dimanche 29 avril 2007

« Remise en perspective »

Vendredi 28 avril 2007 :
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Depuis quelques jours, tout et n’importe quoi est racontée sur cette pauvre UDF aussi bien par les anciens UDF que par les actuels.

Une petite remise en perspective me semble nécessaire :

1/ Historique (très résumé)

L’UDF a été crée sous l’impulsion de Valery Giscard d’Estaing en 1978. Le but de celui-ci était à la fois de créer un parti qui lui donne une assise électorale au sein de l’Assemblée Nationale et lui permette de restreindre l’influence du RPR de Jacques Chirac dans cette même assemblée. Cette création est dans la droite ligne de la crise de 1976 qui a opposé les deux hommes.

Bien que proche politiquement du RPR, les deux partis vont se livrer une guerre feutrée sans merci dont l’unique but sera le contrôle de l’Assemblée Nationale puis de la présidence de la République.

Cette guerre atteindra un premier paroxysme lors des élections présidentielles de 1981 où, bien que soutenant Giscard (« Je voterai à titre personnel pour VGE » annoncera Chirac), le RPR va pousser ses militants à voter François Mitterrand.

En 1995, nouvelle bataille aux couteaux entre le RPR qui soutient Jacques Chirac et les « traitres » de ce même RPR regroupés autour de Edouard Balladur qui soutien l’UDF. Fatale erreur que Jacques Chirac ne pardonnera jamais.

Un nouveau tournant va survenir en avril 2002 avec la création de l’UMP. Cette fois-ci, l’attaque provient des caciques du RPR qui, en créant l’ UMP, veulent rassembler toutes les composantes de la droite classique autour de Jacques Chirac, verrouiller ainsi toute contestation et écarter le spectre d’être prisonnier des voix extrémistes. Accessoirement, les membres de l’UMP ne verseraient que des larmes de circonstance si l’UDF venait à disparaître dans cette opération.

L’UDF manque disparaître dans ce combat mais réussi in extremis à survivre et va faire route contre vents et marées vers la formation que nous connaissons.


2/ Politiquement (là aussi très résumé)

Jusqu’en 2002, UDF et RPR se sont partagés historiquement les voix de la droite classique d’une manière que je pourrais dire égale (autour de 18/19 % pour chaque parti suivant les époques) amenant la droite classique à un niveau de l’ordre de 40 %, rarement plus. Pour obtenir la majorité, la droite devait mordre sur les voix d’extrême droite ou, plus souvent, sur le centre gauche.

A partir de 2002, l’équilibre a été rompu avec un UMP tournant autour de 30/32 % et une UDF autour de 8/10 %. Là encore, le niveau de la droite classique était de l’ordre de 40 %. La « grande chance » de l’UMP a été la qualification en 2002 de Jean-Marie Le Pen, qui permis à Jacques Chirac d’obtenir un score historique puis à l’UMP d’avoir la majorité absolue au sein de l’assemblée Nationale. A ce propos, il est intéressant de noter que lors du premier tour de la présidentielle de 2002, la droite classique n’obtint qu’un score ridiculement bas (33.70 % dont 19.88 % pour le RPR et 6.84 % pour l’UDF) et la gauche classique un score encore plus bas de l’ordre de 29 % (dont 16.18 % pour le PS).


3/ La donne de 2007 :

Le candidat de l’UMP en obtenant les 30 % est donc dans la fourchette de ce parti depuis sa création et ne correspond en rien à un événement exceptionnel. Il correspond au plein des voix de l’ancien RPR (20 %) augmenté des voix des ex partis de l’UDF (DL, PR, etc. pour environ 10 %) ralliés à l’UMP.

La nouvelle donne qui est soudain apparue est le soudain renforcement de l’UDF qui, avec 18.54 % obtient 8.50 % de mieux que ce qu’il pouvait logiquement attendre.

La question qui se pose désormais est : Ces 18.54 % représentent-ils un vote protestataire ou l’émergence réelle d’une opinion centriste ?

La prochaine échéance nous le dira mais j’ai confiance.

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