dimanche 15 avril 2007

« Marché ? Marché ! »


Dimanche 15 avril 2007 :
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Aujourd’hui, direction le marché de Vitrolles pour mon « premier » vrai marché depuis de très longues années. Je me demande d’ailleurs si dans mon autre vie, j’ai déjà tracté sur un marché. Je pense que non.

Je retrouve le groupe à l’une des entrées, devant le marchand de journaux. William Carrulla est déjà là, arborant fièrement son tee shirt orange.

A proximité, le stand du Parti Socialiste qui a « vampirisé » l’entrée. Je ne sais pourquoi mais je trouve que leurs militants manquent d’entrain et font franchement la gueule. Je dois avouer que ce n’est pas pour me déplaire. Ils ont l’occasion de faire encore plus la gueule quand un passant, tenant fermement un tract PS à la main, refuse le mien sous prétexte « qu’il vote socialiste ». Je ne peux m’empêcher de lui faire remarquer qu’il devrait « prendre le mien puisque même Michel Rocard et Bernard Kouchner ont appelé à une alliance avec François Bayrou ». La petite militante la plus proche de moi me lance un regard noir digne de « Terminator » tandis qu’un autre socialiste, ayant plus de bouteille, ne peut cacher un petit sourire.

Cette réaction confirme tous les échos que nous recevons du camp socialiste sur la confusion qui règne dans leur troupe, confirmation que nous recevrons encore aujourd’hui d’un autre biais.

Les militants de « Ras le front » croisent notre route. Pas un regard, pas une parole. Et un grand malaise lorsque, les tracts de Bayrou en main, je vais demander au plus grand d’entre eux une de leurs productions. Je serais invisible que j’aurais plus de succès. Un grand barbu finit par m’en tendre un avant de se détourner comme si j’avais la peste.

Au bout d’un moment, je trouve que nous sommes mal placés. La partie la plus vivante du marché est délaissée et ici, nous sommes contrés par les socialistes en plus grands nombres. Je prends une partie des tracts et gagne le parking devant l’Intermarché dans le but de couvrir cette partie du marché

Première surprise : Il est onze heures et aucun concurrent à l’horizon alors que la foule est dense sur cette partie de la place.

Je commence à distribuer mes tracts à ceux qui rentrent sur le marché, me disant que ceux qui en sortent ayant les mains occupées, je vais les ennuyer et faire passer un mauvais message. Les gens prennent, deux discutent un peu avec moi. Je me dis que j’ai bien fait et je suis presque content de moi.

Mauvaise pioche. Quand dix minutes plus tard je pénètre de nouveau sur le marché pour essayer de trouver une bouteille d’eau, je trouve les tracts soit par terre, soit dans le bac à fleurs devant la brasserie. Je récupère ceux qui sont encore présentables, jette dans la poubelle les autres et ressort du marché.

Alors que je suis en train de réfléchir sur la technique à appliquer pour être efficace et convaincre les indécis, une sirène de pompiers me fait lever la tête. Et soudain, j’ai l’illumination. Devant moi s’étend le parking et une vingtaine de voitures bloquées par un mini embouteillage. Je repense à ce « tracteur » pour je ne sais plus quel enseigne de Plan de Campagne qui avait « tracté » toutes les voitures se trouvant bloqué par le sempiternel embouteillage du dimanche après midi.

Voilà la solution : donner de la lecture à un public captif qui ne peut rien faire d’autre que lire le tract.

Bonne pioche. Je remonte la file de voitures, distribuant les tracts à des chauffeurs qui, loin de les rejeter, les acceptent avec soulagement, sans oublier la petite phrase amicale : « Un petit tract pour vous aider à passer le temps et bonne journée », « Voilà de quoi vous faire patienter et découvrir un candidat intéressant et bon week-end », « Je vous souhaite un bon marché et en attendant une place, voici de quoi patienter » suivant le cas.

Deuxième surprise de la journée : Non seulement mon plan marche à merveille mais en plus il attire le débat. Plusieurs personnes me demandent des précisions sur un point du programme lorsque je remonte la file de voitures.

Ils ont lu le tract. J’en suis tout esbaudi.

Je rationnalise mon action : les voitures qui attendent une place ou quelqu’un en priorité ensuite celles bloquées par les manœuvres et enfin les gens rangeant les affaires dans leur coffre. Pardon, pas "rangeant", ayant juste fini de ranger.

Pourquoi attendre la fin des opérations ? Je parle par rapport à mon propre vécu : Je déteste être dérangé lorsque je mets des affaires dans le coffre. J’ai les mains prises, on m’embête et, parano de citadins, on peut m’attaquer. Me donner un tract lorsque je vais monter en voiture ? Je ne vais pas oser le jeter dans la rue et je vais le glisser dans le vide poche. Par reflexe, lors du premier embouteillage, je vais le lire pour passer le temps.

De nouveau, bonne pioche. Aucun tract par terre, aucun tract refusé et lorsque j’ai fini de tout distribuer et que je fais un dernier tour de parking au cas où, je repère plusieurs voitures avec les chauffeurs en train de lire le fameux tract.

Bonne journée finalement

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