mardi 24 mai 2011

"Encourageons une France compétitive, dynamique et créatrice d'emploi!"

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Mardi 24 mai 2011 :
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Robert Rochefort, Jean-Jacques Jégou, Stéphane Cossé et la commission économie du Mouvement Démocrate se sont rendus aux alentours de Besançon à la rencontre d'entreprises ayant maintenues leur activité voire l'ayant réimplantée.
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"Pour le Mouvement démocrate, le fait de produire en France, réindustrialiser le pays, empêcher les délocalisations, voire favoriser la relocalisation, c’est un thème d’avenir. Pour nous, c’est essentiel. C’est un des thèmes majeurs qu’il faudra développer pour l’élection présidentielle de 2012.
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Nous avons auditionné un certain nombre d’experts et nous avons voulu aller sur le terrain. C’est pour cela que nous sommes allés dans la région de Besançon et de Montbéliard, une région où il y a un certain nombre d’industriels qui ont pris ce sujet au sérieux et qui, soit continuent à produire, soit ont recommencé à produire.
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Cristel, c’est le haut de gamme de la casserole, et c’est une entreprise très ancienne, française, qui a connu beaucoup de difficultés, qui est issue d’une marque ancienne qui s’appelait Japy, mais qui a disparue maintenant. Alors pourquoi arrive-t-on à fabriquer du haut de gamme de la casserole en France ? Tout simplement parce que le haut de gamme se vend cher et, en se vendant au prix que le consommateur va accepter, on va pouvoir payer des ouvriers, des ingénieurs, des concepteurs, des dessinateurs, des gens qui inventent tous les ans des dizaines de modèles de casseroles, adaptés à des consommateurs qui ont envie de se faire plaisir, qui acceptent de payer le prix. Evidemment, c’est du haut de gamme mais ça marche et ça s’exporte.
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Il y a une deuxième entreprise, très originale, qui s’appelle Péquignier. C'est une entreprise d’horlogerie, qui, elle, réimplante en France le fait de fabriquer des montres. La France, et cette région de Besançon, est l’endroit où est né le savoir-faire horloger mais il avait disparu. Au cours des trente dernières années, tout avait complètement disparu en faveur de la Suisse, bien que pourtant en France nous ayons le savoir-faire puisque c’est ici que se trouvent les écoles où on forme les meilleurs horlogers qui vont ensuite travailler en Suisse. Cette entreprise a décidé de refaire un mouvement, c’est-à-dire créer un mouvement, créer ce qui est à l’intérieur d’une montre ces engrenages, qui sont extrêmement miniaturisés.
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Nous allons voir une troisième entreprise, qui est différente et complémentaire des deux premières. C’est l’entreprise Simonin, du nom de son fondateur. Il s'agit d'une entreprise qui fabrique du lamellé-collé. Ce sont des structures en bois, qui ne sont pas des poutres uniques mais qui sont des lames de bois. Elles sont collées les unes aux autres et par la force de la colle et de la façon dont le bois est taillé, on refabrique quelque chose qui a une puissance mécanique absolument considérable. Cela a une portée également qui est très grande, bien plus forte que la portée d’un tronc d’arbre.
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Cette entreprise fabrique en France alors que les leaders du lamellé-collé sont plus proches de l’Allemagne et des pays d’Europe du Nord qui ont du bois à leur disposition et qui arrivent à produire en grande quantité ce lamellé-collé. L’entreprise Simonin, elle, fait quelque chose de très particulier : elle fait ce lamellé-collé sur mesure. C’est-à-dire que lorsqu’il faut des poutres en lamellé-collé un peu courbées, adaptées à une construction particulières, cette entreprise arrive à le faire de façon compétitive. Ils fabriquent par exemple des aéroports en Afrique. Et ainsi, elle vend en France mais aussi à l’export, avec des ouvriers, avec des gens dans des scieries qui sont sur le territoire français.
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C’est intéressant parce qu’on voit bien qu’avec ces trois entreprises, pour pouvoir fabriquer en France et être compétitif sur le plan économique. Il faut évidemment être très bon, avoir des gens motivés dans les équipes, bien payer les salariés, mais il faut aussi chercher une façon de vendre, soit sur des marchés de niche qui consistent en des produits haut de gamme, soit sur des marchés de niche qui consistent en des produits fabriqués sur mesure, adaptés à des besoins spécifiques. Donc produire en France est tout à fait possible à condition d’être innovant, de savoir en permanence créer des choses nouvelles mais aussi de trouver l’intelligence de créneaux d’activité.
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On ne fabrique pas du standard le moins cher possible, on fabrique quelque chose qui est adapté à des clientèles spécifiques. Alors ça fait des entreprises de taille moyenne, plutôt que de très grosses entreprises ; cinquante salariés ici, quatre-vingt-dix salariés ici, cent cinquante salariés ailleurs, mais qui peuvent être en croissance, qui peuvent arriver à deux cents salariés voire plus. Mais il ne faut jamais oublier que, quand on arrive à cent cinquante salariés de production, qu’on arrive à réimplanter quelque part, c’est autant de salariés dans les services à côté, dans les services publics qui font vivre cela, dans la maintenance des machines. C’est toute une dynamique économique qui se recrée. Et quand on fait ça dans cinquante, cent, mille, dix mille exemples, dans tous les territoires, on a la possibilité effectivement de relever le défi. On peut ne pas accepter une France qui perde ses savoir-faire, qui se désindustrialise, qui n’ait plus aucune usine et qui doive tout acheter à l’extérieur. Au contraire, on encourage une France qui, petit à petit, est capable de reconquérir des possibilités, de fabriquer et d’exporter, le tout d’une façon compétitive, dynamique et créatrice d’emploi !"
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