mardi 19 janvier 2010

Quand la SNCF déraille …

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Mardi 19 janvier 2010 :
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La révélation par la presse économique d’un plan de restructuration touchant pour la nième fois la SNCF a fait l’effet d’un électrochoc aussi bien auprès des usagers que de certaines collectivités locales comme les Régions.
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Il faut avouer que La SNCF pas gâtée par la conjoncture, n'a pas été épargnée par la crise. Les entreprises privilégient pour leurs salariés la deuxième classe à la première voire optent pour la téléconférence. Dans ce contexte, l’entreprise ferroviaire prévoit pour l’année en cours une baisse de 3,6 % de fréquentation sur ses grandes lignes.

Si l’on rajoute la hausse exorbitante des péages (le droit de rouler sur les rails) payés par la SNCF à Réseau Ferré de France (RFF), faisant passer la part de ceux-ci de 24,8 % du tarif d'un billet voyageur à 31,6 % en 2010.
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Enfin, la SNCF qui va faire face très bientôt à des concurrents comme Veolia allié à Trenitalia (la SNCF italienne) qui compte faire rouler des TGV en France à partir de 2012 à des tarifs 30 % moins chers.
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Bilan final : la branche grande lignes SNCF Voyages voit son chiffre d'affaires reculer de 1,4 % en 2009, contre une croissance de 8 % en 2008, tandis que sa rentabilité devrait s'effondrer cette année, avec un taux de marge opérationnelle tombant à 10,2% contre 20,1% il y a deux ans.
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Pour pallier à ces mauvaises nouvelles, la SNCF cherche donc à redresser la barre !
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Pour cela, la solution qu’envisage l’entreprise est des plus simples et des plus connues : supprimer à la fois 1400 emplois et les dessertes non ou peu rentables pour remonter la pente.
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Bien entendu, cette annonce ne peut que choquer une opinion publique qui ne s’est pas rendue compte (ou n’a pas pris en compte) que contrairement à ce qu’elle croit, le train ou plus exactement les TGV ne sont plus un service public !
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En effet, la SNCF ne cesse de clamer que le TGV n'est plus une délégation de service public et n'est pas subventionné par l’Etat. Aussi, elle s'attaque aux dessertes les moins lucratives en supprimant ces liaisons. Pire, dans son projet de budget 2010, la SNCF, pince sans rire, explique que « la branche (Voyages SNCF) prévoit d'engager une refonte plus profonde à compter du service 2011, en particulier sur les relations Paris - Arras, Nord - Est et Est - Atlantique ».
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Dans un communiqué publié hier matin, la SNCF se défend en écrivant que son projet budget 2010 « intègre, comme chaque année, des créations et des suppressions de dessertes TGV (…) L'offre en parcours TGV augmentera de l'ordre de +1% en 2010 sur un total de 800 TGV en moyenne qui circulent chaque jour. Il n'y a donc pas de plan de suppression de dessertes », ajoute la direction de l'entreprise publique.
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Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tendance à prendre ces explications comme de vaines promesses. De même, cette vision du trafic ferroviaire en France ne correspond pas non plus à ma propre vision des transports.
.Au moment du Grenelle de l’Environnement, du sommet de Copenhague, de la prise de conscience par nos concitoyens des menaces (réelles ou supposées) liées à l‘environnement et au réchauffement climatique, voir une entreprise qui pourrait être à la pointe du changement se métamorphoser en multinationale scrutant sa profitabilité me laisse sans voix.
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Vraiment, ce n’est pas comme cela que nous pourrons changer les choses !
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