samedi 2 janvier 2010

32 le 23 novembre 2009 !

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Samedi 2 janvier 2010 :
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Dans la liste des 137 journalistes morts en 2009 que j'ai publié hier, vous avez du vous apercevoir de la présence d’une liste impressionnante de 32 noms au chapitre Philippines avec tous la même date : 23 novembre 2009
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Ces trente deux journalistes, de plusieurs nationalités, de plusieurs médias, des deux sexes, ont été tués tout simplement parce qu’ils faisaient leur travail d’informer. Et quand je dis tués, je devrais dire massacrés.
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Ce jour là, la femme d’Esmael Mangundadatu, candidat au poste de gouverneur, opposant au potentat local du gouverneur sortant Amputuan, se rend en convoi dans la capitale du comté pour inscrire son mari comme candidat. Les partisans du gouverneur local, menés par son propre fils, attaquent le convoi pour empêcher cette inscription. L’attaque vire au massacre et 57 personnes dont 32 journalistes et 26 femmes sont abattus.
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A ce jour, le fils du gouverneur s’est rendu à la police mais nie toute participation à ce massacre. Il est toutefois accusé de 25 meurtres. La loi martiale a été décrétée dans la province, privant le gouverneur sortant de tous ses pouvoirs, mais pour l’instant, il n’est point inquiété. Sa milice, autorisée par la présidente des Philippines dans le but de lutter contre le terrorisme, important dans cette province, est toujours active.
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Le rapport de reporter sans frontière sur ces événements se passe de tout commentaire :
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Informations recueillies par Reporters sans frontières :
Victimes : Au moins 57 civils, dont 32 journalistes principalement originaires de General Santos et Koronadal (province de Cotabato Sud). Les reporters travaillaient pour des journaux locaux ou nationaux, des stations de radios et des chaînes de télévision.
Parmi les journalistes assassinés, Alejandro “Bong” Reblando du Manila Bulletin, Henry Araneta de la radio DZRH, Bart Maravilla de Bombo Radyo Koronadal, Nap Salaysay de DZRO, Ian Subang du Pilipino Star Ngayon et Dadiangas Times, ainsi que les reporters indépendants Humberto Mumay, Ranie Razon, Noel Decena, John Caniba, Joel Parcon, Marife Montano, Art Belia et Jun Legarta. Quatre reporters de la chaîne UNTV auraient été tués : Joy Duhay, Victor Nuñez, Macario Ariola et Jimmy Cabillo. Des médias philippins ont également donné les noms de Leah Dalmacio de Mindanao Focus, Gina de la Cruz et Marites Cablitas de Today, Andy Teodoro du Mindanao Inquirer, Bienvenido Lagarte du Sierra News, Neneng Montaño de l’hebdomadaire Saksi, Rey Merescon de MindaNews.
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Suspects : Un groupe d’hommes armés et de policiers dirigés par Andal Ampatuan Jr, fils du gouverneur de la province de Maguindanao. Andal Ampatuan Jr, maire de Datu Unsay et membre du parti présidentiel, n’a pas été arrêté et serait dans la demeure familiale dans la capitale de la province. Selon des témoins et des officiers de l’armée, le gouverneur avait donné son accord pour cette embuscade afin d’empêcher son rival d’être candidat.
Des assaillants auraient violé, torturé et décapité certaines victimes. La plupart des corps ont été trouvés dans des fosses communes.
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Où ? Les membres du convoi ont été pris en otages le 23 novembre vers 9 heures du matin sur la route allant à Shariff Aguak, l’une des principales villes de la province. Le massacre a eu lieu à proximité des villages de Salman et Malating, à une dizaine de kilomètres de la route principale.
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Pourquoi ce massacre ? Pour empêcher l’homme politique Esmael Mangundadatu, rival du clan Ampatuan, d’être candidat aux élections locales de 2010. Son épouse, l’une des victimes, se rendait en convoi pour l’inscrire auprès de l’administration électorale.
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Pourquoi les journalistes ont-ils été assassinés ? Selon des reporters locaux, la trentaine de journalistes présents dans le convoi pour couvrir cette initiative politique, aurait été tué pour faire disparaître tous les témoins des assassinats des proches d’Esmael Mangundadatu. Des avocats et des fonctionnaires locaux sont parmi les victimes.
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Actions de la police et l’armée : Plusieurs officiers de la police de Maguindanao ont été placés aux arrêts dans une caserne. L’armée a annoncé que la milice du clan Ampatuan serait désarmée.
Après avoir décrété le jeudi 26 novembre, jour de deuil national, Gloria Arroyo a déclaré, le 25 novembre : "C’est un acte particulièrement inhumain qui défigure notre Nation. Les auteurs n’échapperont pas à la justice. La loi les poursuivra jusqu’à ce qu’ils soient attrapés.
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En mars 2005, des représentants de Reporters sans frontières s’étaient rendus à Mindanao, notamment dans cette région, pour enquêter sur les assassinats de journalistes.
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