jeudi 17 septembre 2009

Catastrophe à Bruxelles

.
Jeudi 17 septembre 2009 :
.
José-Manuel Barroso, le pourtant très controversé président de la Commission européenne, a été reconduit hier après-midi à son poste marquant ainsi le recul de l’Europe et la défaite des européens convaincus.
.
Cette défaite laisse un gout amer dans la bouche. Bon, petite précision malgré tout : tous les malheurs de l’Europe ne reposent pas sur les épaules de notre pied-nickelé de président mais il donne l’impression de se complaire de ceux-ci.
.
En cinq ans de présidence Barroso, la Commission a perdu beaucoup de son influence au profit des chefs d’états. Le Conseil prend le dessus sur la commission le tout avec la bénédiction de Barroso qui laisse en friche les pouvoirs que les traités lui ont donné au profit de l’Etat Nation.
.
L’Europe est la grande perdante de cet affaiblissement et José-Manuel Barroso est le fossoyeur des ambitions de cette Europe là.
.
L’Europe ne doit pas être à la traine des orientations données par un conseil où les problèmes d’égo sont plus importants que la bonne marche des institutions. C’est la Commission qui doit être le cœur de l’Europe. L’Europe doit retrouver sa capacité à penser un nouveau modèle de développement. Elle a besoin que l’on apporte des réponses nouvelles et innovantes aux problèmes qui la secouent.
.
Et il est normal que les rangs conservateurs et l’UMP en tête soutienne le président sortant car ils savent que les pouvoirs de la commission ne seront pas remis en cause, bien au contraire, et que le Conseil continuera à … « conseiller ». Il est touchant de constater combien les dirigeants UMP le soutiennent. Et je ne garderais pour la bonne bouche que cette réflexion que l’on entend dans les couloirs du parlement ; « Il est polyglotte et sympathique » Comme si le fait de parler plusieurs langues et d’avoir la sympathie de ses concitoyens suffisaient à faire un bon président de commission européenne !
.
Qu'on les aime ou pas, les politiques communautaires (concurrence, commerce international, environnement), tout comme l'euro, existent et sont respectées dans le monde entier
.
Pourtant, en cinq ans, l’Europe a perdu ses valeurs et son capital « cœur ». Au lieu de redonner à l’Union Européenne une raison d’être, de permettre des politiques sociales et écologiques actives, de reconquérir le cœur des européen, la Commission sous la houlette de José-Manuel Barroso a favorisé la politique des Etats au lieu de la politique de l’Europe.
.
Même « Bruegel », un centre de réflexion basé à Bruxelles et ayant pour membres des gens aussi éminent que Mario Monti, Jean Ferri-Pisani, Leszek Balcerowicz, André Sapir dénonce les dérives de la commission réclame pour elle ; « Turning the Commission into a more effective actor means becoming more of a ‘policy Commission’ and less of a ‘process Commission’. » C’est l’avenir de l’Europe qui se joue dans les cinq ans qui viennent avec peut-être la réponse à une question cruciale : Quelle Europe voulons-nous ?
.
La bicéphalie de l’Union Européenne avec son Conseil représentant les Etats et son Parlement représentant les peuples, commence à être un modèle dépassé après avoir été innovateur. Malgré les demandes réitérées de renforcer le parlement, ce sont les Etats qui veulent « mener la danse ». Et tant que ces Etats resteront divisés, le Conseil sera faible et empêtré par des réformes « a minima » satisfaisant tout les chefs d’Etats.
.
La réélection de José-Manuel Barroso le 16 septembre, donc sous le traité de Nice et non celui de Lisbonne, est la preuve flagrante que le Conseil et donc les Etats ne veulent pas que les choses changent trop vite.
.
Cette élection est donc la pire des choses qui pouvait arriver à l’Europe et il est probable que ce ne sera pas dans les cinq ans qui viennent que les choses changeront.
.
Nous allons avoir de nombreuses occasions de nous énerver contre l’Europe !
.
.

Aucun commentaire: