CLIS et les enfants en cursus normal, 97 enfants avec handicap sont scolarisés à Vitrolles.

Les CLIS sont formés d’un duo d’enseignement, un instituteur spécialisé et un Auxiliaire à la Vie Scolaire. Les écoles de Vitrolles disposent de dix A.V.S., cinq municipaux et cinq payés par l’Etat.

Pour les AVS vitrollais, ils ont débuté en Contrat Aidés avant d’entrer par le biais du plan de la résorption de l’emploi dans la collectivité territoriale. Ce sont donc désormais des employés municipaux.

Pour les AVS payés par l’Education Nationale, l’Etat ne prévoit pas de contrat pour les mois de janvier et février minimum. Cela sous entend donc que les instituteurs ne disposeront pas durant ces deux mois cruciaux de toute l’aide dont ils auraient besoin face à des enfants dont certains portent un handicap très lourd.

Mais la situation vitrollais n’est pas une exception. Partout en France, le processus même de scolarisation des enfants handicapés au sein de cursus « normaux » est mis à mal. Il ne fait plus de doute que la politique gouvernementale, une fois de plus, est de se décharger de ses obligations sur les collectivités territoriales.

Pour exemple, la situation dans la Drome au début décembre et la perspective d’une « question au gouvernement » dont tout le monde attend avec impatience la réponse pour clarifier les choses.

Bonne lecture

Montélimar : Des parents occupent une classe pour enfants handicapés
Le Dauphiné du 10 décembre 2010 - par David BONNET
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Situation inédite, le jeudi 9 décembre à 8 h 30 du matin, à l'école élémentaire Margerie de Montélimar (Drôme). Une douzaine de parents d'élèves a en effet entrepris l'occupation de la Clis 4 (voir repères) afin de demander la nomination d'un Auxiliaire de vie scolaire (AVS) supplémentaire à temps complet. Peu après, ils ont été rejoints par Christian Marchal, adjoint au maire de Montélimar chargé de l'éducation, venu leur témoigner son soutien.
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Pour pouvoir être "intégrés", les enfants en situation de handicap ont besoin d'un AVS, qui les accompagne pas à pas. Il y a deux ans, l'école Margerie disposait de 4 AVS. Puis, un poste a été supprimé et l'été dernier un titulaire n'a pas souhaité renouveler son contrat.
« On se retrouve donc avec seulement 2 AVS, chacun à 24 heures par semaine, pour les 22 enfants des deux Clis, explique le directeur de l'école, Christophe Roissac. Les parents demandent un 3e AVS. On vient de nous accorder une dame pour 12 heures par semaine, pour venir le lundi et le vendredi. Mais le temps qu'elle passe ici elle ne le passe plus à l'école de Grangeneuve, où elle était affectée. »
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Jeudi matin, les parents souhaitaient la présence de l'Inspectrice de l'éducation nationale (IEN) chargée de la circonscription, Anne Martin. Celle-ci, par téléphone, leur a demandé de sortir et leur a proposé un rendez-vous jeudi soir à 17 h 30 à l'inspection. Finalement, il n'y a pas eu de rencontre.
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« Je suis à l'écoute et dans le dialogue»
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Jointe jeudi après-midi, Anne Martin déclare : « Je suis à l'écoute et dans le dialogue. J'ai souhaité recevoir les parents, dans l'intérêt des enfants. Pour toutes les classes Clis de la Drôme, l'inspecteur d'académie a voulu un AVS collectif par classe. C'est un effort car les textes ne rendent pas obligatoire ce moyen. Compte-tenu de la spécificité de la Clis 4 de Margerie, l'Inspecteur d'académie a donné un demi-moyen supplémentaire, avec une personne pour 12 heures. Tout est réuni pour que les enfants travaillent dans les meilleures conditions. »
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À propos de la personne qui vient pour 12 heures/semaine, l'IEN précise : « Elle est employée sur Grangeneuve pour une notification de 11 heures par semaine, pour s'occuper d'enfants handicapés. Il était précisé qu'elle pouvait faire un complément ailleurs. Comme il n'y avait pas de complément à proximité, nous l'avons laissée à temps complet à Grangeneuve "en attente de". Elle a donc été affectée à mi-temps à Margerie mais conserve ses fonctions "normales" à Grangeneuve. »
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Les parents réclament toujours un AVS à temps complet et n'en démordent pas. Ils ont prévu d'occuper la classe chaque matin jusqu'aux vacances de Noël. Ce vendredi 10 décembre, dans la matinée, certains étaient présents. Dans l'après-midi, ils avaient prévu une distribution de tracts à la sortie de l'établissement. Et ils envisagent une action plus "dure" pour le mois de janvier.
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REPÈRES
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L'école Margerie
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Elle accueille deux Clis (Classes d'intégration scolaire). Le but est d'accueillir des enfants présentant divers niveaux de retard ou de handicap et de les intégrer, même pendant quelques heures, dans des classes "normales", en compagnie d'un AVS. L'école élémentaire Margerie compte une Clis 1 et une Clis 4, en fonction du degré de handicap des enfants. Ils sont 22 au total.
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Le député intervient
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Franck Reynier (UMP-Radical), député-maire de Montélimar, est intervenu une première fois en octobre auprès de l'inspecteur d'académie afin de débloquer la situation. Le dossier n'avançant pas vraiment, il vient carrément de s'adresser au plus haut niveau de l'Etat, relayant l'inquiétude des parents, dans une question écrite au gouvernement. Il évoque les problèmes des écoles Margerie, les Grèzes (Montélimar), mais aussi de deux autres écoles situées dans sa circonscription, à Espeluche et Livron.
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