dimanche 20 septembre 2009

Chronique matinale malvenue

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Dimanche 20 septembre 2009 :
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D’habitude, j’apprécie la chronique matinale de Jean-Laurent Bernard sur France Bleue Provence. Même si je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’il dit, j’apprécie son style et sa manière d’aborder les problèmes.

Vendredi dernier, sa chronique a portée sur les agriculteurs provençaux, les problèmes qu’ils rencontrent et la spirale infernale dans laquelle ils se trouvent. Jusque là, pas grand-chose à redire, qui ne serait pas d’accord avec ce constat dramatique.
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Par contre, une de ses critiques à l’égard des producteurs laitiers passe mal : « (…) et depuis quelques jours, les citernes de lait vidées dans la nature sont choquantes. Ce lait perdu ne passe pas. C'est l'aliment de base, presque sacré, que l'on jette aux égouts. Des millions de gosses meurent chaque année faute d'avoir eu quelques gouttes de ce précieux breuvage. Oh bien sûr, ce n'est pas le lait breton ou des Alpes qui leur est distribué, parce que les circuits de distribution empêchent les riches de nourrir les pauvres afin de maintenir les cours. Oh bien sûr, les producteurs ne font pas ce geste ultime de gaieté de cœur. Mais quand même, ce lait jeté est d'une grande violence. »
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Oui cette protestation est d’une extrême violence. Oui les producteurs laitiers ne font pas cela de gaité de cœur. Mais, ce geste d’une violence extrême correspond en fait à l’état de désespoir dans lequel ils se trouvent. Heureusement, ils n’en sont pas encore au suicide mais le fossé est désormais minime.
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Alors que la preuve est désormais faite que la politique agricole de dérégulation entraine la mort à petit feu de l’agriculture française, il y a peu encore le fer de lance de notre économie, il n’est peut être pas la peine d’en rajouter en désignant à la vindicte populaire dont on sait le populisme une action qui ne traduit que le désespoir.
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Nos éleveurs laitiers ont besoin de notre soutien et que la population prenne conscience de l’urgence de la situation. Le « crève-cœur » du déversement de milliers de litres de lait dans les champs n’est pas un signe d’un repli sur soi au moment de la mondialisation et encore moins un signe d’égoïsme mais bel et bien le signe fort d’un malaise sociétal proche du suicide professionnel0
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Il ya désormais urgence que la population, loin du populisme à la petite semaine, comprenne les enjeux de notre agriculture et les enjeux qui sont cachés derrière.
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2 commentaires:

Filipovic a dit…

Entièrement d'accord. Comment vivre lorsqu'on vous explique que le produit que vous fabriquez ne vaut rien ?

Alors que le lait, comme vous le dites très bien est le premier produit alimentaire !

Le même désespoir que les syndicalistes de Continental... lorsqu'il font des dégats à la préfecture.

Mais nous avons un gouvernement qui préfère gérer le stress, que le soigner....

Chacun son projet n'est ce pas ? Pendant ce temps, les Français trinquent, et paient l'addition !

Fournat Robert a dit…

Etait-ce bien une critique à l'égard des producteurs laitiers ?

Bien sûr que c'est choquant tout ce lait déversé, bien sûr qu'il y a là une grande violence, quand on sait qu'il y a des enfants qui n'en ont pas...

Mais pour que ça bouge dans ce pays, il faut des actions à grand spectacle...Et des dégâts...Parce que 200 000 manifestants pacifistes sur la Canebière...On ne les voit pas!