jeudi 20 mai 2010

Ne pas oublier Jafar Panahi

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Jeudi 20 mai 2010 :
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Vous avez pu voir en pointillé sur ce blog que je m’intéressais un peu à l’Iran. Reste de ma jeunesse estudiantine à l’université de Provence où mes ami(e)s s’appelaient Soraya, Barak, Bani, Sadaf …

Alors que Ali Vakili Rad, l’assassin de Chapour Baktiar, est accueilli en héros à Téhéran, un nouvel épisode honteux mat l’Iran sur le devant de la scéne, un Iran dont je sais en mon fort intérieur que ce n’est ni ne peut être l’Iran

Dans ce contexte, avec le souvenir de Barak dont j’ai appris la mort il y a quelques mois avec vingt ans de retard, je ne peux que publier le message de l’un des plus grands cinéastes iranien, Jafar Panahi, juré au festival de Cannes emprisonné à la prison d’Evin depuis deux mois pour un film même pas tourné, actuellement en grève de la faim.
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Dernière déclaration de Jafar Panahi depuis sa grève de la faim relayée par le site internet « La règle du jeu »
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“Par la présente je déclare les mauvais traitements subis dans la prison d’Evin.
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Samedi 15 mai 2010, les gardes de la prison sont entrés subitement dans notre cellule n° 56. Ils nous ont emmené, moi et mes camarades de cellules, nous ont dénudé et gardé dans le froid pendant une heure et demie.
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Dimanche matin, ils m’ont emmené dans la salle d’interrogatoire et m’ont accusé d’avoir filmé l’intérieur de ma cellule, ce qui est complètement faux. Ils ont par la suite menacé d’emprisonner ma famille à Evin et de maltraiter ma fille dans une prison insécurisée dans la ville de Rejayi Shahr.
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Je n’ai rien bu ni mangé depuis dimanche matin, et je déclare que si mes volontés ne sont pas respectées, je continuerai mes instants sans boire ni manger. Je ne veux pas être un rat de laboratoire, victime de leurs jeux malsains, menacé et torturé psychologiquement.
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Mes volontés sont :
- La possibilité de contacter et de voir ma famille, et l’assurance totale de leur sécurité.
- Le droit d’avoir et de communiquer avec un avocat, après 77 jours d’emprisonnement.
- Une liberté sans condition jusqu’au jour de mon jugement et du verdict final.
- Enfin, je jure sur le cinéma, auquel je crois : je ne cesserai ma grève qu’une fois mes volontés assouvies.
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Ma dernière volonté est que ma dépouille soit rendue à ma famille pour qu’elle puisse m’enterrer où elle le souhaite.”
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Jafar Panahi
Source : Centre culturel Pouya, mardi 18 mai 2010, Cannes.
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