samedi 14 avril 2007

Affichage officiel : gage d'équité ?

Mercredi 11 avril 2007
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Je suis tranquillement en train de prendre l’apéritif sur la terrasse du bar-tabac de Fay sur Lignon lorsque je vois débouler l’afficheur officiel de la campagne, « Clear Channel » pour ne pas le nommer.

Dans ce petit village perdu sur les plateaux du Mézenc, la présence de cette camionnette me semble bien incongrue. Le conducteur a du s’en rendre compte puisque son arrêt devant les panneaux officiels placés face à la Mairie va être réduit au strict minimum syndical et son démarrage digne de figurer dans les annales des départs des vingt quatre heures du Mans

Première constatation : il doit être payé à l’affiche. Moins de quatre minutes pour apposer les douze affiches et les sept sous affiches, voilà qui me semble digne de figurer dans le « Guinness des records ».

Par curiosité, je m’approche des panneaux. Je n’ai pas encore eu le loisir de voir toutes les affiches officielles. Ce ne sera pas pour aujourd’hui !

Deuxième constatation : Il ne fait aucun doute que mon colleur officiel doit être amoureux de Ségolène Royal. C’est la seule affiche bien collée, au centre même du panneau qui lui est réservé, sans aucun pli ni coulage.

Troisième constatation : Attribuer l’affichage officiel à un professionnel part d’un bon sentiment mais sa réalisation laisse à désirer. A part Ségolène, les autres affiches sont, au mieux en travers, au pire déjà en train de se décoller. Trois d’entre elle ont été tellement collées précipitamment que les replis qu’elles forment empêchent toute lecture. Le pire (ou le meilleur dans le cas présent), est atteint avec celle de Nicolas Sarkozy, complètement repliée sous son poids et donc totalement illisible.

Celle de notre cher François est presque correctement placardée en comparaison aux autres. La colle est encore fraîche. J’en profite donc pour la décoller et la recoller de manière impeccable. Cela me rappelle ma jeunesse lorsque je collais les affiches pour un certain candidat.

Au moins, dans ce village, François Bayrou concurrencera Ségolène Royal, du moins au niveau de l’affichage !

Un paysan m’observe, le mégot à la bouche, les mains dans les poches, le béret vissé sur la tête. L’archétype parfait du paysan.

« C’est bien, lui au moins, il vient de chez nous ! »

Il s’éloigne sans un autre mot, sans que je comprenne réellement le sens de sa remarque.

Nous sommes dans la France profonde.

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