mercredi 18 avril 2007

« Un candidat pas comme les autres »

Mercredi 18 avril 2007 :
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Alors que les derniers jours de campagnes se passent dans une grande fébrilité, plusieurs événements concomitant démontrent, que contrairement à ce que prétend Nicolas Sarkozy, il n’est pas tout à fait « un candidat comme les autres » et qu’il continue à recevoir le soutien de son ancien ministère.

Les dérapages commencent à se multiplier et deviennent tellement malvenues que la presse ne peut s’empêcher d’en parler et de se poser une question lancinante : « Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il d'un régime policier de faveur lors de l'organisation de ses réunions publiques ? »

Ainsi, en trois jours, deux événements démontrent que l’ancien ministre de l’intérieur n’est pas si « ancien » que cela et que ses anciennes relations n’ont visiblement pas encore oublié qui les dirigea.


« L’incident de Meaux » :

Vendredi 13 avril, le candidat UMP était en déplacement à Meaux (Seine-et-Marne). Il devait rencontrer des habitants du quartier populaire de Beauval, puis tenir un meeting. A cette occasion, une centaine de salariés des entreprises JDC Imprimerie et LSG-Gate-Gourmet, sous la menace de licenciements massifs, souhaitaient se rendre à Meaux pour interpeller M. Sarkozy. C'était sans compter sur un imposant dispositif policier : 320 personnes, dont plus de 200 membres des forces mobiles.

Michèle Guzman, responsable départementale du Parti communiste, accompagnait les salariés de LSG, auxquels le PCF avait fourni un bus. "Une voiture de police nous attendait à la sortie de l'usine, dit-elle. Cinquante mètres plus loin, trois motards nous ont demandé de nous mettre sur le bas-côté." Il était près de 18 heures. Officiellement, il s'agissait d'un banal contrôle routier. Les policiers se sont contentés de prendre les papiers du véhicule, selon Mme Guzman. "Ça ressemblait à une méchante provocation, poursuit-elle. On a fait prévenir la préfecture, qui nous a fait savoir que tout cela relevait du ministère de l'intérieur." Le bus n'a été autorisé à partir qu'à 20 h 30.

Une mésaventure identique est survenue au deuxième bus, parti de JDC. Après un premier contrôle à la sortie de l'usine, il a été arrêté par deux motards, au moment d'entrer sur l'autoroute. Devant les protestations des passagers, les policiers ont accepté de les escorter jusqu'à Meaux. Ils n'y sont jamais arrivés. Le bus a été de nouveau stoppé dans une petite commune, où des renforts policiers avaient été postés, notamment une compagnie républicaine de sécurité. "Ils étaient plus nombreux que nous, explique Jean-Paul Brinon, délégué intersyndical CGT-FO dans l'usine. On a eu le droit pendant deux heures et demie à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif." Selon la direction centrale des CRS, les consignes avaient été données par la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), sous l'autorité du préfet. La DDSP, elle, renvoie sur le ministère. Dans l'entourage du candidat, on affirme n'être informé que du dispositif policier autour du lieu de meeting. "Pour le reste, ça relève de la préfecture", dit-on.


« L’incident de Chateauneuf du Pape »

Le lendemain de ces événements, M. Sarkozy tenait une réunion publique sur la place de la mairie de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse). Cette fois, pas de bus à intercepter ; simplement une dizaine de perturbateurs, peu décidés à écouter l'appel à la mobilisation lancé par le candidat à la « majorité silencieuse ». Repérés par le service d'ordre de l'UMP et les gendarmes, ils ont été écartés le temps du discours. « Il n'y a pas eu d'interpellations, juste des contrôles d'identité pour prévenir tout trouble à l'ordre public, explique Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale. En cette période électorale délicate, on fait preuve d'une vigilance préventive dès qu'il y a un rassemblement important, et ce pour tous les candidats de premier plan. »

Dommage que le « simple contrôle d’identité » ait durée le temps du discours parce que les gendarmes avaient « des problèmes de liaisons » pour l’identification des personnes contrôlées.

Selon Claude Attia, ancien intermittent, lui-même et des membres de l'Education nationale et de Ras le Front ont été "embarqués" pour un contrôle d'identité et "retenus, le temps de l'intervention de M. Sarkozy, par les gendarmes, alors que tout le monde avait des papiers en règle". "On n'a pas le droit de neutraliser les gens lors de réunions publiques afin qu'ils ne posent pas de questions aux candidats", a-t-il ajouté.


« La présence policière lors des meetings de Nicolas Sarkozy »

François Bayrou lui même a été obligé de remettre en perspective les mesures de protections dont bénéficie le candidat UMP en ironisant sur la présence de « 326 policiers et CRS » autour de Nicolas Sarkozy, vendredi à Meaux, ajoutant qu' « il y a(vait), à droite aussi, des gens qui s'inquiètent d'un certain nombre d'évolutions » du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. « Ce matin (samedi 14 avril 2007), j'étais à la Cité des 4.000 à la Courneuve, j'étais seul, a déclaré le candidat de l'UDF lors d'une rencontre avec des militants de son parti à La Rochelle. Hier (vendredi 13 avril 2007), Nicolas Sarkozy était à Meaux, la ville de son ami Jean-François Copé, pour une réunion de 100 personnes dans une salle fermée, et il y avait 326 policiers et CRS. » « Quand on en est là, (...) je ne sais pas si on se rend compte de ce que ça veut dire de l'état réel du pays après cinq années de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur. Où cela va-t-il nous mener? », s'est-il inquiété

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Good for people to know.