lundi 22 février 2010

L’agriculture à la dérive : un agriculteur en colère

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Lundi 22 février 2010 :
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Je dois avouer que je n’ai pas pour habitude de regarder « Salut les terriens » pour deux raisons principales : mon emploi du temps me laisse rarement l’occasion d’être devant un écran télé le samedi à 19 h 30 et d’autre part, je n’aime pas Thierry Ardisson. Mais pour cette seconde raison, c’est un autre débat.

Samedi dernier par contre, je l’ai regardé car il recevait ni plus ni moins que Pierre Priolet, notre agriculteur engagé qui secoue si bien le landernau politique concernant l’agriculture solidaire.

Et je dois avouer que je ne l’ai pas regretté, non seulement parce que ce fut sans conteste l’un de ces moments forts de télévisions qui ne laisse personne indifférent mais aussi parce que le discours et les idées véhiculés étaient fortes. Vingt minutes d'émotion intense consacrées au bon sens paysan et à nos racines.

Pierre Priolet est donc exploitant agricole dans le Vaucluse et accessoirement membre du MoDem. Mais cette fois-ci, cette appartenance est anecdotique et ne doit pas oblitérer le message fort qu’il véhicule. Donc, Pierre Priolet cultive des fruits (poires et pommes) qu'il vend à des distributeurs en essayant d'en dégager un bénéfice, chose on ne peut plus normale en ce bas monde.
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Sauf que notre agriculteur vend depuis plusieurs années ses fruits à perte. Ses poires lui sont acheté 17 cts d'euro par la centrale d'achat qui la revend le double au distributeur qui le mettra sur les étals à un prix de l’ordre de 2.80 euros le kilo … Cherchez l’erreur !
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Pire, en 2009, ses pertes avoisinant les 120.000 euros, il procède à la vente de l’un de ses bâtiments pour faire entrer un peut d’argent liquide dans ses caisses.
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Malheureusement, un parcours on ne peut plus normal dans un monde agricole français à l’agonie, un parcours qui me rappelle étrangement ce que j’entends quand je monte en Haute-Loire
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Dans ce contexte, Pierre Priolet propose une solution, solution peut être « trop osé » puisque les banquiers, pourtant d’habitude moins regardant quand il s’agit de leurs propres affaires, hésitent à s’engager. Pour ma part, autant la deuxième partie de l’idée me plait, autant je trouve la première dramatique pour l’agriculture française mais peut-être est-ce la seule solution pour sauver ce qui peut encore l’être.
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La première partie de son idée est donc de donner de l’air à la trésorerie des agriculteurs. Pour cela, il propose que 10 % des terres actuellement aux mains de chaque agriculteur soit transformé via le POS en zone constructible et que la permission soit donnée aux agriculteurs de vendre ces terrains, apportant ainsi de l’argent frais dans les caisses. C’est donc sur cette proposition où, pour ma part, je ne suis pas très enthousiaste même si la logique est bonne.
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La seconde partie de son projet est plus intéressante. Les producteurs de fruits et légumes se regrouperaient pour ouvrir des magasins dans lesquels ils vendraient directement leurs produits aux consommateurs. En supprimant les intermédiaires, les agriculteurs percevraient un revenu décent, se rapprocheraient de leurs clients et créeraient de l'emploi de par l'embauche de jeunes ou de séniors pour tenir les magasins.
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Une idée à méditer voire à adopter !
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2 commentaires:

bob 13127 a dit…

la première partie de l'idée de Pierre Priolet est loin de me choquer ! Si tant est bien sur que cette frange de 10% soit surveillée quant à son implantation géographique
la seconde partie est heureusement deja mise en place dans de nombreux endroits à commencer pour ceux qui se rendent dans les stations Haut'Alpines par le groupement Tallardois à l'intersection de la route de Briançon et de celle de Cuneo

Anonyme a dit…

Au nom du bon sens paysan, nous aurions souhaité vivre de notre travail en remplissant les défis de demain.

Mais chose étrange, le but est de faire disparaître les petites et moyennes exploitations familiales au profit des grandes exploitations que j'appellerais des "agro-business" confiés à certaines élites de mèche avec les officines agricole et de la finance, sans oublier les syndicats professionnels.

La plus scandaleuse des injustices est de supprimer la PAC (aides compensatoires) sans concertation avec l’agriculteur concerné comme par exemple dans l'affaire DDAF/ VIGNAUD.


http://www.over-blog.com/editos/Les_agriculteurs_sont_en_colere-1149432573.html