mardi 17 mai 2011

Quand une œuvre d’art est brulée

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Mardi 17 mai 2011 :
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Je pense que vous êtes tous en attente pour que je prenne position concernant la destruction accidentelle d’une œuvre d’art par la mairie de Vitrolles. Vous avez gagné, aujourd’hui je vais parler de cette affaire.
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Tout d’abord, une petite remise en perspective s’impose : l’association ZINGHA, association marseillaise spécialisée dans la lutte contre les discriminations, organise en 2007 les « Rencontres internationales Terre commune, Terre de Paix, d'amitié, Terre du futur » en étroite collaboration avec la Municipalité. Cet événement a réuni des jeunes de plusieurs pays (Roumanie, Sénégal, Liban, Portugal, Palestine, Algérie) autour du concept de développement durable
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De plus, une rencontre internationale réunissant 80 jeunes de ces différents pays se déroula du 24 aout au 1er septembre, à Vitrolles.
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L’association ZINGHA n’est pas une inconnue sur Vitrolles puisqu’en 2006 elle a organisé sur le territoire de la ville les premières « Biennale des Jeunes créateurs de l'Afrique Subsaharienne et de la Diaspora »
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Dans le cadre des rencontres, Patrick MURRU, styliste, créateur de costume d’opéra, directeur artistique, travaillant sur Marseille, qui côtoie les plus grands, familier des plus grandes scènes et des plus grands projets confie à ZINGHA l'une de ses créations qu’il évalue à dix huit mille euros pour qu'elle « soit mise à disposition de la Ville de Vitrolles et que les services de la mairie installent cette sculpture dans un des lieux publics de son choix ».
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Or, deux ans plus tard, courant mars 2009, Patrick MURRU append que son œuvre a été incinéré « accidentellement » lors d’une opération de débarras dans l’un des entrepôts de la ville. Il est d’autant plus surpris que sa demande d’explication et sa tentative de conciliation restent lettre morte si l’on excepte un mail de l’ancien DGS de Vitrolles qui lui propose de s’associer à la ville et conteste, au passage, la valeur de l’œuvre qu’il estime de son côté à 6000 euros.
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Depuis, l’affaire est au point mort si l’on excepte la requête devant le juge des référés du tribunal administratif de Marseille déposé par Maire CECCALDI au nom de Patrick MURRU pour le préjudice causé.
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Je ne vais pas épiloguer sur la valeur de l’œuvre ni sur le fait que ce soit ou non une œuvre : les gouts et les couleurs ne se discutent pas et ce qui me sembler magnifique peut être une « horreur » pour d’autre. Ayant une fille styliste, je regrette par contre certains commentaires qui dénaturent et rabaissent le processus créatif et long de ces artistes.
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Par contre, je suis surpris d’apprendre cette mésaventure qui se place dans le même « espace-temps » que l’affaire ARLANDIS qui m’avait fait sortir de mes gonds en avril 2009 (Quant on cherche vraiment, on trouve ou « Arlandis retrouvé ! )
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Je rappelle qu’en février/mars 2009, donc à une période concomitante avec la destruction de l’œuvre de MURRU, le buste du général DE GAULLE sculpté par ARLANDIS a été vandalisé. Pour le restaurer, la municipalité avait besoin de l’approbation de l’artiste. Or, lors du conseil municipal, le premier édile révéla que Vitrolles n’avait pas pu contacter l’artiste car il était introuvable et que même la DRAC avait des problèmes. Bon, je rassure tout le monde, grâce à mon ami, véritable « pitbull de la culture », ce pauvre ARLANDIS était retrouvé et le buste restauré.
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Toutefois, ces deux mésaventures ayant trait à la culture et plus particulièrement un lien direct avec l’art, démontrent qu’à l’époque, les équipes municipales avaient du « roulis » dans leurs fonctionnements.
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Au-delà de cela, perdre les coordonnés d’un artiste comme ARLANDIS, laisser sans réponse les protestations de Patrick MURRU, démontrent une certaine conception relationnelle avec les artistes que je trouve personnellement d’un autre temps. Voir cette conception adoptée par notre ville est d’autant plus incompréhensible qu’aussi bien notre maire, que notre adjoint à la culture, sont loin de défendre ces idées archaïques.
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Alors, comment analyser ces deux mésaventures ? Comment analyser les deux polémiques stériles qui ont suivi ?
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Une seule réponse : Tout ce « pataquès » aurait pu être facilement évité, et rehausser de surcroit le crédit de la municipalité en place, si celle-ci avait fait le nécessaire en temps et heure. Dans les deux cas, un peu de considération aurait suffi pour désamorcer « crise » et polémique. L’image négative qu’a subi notre ville par le biais de la page 2 de La Provence de dimanche dernier, page traditionnellement diffusée sur l’ensemble des éditions locales de ce quotidien, je le rappelle, est déplorable. Heureusement (ou malheureusement, je vous laisse le choix) que les feux de l’actualité se sont braqués sur un autre sujet car je vous laisse imaginer les dégâts qu’auraient pu causer dans l’esprit des gens le fait de parler « d’incinération », si proche de l’idée « d’autodafé » à l’image historique si noire.
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Dans les deux cas, dans mon esprit, les services municipaux ont été déficients.
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Dans les deux cas, l’artiste en tant que tel, a été ignoré
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Décidemment, cette municipalité me laisse parfois perplexe !
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