mardi 8 septembre 2009

Alternance et Alliance : un grand débat de société

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Mardi 8 septembre 2009 :

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L’Université de rentrée à la Grande-Motte fut un grand moment d’interrogation et de doute mais ce fut aussi et surtout un grand moment de rencontres et de débats.

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Ces rencontres riches en enseignements ont permis de faire un constat et ce constat, quoi qu’on en pense, me plait car il est la conséquence directe des positions du MoDem mais aussi de l’UDF depuis des années. Car, si on analyse avec calme et discernement les discours et les débats depuis de nombreuses années, ce n’est ni plus ni moins que l’émergence d’un pole d’alternance dont on parle et qui est l’enjeu des débats.

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L’UMP, au pouvoir depuis maintenant de nombreuses années, a phagocyté les droites françaises d’une telle manière que la pluralité de pensée, source de renouvellement et d’avancé, a disparu de cette droite monolithique. Inversement, et non contradictoirement, l’hégémonie en son sein d’un courant nombriliste axé sur le culte de la personnalité (ou plutôt d’une personnalité) a décomplexé une droite élitiste qui, en l’absence de débat, se plait à penser que son modèle est le seul modèle de référence.

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Et c’est comme cela que l’on en arrive à une affirmation d’une violence inouïe : « Nous avons gagné la bataille des idées » claironnent les chantres de l’UMP. Sauf que cela démontre une suffisance assez incroyable de la part de ceux qui la claironnent et qui oublient qu’une bataille des idées n’est jamais définitivement gagnée.

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Pensant avoir gagné cette bataille, l’UMP, peut nous conduire sur un chemin qui ne correspond pas aux aspirations profondes des français. Le pouvoir en place a une idéologie en rupture avec certaines valeurs essentielles de notre pays qui, de surcroit, sont gravé sur tous les frontons des monuments nationaux. Ce modèle anglo-saxon à la sauce française qui ne veut pas dire son nom, ce modèle profondément inégalitaire, ce modèle visant à la concentration maximum des pouvoirs, ce modèle à outrance intimement néo libéral, ce modèle de société que le pouvoir tente de nous vendre de manière de plus en plus évidente depuis l’accession de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, ne correspond ni à l’attente, ni à la nature, ni aux aspirations des français.

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Les français désormais aspirent à autre chose, ils réclament une vraie alternance. Dans cette optique, ils veulent des alliances mais rejettent dans le même temps ces mêmes alliances.

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Contradictoire ? Point du tout !

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Pour arriver à ce but, Les français aspirent à des alliances qui dépassent les clivages droite/gauche mais qui se forment autour d’un projet de société au sens large du terme qui correspondent à leurs aspirations où, surtout, l’avenir de leurs enfants soit pris en compte.

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Contrairement à ce que tente d’imposer dans notre esprit les caciques de l’UMP, le « chacun pour soi » en vigueur dans chacun des actes de ce gouvernement n’est pas l’aspiration profonde de la société française. Je suis pour ma part intimement convaincu que ce à quoi les français aspirent, c’est l’humanité de la société dans laquelle ils vivent, c’est la solidarité entre tous, c’est l’égalité entre les citoyens. Une société dans laquelle la compétition à tout prix entre les individus n’est pas érigée en règle et en dogme.

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Avec ce constat, tous les démocrates qui partagent ces aspirations sont les bienvenues pour confronter nos projets respectifs de société et ainsi constater nos points de convergences. Confronter nos projets, dialoguer sur nos aspirations, ne veut pas forcement dire que nous tomberons d’accord. Mais le dialogue est d’accepter l’idée que l’autre peut aussi amener sa pierre à l’édifice commun et que des désaccords peut naitre un nouveau modèle de société.

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Comme je n’ai jamais cessé de le répéter depuis de très nombreuses années, l’élaboration d’un projet sociétal est l’œuvre de tous et non l’œuvre d’un groupuscule idéologique qui pense avoir la vérité vraie mais qui n’en a, bien souvent, que « le côté obscur » en sa possession.

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Encore une fois, confrontons sereinement nos projets, de manière publique, sans exclusives et l’alliance, si elle doit se faire, se fera d’elle-même sur un projet fort et non sur une convenance faible. Mais ce ne sera point une alliance « blanc-seing » comme cela se pratiquait par le passé mais bel et bien une alliance pleine et entière sur un modèle de société alternative qui corresponde mieux aux aspirations des français.

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Mais ce pôle d’alternance ne doit pas non plus être sectaire et ne doit pas laisser sur le bord de la route ceux « qui ne pensent pas comme nous ». Ce débat doit être public et le plus large possible, condition sine-qua-non pour réussir une vraie alternance.

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Et c’est comme cela que le débat sur des alliances « sociétales » fait son apparition sur le devant de la scène alors même qu’il est dans notre discours depuis des années !

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