jeudi 18 février 2010

Retraites, vous avez dit retraites ?

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Jeudi 18 février 2010 :
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Comme la neige en hiver ou la chaleur en été, revoilà le grand retour de la problématique des retraites et, ne nous voilons pas la face, cela va être un beau merdier, la question des retraites...
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Aucun d’entre nous ne peut crier qu’il est surpris. Depuis le temps que ce dossier explosif traine sur la table, tôt ou tard il devait revenir sur le devant de la scène.
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Bien entendu, ce en charge de ce dossier tente de nous rassurer : il y aura des expertises, des discussions avec les syndicats, un calendrier précis et, dans quelques mois, le Président de la République prendra la décision qui s’impose.
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Malheureusement, quoique l’on dise, soit nous remanions complètement notre rapport à l’argent, au profit, au travail, soit on est sans illusion devant le fait que la date de départ à la retraite bougera et que nous travaillerons plus longtemps.
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Il y a peu, le simple mot retraite suffisait à rassembler les foules des grands jours pour battre le pavé et nos gouvernants étaient systématiquement menacés s’ils osaient toucher à cet acquis social. Aujourd’hui, la fatalité semble avoir saisi l’opinion. Il y aura certainement quelques protestations, des votes de protestations mais l’opinion publique semble convaincu que plus rien ne sera comme avant concernant les retraites.
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Faire campagne pour die que rien ne doit changer est utopique. Lorsqu'on regarde la courbe ascendante des départs en retraite et celle du chômage tout autant à la hausse, on voit bien que la théorie électoraliste qui fait croire que les jeunes vont remplacer leurs parents presque poste pour poste ne fonctionne pas. Dire que tous le monde doit impérativement partir à la retraite à 55 ans, 60 ans ou n’importe quelle autre tranche d’âge est aussi nier la réalité.
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Pour ma part, je ne fais aucune illusion : ce ne sera pas à 60 ans ! Mieux, si tout va bien j’aurais droit à ma retraite à 64 ans ! Cette simple remarque pour vous faire comprendre que dans ce débat sur la retraite me semble un peu biaisée. Tout simplement parce qu’avec l'allongement de la durée des études, il est de toute façon inévitable de dépasser 60 ans si l'on veut partir avec une pension pleine. A l’inverse de ce qui passait en 1969 où l’âge moyen d’entrée dans la vie active était de 18 ans et trois mois ce même âge est désormais proche des 22 ans
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Le gouvernement ne cesse de nous jurer que la retraite par répartition ne changera pas mais on devine bien que de gros changements se dessinent sur les modalités de cette répartition.
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Politiquement, je rejoins pleinement la position du MoDem qui veut à tout prix pérenniser le système des retraites par répartition : « Pour nous, la pérennité de notre système passe par la constitution d’un système par points. Chaque citoyen aura acquis au cours de sa vie un certain nombre de droits, différents selon les cas, selon la durée, la pénibilité du travail... A partir de ces droits, chacun décidera lui-même de l’âge de départ à la retraite et donc du montant de cette retraite.
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La gestion des emplois pénibles mérite une attention particulière. Nous ne pouvons, en tant que démocrates, nous satisfaire de départs prématurés à la retraite pour ceux qui exercent des métiers aboutissant à la réduction de leur espérance de vie. C’est en amont que l’on doit réformer les choses. Bien sûr, la priorité absolue est de réduire la pénibilité professionnelle. Au-delà, on doit envisager que ceux qui sont exposés à des métiers pénibles ne le soient que pendant une période limitée. Ils doivent ensuite être réorientés vers d’autres emplois. »
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C’est le seul moyen d’éviter la disparition progressive de la solidarité tout en défendant la ligne de l’individu et en sauvegardant la répartition. Des choix politiques seront nécessaires. Gauche et droite n'ont pas fini de s'affronter avec virulence sur ce thème, sans jamais dire trop fort que les retraites sont effectivement en grand danger.
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