vendredi 28 mai 2010

Gens du voyage : reculez pour mieux sauter ?

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Vendredi 28 mai 2010 :
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Je ne pense pas que les caravanes des gens du voyage vont poser problème ce week-end au Griffon. Ce matin, en effet, il semble bien que les caravanes se trouvant dans notre parc public ont élu temporairement domicile à Fréjus si j’en crois « Nice Matin » :
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« Des caravanes par dizaines sont en enfilade le long de la petite route qui mène à la SCEA Montourey, un établissement agricole fréjusien. D'autres véhicules sont déjà stationnés sur un vaste terrain de la propriété, contre l'avis du maître des lieux. Les cent cinquante attelages appartiennent à une centaine de familles de gens du voyage, arrivées hier en fin de matinée de Vitrolles, pour exposer sur les marchés. »
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Au même moment, hasard de la vie et de l’information, La Provence publie un dossier sur l’accueil des gens du voyage, dossier pour le moins surprenant.
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Commençons donc par un petit rappel à la loi qui oblige, par les lois Besson de 1990 et 2000, les communes de plus de 5 000 habitants à disposer d’une aire d’accueil pour les gens du voyage.
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Vingt ans après, pas une seule n’a été créée dans les Bouches-du-Rhône. Pire, en vertu du schéma départemental établi en 2002 sous l’autorité du préfet, 30 aires d’accueil auraient dû voir le jour. Sur les 1 300 places prévues, il n’y en a que 214 réparties sur cinq villes. Alors que l’outil statistique permet à la Préfecture des Bouches du Rhône d’avoir une évaluation a peu près correct des flux migratoires des gens du voyage, force est de constater les lourds manquements des collectivités territoriales, toutes casquettes confondus, sur cet épineux problèmes. Or, les Bouches-du-Rhône est bel et bien dans le « top ten » français dans l’accueil de ce flux particulier.
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Prenons l’exemple des cinq aires existantes : Marseille (77 places pour un flot évalué à 150 caravanes sur l’année), Aubagne (25 places), Aix (40 places pour des pics de 300 caravanes l’été), Martigues (34 places pour des pics de 100 caravanes l’été), Miramas (38 places pour des pics de 100 caravanes l’été). Deux cent quatorze places en fonctionnement contre mille trois cent prévues alors que les Bouches-du-Rhône accueillent chaque année entre cinq et six mille caravanes. Cet exemple est flagrant car il pointe du doigt le sous équipement de notre région.
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Prenons l’exemple de Vitrolles maintenant : la préfecture évalue le passage à 400 caravanes en été et au mois de décembre. Or, notre ville ne possède point d’aire et, dans ce contexte, ne peut procéder à l’expulsion lors des « squats » sauvage puisqu’elle ne peut mettre à disposition les équipements nécessaires. Et que dire du projet d’aire « aux Bagnols », retoqué avant d’être abandonné, qui prévoyaient la construction d’un espace de … cinquante places !
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Kafka n’est pas loin dans notre dossier puisque cette compétence a été de surcroit prise en charge par la CPA et que désormais les aides publiques mises en place lors des lois Besson ne sont plus de mises désormais car arrivées depuis longtemps à échéances. Qui donc va mettre la main à la poche pour entrer dans la légalité ? Est-ce que la Préfecture va user de son droit régalien pour se substituer aux collectivités pour aménager, à leurs frais, les terrains absents ?
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Je pense que nous n’avons pas encore fini de parler des « gens du voyage » !
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