lundi 13 décembre 2010

Un peu de prosélytisme en ce début de semaine

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Lundi 13 décembre 2010 :
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En ce lundi matin, je vais faire du prosélytisme. Je vais publier un article purement politique et purement démocrate. Le Congrès du Mouvement Démocrate s’est déroulé hier à Paris et, après une matinée de débats et de nombreuses interventions, les 1 500 congressistes ont adopté une motion politique qui vient compléter le Projet Humaniste du précédent congrès.

Comme cette motion reprend plusieurs idéaux qui sont les miens, je vous la livre en intégralité ci-après.

Bonne lecture

Les adhérents du Mouvement Démocrate se sont réunis en congrès le 12 décembre 2010. Ils ont ensemble examiné la situation de notre pays et de l’Europe, et les enjeux de la situation internationale.

La présente résolution exprime publiquement l’unité du Mouvement démocrate et explicite les orientations politiques que ses adhérents souhaitent suivre dans les années à venir.

1/ Les démocrates sont liés par leur choix d’indépendance. Ils sont unis par des valeurs morales auxquelles la société politique actuelle tourne trop souvent le dos, alors même qu’elles sont de plus en plus attendues par les citoyens.

Ces valeurs ont pour nom : vérité, loyauté, justice, respect du pluralisme. Ce sont les valeurs même de la démocratie, celles qui permettent que se construisent la conscience et la responsabilité des citoyens.

En particulier, la mission des dirigeants est de dire aux citoyens la vérité sur la situation du pays et du monde, sur les choix qui sont faits en leur nom. Cette vérité est nourrie par la liberté et le pluralisme de la presse, par l’éducation civique, par l’information partagée. La vérité due aux citoyens est la clé de la confiance d’un peuple, comme la confiance est la clé de tout progrès.

2/ Ce sera la première mission d’une majorité nouvelle que de restaurer cette confiance. La captation abusive des centres de décision et d’influence, l’utilisation artificielle et surabondante de la communication publique, les concessions excessives aux intérêts privés, le recours laxiste à la dette, les atteintes répétées à la séparation des pouvoirs, l’injustice de la représentation ont miné cette confiance. L’utilisation partisane et capricieuse de l’État a fragilisé son fonctionnement. Le pacte civique est à reconstruire. Cela passe par la lutte contre les discriminations, le retour à la séparation des pouvoirs et à l’Etat de droit, la restauration de l’indépendance et de la dignité de la Justice.

3/ Ce pacte de confiance est une des clés de la marche en avant du pays et de l’optimisme qu’il doit retrouver.

Les Français sauront ainsi que les efforts à consentir, les réformes à conduire n’auront comme but que l’intérêt général. Ils se sauront défendus contre l’arbitraire et contre les influences souterraines d’intérêts particuliers. Ils auront la garantie que le souci du long terme inspire les décisions à prendre, et que les préoccupations du court terme sont remises à leur juste place.

4/ La qualité de l’éducation pour tous est le premier devoir de notre société. Elle est la seule chance d’un grand pays comme le nôtre. Tout en dépend, le destin des familles et le destin personnel des enfants, la réussite économique, la force de notre recherche, l’intégration des milieux sociaux défavorisés ou exclus, particulièrement des familles immigrées, l’image de la
France dans le monde.

L’objectif que nous choisissons c’est que la France construise, ou retrouve, le meilleur système éducatif général et la meilleure formation professionnelle au monde. Cela passe d’abord par l’objectif national rigoureux et sans concession de la maîtrise des fondamentaux, et d’abord la lecture par 100 % des élèves.

Mais un tel objectif obligera à une meilleure prise en compte de la condition des enseignants, de la diversité des élèves, à une valorisation de leurs réussites, à davantage de souplesse, à une culture de la créativité et pas seulement de la reproduction.

5/ Notre priorité en économie, ce sera le développement et la relocalisation des productions industrielles, agricoles, de services et culturelles sur notre territoire. Cela passe par l’aide aux créateurs d’entreprises, la promotion de l’innovation, par la reconnaissance et le soutien privilégié aux petites et moyennes entreprises dont nous affirmons qu’elles doivent avoir les mêmes chances et recevoir le même soutien que les entreprises phares du CAC 40.

L’aide de l’État, investissement, soutien à la recherche, doivent ainsi être réorientés en direction de ceux qui en ont le plus besoin, qui sont les plus novateurs, qui créent le plus d’emploi, spécialement en outre-mer où les potentialités économiques sont importantes.

6/ Nous affirmons que ce développement de la production sur notre sol est hautement compatible avec un projet de développement durable, respectueux de l’environnement, de la terre, de l’air et de l’eau, et protecteur des générations qui viennent. Nous considérons de notre responsabilité de garantir aux générations qui nous succèderont un environnement sain, un pays équipé, et un avenir libre de dettes.

Plus généralement, nous voulons promouvoir une économie vraiment humaine dans laquelle chacun pourra exercer un travail créateur, qui mette fin au gaspillage des ressources et à la course à la surconsommation, qui privilégie l’amélioration de la qualité de la vie pour générer de la croissance, qui encourage toutes les forces coopératives et l’économie solidaire, qui demande aux services de l’Etat et qui impose aux acteurs financiers et bancaires d’être au service de ces objectifs.

Nous affirmons notre volonté de restaurer un système de santé durablement équilibré dans son financement et qui garantisse un accès de tous à des soins de qualité

7/ La société du XXI° siècle devient de plus en plus compliquée, labyrinthique, de moins en moins directe et humaine. Nous nous fixons comme but de remettre du contact humain partout où il est nécessaire, notamment partout où des usagers sont en situation de difficulté, face aux administrations, aux grandes entreprises de service. Les services publics que la France a développés doivent être garantis. Ils peuvent être améliorés, rationalisés, mutualisés, mais ils doivent être présents et enracinés partout dans les territoires ruraux ou urbains où se jouent l’égalité des chances et l’égalité des droits

Les collectivités et leurs élus locaux sont essentiels pour garantir la démocratie, renforcer la cohésion sociale et développer nos territoires. Leur autonomie doit être respectée et leurs moyens de fonctionnement garantis

8/ La guerre des superpuissances se donne libre cours dans le monde globalisé. Cette guerre est industrielle, commerciale, diplomatique, elle concerne les matières premières, elle est financière et monétaire. Le destin de nos pays, de nos valeurs de société, comme l’équilibre du monde dépendent de l’avenir de la construction européenne. De la force de l’Europe ou de sa faiblesse dépendent nos emplois, notre réalité sociale, notre prospérité. De sa force ou de sa faiblesse dépend la construction d’un monde équilibré et pacifique, respectueux du droit des peuples et particulièrement du droit des plus pauvres au développement harmonieux et durable.

C’est pourquoi nous nous battrons pour une Europe forte, rendue compréhensible aux citoyens qui la forment, espace de liberté, de prospérité et de démocratie.

Particulièrement, nous considérons que l’Europe doit défendre l’euro, comme un espace de solidarité, où aucun pays n’est abandonné face à la spéculation. Cela impose une autorité économique européenne, en cohérence avec la Banque centrale, qui impose la solidarité des pays membres pour défendre l’emploi, la croissance, et le sérieux de la gestion. Solidarité et coordination économique sont la seule voie pour échapper à la spirale des déficits, et empêcher l’explosion des charges de la dette.

9/ Le Mouvement démocrate a conscience que le redressement du pays exige de larges rassemblements. L’exercice du pouvoir par un seul parti a conduit à des solutions néfastes pour la France, que ce parti dominant soit de droite comme ces dernières années ou précédemment de gauche. L’impartialité de l’État et le respect du pluralisme ont tout à gagner à une conception moins clanique du gouvernement. Ce rassemblement, cette ouverture d’esprit, sont aussi, la condition de l’alternance. Nous choisirons une attitude ouverte et constructive à l’égard de tous ceux qui, dans la clarté, voudront travailler à une majorité nouvelle.

Les participants au congrès du Mouvement démocrate, ayant adopté les termes de cette motion et ainsi exprimé leurs valeurs communes et leurs choix politiques, demandent à François Bayrou, leur président, et à l’équipe qui l’entoure, de les porter en leur nom dans les années à venir.
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