mardi 29 septembre 2009

La Poste : Une réforme inopportune et inutile

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Mardi 29 septembre 2009 :
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Avant d’entrer dans le vif du sujet, je comptais mettre ce papier sur ce blog jeudi prochain mais une « pointe » d’un internaute sur le forum de La Provence m’amène à avancer sa publication de deux jours.
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Pour s’attaquer au seul symbole du service public encore debout - la Poste -, l’Etat a choisi de noyer le poisson et de dire tout et son contraire. C’est dire si la réforme est à risque. J’ai déjà été amené à me prononcer sur ce blog sur ce que j’en pensais.
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J’ai toujours et je défends toujours le caractère public du service fourni par la Poste. Je suis très inquiet de la tournure que prend la réforme de ce service public. Mais, si l’on y regarde de plus près, le tournant ne date pas de ce gouvernement, mais a été plus long et plus vicieux. Il a été pris le jour où la Poste nous a fait quitter le statut d’usagers pour celui de clients. Ce jour là, la Poste nous a fait croire qu’elle était devenue comme toutes les entreprises privées, comme le Mc Do local en quelque sorte !
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Sauf que beaucoup ne sont pas tombés dans ce véritable « putsch » mental et sociétal.
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Comment ne pas approuver François Bayrou sur ce sujet lorsqu’il déclare : « Si vous n'avez comme vision que le profit, alors vous aurez La Poste dans les grandes agglomérations et la privatisation conduira inéluctablement à l'abandonner dans les autres. Telle est la raison pour laquelle nous ne sommes pas d'accord avec la privatisation de La Poste » ou avec Jean-Marie Vanlerenberghe Sénateur-Maire du Pas de Calais qui explique : « La première question c'est celui du service de proximité, du maillage territorial. La Poste est un exemple magnifique, certainement le plus achevé de ce que peut apporter un service public La Poste sert tous les français qu'ils soient riches, qu'ils soient pauvres, de la même façon, C'est un service égalitaire. Il ne faudrait pas que la réforme de La Poste nous fasse perdre de vue ce rôle essentiel de lien social qu'elle joue et notamment dans les territoires les plus reculés. »
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Pour ma part, je me contenterais de recopier en ce lieu mes notes prises un certain dimanche matin dans un bar/épicerie/tabac/boulanger d’un pays perdu et peu peuplé. A la question : " Pour vous, un bureau de poste c’est quoi ? », j’ai noté :
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« Un endroit où l’on peut faire toutes les opérations financières avec quelqu’un en chair et en os et non à un de ces « affreux trucs automatique», un endroit où l’on peut envoyer des mandats et retirer des colis, un endroit où l’on rencontre les gens du village et où l’on obtient des nouvelles »
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« un endroit où l’on rencontre les gens du village et où l’on obtient des nouvelles » Que rajouter de plus ?
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Je rajouterais que dans les villages, il y a la possibilité de rencontrer son conseiller financier, même une seule fois par an, même avec peu d'argent sur le compte. C'est souvent lui qui fait les déclarations d'impôts sur le revenu. Cette chose est devenue souvent impossible avec le retrait du Crédit Agricole des villages les moins rentables. Le maire peut aussi faire appel aux postiers pour passer auprès des personnes isolées, même si elles n’ont pas de courrier, pour vérifier que tout va bien.
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La poste est donc un vrai service de proximité, un lien social qu’il nous faut maintenir le plus possible dans les petites communes. L’Europe elle-même ne s’y est pas trompée en reconnaissant dans sa directive que « Les réseaux postaux ruraux, notamment dans les zones de montagne et les régions insulaires, jouent un rôle important pour intégrer les entreprises dans l’économie nationale ou mondiale et pour préserver la cohésion dans le domaine social et de l’emploi. »
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« Pour préserver la cohésion dans le domaine social et de l’emploi. » … Même l’Europe reconnait le côté salvateur de cet organisme.
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La Poste sert tous les français qu'ils soient riches, qu'ils soient pauvres, de la même façon, C'est un service égalitaire. Il ne faudrait pas que la réforme de La Poste nous fasse perdre de vue ce rôle essentiel de lien social qu'elle joue et notamment dans les territoires les plus reculés.
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A l’heure où les collectifs de défense des services postaux appellent à la « votation » (Zeus que ce mot est laid), je ne peux passer sous silence ce fait ainsi que le fait que je défends bec et ongle la notion de service public pour cet organisme dont Georges Mandel, l’un de ses illustres ministres, proclamait qu’il soudait la France.
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Comme je l’écrivais il y a quelques semaines, c’est cette Poste qui doit perdurer et doit être soutenue et non une Poste tournée vers le profit et la rentabilité, une Poste mercantile et déshumanisée..A mon humble avis, service public et fonction publique sont probablement là. Tant qu’il y aura un facteur qui se rendra dans ces fermes et ces habitats reculés, un facteur qui fera le lien entre les différents foyers isolés, qui sera le digne représentant de la République, alors il faut une fonction publique, un service public.
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Pour toutes ces raisons, je ne peux que conseiller de prendre par à la « votation » (Par Zeus, ce mot est vraiment laid !) actuellement organisé par les collectifs de défense de la Poste.
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Vendredi 2 octobre : marché du quartier des pins
Samedi 3 octobre matinée parking de Carrefour
Dépouillement public samedi 3 octobre devant la mairie à 17 heures.
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Mes articles sur la Poste :
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27 mars 2007 : Le facteur des Mille vaches
(
http://mathon.blogspot.com/2007/03/vendredi-23-mars-2007.html )
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13 novembre 2008 : La Poste : Nicolas Sarkozy devrait se rappeler de Georges Mandel
(
http://mathon.blogspot.com/2008/11/la-poste-nicolas-sarkozy-devrait-se.html )
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23 décembre 2008 : La Poste et Vitrolles : 17 millions d’euros
(
http://mathon.blogspot.com/2009/06/la-poste-le-service-public-et.html )
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18 juin 2009 : La poste, le service public et accessoirement Georges Mandel
(
http://mathon.blogspot.com/2009/06/la-poste-le-service-public-et.html )
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